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Article de couverture

Il volait des fleurs, alors je l'ai frappé

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mai 1998


Il y a quelques années, à New York, j'étais propriétaire d'un certain nombre de magasins de fleurs que je gérais moi-même. Nous avions pour règle d'exposer beaucoup de marchandises devant la boutique pour agrémenter la rue et augmenter nos ventes.

Cette règle exigeait que nous nous montrions vigilants pour éviter les vols. Il était rare que nous nous fassions voler, mais il était malgré tout nécessaire de rester sur nos gardes. Le système le plus dissuasif consistait à poster un employé dehors pour surveiller les fleurs, en prendre soin et les vendre. Cette technique fonctionnait très bien la plupart du temps.

Un jour, j'étais à la caisse de l'un de mes magasins, lorsque deux femmes m'avertirent qu'un homme était en train de s'enfuir avec un seau plein de roses qu'il venait de voler. Ma première impulsion fut la pire qui soit. « Si je mets la main sur ce type... », me dis-je. Je courus derrière le voleur et le frappai. Il s'effondra et le contenu du seau se répandit sur le trottoir. Toujours en position d'attaque, j'avertis l'homme de ne jamais revenir rôder autour de la boutique. Or, au lieu de voir le voleur réagir avec agressivité, je découvris un homme épouvanté, trempé et profondément humilié.

Alors que nous repartions chacun de notre côté, j'eus honte de la façon dont je m'étais comporté. J'étais un membre actif de mon église et j'étais fier de donner l'exemple dans mon quartier. Tout le bien que j'avais accompli me parut anéanti par cet instant de colère.

J'avais l'impression que mon intégrité avait été corrompue, et en plus, je m'étais aussi blessé à la main ! Apparemment, plusieurs os s'étaient cassés ou déplacés. La main était déformée. Comme pour ajouter à mon remords, je ne cessais de penser à ce passage tiré de Science et Santé: « L'homme chrétiennement scientifique reflète la loi divine et devient ainsi une loi pour lui-même. Il ne fait violence à personne. Il n'accuse personne injustement. » Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 458.

Une fois rentré chez moi, je téléphonai à une praticienne de la Christian Science. Elle m'a répondu avec miséricorde. J'eus l'impression qu'un fardeau me tombait des épaules.

Au cours des semaines qui suivirent, je recouvrais ma main ou la maintenais hors de ma vue en la laissant pendre. Je considérais important de porter mon attention sur Dieu et sur la réalité spirituelle, non sur l'aspect d'une blessure physique. Je n'examinais jamais ma main, mais en revanche, j'examinais mes pensées, et je découvris qu'il fallait qu'elles changent. J'avais passé de trop nombreuses années, depuis mon enfance, à penser qu'il était parfois nécessaire de recourir à la violence pour me défendre ou pour défendre quelqu'un ou pour montrer la fermeté de mes convictions.

Au lieu de me morfondre en regrettant mon acte, il me fallait remplacer ce désir de réagir humainement par une réponse spirituelle. Cela exigeait que je réforme ma façon de penser. Les paroles suivantes qu'on lit dans Science et Santé sont très claires: « Le chagrin d'avoir fait le mal n'est qu'un seul pas vers la réforme et c'est le pas le plus facile. Celui qu'il faut faire ensuite, le grand pas qu'exige la sagesse, c'est celui qui met notre sincérité à l'épreuve – savoir, la réforme. » Ibid., p. 5.

Je commençais à comprendre que Dieu, l'Entendement divin, me fournissait avec sagesse, à chaque instant, une solution inspirée et aimante à tout ce qui avait besoin d'être corrigé. Je ne me laissais plus tromper aussi facilement par la croyance que Dieu, l'Amour toujours présent, disparaissait pendant un moment et que j'étais alors personnellement chargé de rétablir l'harmonie.

Jésus ne recourut jamais à des actes violents pour remédier à un problème. Alors qu'il venait d'être trahi par Judas (l'un de ses disciples), un autre de ses disciples coupa l'oreille droite du serviteur du souverain sacrificateur qui faisait partie des gens venus arrêter le Maître. Jésus réprouva la violence en guérissant le serviteur. Voir Luc 22:47-53. Il me fallait, moi aussi, rejeter la violence.

A mesure que je réformais ma pensée, que je comprenais et acceptais que Dieu était le seul pouvoir réel, et que je rejetais la croyance selon laquelle je pouvais être séparé de Dieu, même un instant, ma main se redressait et reprenait un aspect normal. Aujourd'hui, presque vingt ans plus tard, je continue à m'en servir sans aucun problème.

En étudiant la Science du Christ, j'en suis venu à comprendre que le meilleur moyen de prévenir le crime, c'est de rester vigilant sur le plan mental. Surveiller ma conscience la protège de pensées et de sentiments impurs qui éloignent de la vertu et mènent à de mauvaises actions.

Le désir de changer notre façon de penser et d'agir naît parfois d'un profond mécontentement de soi-même, voire du remords – comme dans mon cas. Nous regrettons peut-être ce que nous avons dit ou fait, ou nous pensons avoir commis un péché et craignons qu'il soit impardonnable. Ces remords, que nous éprouvons pendant quelque temps, nous rendent service, parce qu'ils nous forcent à faire de nouveaux choix quant à la façon dont nous pouvons améliorer notre existence, dont nous pouvons mieux nous définir et mieux définir les autres.

Je compris que Dieu me fournissait, à chaque instant, une solution inspirée et aimante.

Dans Écrits divers, Mary Baker Eddy nous donne le conseil suivant: « Examinez-vous, et voyez ce que le péché exige de vous, et dans quelle mesure, et jusqu'à quel point vous admettez la validité de cette prétention, ou vous vous y soumettez. La connaissance du mal qui amène la repentance est la phase la plus riche d'espoir de la mentalité mortelle. Même une faute anodine doit être vue comme une faute afin d'être corrigée; alors combien plus devrait-on voir ses péchés et s'en repentir, avant qu'ils puissent être réduits à leur néant primitif ! » Écrits divers, p. 109.

Je n'ai jamais revu l'homme que j'avais frappé, mais je pense souvent à lui. Je me demande comment les choses se seraient passées si j'avais suivi l'injonction de Paul qu'on trouve dans les Écritures: « Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais surmonte le mal par le bien. » Rom. 12:21. Je me demande comment il aurait réagi si je l'avais abordé en ressentant l'amour du Christ si profondément que cet amour aurait été indéniable.

Quant à mes progrès spirituels, chaque jour porte en lui l'occasion de démontrer la supériorité du courage moral sur les impulsions de la pensée mortelle. Je peux affirmer, avec gratitude, que ma mise en pratique de la Christian Science, qui nous apprend à discerner la volonté divine dans tous les domaines, a éveillé en moi une plus grande douceur et le désir de faire connaître cette Science.

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