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Quelques réflexions sur la liberté

Ce que les murs d'une prison ne réussissent jamais à faire...

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mai 1998


Évidemment, on peut vous enfermer et confisquer tous vos biens. On peut vous empêcher de voir votre famille et vos amis. On peut vous forcer à manger des aliments impropres à la consommation. On peut vous faire subir tout cela, et même pire encore.

Pourtant, il y a une chose qu'il est impossible d'accomplir...

On ne pourra jamais, absolument jamais, vous ôter le droit de penser par vous-même – le droit à la liberté intérieure.

Mais oui ! Personne, quelles que soient les menaces qu'on fait peser sur vous, n'a le pouvoir de stopper ce qui se passe à l'intérieur de votre être. Personne ne peut arrêter l'activité de votre esprit, vous empêcher de voir et d'entendre intérieurement, ni avoir d'emprise sur vos convictions profondes.

Ce dont il est réellement question ici, c'est de la vision spirituelle et de l'impossibilité de vous empêcher d'utiliser votre intuition spirituelle. Vos sens spirituels. Personne ne peut vous empêcher d'utiliser votre sensibilité spirituelle vous permettant de distinguer ce qui est vrai de ce qui est faux, ce qui est bon de ce qui est mauvais, ce qui est réel de ce qui est irréel.

Or, quelquefois, il semble exister des contradictions déconcertantes. Vos yeux et vos oreilles démentent de façon très nette ce que vous voyez et entendez spirituellement. Vos sens corporels, par exemple, vous disent que vous encourez un danger, alors que vos sens spirituels, au même moment, vous montrent que vous êtes en parfaite sécurité, que votre vie transcende tout ce que la malédiction, la guerre ou les privations pourraient vous faire endurer.

Et parfois, plus la situation semble désespérée aux sens physiques, plus vous vous sentez incité à regarder et à écouter « intérieurement » afin de découvrir quelque chose de meilleur, d'indestructible et de spirituel. Quelque chose qui parle d'espoir, de beauté, de bonté – au beau milieu de ce qui se passe autour de vous.

Les Romains déportèrent Jean sur l'île volcanique de Patmos, au large des côtes d'Asie

Lorsque vous regardez et écoutez ainsi, à la recherche du bien, vous le trouvez. Vous entendez une voix spirituelle au plus profond de votre être. Elle vous parle du bien, de choses infiniment fortes et libératrices.

A travers les âges, on a expliqué cette voix du bien de différents manières. En général, on la liait à la grande intelligence de l'univers, Dieu. Et elle a souvent été appelée le « Christ »: le message que Dieu adresse à chacun de nous.

L'homme qui entendit cette voix le plus distinctement fut Jésus-Christ. La voix du Christ lui confirma la réalité absolue du bien – de Dieu – au point qu'il défia toutes les formes du mal qui se présentèrent à lui. Et il les remplaçait par une vision concrète du bien spirituel aussi parfait que Dieu. Voir Matth. 5:48.

Il se passait alors des choses étonnantes. Les gens étaient guéris de maladies incurables. Les morts revenaient à la vie. Et Jésus sortit de son tombeau trois jours après y avoir été enfermé.

Le monde n'a plus jamais été pareil depuis. Et le concept de la liberté non plus. L'œuvre de Jésus montra qu'écouter la voix du Christ, et y obéir, c'est être libre. Cette liberté, aucune prison – pas même la tombe – ne peut nous la prendre.

Il est impossible de faire taire la voix du Christ. Elle traverse les murs des prisons, les frontières interdites, voyage jusqu'au bout du monde.

Un nombre incalculable de gens ont écouté la voix du Christ. Elle leur a apporté une vision spirituelle, l'espoir et la liberté, même lorsqu'ils étaient en prison ou bannis.

Jean de Patmos, et plus près de nous, Olga de Russie font partie de ces gens.

Jean de Patmos

Après la résurrection de Jésus, les Romains persécutèrent ses disciples. Ils tuèrent Étienne, Jacques, Pierre et Paul parce qu'ils prêchaient l'évangile du Christ. Vers la fin du premier siècle, les Romains obligèrent les chrétiens à adorer l'empereur – au lieu de Dieu. Ceux qui refusaient étaient jetés en prison ou exécutés.

Quelques chrétiens cédèrent à la pression. Mais beaucoup résistèrent. Parmi eux se trouvait un penseur profond qu'on appelait Jean. Il était un des leaders dynamiques des nouvelles églises chrétiennes de la province d'Asie (aujourd'hui l'ouest de la Turquie), en particulier d'Éphèse.

Quand Jean refusa de cesser de prêcher, les Romains le déportèrent sur l'île volcanique de Patmos, au large des côtes d'Asie. Il y passa entre dix-huit mois et quinze ans de sa vie. Finalement, à la mort de l'empereur Domitien, Jean put retourner à Éphèse. Otto F. A. Meinardus, St. John of Patmos and the Seven Churches of the Apocalypse (Athènes: Lycabettus Press, 1995), p. 1-31.

Or, pendant son séjour à Patmos, il écouta constamment la voix intérieure du Christ. Elle lui parlait souvent sous la forme d'une vision prodigieuse de Jésus-Christ qui lui communiquait la parole de Dieu. Jean prit note de tout cela dans un ouvrage intitulé « Apocalypse », qui est à présent le dernier livre de la Bible.

La première partie des révélations de Jean se compose d'une série de lettres adressées aux sept églises d'Asie. Ces missives – et les visions superbes d'un nouveau ciel et d'une nouvelle terre qui les suivent – parlent à tous les chrétiens, dans tous les âges. Leur message est clair: Réveillez-vous ! Restez fidèles à votre « premier amour » pour le Christ. Écoutez l'Esprit. Ne cédez pas aux pressions ! « Sois fidèle jusqu'à la mort, et je te donnerai la couronne de vie. » Voir Apoc., chap. 1-10.

Le livre de Jean se termine par la vision de la nouvelle Jérusalem – une ville uniquement gouvernée par le Christ. Voir Apoc. 22:1, 17. Une ville entièrement spirituelle et bonne. Et libre ! Un lieu où chacun peut boire l'eau de la vie « librement » (d'après la version King James).

Olga de Russie

D'autres moments difficiles attendaient les chrétiens pendant les années qui suivirent la révolution bolchévique de 1917. Et en particulier pour la Société de la Christian Science de Leningrad, en Russie.

Vers 1930, le gouvernement ferma cette société et envoya tous ses membres au goulag (camps de travail forcé), en Sibérie. Il était évident qu'il avait l'intention d'éliminer le mouvement de la Christian Science en Russie. Un seul membre survécut aux conditions de vie très dures du goulag. C'était une femme qui s'appelait Olga Alexandrovna Barteneva.

Aristocrate, fille d'un général tsariste, Olga avait étudié la Christian Science en Angleterre où elle vécut deux ans. Par dessus tout, elle désirait devenir praticienne de la Christian Science.

Au cours des dix années qu'elle passa au goulag, Olga s'attacha à sa foi avec ténacité. Elle n'avait aucun livre, mais elle gardait au fond de son cœur ce qu'elle avait appris sur la bonté absolue de Dieu et de tous Ses enfants. Et elle écoutait la voix du Christ en elle. Lorsqu'elle était menacée – par les chiens des gardes ou par les inspecteurs de la prison – elle se rappelait que « Dieu était en ce lieu » (Gen. 28:16). Et elle n'avait plus peur. Elle parvint à apprécier certaines choses au goulag comme les cerises de Sibérie, les noix de cèdre et même le « triska », poisson que la plupart des prisonniers trouvaient « détestable ».

Olga fut libérée en 1939 et forcée de s'exiler dans les montagnes de l'Oural. Là, elle obtint un emploi de professeur d'anglais. Sans peur, elle parlait de sa foi dans les lois divines et de leur effet curatif à toute personne intéressée. Alors qu'elle travaillait comme gouvernante dans une famille, elle guérit la mère de la cécité.

D'autres moments difficiles attendaient les chrétiens pendant les années qui suivirent la révolution bolchévique de 1917.

A maintes reprises, Olga risqua sa vie pour aller rendre visite à des familles, dont certaines habitaient très loin. Elle alla jusqu'à Moscou. Elle ne passait qu'une nuit dans chaque famille pour ne pas éveiller les soupçons. Jusque tard dans la nuit, Olga leur expliquait la Science qu'elle aimait tant. Elle contribua à la guérison de nombreuses personnes. L'une d'elle s'appelait Tatyana Sokolova, qui était atteinte de la tuberculose.

Plus tard, Olga et Tatyana formèrent le noyau central d'un groupe de Scientistes Chrétiens qui se réunissaient secrètement dans l'appartement de Tatyana, à Moscou, dès les années cinquante. Chaque semaine, elles traduisaient et recopiaient en russe toute la Leçon biblique. (La Leçon biblique se compose de passages tirés de la Bible et de Science et Santé, qui sont différents chaque semaine, et que les Scientistes Chrétiens du monde entier étudient chaque jour.) Les seules Leçons bibliques dont elles disposaient étaient très anciennes. Olga, avec sa voix musicale, était Première Lectrice.

Elle devait bien connaître les paroles de Jésus qui forment, avec d'autres citations, l'épigraphe du livre de Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. » Elle devait avoir compris l'importance fondamentale de cette vérité pour le livre d'étude de la Christian Science et pour les lois de Dieu qu'explique cet ouvrage. Et elle devait aussi avoir compris que ces lois garantissaient la liberté face à toutes les formes de répression, y compris le péché, la maladie et la mort.

On peut seulement imaginer la joie qu'elle dut éprouver en lisant dans Science et Santé: « Citoyens du monde, acceptez la "liberté glorieuse des enfants de Dieu", et soyez libres ! Tel est votre droit divin. » Science et Santé, p. 227. Cette vision de liberté dut tant la motiver à travailler pour Dieu ! Elle dut la convaincre qu'elle était libre – même en captivité ! Elle dut faire d'elle une femme qui, pour reprendre les termes utilisés par Tatyana, « n'avait absolument peur de rien ! »

Et Olga de Russie serait si heureuse de savoir qu'il existe de nouveau, à Leningrad – redevenue Saint-Pétersbourg – une Société de la Christian Science !


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