« Qui est mon prochain ?» Que répondriez-vous à cette question qu’on posa un jour à Jésus ? Un homme lui avait demandé ce qu’il fallait faire pour obtenir la vie éternelle. En guise de réponse, Jésus le questionna sur ce que disait la loi. Le Maître félicita l’homme d’avoir répondu qu’on doit aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa force et de toute sa pensée, et son prochain comme soi-même. «Et qui est mon prochain ?» répliqua l’homme.
Que répondons-nous ? Nous fondons-nous sur l’aspect physique de quelqu’un: jeune, vieux, joli, laid, ayant une certaine couleur de peau et une certaine silhouette ? Notre prochain est-il celui dont on voit le visage dans le journal ou à la télévision? Un réfugié en Bosnie ou quelque part en Afrique ? Se pourrait-il que notre prochain soit toute personne que nous rencontrons ou à laquelle nous pensons?
Et comment allons-nous nous y prendre pour aimer ce prochain comme nous-mêmes ?
En voyant seulement ce que Dieu voit. Ce que Dieu sait de quelqu’un, c’est en réalité tout ce qu’il nous faut savoir de cette personne. Connaît-Il quelqu’un qui soit mortel ou imparfait ? Non. Nous sommes Son enfant, spirituel, créé à Son image et à Sa ressemblance, et c’est ainsi qu’Il nous connaît. La ressemblance de Dieu est le reflet de Sa nature. Par conséquent, nous devrions nous attendre à voir les qualités divines exprimées chez les autres et en nous, nous attendre à voir reflétées l’intelligence, la bonté, la santé, la beauté.
Dans un article où elle traite du thème biblique de la nouvelle naissance, Mary Baker Eddy fait un lien entre la régénération individuelle et la prise de conscience de la bonté spirituelle en chacun. Elle écrit: «Voici les lois prééminentes qui font avancer la naissance dans l’ordre divin de la Science: “Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face”; “Aime ton prochain comme toi-même.” Ces commandements de la sagesse infinie, traduits dans la langue nouvelle, c’est-à-dire leur sens spirituel, signifient: C’est l’Esprit seulement, et non son opposé, que tu aimeras dans chaque qualité divine, voire dans la substance; tu reconnaîtras que tu es uniquement l’enfant spirituel de Dieu, et tu reconnaîtras l’homme véritable et la femme véritable, “le mâle et la femelle” tout harmonieux, comme étant d’origine spirituelle, le reflet de Dieu, donc comme enfants d’un seul et même Parent; de ce fait et par là même, Père, Mère et enfant sont le Principe divin et l’idée divine, voire le “Nous” divin – un dans le bien, et le bien en Un. » Luc 10:29.
Si nous voyons les autres de cette façon, nous mettons en pratique la Règle d’or: «Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux.» Écrits divers, p. 18. C’est l’amour en action. Et il nous faut commencer par les soi-disant petites choses – petites attentions, mots d’encouragement. A chaque fois que nous nous montrons aimants, tendres, patients envers les autres, il nous devient de plus en plus facile d’exprimer ces qualités jusqu’au jour où elles font naturellement partie de notre vie quotidienne.
Nous réagissons trop souvent avec colère, irritation, animosité ou peur, à un mot, un geste, un aspect physique. Pour éviter cela, il nous faut surveiller constamment notre pensée. Réagir signifie croire à l’existence d’un homme imparfait, et cette vision de l’homme ne vient absolument pas de Dieu. Un acte d’amour remplace une réaction quand nous admettons que les pensées divines constituent nos véritables pensées, pures et parfaites.
Il y a plusieurs années, je réagis vivement à ce que je considérais être une grande injustice dont un proche et moi-même étions victimes de la part d’un ami. Ce sentiment empira au point de se transformer en de l’animosité, qui se manifesta par un corps couvert de furoncles. Je demandai à une praticienne de la Science Chrétienne de prier pour moi. Elle mentionna le vers suivant tiré d’un cantique de l’Hymnaire de la Science Chrétienne: «Ta dureté est guérie, Son grand amour l’a dissoute. » Matth. 7:12.
Je n’avais ni reconnu ni aimé la nature réelle de cette personne, mais l’amour de Dieu remplaça la dureté que je ressentais en me la faisant voir telle qu’elle était vraiment, aimante, douce et généreuse. J’éprouvai un amour si pur que la réaction disparut, et naturellement les furoncles aussi. Je renouai avec cette personne. Mais ce ne fut pas tout. J’appris quelque chose de très important. Un peu plus tard, je me rendis compte que l’amour décrit dans le cantique était celui de Dieu. L’affection humaine est nécessaire et d’une grande aide, mais c’est l’Amour divin qui guérit. Nous guérissons lorsque nous abandonnons un faux concept de nous-mêmes et laissons l’amour de Dieu rayonner à travers nous.
Au début de mon mariage, je vis que la guérison survient quand nous voyons les autres tels que Dieu les a créés. Ma femme et moi vivions dans la maison de ma belle-mère, qui était veuve, le temps que nous trouvions du travail et un logement. Ma belle-mère se maria bientôt avec un homme qui avait récemment perdu son épouse. C’était un fumeur invétéré, et la maison était littéralement enfumée du matin au soir. Ma femme et moi priions à ce sujet, mais nous étions de plus en plus incommodés. Nous en étions si irrités que nous montrions de plus en plus de mécontement, d’animosité même, et cela ne fit qu’augmenter la tension qui régnait dans la maison.
Puis, je lus une remarque dans un livre qui m’aida beaucoup. J’en fis part à ma femme quand elle rentra du travail, et nous savions que nous tenions la réponse que nous cherchions ! Il nous fallait maintenant mettre en pratique ce que nous venions de comprendre. Ce faisant, l’harmonie régna de façon de plus en plus évidente. Quand nous avons déménagé, nous étions tous devenus bons amis, et mon beau-père fumait moins. Plus tard, il cessa complètement de fumer et de boire, et devint membre de L’Église Mère et d’une filiale de l’Église du Christ, Scientiste. Le passage qui nous avait tant aidés, ma femme et moi, se trouve dans Rétrospection et introspection de Mary Baker Eddy: «Celui qui atteint le sommet de la Science Chrétienne, couronné par Dieu, n’abaisse jamais la personnalité corporelle, mais l’élève. Il pense à chacun en sa qualité réelle, et il voit chaque mortel d’une manière impersonnelle. » Hymnaire, n° 278 (traduction littérale).
    