Lorsqu’on m’a demandé de faire un cours sur la rédaction de scénarios, à l’université, je n’avais aucune connaissance de la question. Mais j’ai vite appris.
J’ai lu tous les livres que j’ai pu trouver sur les scénarios de radio, de télévision et de film. A ma grande surprise, j’ai découvert que la plupart des scripts sont écrits à partir de formules toutes simples. Malheureusement, certaines de ces formules n’ont pas pour but de faire appel à ce qu’il y a de meilleur en nous !
Prenez les scénarios écrits pour les soap-opéras par exemple. La majorité des manuels indique qu’un téléfilm doit chercher à produire le plus d’effet possible sur le télespectateur. Les soap-opéras, en particulier, sont censés jouer sur tous les registres de nos émotions. Pour ce faire, ils nous proposent chaque jour un menu composé de cœurs brisés, de sexe, de vengeance, de peur, de colère et de plaisirs du matérialisme. Tout cela assaisonné d’intrigues et de rebondissements atteignant leur paroxysme juste avant les spots publicitaires (afin que vous ne vous éloigniez pas trop pendant la pause !).
Or, réfléchissez à ce que cette sorte de formule dramatique suggère réellement. Elle suggère que la vie n’est rien d’autre qu’un soap-opéra – des montagnes russes d’émotions traversant les épreuves, les triomphes et les tragédies propres au matérialisme. Si nous nous laissons avoir par cette suggestion, nous admettons que les émotions, les difficultés, la matérialité, la sexualité, les envies, la matière nous gouvernent. Et, ce faisant, nous parvenons à une bien piètre opinion de nous-mêmes. Nous acceptons d’avoir une vision étroite et schématique de nous-mêmes. Une vision qui, poussée à l’extrême, prétend que la vie n’est rien d’autre que ce qu’absorbent les cinq sens matériels, une vision qui prétend que le corps, les compulsions et les émotions sont tout ce que nous sommes.
Si nous adoptons cette façon de voir les choses, elle devient une prophétie s’auto-accomplissant, nous dictant nos décisions et nos aspirations, et elle va se mettre à écrire le scénario de notre vie.
Heureusement, il n’est jamais trop tard pour mettre en question une vision de l’existence aussi prédéterminée et schématique. A tout moment, vous avez la possibilité de revendiquer ce qui est réel à votre sujet. Pour moi, le meilleur moyen d’y parvenir consiste à me rappeler – pendant quelques instants – que Dieu est ma Vie. Il est la source de toute vie. Par conséquent, la vie ne peut être quelque chose que Dieu n’est pas. Il est impossible qu’elle soit simplement une succession d’émotions, de biens matériels, d’éléments corporels, d’envies et d’impulsions.
Votre existence doit forcément être l’expression de son origine réelle. Elle doit forcément être comme Dieu, qui est l’Esprit. Votre existence doit donc être féconde, belle, spirituelle, satisfaisante. Et elle n’a pas besoin de ce qui vient du monde ou de ce qui est superficiel pour le devenir. Elle n’a pas besoin de se laisser aller aux émotions et aux envies matérielles. Elle n’a pas besoin d’une certaine quantité de biens matériels. Elle n’a pas besoin d’une situation familiale et professionnelle préétablie. Tout ce dont votre existence a besoin, c’est de Dieu – et de Son amour qui vous comble.
Il n’est jamais trop tard pour mettre en question une vision prédéterminée de l’existence.
Cet éditorial n’a pas pour but de lancer une campagne contre les feuilletons télévisés. Néanmoins, si un soapopéra, un article dans un magazine ou un livre vous persuade d’avoir de vous-même une vision moins que satisfaisante, vous devriez sans doute l’analyser un peu plus en profondeur. Vous devriez peut-être vous demander s’il s’agit d’une vision réaliste ou schématique. Est-ce une vision qui vous est bénéfique ou néfaste? Si elle vous est néfaste, ne la laissez pas écrire le scénario de votre vie. Débarrassez-vous en. Comme d’une poêle à frire brûlante que vous avez saisie par erreur.
Le moyen le plus efficace de savoir si une vision de vousmême est bonne ou mauvaise, vraie ou fausse, consiste à déterminer si elle vient de Dieu. « Les pensées sont-elles divines ou humaines ? » demande Science et Santé. « Voilà l’importante question. » Mary Baker Eddy, Science et Santé, p. 462.
Le plan de Dieu nous laisse être ce que nous sommes réellement.
C’est à peu près la question que s’est posé un ami il y a quelque temps. Sam affirme qu’il avait pris l’habitude de laisser les autres diriger son existence. Tout cela parce qu’il voulait faire plaisir à tout le monde – à ses amis, aux membres de sa famille, à ses associés. Et lorsqu’il n’y parvenait pas, il était malheureux. Il était donc presque toujours malheureux.
Il y a plusieurs mois, Sam dut se rendre à une suite de réunions dans le cadre de son travail – des réunions où chacun avait une opinion bien arrêtée. Personne n’était d’accord sur rien ! Et rien de ce que disait Sam ne faisait plaisir à qui que ce soit ! Ces réunions ressemblaient à des soap-opéras. Les affrontements et les conflits atteignaient lentement leur paroxysme – comme dans la formule classique d’un drame. La réunion se terminait alors sans avoir abouti à rien, laissant Sam avec un violent mal de tête.
Au cours d’une de ces réunions, cependant, Sam sentit le besoin irrésistible de se taire, afin d’écouter Dieu. C’est ce qu’il fit. Il continua de prêter attention à ce qui se passait, mais il écoutait Dieu en même temps.
Ce que Dieu dit à Sam ne lui fut pas communiqué par des mots, mais par un sentiment. Il l’appela « paix », c’était la seule façon dont il put me le décrire. Et cette paix l’emporta sur toutes les explosions dramatiques qu’il entendait autour de lui. C’était comme s’il se trouvait à l’intérieur d’une capsule étanche qui résistait à la tempête faisant rage sur l’océan.
Ce qui arriva à Sam pendant cette réunion correspond presque exactement à ce qu’un des auteurs de la Bible écrit en citant Dieu: «Arrêtez, et sachez que je suis Dieu. » Ps. 46:11. Un commentaire biblique explique que le mot hébreux traduit par «arrêtez» signifie «se détendre les mains» The Hebrew-Greek Key Study Bible (AMG Publishers, 1991), p. 1661..
Et c’est bien ce qu’a fait Sam instinctivement en se mettant à penser à Dieu. Il comprit que l’intelligence divine lui révélerait, à lui et aux autres personnes, ce qu’il fallait faire et dire. Il s’en remit donc entièrement à Dieu. Et il cessa de chercher à faire plaisir à tout le monde. La réunion s’acheva, comme d’habitude, sans avoir abouti à rien. Mais Sam était en paix – et continua de faire confiance à Dieu.
Les choses changèrent à la réunion suivante. Tout le monde était détendu. Et tout aussi facilement que s’ils l’avaient fait des centaines de fois auparavant, les participants parvinrent à un consensus. Sam ne put s’empêcher de penser que Dieu avait «écrit le scénario» de la réunion.
Et c’est cela qui est merveilleux. Dieu est toujours là pour gouverner toute situation, toute réunion, toute prise de décision, tout événement, partout, à tout instant. Il nous faut simplement nous taire pour L’écouter. Nous n’avons jamais à adopter la formule qu’un autre a prévue pour notre existence. Le plan original que Dieu a préparé spécialement pour nous est bien meilleur. Il nous laisse être ce que nous sommes réellement. Qu’y a-t-il de plus satisfaisant !
