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La vérité et l’esprit de réconciliation ont leur pouvoir en Dieu

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’avril 1997


Les leaders d’un régime répressif devraient être tenus responsables des violations des droits de l’homme auxquelles ils se sont livrés: c’est ce qu’illustrèrent les procès des chefs nazis, à Nuremberg, dans l’Allemagne de l’après-guerre. Ces procès créèrent un précédent qui ouvrit la voie à des enquêtes similaires en Argentine, au Chili, et, plus récemment, en Bosnie et dans mon pays, l’Afrique du Sud. En traduisant en justice ceux qui ne respectent pas les droits de l’homme, ces commissions tentent de favoriser le processus de guérison et le retour à une situation normale.

Un jour, chez moi, une horrible violation des droits de l’homme me fut avouée. J’avais demandé à un jeune Afrikaner d’installer un système d’alarme dans ma nouvelle demeure. Il n’avait pas d’expérience et j’aurais pu engager une entreprise ayant pignon sur rue, mais je désirais l’aider à faire démarrer sa nouvelle affaire.

Le premier jour, il m’apprit qu’il venait de quitter l’armée et avait servi dans une unité ayant opéré à Katlehong, un township noir situé près de Johannesburg. «Mais c’est là que l’armée a commis les pires atrocités à l’égard du peuple noir, alors que la constitution provisoire était mise en application depuis 1993», fis-je remarquer. Il acquiesça. Je restai silencieuse. J’avais devant moi un Afrikaner blanc ayant participé au massacre de mon propre peuple, massacre perpétré dans d’horribles circonstances.

J’étais impressionnée par son honnêteté. Il voulait que je sache, avant même de commencer son travail, qu’il avait fait partie de ceux qui avaient tué et mutilé les membres de ma race. Le message de Paul aux Galates me vint à l’esprit: «Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté.» Gal. 6:1. «Redressez-le avec un esprit de douceur», cette pensée absorba le choc que je venais de subir. Je n’éprouvais aucun ressentiment, mais de l’amour, de l’indulgence et de la miséricorde. Ce jeune homme était profondément doux et sincère. Je ne pouvais en aucun cas l’associer à un meurtre.

Je lui dis que je travaillais à plein temps dans le ministère de guérison de la Science Chrétienne, que je priais pour la guérison de toutes sortes de maux, y compris la maladie et le péché. Je lui fis part de ce que nous promit Jésus-Christ: «Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde!» Matth. 5:7. Je continuai en lui expliquant que si quelqu’un se montre compatissant, indulgent, doux et bon envers ses semblables, il exprime donc de la miséricorde, et on lui manifestera de la miséricorde en retour. Je lui parlai des qualités divines et de la miséricorde qui est un des attributs de Dieu. Je lui dis que l’homme, l’expression de Dieu, était naturellement miséricordieux. Et puisque Dieu est juste, l’homme exprime la justice. Quand nous exprimons, et discernons chez nos semblables, l’amour, la miséricorde, l’honnêteté, il nous devient plus facile de pardonner.

L’installation prit deux semaines. Chaque jour, ma femme de ménage lui préparait ses repas. Il demandait sans cesse pourquoi on le traitait aussi bien. Il ne vint pas travailler le samedi de la première semaine. Le lundi matin, je vis arriver un jeune homme transformé. Il rayonnait ! Il me confia qu’il dormait mal depuis de nombreux mois: il faisait des cauchemars, rêvant des gens qu’il avait tués. Or, à la suite de nos différentes conversations, il sentit qu’il était temps qu’il avoue ce qu’il avait fait en demandant pardon. Il téléphona aux membres de sa famille, et ils se réunirent tous chez ses parents. Il éclata en sanglots et confessa toutes les atrocités qu’il avait commises à l’armée. Son père fit venir leur prêtre qui entendit la confession et pria avec la famille. Ils lui pardonnèrent tous. Cette nuit-là, il dormit d’un sommeil paisible pour la première fois depuis qu’il était allé à Katlehong. Il se sentait libre, ce qui était nouveau pour lui, et il voulait m’en faire part.

Je pense que cet homme fut régénéré grâce au pouvoir de la vérité concernant Dieu et l’homme dont je lui avais parlé. Il me fallut d’abord discerner la vérité moi-même, afin de pouvoir lui montrer que j’étais libre, ce qui toucha sa conscience au point de le guérir aussi. Il regarda alors ses péchés en face, cherchant à se faire pardonner et à se réconcilier avec sa famille et avec Dieu. Je lui avais offert l’amour en action. Il avait été réceptif à son pouvoir de guérison, et cela le libéra.

J’étais prête à faire le premier pas en montrant de la miséricorde, de l’indulgence et un esprit de réconciliation.

La réceptivité de cet homme à ma prière joua un rôle essentiel dans sa rédemption. En priant, je refusai totalement d’admettre que les terribles actes auxquels il s’était livré en compagnie des autres soldats puissent avoir une réalité quelconque dans le royaume de Dieu. La vérité de la bonté de l’homme, de sa perfection, en tant qu’expression de Dieu, était à l’origine de ma liberté. Elle était le pouvoir ayant permis d’annihiler l’emprise qu’exerçaient sur ce jeune homme les mauvaises actions qu’il avait commises. Une fois son péché dévoilé, éliminé de sa conscience et détruit par le pouvoir de la Vérité, il se réconcilia avec Dieu et sa famille lui pardonna.

Un autre facteur joua un rôle important dans la régénération spirituelle de cet homme: au nom de mon peuple à Katlehong et dans le reste du pays, j’étais prête à faire le premier pas en montrant de la miséricorde, de l’indulgence et un esprit de réconciliation. La victime ne doit pas s’attendre à ce que le coupable lui demande pardon, mais doit être la première à pardonner. Cela ne pourra qu’aider le coupable à guérir. Ce qui arriva à Aaron et Marie en est une bonne illustration Voir Nombres 12:1–15.. Ils avaient critiqué le mariage de Moïse avec une Éthiopienne, et il s’ensuivit que Marie tomba malade de la lèpre. Or, avant même qu’elle demandât à Moïse de lui pardonner, celui-ci avait déjà demandé à Dieu de la guérir, et elle fut guérie.

Si, en recherchant l’amnistie, on est motivé par le désir de se faire pardonner sans payer le prix du péché, sans se réformer, sans guérir et sans se réconcilier avec sa victime, l’amnistie ne vaut rien. Nos mobiles doivent être honnêtes et centrés sur Dieu; il est alors aisé de passer l’éponge sur les mauvaises actions grâce à une régénération véritable. La Vérité continuera de faire ce qu’elle a toujours fait: découvrir le péché, le détruire, libérer le pécheur, le réconcilier avec Dieu et avec l’homme, et parvenir ainsi à une unité de pensée sur le plan individuel et sur le plan national.

Cet engagement à vivre en harmonie avec les autres nous ouvrit, à ma famille et à moi-même, les portes d’une grande liberté.

La miséricorde, la vérité et l’esprit de réconciliation signifient s’engager à mener une vie ayant son autorité en Dieu. Cet engagement à vivre en harmonie avec les autres nous ouvrit, à ma famille et à moimême, les portes d’une grande liberté. Pour la première fois de ma vie, j’avais non seulement le droit de voter, mais aussi celui de choisir l’endroit où je voulais vivre. Je priais, à la recherche d’une demeure qui allierait à la beauté la sécurité, le bonheur et un voisinage sympathique. Et Dieu exauça ma prière en me donnant une maison, en plein cœur de Prétoria. Mon quartier est habité par des Afrikaners à 99%, et le 1% qui reste par des Anglais entre autres. Au moment où j’écris, nous sommes la seule famille noire à vivre là. Quelle possibilité Dieu m’offrit-Il! Trouver la sécurité, l’amour, le bonheur, la beauté, le sens du voisinage, l’unité et la camaraderie parmi ceux qu’on pourrait appeler mes anciens oppresseurs! Or, je reçois d’innombrables preuves d’affection et de gentillesse! Nous sommes de plus en plus à l’écoute les uns des autres, étonnés de constater des similitudes dans la façon dont nous avons été instruits, dont nous avons vécu et dans nos croyances spirituelles. Nous découvrons que nos points communs sont plus nombreux que nos différences.

Pardonner, ce n’est pas avant tout absoudre une faute. Lorsque nous pardonnons, nous avons pour but de rétablir notre unité avec Dieu, de reformer le lien apparemment brisé qui nous unissait à Dieu et à notre prochain. Jésus-Christ nous montre la réalité qui se cache derrière la réconciliation, comme un style de vie qu’il nous faut adopter: «Si donc tu présentes ton offrande à l’autel, et que tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère; puis, viens présenter ton offrande.» Matth. 5:23, 24.

Quelle que soit la gravité des violations des droits de l’homme, il se fait entendre une douce petite voix qu’on ne peut feindre d’ignorer. C’est la voix de la Vérité, la voix de Dieu; elle a son pouvoir et son autorité en Dieu, et détruit tout mal.

Vous avez appris qu’il a été dit:
Tu aimeras ton prochain,
et tu haïras ton ennemi.
Mais moi, je vous dis:
Aimez vos ennemis,
bénissez ceux qui vous maudissent,
faites du bien à ceux qui vous haïssent,
et priez pour ceux qui vous maltraitent et
qui vous persécutent,
afin que vous soyez fils de votre Père
qui est dans les cieux.

Matthieu 5:43–45

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