Les leaders d’un régime répressif devraient être tenus responsables des violations des droits de l’homme auxquelles ils se sont livrés: c’est ce qu’illustrèrent les procès des chefs nazis, à Nuremberg, dans l’Allemagne de l’après-guerre. Ces procès créèrent un précédent qui ouvrit la voie à des enquêtes similaires en Argentine, au Chili, et, plus récemment, en Bosnie et dans mon pays, l’Afrique du Sud. En traduisant en justice ceux qui ne respectent pas les droits de l’homme, ces commissions tentent de favoriser le processus de guérison et le retour à une situation normale.
Un jour, chez moi, une horrible violation des droits de l’homme me fut avouée. J’avais demandé à un jeune Afrikaner d’installer un système d’alarme dans ma nouvelle demeure. Il n’avait pas d’expérience et j’aurais pu engager une entreprise ayant pignon sur rue, mais je désirais l’aider à faire démarrer sa nouvelle affaire.
Le premier jour, il m’apprit qu’il venait de quitter l’armée et avait servi dans une unité ayant opéré à Katlehong, un township noir situé près de Johannesburg. «Mais c’est là que l’armée a commis les pires atrocités à l’égard du peuple noir, alors que la constitution provisoire était mise en application depuis 1993», fis-je remarquer. Il acquiesça. Je restai silencieuse. J’avais devant moi un Afrikaner blanc ayant participé au massacre de mon propre peuple, massacre perpétré dans d’horribles circonstances.
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