Les animateurs de l’émission de radio, Le Héraut de la Science Chrétienne, répondent à une question posée par un auditeur.
: Aujourd’hui, j’ai une lettre d’un de nos auditeurs du Burkina Faso. Il nous dit: «J’ai changé dernièrement de religion. Mes amis ont donc maintenant une conviction religieuse très différente de la mienne. Nous avons eu des liens solides pendant des années, mais maintenant il ne semble plus y avoir beaucoup de points communs entre nous. Comment pouvons-nous continuer à nous entendre ?»
: C’est intéressant, parce que je crois qu’en fait, la plupart d’entre nous nous trouvons face à des situations un peu similaires. En effet, dans notre vie journalière, nous rencontrons souvent des barrières, des choses qui semblent nous séparer. Et nous avons alors le sentiment que, pour bien des raisons, nous vivons dans des sphères différentes, où nous n’arrivons pas à communiquer les uns avec les autres, soit à cause de l’ethnie à laquelle nous appartenons, du pays, de la langue, de la religion, du niveau social. Il y a bien des choses qui voudraient nous dire qu’avec certaines personnes, c’est difficile, ou même impossible, de s’entendre, de se comprendre, ou peut-être que nous n’avons pas le désir de le faire. Et ce genre de conclusion est souvent fondé sur le fait qu’il existe des différences entre les gens, et parfois des différences telles qu’ils n’arrivent pas à s’associer les uns avec les autres. Mais lorsque nous regardons un peu plus en profondeur, nous nous apercevons que toutes ces différences qui semblent nous séparer, sont en fait très superficielles. Elles commencent alors à s’estomper. Nous nous rendons compte qu’en vérité nous avons beaucoup plus en commun que nous pourrions nous l’imaginer au premier abord.
Comment pouvonsnous continuer à nous entendre ?
LJD: Et d’ailleurs c’est ce que Pierre, un des disciples de Jésus a dû apprendre. Il y a un récit très intéressant qui se trouve dans les Actes des apôtres, dans la Bible, où il est dit que Pierre se trouvait à Joppé, et un jour il fit un rêve. Dans ce rêve, il voyait différents reptiles et animaux, et puis une voix lui disait de manger. Pierre était très étonné de cela. Il dit: «Non, Seigneur, car je n’ai jamais rien mangé de souillé ni d’impur.» Mais cette voix dans le rêve insista jusqu’à trois fois, lui disant: «Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme souillé.» (10:9–16) S’étant réveillé, Pierre se mit à réfléchir à ce rêve en se demandant quelle en était la signification. Et presqu’aussitôt, des gens sont venus lui dire qu’un des centeniers romains voulait le voir. Le nom de ce centenier était Corneille, et selon la loi juive, en tout cas la coutume traditionnelle juive de l’époque, Pierre n’avait pas le droit de se rendre dans la maison d’un étranger, et surtout de devenir l’ami d’un étranger. Mais grâce à ce rêve, il comprit qu’il n’y avait rien d’impur auprès des autres et que Dieu ne fait pas «acception de personnes». Voici ce qui est écrit dans les Actes des apôtres (10:28) où l’on rapporte les paroles de Pierre lui-même: « Vous savez qu’il est défendu à un Juif de se lier avec un étranger ou d’entrer chez lui; mais Dieu m’a appris à ne regarder aucun homme comme souillé et impur. C’est pourquoi je n’ai pas eu d’objection à venir, puisque vous m’avez appelé. » Et ensuite Pierre dit: «En vérité, je reconnais que Dieu ne fait point acception de personnes, mais qu’en toute nation, celui qui le craint et qui pratique la justice lui est agréable.» (10:34, 35) Et je trouve que ce sont vraiment des paroles extraordinaires parce que cela nous permet de voir qu’il n’existe vraiment pas de barrières entre les nations, et qu’au-delà des rites et des traditions, il y a un point commun entre tous les hommes et nous avons tous la capacité de voir, de comprendre ce point commun et d’établir l’amitié, la fraternité parmi les hommes.
CR: Et ce qui est très intéressant dans ce que tu viens de lire, c’est cet endroit où Pierre a compris que Dieu ne fait pas acception de personnes. Dieu ne fait pas de différence entre les gens. Et ça, c’est vraiment une pensée de base, de comprendre que Dieu qui est notre Créateur, ne fait pas de différence entre les uns et les autres, et que nous sommes tous Ses enfants. Alors là nous percevons la raison pour laquelle nous n’avons, nous-mêmes, aucune raison de faire des distinctions et de nous séparer les uns des autres. Du reste j’aime ce verset de la Bible, dans le livre de Malachie, où le prophète pose la question: «N’avons-nous pas tous un seul père? N’est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés? » (2:10) Je crois que c’est vraiment le point fondamental permettant de comprendre qu’on peut s’entendre, s’apprécier les uns les autres. Parce qu’audelà des convictions religieuses, le fait demeure qu’il n’y a qu’un seul Dieu. Nous sommes tous Ses enfants. Et sur cette base, nous comprenons qu’il n’existe en fait aucune barrière réelle. Nous pouvons nous comprendre, nous apprécier. En réalité ce qui se trouve à l’intérieur de chacun de nous, ce sont des qualités divines, ce ne sont pas des qualités personnelles qui peuvent être si différentes les unes des autres. L’amour que nous avons au fond du cœur et que nous exprimons, c’est l’amour que Dieu nous donne. Donc, c’est quelque chose qui est compréhensible par chacun, quel que soit le groupe auquel il appartient. Notre désir d’honnêteté, de pureté, de justice, c’est vraiment quelque chose d’universel.
LJD: C’est vrai, ce sont toutes des qualités spirituelles qui unissent les hommes. Et d’ailleurs, c’est intéressant de voir que Jésus communiquait avec tous les genres de personnes, il n’avait aucune crainte, aucune hésitation à s’adresser à des gens qui étaient rejetés par la société, peut-être à cause de leur activité. Il avait vraiment cette faculté de savoir que la nature de Dieu est incluse en chacun de nous, que nous sommes tous le reflet de Dieu. Jésus voyait en tous les hommes les enfants de Dieu. Et sur cette base, il ne pouvait rejeter personne.
CR: C’est vrai. Il avait vraiment cette vision universelle de l’homme créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Donc, lorsque nous percevons vraiment la nature de chacun de nous, et ce lien de parenté qui existe entre chacun, alors nous devenons tous frères et sœurs.
LJD: Et il est aussi intéressant de remarquer que, souvent, ce n’est pas parce que l’on fait partie du même groupe ou de la même église qu’on s’entend forcément. Il y a une parabole très intéressante que Jésus a racontée dans l’Évangile selon Luc – la parabole du Samaritain. Dans cette parabole, Jésus explique qu’un homme qui descendait de Jérusalem à Jéricho s’était fait attaquer par des bandits et avait été laissé sur le chemin, à demi-mort. Or, deux personnes qui appartenaient à son groupe social sont passées par là, mais l’ont à peine regardé, sont «passées outre», sans lui donner aucun soin. Mais une troisième personne qui passait par là et qui était Samaritaine – c’est-à-dire quelqu’un qui, selon la tradition, n’avait pas de contact avec les Juifs – eh bien, cette personne-là a eu compassion, a eu pitié de cet homme et s’est arrêtée, lui a donné des soins, l’a mis sur sa monture et l’a même amené dans une auberge et a payé pour qu’il soit soigné. Enfin, ce Samaritain, qui n’était même pas censé regarder cet homme juif, c’est vraiment lui qui a franchi les barrières et s’est montré bon envers cet homme attaqué par les bandits. Finalement, le fait d’appartenir au même groupe, ce n’est pas forcément un lien qui nous unit. Mais vraiment le lien qui nous unit, c’est cet amour que nous avons pour notre prochain.
CR: C’est ça. Cette vision plus universelle de la famille humaine, avec un seul et même Dieu, le Père unique.
LJD: Oui, et justement à ce propos, Mary Baker Eddy nous dit dans son livre Science et Santé avec la Clef des Écritures: «Un seul Dieu infini, le bien, unifie les hommes et les nations, constitue la fraternité des hommes, met fin aux guerres, accomplit ces paroles de l’Écriture: “Tu aimeras ton prochain comme toi-même”, annihile l’idolâtrie païenne et chrétienne – tout ce qui est injuste dans les codes sociaux, civils, criminels, politiques et religieux – établit l’égalité des sexes, annule la malédiction qui pèse sur l’homme, et ne laisse rien subsister qui puisse pécher, souffrir, être puni ou détruit.» (p. 340) J’aime beaucoup le lien existant entre le premier commandement qui nous dit de ne pas avoir d’autres dieux en dehors du seul Dieu et le commandment qui nous dit: «Tu aimeras ton prochain comme toi-même.» Lorsque nous comprenons ces deux commandements et lorsque nous essayons de les mettre en pratique, eh bien, voilà que les barrières entre les hommes tombent et nous ne sommes plus privés de la joie de partager avec les autres, de la joie d’être avec les autres, d’avoir des amis de toutes nationalités et de toutes convictions religieuses. Nous avons tous la capacité de voir des frères partout où nous sommes.
Aimez-vous, frères ! divine parole ;
C’est l’Amour qui libère et qui nous console.
Comme le Rédempteur,
Vous qui suivez le Seigneur,
Ayez l’amour au cœur.
(...)
L’aube divine de l’Amour va naître
Et l’union régner entre tous les êtres.
Calmant nos désaccords,
L’Amour nous conduit au port: 
Seul, seul, l’Amour est fort.
Hymnaire de la Science Chrétienne, n° 179
    