Il y a quelques années, lorsque je me suis établie aux États-Unis, j'ai dû remplir des formulaires destinés à un recensement, et tout s'est bien passé jusqu'à ce que j'arrive à cette question: «Quelle est votre race ? » Ce n'est pas difficile, direz-vous. C'est vrai, mais j'ai été impressionnée par la longue liste que le formulaire présentait — de Noir américain à Blanc, en passant par Hispanique, Indien, Arabe, etc.
Au début, je me suis sentie désorientée, non pas parce que je ne savais comment répondre, mais parce que cette question évoquait pour moi la forte discrimination que l'on rencontre parfois autour de soi. Mais je me suis rappelée ce qu'enseigne la Science Chrétienne au sujet de la nature de l'homme, et cela m'aida à voir plus clair. En découvrant la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy a donné à l'humanité un concept plus élevé de l'homme. Grâce à son étude approfondie de la Bible, il lui devint évident que Dieu est l'Entendement divin et que Sa création, y compris l'homme, est composée d'idées spirituelles et parfaites. Cette idée générique, l'homme, constitue notre identité véritable, et par conséquent nous tous, sans exception, nous sommes Ses enfants vivant sous Son gouvernement harmonieux. Quand nous appliquons cette vérité dans notre vie, la crainte, l'animosité et la discrimination sont guéries et l'harmonie est rétablie.
Je me suis rendu compte combien il était important de ne pas classer les gens selon l'aspect physique, la race, le sexe, la nationalité ou les croyances religieuses, et combien il était injuste d'agir ainsi.
On entend souvent dire que tel ou tel groupe ethnique est indiscipliné ou inculte ou qu'un autre est composé de terroristes et de fanatiques. Nous sommes même amenés à croire que les habitants de certaines régions sont, de par leur nature, moins intelligents que d'autres. Face à ces mensonges, cela m'aide toujours de penser que Dieu a créé spirituellement un seul royaume et une seule race, celle du Christ, et que nous appartenons tous à cette même race. Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé: «Dans la Science, l'homme naît de l'Esprit. Le beau, le bon et le pur constituent son ascendance. Son origine n'est pas, comme celle des mortels, dans l'instinct animal, et il ne passe pas non plus par des états matériels avant d'arriver à l'iintelligence. L'Esprit est la source primitive et ultime de son être; Dieu est son Père, et la Vie est la loi de son être.» Science et Santé, p. 63.
Et dans la Bible, nous trouvons, au premier chapitre de la Genèse, ce passage sur l'égalité de l'homme et de la femme: «Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme» Voir Gen. 1:27, 28.; et plus loin il est dit qu'Il leur donna la domination. Alors est-ce que cela ne veut pas dire que Dieu les crée pour qu'ils expriment, dans tout leur éclat, Ses qualités spirituelles dont ils sont le reflet ? La lecture de ces passages bibliques nous pousse à réfléchir et à prendre conscience de toutes les occasions que nous avons chaque jour de percevoir dans notre semblable l'enfant de Dieu, créé pour exprimer seulement Sa bonté.
« Dans la Science, l'homme naît de l'Esprit. Le beau, le bon et le pur constituent son ascendance. »
L'œuvre de Jésus-Christ nous montre que Dieu et Sa création entièrement bonne se manifestent dans la vie par la guérison. L'évangile selon Marc contient le récit de la guérison d'un aveugle par Jésus. Tout d'abord, Jésus le conduisit hors du village, ce qui pourrait vouloir dire qu'il le fit se séparer des croyances, entretenues dans ce village, qui le tenaient prisonnier de la cécité. Puis il demanda à l'aveugle ce qu'il voyait, et celuici répondit qu'il apercevait des hommes qui ressemblaient à des arbres qui marchaient, c'est-à-dire qu'il ne les voyait pas clairement. Alors Jésus «lui mit de nouveau les mains sur les yeux; et, quand l'aveugle regarda fixement, il fut guéri, et vit tout distinctement» Marc 8:22—25.. Cette guérison a illustré pour moi comment le Christ change notre point de vue, et ainsi nous guérit.
Quand j'étais au lycée, un certain cours me posait des problèmes. J'étudiais consciencieusement, mais je n'arrivais pas à obtenir de bonne notes. J'étais sûre que le professeur, une femme, ne m'aimait pas. Quand j'en ai fait part à ma grand-mère, une Scientiste Chrétienne de longue date, elle m'a dit que je devais changer ma façon de penser concernant ce professeur, que je devais la voir comme une amie et non comme une ennemie, car elle et moi avions le même Père-Mère, qui est Dieu. Elle a insisté sur le fait que ce professeur, en tant que fille de Dieu, ne pouvait que m'apprécier et ne vouloir pour moi que le bien, parce que Dieu, qui est tout Amour, exprimait en elle cette appréciation et cette bienveillance.
J'ai suivi ce conseil et chaque fois que j'entrais dans cette classe, je regardais le professeur et je pensais à elle de la manière dont ma grand-mère me l'avait recommandé. Peu de temps après, mes notes ont commencé à s'améliorer et j'ai finalement bien réussi dans cette matière.
Cette expérience m'a enseigné combien il était important d'analyser nos pensées pour voir si les sentiments que nous nourrissons à l'égard de ceux qui nous entourent sont bons et purs.
Quand nous obéissons à la Règle d'or, en faisant aux autres ce que nous voudrions qu'ils nous fassent, nous voyons quelle est la sincérité de notre amour pour notre prochain. A mesure que nous changeons les concepts remplis de haine et de division, que le monde nous présente parfois, par les idées qui viennent de Dieu et qui montrent l'homme comme spirituel, pur et parfait, nous produisons également ce changement chez autrui, si bien que l'humanité échange ainsi peu à peu ses concepts pour des modèles plus spirituels. C'est pourquoi les efforts que nous faisons pour reconnaître l'identité spirituelle de notre prochain, si modestes soient-ils, bénissent toute l'humanité.
