Les images de la souffrance et d'autres maux sont parfois impressionnantes, voire terrifiantes. Face à de telles images, certaines personnes trouvent refuge dans la foi. Cependant, lorsque le monde matériel paraît immense et tout-puissant, et que Dieu semble bien loin, nous en venons peut-être à penser que même la foi ne suffit pas. Qu'allons-nous faire alors ?
Dans le livre de l'Apocalypse, Saint Jean parle du «grand dragon rouge». C'est une image violente. Or, Jean continue en disant que le dragon est vaincu: «Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui.» Apoc., 12:3, 9. Le mal est détruit par le pouvoir du Christ, la Vérité. En faisant allusion à la façon dont les hommes réagissent devant le dragon, devant la peur et la haine — avec tout ce que cela entraîne — Mary Baker Eddy demande: «Mais pourquoi serions-nous pétrifiés devant ce qui n'est que néant ?» Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 563.
Si le mal, quelle que soit la forme qu'il prenne dans notre existence, n'est rien en réalité, il nous faut en conclure que nous avons à faire à une illusion convaincante ! C'est là un aspect de la croyance généralement acceptée, à savoir que l'entendement est dans la matière et que la matière est substantielle et puissante. Cette croyance est un mensonge, parce qu'elle s'oppose à la totalité de l'Esprit infini, à la suprématie de Dieu, le bien. Or, rien ne peut exister audelà ou en dehors de l'Esprit, puisqu'il est infini. Dès l'instant où l'on sait que cette croyance, ou faux concept de la réalité, est une illusion, nous sommes capables de l'aborder en prenant position en faveur de la vérité selon laquelle Dieu, l'Esprit, est Tout-en-tout. Armé de cette compréhension, nous sommes prêts à affronter le mal — le grand dragon rouge — et à le vaincre. Mais sommes-nous vraiment prêts ? Qu'est-il exigé de nous pour dissiper l'illusion, pour briser le charme hypnotique du mal ? Il y a quelque temps, un incident m'a appris à dissiper l'illusion afin de discerner la réalité spirituelle et par conséquent trouver la guérison.
Mon fils et moi nous promenions dans une galerie marchande, engagés dans une conversation animée. Je fis soudain une mauvaise chute en dévalant quelques marches en marbre que je n'avais pas remarquées. En tombant, j'entendis un craquement sonore. Je me relevai, un peu étourdi, et cette pensée me vint à l'esprit: « Tu n'as aucune marque !» Je suis persuadé que je n'aurais pas souffert de cette chute, si j'avais prêté attention à cette pensée et étais reparti sans vérifier si j'étais blessé. Or, une autre pensée s'est tout de suite présentée. C'était une très forte suggestion: « Tu as entendu un craquement, tu sais ce que cela veut dire: tu t'es cassé quelque chose !» Je me rends compte à présent que je n'aurais pas dû écouter cette suggestion agressive. Mais l'inquiétude m'envahit, et je me mis à vérifier qu'aucun os ne me perçait la peau. A mon grand soulagement, je ne constatai rien de semblable, mais en revanche, mon bras était blessé à trois endroits: le coude, le poignet et quelques centimètres au-dessus du poignet. En examinant cette blessure plus attentivement, je m'aperçus que l'os était visiblement cassé. Dès que j'eus fait cette «découverte», je ressentis une vive douleur.
Mon fils et moi avons prié en silence sur le chemin du retour, et bien que la douleur se fût atténuée un peu, mon bras me gênait considérablement et était presque paralysé à partir du coude. Une fois à la maison, je demandai à ma femme de prier pour moi. Cette nuit-là, la sensation de paralysie diminua suffisamment pour me permettre de dormir quelques heures.
Nous avons continué à prier et à étudier la Bible et les œuvres de Mary Baker Eddy pendant trois jours. S'opposant à nos affirmations de la vérité — à savoir la suprématie divine et ma perfection en tant que Sa ressemblance spirituelle — une suggestion inquiétante me murmurait: «Tu sens l'os brisé. T'attends-tu vraiment à ce qu'il se ressoude, si la fracture n'est pas réduite?» Lorsque j'en fis part à ma femme, elle me dit simplement: «Il faut que tu saches que dans l'Entendement divin, tout va bien !» C'est alors que je me rendis compte que les doutes et les pensées négatives que je nourrissais prétendaient pouvoir annuler notre travail métaphysique. Je sus qu'il me fallait prendre position en affirmant que tout allait bien dans l'Entendement, maintenant même.
On pourrait considérer cette déclaration, «tout va bien», fondée sur la compréhension de la nature divine, comme l'essence de l'«expose scientifique de l'être » énoncé par Mary Baker Eddy dans Science et Santé. Il commence ainsi: «Il n'y a ni vie, ni vérité, ni intelligence, ni substance dans la matière. Tout est Entendement infini et sa manifestation infinie, car Dieu est Tout-en-tout. » Ibid., p. 468. Je savais qu'il me fallait contredire la suggestion d'une fracture en comprenant que tout allait bien dans l'Entendement infini. L'homme est spirituel et intact. Je pouvais affirmer cette vérité sans m'occuper de l'aspect physique. Je n'avais pas besoin d'attendre que cet aspect change. Il manifestait seulement la fausse croyance prétendant que la matière compose la substance de l'homme et que l'homme peut être autre chose que la ressemblance de Dieu, autre chose que parfait et en parfaite santé. Fort de cette nouvelle compréhension de l'être spirituel, je déclarai que l'état spirituel parfait de l'homme était la seule réalité de l'existence. Par conséquent, la vision matérielle de l'homme n'est rien d'autre qu'une suggestion hypnotique — un mensonge — que la compréhension spirituelle de l'être détruit progressivement.
La vision matérielle de l'homme n'est rien d'autre qu'une suggestion hypnotique que la compréhension spirituelle de l'être détruit progressivement.
Je recouvrai mon bras pour le garder hors de ma vue et de ma pensée. Je n'attendais plus qu'un changement survienne. Je n'attendais plus que l'os se ressoude. Je n'attendais même plus la guérison. J'affirmais avec joie que «tout va bien», en ayant la certitude que, si tout allait bien, tout allait bien maintenant même. Ce concept était très clair dans mon esprit, et je savais que j'étais en train de dissiper l'illusion de la discordance et démontrais la réalité spirituelle de l'être. Dès cet instant, la guérison fut rapide. Au bout d'une semaine, mon bras était redevenu normal, et il ne reste plus aucune trace de la chute. Plus tard, lorsque je racontai l'incident à un ami médecin, il me répondit: «Si tu étais allé voir un docteur, tu aurais eu le bras dans le plâtre pendant au moins six semaines.»
C'est la peur qui m'avait empêché de comprendre l'état parfait de l'homme immédiatement après la chute. C'est la suggestion prétendant que l'homme est un être physique fragile, séparé de Dieu, l'Entendement, qui m'empêcha de prendre fermement position en faveur de la réalité spirituelle.
Nous ne sommes pas de fragiles roseaux agités dans tous les sens par des vents changeants, mais des idées spirituelles indestructibles.
Nous lisons dans la Bible que, lorsque Dieu ordonna à Moïse de jeter son bâton par terre, il «devint un serpent. Moïse fuyait devant lui» Exode 4:3, 4, 6, 7.. Quand il lui fut ordonné d'attraper le serpent par la queue, il obéit. «et le serpent redevint une verge dans sa main». Il est à noter que la guérison de mon bras survint seulement après que je me fus débarrassé de la peur en déclarant la vérité sur l'état parfait de l'homme, même devant la preuve apparente du contraire. Je fus capable de nier la peur, lorsque ma femme me rappela qu'il me fallait savoir que tout allait bien dans l'Entendement divin. Cela me permit de dire «oui !» mentalement, de saisir le serpent par la queue, et mon bras fut guéri. En réalité, la guérison avait été possible dès le début.
Dieu est toujours présent, et Son pouvoir et Son amour se révèlent à la pensée réceptive. Ce fait fut démontré à Moïse de façon très remarquable. «L'Éternel lui dit encore: Mets ta main dans ton sein. Il mit sa main dans son sein; puis il la retira, et voici, sa main était couverte de lèpre, blanche comme la neige. L'Éternel dit: Remets ta main dans ton sein. Il remit sa main dans son sein; puis il la retira de son sein, et voici, elle était redevenue comme sa chair.» 4
Lorsque nous comprenons que la vérité de notre être, c'est l'image et la ressemblance de Dieu, nous sommes certains de ne pas avoir à rechercher la guérison au moyen de méthodes matérielles externes. La compréhension de la Vérité qui guérit apporte des résultats immédiats remarquables, comme Jésus-Christ nous le prouva à tous de façon indiscutable. Elle annule la suggestion prétendant que l'enfant de Dieu puisse avoir un problème quelconque et démontre la réalité de notre être. Cette compréhension se développe sans cesse dans notre conscience. Dissiper l'illusion de l'erreur exige de penser et d'agir avec hardiesse. Il nous faut savoir que tout va réellement bien, même devant des signes alarmants. Et puis nous devons agir en conséquence. Pour saisir le serpent par la queue, Moïse dut agir avec courage. Il dut aussi faire totalement confiance à son Pére céleste. Comme Moïse, nous avons besoin de faire implicitement confiance à Dieu, en agissant sans inquiétude. Lorsque nous nous inquiétons, cela montre que nous doutons de la faculté qu'a Dieu de prendre soin de Ses enfants.
Savoir qu'il existe un seul Dieu, un seul Entendement, nous procure l'arme nécessaire à la destruction du dragon rouge, quelle que soit la forme qu'il prenne. Notre compréhension de l'Entendement qui inclut tout nous arme du pouvoir de la Vérité et nous rend capables de voir le néant absolu du mal à chaque fois que nous devons y faire face. Si nous comprenons que le dragon rouge est un mythe, nous n'en ferons pas une réalité. Au contraire, nous le verrons pour ce qu'il est réellement.
En nous conformant à la Vérité, nous constatons que nous ne sommes pas de fragiles roseaux agités dans tous les sens par des vents changeants, mais des idées spirituelles indestructibles. De ce fait, nous ne permettons à aucun doute ni à aucune pensée négative d'altérer la perception calme et claire que nous avons de la présence et de la sollicitude infinies de l'Entendement.
