Cela me prit des années de comprendre le simple fait suivant: chaque problème que nous rencontrons, même le plus insignifiant, exige une guérison et ne doit pas être négligé. C'est en réalité une occasion d'augmenter notre confiance en Dieu et notre compréhension, et la guérison de petits problèmes apporte de grands bienfaits.
A la fin de mes études universitaires, alors que je commençais ma carrière professionnelle et menais une vie très active, des grosseurs se développèrent sur mes pieds. Comme elles n'étaient pas douloureuses, il était très facile de les oublier. Je me disais que je serais heureux d'en être débarrassé, mais mon travail et d'autres activités m'occupaient tant que je prenais très rarement le temps de prier à propos de ce problème.
En y repensant, il me semble que la véritable difficulté, ce n'était pas ces grosseurs sur mes pieds, mais une apathie grandissante qui allait, lentement et sans que je m'en aperçoive, affaiblir ma foi dans la faculté qu'a la Science Chrétienne de guérir. C'était un appel à la vigilance spirituelle. J'avais besoin de voir qu'il était demandé, voire exigé de moi, que je prie avec ferveur. Je lus le passage suivant tiré de Science et Santé: «Chaque jour exige de nous de plus hautes preuves, plutôt que des professions de pouvoir chrétien. Ces preuves consistent uniquement en la destruction du péché, de la maladie et de la mort par le pouvoir de l'Esprit, comme Jésus les détruisait. C'est là un élément de progrès, et le progrès est la loi de Dieu, loi qui exige de nous seulement ce que nous pouvons certainement accomplir.» (p. 233)
Je finis par voir que j'étais parfaitement capable de mettre en pratique ce que je comprenais de la loi de Dieu, justement parce que cela était exigé de moi. Peu après avoir ressenti ce besoin plus élevé de progrès, je dus faire face à une autre difficulté. Un jour, je changeais les meubles de place dans mon bureau, et au moment où je soulevai ma table de travail, je ressentis une très vive douleur dans le dos. Elle me coupa le souffle, et je fus incapable d'émettre un son pendant quelques instants. Cependant, dans le même temps, ces paroles tirées de l'Hymnaire de la Science Chrétienne me vinrent à l'esprit: « L'homme est sain, vaillant, pur et droit. » (n°12) Voici la strophe entière:
O Père-Mère, Créateur,
Tu nous fis libres et vainqueurs.
Image fidèle, on le voit,
L'homme est sain, vaillant,
pur et droit.
Et dans ses actes un reflet
De Ta propre grandeur paraît.
Je savais que ce qui était décrit là, c'était mon état véritable, et celui de chaque homme, l'homme créé par Dieu, et que la lumière de la gloire divine resplendirait grâce à la prière pour apporter la guérison. Bientôt, je pus m'as-seoir, mais j'étais dans l'impossibilité de marcher sans éprouver une douleur intense, et je ne pouvais pas me tenir droit. Je savais que si je comprenais vraiment pourquoi l'homme est sain, vaillant, pur et droit, je serais guéri. Cela me tira de ma torpeur en me montrant la nécessité de persister à découvrir l'identité spirituelle de l'homme.
Quelques jours plus tard, les grosseurs sur mes pieds s'étaient évanouies.
La douleur s'atténua suffisamment pour me permettre de terminer la journée, mais le lendemain matin, elle était de nouveau très vive et je ne pouvais toujours pas me tenir droit. Je pris ma journée, afin de pouvoir prier sans interruption. J'appelai un praticien de la Science Chrétienne pour qu'il me donne un traitement, et les idées dont il me fit part fortifièrent et guidèrent mes prières. Ce fut une journée remplie de joie, d'inspiration et je me mis à mieux comprendre la nature immuable de l'homme créé par Dieu. Je découvris que l'homme, qui est l'émanation du Principe divin, est droit, fort, cohérent et persévérant pour l'éternité. Il n'est jamais tombé, et il ne peut perdre la rectitude parfaite qui le caractérise en sa qualité d'idée divine la plus élevée. J'appris aussi qu'il n'existe aucune influence, aucune substance ni aucun pouvoir indépendant de l'Amour divin capable de perturber ou d'entacher la perfection divine et son reflet, l'homme. L'idée de perfection comprend la complétude, la santé parfaite — c'est une perfection qui ne peut être endommagée. J'appris beaucoup d'autres vérités profondes ce jourlà. Ce fut vraiment un tournant décisif dans l'évolution de ma compréhension.
Avant la fin de la journée, la douleur avait complètement disparu et j'étais réellement droit et libre! Et quelle joie immense de découvrir, quelques jours plus tard, que les grosseurs sur mes pieds s'étaient évanouies, au bout de huit ans!
Grâce à ces guérisons, j'ai beaucoup plus confiance dans l'efficacité de la guérison par la Science Chrétienne et je suis extrêmement reconnaissant à Mary Baker Eddy de l'inspiration, de la précision et de la profondeur dont elle fit preuve en présentant à l'humanité la Science des enseignements de notre Maître.
Arlington (Massachusetts), U.S.A.
