Récemment, Le Héraut a interviewé deux étudiants, et de Paris. Nous avons parlé avec eux des perspectives d'emploi pour les jeunes qui viennent de terminer leurs études. Nous publions ici quelques-unes de leurs remarques.
Le Héraut: Nous lisons un peu partout que la situation économique est difficile en ce moment. Percevez-vous une certaine inquiétude parmi les jeunes en ce qui concerne l'avenir et la possibilité de trouver du travail ?
Samuel Flamand: Oui, pas mal en fait. Par exemple, en fin d'année, on doit faire un stage de dernière année d'ingénieur, et on a déjà du mal à trouver des entreprises qui souhaiteraient nous prendre comme stagiaires. Et j'entends souvent mes camarades me dire que c'est très inquiétant. Ils ont très peur quand ils pensent au moment où ils devront chercher un travail.
Et vous, comment réagissez-vous par rapport à ce problème ?
S.F.: Je me dis qu'à chaque instant, je peux essayer d'exprimer les qualités qui me viennent de Dieu. Par exemple, exprimer la vie, l'amour, la joie de vivre. Si on fait ça chaque jour, on n'est plus préoccupé par les problèmes du futur.
Les craintes que je peux avoir disparaissent systématiquement après avoir étudié la Bible, même le Psaume 23 tout simplement. La deuxième phrase de ce Psaume dit: «Je ne manquerai de rien.» C'est rassurant de savoir que Dieu pourvoit à nos besoins. Il y a aussi un passage dans l'Épître de Paul aux Hébreux (11:1) qui dit: «Or, la foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas.» Ça aussi, c'est une idée rassurante, pour ce qui est de la peur du futur. Se laisser guider par Dieu, faire totalement confiance à Dieu réalise nos espérances.
On a parfois l'impression qu'il existe une certaine compétition et que le nombre d'emplois intéressants est limité. Comment peut-on faire face à ce genre de pensée ?
Marie Flamand: C'est vrai que c'est une question qui est très présente, en tout cas, la question de la compétition dans l'entreprise.
Je sais que chacun a ses spécificités, chacun a ses qualités, et ce n'est pas une question de quantité, c'est une question de savoir qu'on aura notre place. C'est vrai que la plupart des personnes pensent qu'il y a un certain nombre de places, que c'est quelque chose de quantitatif. C'est sûr que, comme je suis toujours allée à l'école du dimanche et que j'ai toujours connu la Science Chrétienne, je sais que chacun a la place qu'il lui faut. Ce n'est pas forcément celle à laquelle on pensait et c'est souvent après qu'on se rend compte que c'était bien là qu'on devait être, même si, parfois, sur le coup, on est déçu ou bien on est insatisfait ou mécontent.
Tout le monde n'a peut-être pas cette vision des choses. Comment quelqu'un pensant qu'il ne trouvera pas ce qu'il lui faut, qu'il y a trop de personnes qui cherchent la même chose, peut-il commencer à acquérir le sentiment que l'univers est spirituel et que nous avons tous notre place?
M.F.: Personnellement, à chaque fois que j'ai des amis qui se sont trouvés face à ce genre de problèmes, je leur parle ou j'essaie de les réconforter par des images, des illustrations. Par exemple, il y a une histoire que je dis souvent: C'est un poster où on voit un paysage qui a été dévasté, avec une route goudronnée. Une route goudronnée, ça fait penser à quelque chose de très solide, qui n'a pas bougé, quelque chose d'immobile, de fort. Comme il y avait sûrement eu un tremblement de terre, une faille traversait la route. Au milieu de cette faille, il y avait une jonquille qui sortait. Quand je raconte cette histoire à mes amis, je leur dis: «Voilà comment je pense. Souvent on a l'impression d'être dans une situation très déterminée, on a fait des choix pour toute notre vie, et il y a des moments où on a l'impression que tout s'effondre. Dans le cadre de l'entreprise, cela pourrait être parce qu'il y a de la compétition et qu'on a l'impression que quelqu'un nous a pris une place. C'est quelque chose qui nous semble sur le coup désastreux, comme un tremblement de terre. En fait, souvent, après, on se rend compte qu'il y a eu un renouveau pour laisser passer cette fleur qui était dessous.» Les gens sont très réceptifs à cette image. Je leur dis alors: «C'est ma conception du bien. C'est ma conception de Dieu.» Quand je suis avec des amis, quand il y a une situation difficile, souvent, même sur le ton de la plaisanterie, quelqu'un dit: «Il va y avoir une petite fleur qui va sortir.» Souvent, ça détend l'atmosphère et les gens sont plus réceptifs et auront plus par la suite l'occasion de repérer des opportunités qu'ils n'auraient pas forcément vues.
On se braque parfois sur les mots. Mais, en définissant Dieu comme vous venez de le faire en disant qu'Il est le Bien, la source du bien, on se rend compte qu'il y a beaucoup plus de gens qui pensent dans cette direction-là. Et sur cette base, on peut comprendre que nous avons tous notre place dans un univers qui est bon.
M.F.: Oui. Et souvent quand je parle avec des amis, d'abord ils disent qu'ils ne croient pas en Dieu, et à la fin, ils disent: «Si c'est ça que tu appelles Dieu, alors peut-être que j'y crois.»
Revenons maintenant à la notion de travail. Là, on a peut-être besoin de définir pour soi-même ce qu'on entend par un emploi.
S.F.: C'est vrai. Souvent, quand on est petit, c'est une idée plutôt rébarbative, c'est quelque chose qu'il faut faire pour avoir de l'argent, pour manger. En fait, on se rend vite compte que le travail, c'est un besoin. L'activité de l'homme est un besoin pour l'homme, et c'est tout naturel, parce que ça vient du fait que la Vie est Dieu, et l'homme est fait pour exprimer la Vie. Quelle que soit la situation dans laquelle on est, employé ou sans emploi, on peut toujours exprimer la Vie. Et exprimer la Vie, c'est exprimer les qualités divines, exprimer la joie, la vitalité, le dynamisme, et généralement, quand on exprime ça, on se sent très bien, et ça se ressent aussi autour de nous.
Ce sont des qualités qui sont appréciées des employeurs, n'est-ce pas?
S.F.: Absolument. Quand on parle du dynamisme, entre autre, c'est une qualité que recherchent les employeurs. Le fait de commencer sur la base de la prière et de l'expression des qualités de Dieu, de l'expression de la Vie, ça nous ouvre les portes nécessaires dans l'entreprise.
M.F.: Quand je pense à l'emploi, pour moi, c'est surtout une manière de vivre le quotidien. Ce qu'il faut voir, je pense, c'est dès le départ, quel est notre but quand on travaille dans une communauté, dans un groupe, dans une entreprise. Est-ce simplement de faire certaines choses bien précises, par exemple réussir à vendre tant de produits à un client, ou est-ce quelque chose de plus élevé ou de plus spirituel ?
À chaque fois que j'ai cherché un stage, ou que j'ai cherché à entrer dans une école, le but que j'avais essayé de me fixer, ce n'était pas de réussir à entrer dans telle ou telle école ou à avoir tel ou tel stage, c'était de me trouver au bon endroit pour pouvoir aider les personnes au bon moment, et faire ce que j'avais à faire de ce côté-là.
Je pense que c'est une merveilleuse occasion de faire partager à d'autres personnes les idées que l'on a et l'amour que l'on peut porter. Ça me rappelle une phrase de la Bible qui est dans Matthieu 5, versets 13 à 16: «Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ?... Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée; et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison.» C'est exactement ça que je recherche quand je cherche un emploi, et je pense que c'est la seule manière, finalement, de pouvoir vraiment être heureux et de se sentir satisfait dans tout ce qu'on entreprend.
Un emploi, ce n'est pas seulement l'occasion de recevoir, mais c'est aussi la possibilité de donner.
M.F.: Tout à fait. Je pense que, finalement, la meilleure manière d'envisager l'emploi et l'activité professionnelle, ce n'est pas seulement d'y aller en espérant recevoir des choses, un salaire, des connaissances, mais d'y aller avec l'idée de donner beaucoup autour de nous, de donner et d'exprimer le plus possible les qualités de Dieu.
S.F.: Absolument. Chacun de nous étant l'enfant de Dieu, il exprime naturellement les qualités de Dieu et a son rôle à jouer en tant qu'expression de Dieu. Donc, il n'y a pas d'inquiétudes à avoir. Dieu a besoin d'être reflété, et d'être reflété complètement, dans toute Sa création. Il est donc évident que chaque personne a son utilité dans cette création, et a sa place où qu'elle soit.
Car je connais les projets que j'ai formés sur vous,
dit l'Éternel,
projets de paix et non de malheur,
afin de vous donner un avenir et de l'espérance.
Vous me chercherez, et vous me trouverez,
si vous me cherchez de tout votre cœur.
Jérémie 29:11, 13
