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La joie d'être soi-même

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de septembre 1996


En Me Réveillant je regardai autour de moi, comme c'était étrange d'être ici ! Dans cette grande piéce tout en longueur, avec des lits côte à côte, une dizaine alignée le long d'un mur, une dizaine alignée le long de l'autre. J'étais juste arrivé la veille, dans la soirée, et comme pour tous ceux qui étaient autour de moi, c'était le début d'une période de service militaire obligatoire de deux ans. D'un côté, je me réjouissais de me trouver dans ce petit village perdu au cœur des Alpes et d'avoir été choisi pour servir dans un bataillon de chasseurs alpins, avec tout ce que ça comportait d'aventure (le ski, l'alpinisme...), d'un autre je me demandais ce qui m'attendait réellement au cours de ces mois qui allaient suivre.

Alors que mes compagnons se réveillaient, il était clair que tous essayaient de faire connaissance, et peut-être de créer une bonne impression auprès de ceux avec qui il allait falloir vivre en étroite coopération pendant plusieurs mois.

Comme d'habitude, je commençai la journée en tournant mes pensées vers Dieu, en reconnaissant qu'Il est la source de tout bien, que nous sommes tous Ses enfants et que nous sommes donc tous sous Son gouvernement harmonieux. Ensuite, je tirai de mon sac ma Bible et le livre d'étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy, et je commençai à étudier la Leçon Biblique. Tout le monde était maintenant réveillé, et les discussions et les rires allaient bon train ! Tout à coup, alors que j'étais en train d'étudier un passage de la Bible, quelqu'un m'interpella de l'autre bout de la pièce:

– Eh, quel est ce bouquin que tu es en train de lire ?

Les conversations s'arrêtèrent, et tout le monde fixa ses regards sur moi.

– Je lis la Bible, répondis-je.

– La Bible ! Tu lis la Bible !

– Oui, j'aime beaucoup lire la Bible.

Il y eut un long silence et mon interlocuteur répéta, visiblement étonné, «la Bible !»

– N'as-tu jamais lu la Bible ?

– Non.

– Tu devrais essayer, je trouve ça passionnant.

– Et quel est cet autre livre que tu lis ?

– C'est le livre d'étude de la Science Chrétienne, il explique comment mettre en pratique les enseignements de la Bible. Ce fut un échange très court, mon interlocuteur était satisfait de mes réponses et tout le monde retourna à sa conversation et à ses plaisanteries. Par la suite, personne ne s'étonna plus de me voir étudier mes livres chaque matin. En fait, je me suis très vite rendu compte que mes camarades, car ils sont tous très rapidement devenus des camarades, avaient beaucoup de respect pour mes convictions.

Qu'y avait-il donc entre nous qui nous permettait de nous respecter et de nous apprécier les uns les autres? Au premier abord, il existait plus de différences que de similitudes. Le style de vie, et en ce qui concernait certains, des questions de moralité, constituaient des différences apparemment insurmontables. Cependant, ce que j'apprenais chaque jour au sujet de la vraie nature de l'homme m'aidait à percevoir chez mes compagnons des qualités me permettant de me sentir proche d'eux – des qualités telles que la joie, l'humour, la force, la persévérance, la gentillesse, etc.

Ce qui m'aidait aussi, c'était de comprendre que non seulement mes camarades exprimaient ces qualités que j'appréciais, mais surtout qu'elles avaient leur source en Dieu et par conséquent ne pouvaient pas cesser de se manifester. Il y avait donc entre nous une source d'unité que rien ne pouvait briser. La Bible ne nous dit-elle pas: «N'avons-nous pas tous un seul père? N'est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés?» Mal. 2:10. Cette conscience du fait que Dieu est notre Père à tous, et est la source du bien infini dans notre vie, me permettait de m'exprimer librement, sans crainte d'être jugé.

Les différences qui semblent profondes entre nous et ceux qui nous entourent, entre nous et ceux qui vivent aux extrémités les plus éloignées du globe, prétendent former des fossés infranchissables et être à l'origine de l'indifférence et de l'isolement, ou bien de la critique et même de la haine. Mais Jésus-Christ a enseigné à ses disciples, en fait à tous ceux qui ont le désir de le suivre, l'importance de regarder au-delà des apparences, au-delà de ce que montrent les sens matériels. Il a dit: «Ne jugez pas selon l'apparence, mais jugez selon la justice.» Jean 7:24. C'est le sens matériel qui parle de différences irréconciliables, d'une personnalité incomplète et imparfaite. Le sens spirituel nous révèle l'homme créé à la ressemblance de Dieu, exprimant la pureté et la beauté de la nature divine. Ce sens spirituel est notre capacité immortelle d'être conscient à tout moment de la réalité de l'univers de Dieu, univers qui exprime l'harmonie du divin Principe créateur.

Mais que penser de la suggestion que nous pouvons être influencés ou même nous sentir forcés à agir contrairement à nos convictions les plus profondes, à cause de ceux qui nous entourent, à cause de ce qu'ils attendent de nous? En effet, nous nous sentons parfois seuls parmi des gens qui pensent d'une façon très différente. Est-ce donc possible d'être fidèle à notre idéal, sans pour autant perdre ce qui est bon dans notre vie, sans pour autant être isolé et mis à l'écart?

Je me suis trouvé dans une situation qui, bien qu'elle ne soit pas très importante en soi, m'a montré une fois de plus que chérir notre véritable identité, c'est-à-dire être fidèle à nos convictions, à notre conscience de ce qui est bon, sans crainte de ce que les autres peuvent penser, puis agir en fonction de ce que nous savons être juste, nous permet de ressentir et de vivre le bien infini que Dieu a préparé pour chacun de nous.

De quoi s'agissait-il? Eh bien, revenons, pour un moment, à ce petit village alpin entouré de hautes montagnes. Cela faisait maintenant une semaine que j'avais commencé mon service militaire. À la fin de chaque semaine, chaque soldat recevait une somme d'argent et un certain nombre de paquets de cigarettes. J'ai catégoriquement refusé d'accepter les cigarettes, sans pour autant demander une compensation quelconque. Cela a créé tout un remous, tant auprès de mes supérieurs qui insistaient en affirmant que j'étais obligé de les accepter, qu'auprès de mes camarades qui voulaient à tout prix me les acheter. Pendant quelques minutes, la tension était incroyable ! Menaces de la part de mes supérieurs et colère de la part de mes camarades. Cependant, ma prise de position n'était pas l'expression d'une volonté personnelle, mais plutôt d'un profond sentiment me disant qu'il est toujours possible d'agir en accord avec nos convictions les plus sincères. J'étais également persuadé que personne ne pouvait souffrir d'une prise de position légitime, ni moi, ni ceux qui m'entouraient. C'est une situation qui m'a montré qu'on peut toujours prier, même au milieu du tumulte ! Après quelques instants, tout s'est calmé, mes supérieurs ayant décidé de ne pas me forcer à accepter les cigarettes et de me donner à la place une faible compensation monétaire.

Est-ce donc possible d'être fidèle à notre idéal, sans pour autant être isolé et mis à l'écart ?

Cependant cette situation avait jeté un froid auprès de mes camarades. Une pensée s'est alors présentée: «Peut-être plus personne ne voudra te parler, tu vas être mis à l'écart.» Je me souviens très bien des pensées qui me sont venues à ce moment-là: «Je n'ai pas besoin d'être populaire et d'être apprécié des autres coûte que coûte, mais il me faut plutôt agir en fonction de ce que Dieu place dans mon cœur, en fonction de mon concept le plus élevé du bien, car c'est vraiment ça la source de l'harmonie dans la vie.» J'ai clairement vu que l'ordre, l'unité et l'harmonie dont nous avons tous besoin dépendent de l'Amour et de la sagesse du Créateur. Nous ne pouvons donc jamais en manquer. Je me suis senti parfaitement en paix. Très rapidement, non seulement cet incident fut oublié de tous, mais l'amitié qui me liait à mes camarades est devenue très profonde.

Nous avons tous le désir d'être apprécié par ceux qui nous entourent, et c'est sans aucun doute quelque chose de très légitime. Cependant, nous pensons parfois que c'est une chose difficile, et que si l'on veut y parvenir il nous faut abandonner nos convictions et nous conformer à ce que les autres pensent et font. Ce genre de pensée est fondé sur la croyance que nous avons tous un entendement limité, imparfait et dans bien des cas incompatible avec ceux-qui nous entourent. Cette croyance crée des divisions entre les individus, à l'échelon personnel, national et même international. Si nous acceptons cette pensée, nous devons soit nous préparer à nous opposer les uns aux autres, soit nous écarter craintivement de ceux qui nous entourent, ou bien encore, essayer de nous conformer à ce que nous croyons que les autres apprécient. Cependant, agir de cette façon, loin de nous en rapprocher, cache l'abondance de bien que nous avons tous en commun. Selon cette conception erronée des choses, l'homme est perçu comme un être matériel, imparfait, un créateur d'où proviennent, entre autre, des tensions et des discordes.

Lorsque se fait jour, dans la pensée humaine, la conception d'un Dieu universel, alors la division, la haine, les luttes font place à l'harmonie.

Lorsque se fait jour, dans la pensée humaine, la conception d'un Dieu universel – un Dieu d'amour, un Dieu qui est le seul Créateur, la seule intelligence et la seule source de notre vie – alors la division, la haine, les luttes font place à l'harmonie. Ce sens plus spirituel de vie qui met en lumière le lien indissoluble qui nous unit à notre divin Père est la manifestation du Christ, l'action divine qui révèle à chacun de nous l'harmonie de la création de Dieu. Cette activité du Christ, qui est toujours présente dans notre conscience, amène la lumière de la Vérité et de l'Amour. Le progrès et l'harmonie en découlent.

La Bible illustre ce fait de bien des façons, tant dans l'Ancien que dans le Nouveau Testament. La vie et les œuvres de Jésus-Christ en sont, bien sûr, le meilleur exemple. Il est intéressant de voir que, bien qu'il dut souvent faire face aux critiques et à la censure, il savait cependant qu'il n'avait en aucun cas besoin de se conformer aux coutumes ou aux courants de pensée de son époque, lorsqu'ils étaient en contradiction avec sa compréhension de la volonté de Dieu. C'était sa vision claire de la vraie nature de l'homme créé par Dieu, bonne et parfaite, qui lui permettait d'aider les autres.

Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy explique: «Jésus dit en parlant des enfants de Dieu, non des enfants des hommes: "Le Royaume de Dieu est au-dedans de vous !"; c'est-à-dire la Vérité et l'Amour règnent dans l'homme réel, ce qui montre que l'homme à l'image de Dieu n'est pas déchu, et qu'il est éternel. Jésus voyait dans la Science l'homme parfait, qui lui apparaissait là où l'homme mortel pécheur apparaît aux mortels. En cet homme parfait le Sauveur voyait la ressemblance même de Dieu, et cette vue correcte de l'homme guérissait les malades.» Science et Santé, p. 476.

C'est cette vision correcte de ce qu'est la vraie nature de l'homme en tant qu'enfant de Dieu, possédant tout le bien que notre divin Père donne en abondance, qui nous permet de nous exprimer librement et fait en sorte que notre vie touche et bénisse ceux qui nous entourent.

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