Dans tous les coins du monde, les émissions sur ondes courtes du Héraut atteignent de nombreux auditeurs. Les interviews dont nous donnons ici des extraits ont eu lieu pour la plupart dans nos studios ou par téléphone. Lors de la préparation pour la publication, les propos des interlocuteurs ont été respectés au maximum.
L'Amour divin est une arme puissante. C'est ce que de Corbeil-Essonnes, dans la région parisienne, a démontré, lorsqu'il s'est fait attaquer et qu'on lui a volé sa mobylette. Il nous a expliqué, lors d'une interview, comment il a prié.
— Laurent Dauchy: J'étais en mobylette, attendant au feu rouge, sur le pont de Corbeil, et là, deux personnes sont arrivées avec des bâtons. Elles m'ont pris ma mobylette de force. Les deux personnes sont parties, et je suis resté sur le pont pour prier. Ma façon de prier a été simple. Je me suis dit qu'il ne fallait pas que je les voie comme des agresseurs, mais plutôt comme des amis, c'est-à-dire qu'il fallait que je change ma vision, que je corrige mon jugement sur les personnes. Il fallait les traiter comme des frères.
— Le Héraut: Ce qui, sans aucun doute, doit sembler être un défi, lorsqu'on vient de se faire voler son vélomoteur!
— Exactement, mais je me suis mis à prier sur ce pont, en prenant pour base un passage de Science et Santé de Mary Baker Eddy: «Lorsque l'illusion de la maladie ou du péché vous tente, attachez-vous fermement à Dieu et à Son idée. Que rien hormis Sa ressemblance ne demeure dans votre pensée. Que ni la crainte ni le doute n'obscurcisse votre sens lumineux et votre calme confiance que la récognition de la vie harmonieuse – comme l'est éternellement la Vie – peut détruire tout sens douloureux de ce qui n'est pas la Vie ou toute croyance en ce qu'elle n'est pas. Que la Science Chrétienne, au lieu du sens corporel, soutienne votre compréhension de l'être, et cette compréhension substituera la Vérité à l'erreur, remplacera la mortalité par l'immortalité, et réduira au silence la discordance par l'harmonie.» Science et Santé, p. 495. Ce passage m'a énormément aidé pour éliminer cette idée d'agression. En fait, c'était cela qui était le plus difficile: il fallait complètement éliminer cette vision de l'homme matériel qui veut être méchant. Il fallait vraiment les traiter comme des amis.
— Ce passage parle d'une vie harmonieuse, de reconnaître la vie harmonieuse. Il s'agit donc ici de la création de Dieu, n'est-ce pas?
— De la création de Dieu, exactement. L'homme créé par un Principe divin ne peut être un agresseur.
— Évidemment, il était nécessaire d'aller au-delà des apparences.
— Voilà. Il y a également un passage de la Bible qui m'a énormément aidé. C'est de Paul: «Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses.» II Cor. 10:4. Ce chapitre m'a beaucoup aidé à savoir que rien ne peut renverser l'amour de Dieu.
— Ce passage vous a donc fait penser à cet amour de Dieu qui est toujours présent.
— Oui. À l'omniprésence, à la totalité de Dieu. Il nous protège, où qu'on soit. D'ailleurs, cette façon de penser peut éliminer la violence dans le monde entier. Je pense qu'on peut arriver à éliminer cette violence par l'Amour divin.
— Et cet amour que Dieu a pour nous fait partie, en un sens, de ces armes dont parle Paul.
— Oui, l'amour est une arme très puissante.
— Dans le sens où l'amour de Dieu a un impact dans notre vie journalière.
— Voilà. Après avoir prié sur le pont pendant dix minutes, un quart d'heure, l'une des deux personnes qui m'avaient pris ma mobylette est revenue en s'excusant et en me disant que ce n'était qu'une plaisanterie. En plus, il m'a donné cinq francs pour payer l'essence qu'il avait utilisée!
— Lors de cet incident, il semblait que ce n'était pas du tout une plaisanterie, qu'ils avaient l'intention de vous voler votre mobylette.
— Sérieusement, très sérieusement. On pouvait penser qu'ils avaient de la haine dans les yeux.
— Comment cela s'est-il passé exactement?
— J'attendais au feu rouge, tout simplement. Des gens sont arrivés avec des bâtons, m'ont chassés. Ils m'ont donné un coup en me chassant de ma mobylette.
— Ils ont commencé à vous battre?
— Ils m'ont donné un coup sur l'épaule en me disant de descendre de ma mobylette.
— C'était vraiment un grand changement. Lorsque cette personne est revenue, elle a prétendu que c'était une blague, elle s'est excusée.
— En fait, c'était moi qui avais changé ma vision. J'ai accueilli ces personnes-là comme si c'étaient des frères.
— Vous voulez dire, quand vous pensiez à eux?
— Lorsque je pensais à eux. Tout à fait. D'ailleurs, c'est mon éducation en Science Chrétienne qui a fait que j'ai eu ce réflexe. C'était un réflexe. Je n'ai même pas pensé une seconde que j'avais des agresseurs.
— Cette façon que vous avez eu de penser à eux comme étant l'expression de la création de Dieu, c'était une prière.
— Exactement. Même plus, c'était un changement de conscience.
— C'est quelque chose de naturel pour vous de garder systématiquement votre pensée centrée sur le fait que la réalité de la création divine doit nécessairement exprimer les qualités de Dieu.
— Voilà. Je voudrais insister sur le fait de cette vision personnelle qui est à corriger. Ce n'est pas la vision de l'autre, c'est votre propre vision qui doit changer. D'ailleurs, le passage qui suit celui que je vous ai lu précédemment dans la Bible est le suivant: «Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l'obéissance de Christ.» II Cor. 10:5. Dieu, le Principe divin, nous communique cette façon d'agir. Il suffit d'écouter, et on sait quoi faire.
— Dieu nous donne Ses pensées, autrement dit, pour qu'on sache comment penser et agir de la bonne façon.
— C'est comme ça que ça marche, oui. Je me suis dit qu'il n'était pas possible que l'enfant de Dieu, l'enfant d'un Principe parfait, puisse être un agresseur. C'est impossible.
— Et quand cette personne est revenue, prétendant que c'était une blague, vous a même donné de l'argent pour vous dédommager de l'essence qu'elle avait utilisée, y avait-il un sentiment d'amitié, un sentiment qu'elle était plus proche de vous qu'avant?
— Complètement. Son visage s'était transformé. Il avait l'air méchant quand il m'a pris ma mobylette. Et quand je l'ai vu la deuxième fois, quand il m'a rapporté ma mobylette, il avait un sourire radieux et des yeux éclatants. Il n'avait même pas honte de me rendre ma mobylette. Il était heureux de me la rendre. Je suis persuadé que cette façon de penser peut réduire à néant n'importe quelle forteresse, n'importe quelle adversité dans la vie.
