Ce N'est Vraiment pas drôle de s'inquiéter sans cesse de ce que les autres pensent de soi. J'en sais quelque chose! Vers l'âge de seize ans, cependant, j'ai pris conscience d'un fait qui m'a aidée à m'oublier pour m'intéresser aux autres, ce qui m'a rendu la vie bien plus agréable.
Un matin, alors que je me préparais pour aller à l'école, cette pensée m'est venue: « Mes camarades sont sans doute bien trop préoccupées par ce que les autres pensent d'elles pour avoir le temps de songer à moi. Par conséquent, au lieu de m'inquiéter de savoir si elles m'apprécient, je ferais mieux de me comporter de façon à leur montrer mon affection. » Ce jour-là, dans les couloirs de l'école, au lieu de me sentir mal à l'aise et d'attendre qu'on me manifeste quelque intérêt, j'ai pris l'initiative d'aller au devant des autres en les saluant affectueusement. Je me suis sentie heureuse et cela a marqué un tournant dans ma vie et dans mes relations avec autrui.
L'assurance que je ressentais de plus en plus en m'occupant davantage des autres que de ma personne découlait de mon obéissance à la loi spirituelle, même si, à l'époque, je ne m'en rendais pas vraiment compte. Mon comportement illustrait la Règle d'or énoncée par Christ Jésus: «Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux.» Matth. 7:12. En obéissant à la loi spirituelle, on a une plus grande estime de soi, car on devient ainsi conscient de son être véritable et du but de son existence soumis à la loi de Dieu – être l'expression même de l'Amour divin.
Notre Créateur, l'Entendement divin, est sans cesse conscient de «nous», Son idée spirituelle, l'homme, Son reflet spirituel parfait. Lorsque nous communions avec Dieu et obéissons à Sa loi, nous apprenons à nous voir tels qu'Il nous connaît et nous soutient. Cette conscience de notre identité spirituelle et du but de notre existence, ou conscience spirituelle de soi, est saine. Un passage de Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, m'apporte depuis des années un éclairage spirituel très enrichissant à ce sujet. Voici ce passage: «Jésus était le fruit de la communion consciente de Marie avec Dieu.» Science et Santé, p. 29–30.
L'identité dont Dieu nous rend conscients est en sécurité, entourée de Sa sollicitude. Nous plaçons alors tout naturellement notre confiance en Dieu, en Sa suprématie, et dans le fait que nous sommes Son expression. Comprendre pleinement que l'homme existe pour exprimer Dieu, le bien, que Dieu soutient chacun de Ses enfants à cette fin et que rien n'a le pouvoir de renverser Sa loi, c'est se rendre compte qu'obéir à Dieu est la seule vraie façon de se sentir à l'aise dans l'existence. C'est aussi trouver le courage et l'humilité de Lui obéir, même si c'est vu d'un mauvais œil.
Dans la Bible, l'histoire de Daniel nous en fournit un bel exemple. Voir Dan., chap. 1. Très jeune, probablement encore adolescent, Daniel était si conscient de la suprématie de Dieu qu'il ne manifesta aucune crainte pour sa vie lorsqu'il se vit obligé de défendre son droit d'obéir à Dieu. Le sentiment qu'il avait d'être en sécurité reposait sur sa loyauté envers Dieu. Il était primordial à ses yeux de ne pas transiger sur l'image qu'il avait de lui-même: celle d'un fidèle serviteur de Dieu.
Le roi de Babylone, Nebucadnetsar, avait assiégé Jérusalem, dans le royaume de Juda où vivait Daniel. Puis il avait ordonné au chef de ses officiers, Aschpenaz, d'amener à Babylone quelques jeunes gens de Juda parmi les plus prometteurs, afin de les préparer à servir dans son palais. Daniel était l'un d'entre eux. Le roi se proposait de choisir parmi eux ceux qui, après trois années de formation, auraient le plus haut degré d'intelligence, d'instruction et de compétence, et la meilleure forme physique. Il ordonna donc à Aschpenaz de leur donner chaque jour, pendant ces trois années, une portion des mets de sa table et du vin dont il buvait, estimant que c'était là le meilleur moyen de les maintenir en excellente forme.
La volonté du roi heurtait les convictions religieuses de Daniel. Le jeune Hébreux savait qu'en obéissant à Dieu il demeurerait en excellente santé. Aussi, sans la moindre hésitation et sans craindre ce qu'on pourrait penser, il pria Aschpenaz de le dispenser de suivre les ordres du roi.
Bien que Aschpenaz eût appris à aimer Daniel et à le respecter, sa demande le troubla. Il ne comprenait pas comment Daniel pourrait rivaliser avec les autres jeunes gens en ne mangeant que des légumes et en ne buvant que de l'eau. De plus, il craignait de s'attirer des ennuis. Il tenta donc de faire pression sur Daniel: «Je crains mon seigneur le roi, qui a fixé ce que vous devez manger et boire; car pourquoi verrait-il votre visage plus abattu que celui des jeunes gens de votre âge? Vous exposeriez ma tête auprès du roi.» Dan. 1:10. Pour rassurer Aschpenaz, Daniel pria l'intendant chargé par l'officier de le surveiller, lui et trois de ses amis, de ne leur servir que des légumes et de l'eau pendant dix jours, en guise de test. Il pourrait alors comparer leur mine avec celle des autres jeunes gens, et décider ensuite du régime qu'ils suivraient durant leurs trois années de formation.
L'expérience fut concluante. Ayant meilleure mine que tous les autres jeunes gens, Daniel et ses amis purent continuer de manger des légumes et de boire de l'eau au lieu d'absorber la nourriture et la boisson du roi. Au bout de trois ans, lorsque le roi les examina, il les trouva en tous points plus aptes que les autres à servir dans son palais. Bien sûr, ce résultat était dû à leur obéissance à Dieu et non à la nourriture qu'ils avaient absorbée. Beaucoup furent touchés par tout cela, y compris Aschpenaz, et les quatre Hébreux s'attirèrent leur respect.
C'est parce que Daniel s'en remettait fidèlement à Dieu pour sa sécurité, au lieu de rechercher l'approbation de ceux qui l'entouraient, qu'il trouva chaque jour l'assurance nécessaire pour servir Dieu et l'homme de façon désintéressée. N'est-ce pas votre identité spirituelle, qui exprime sans réserve l'Amour divin, dont vous souhaiteriez être pleinement conscients ? Si vous êtes conscients de la façon dont Dieu vous connaît et êtes fidèles au dessein qu'Il a conçu à votre égard, vous n'aurez pas l'impression de ne pas être à votre place; vous serez, au contraire, les mieux placés pour réussir.
