Vous Pouvez Prier de bien des façons en vue de faire disparaître l'intolérance raciale ou ethnique, que celle-ci se manifeste en Bosnie, en Somalie, en Tchétchénie, aux États-Unis ou en tout autre pays. Vos prières peuvent répandre d'infinis bienfaits, à l'instant même et sur d'innombrables personnes. Le plus indispensable, c'est votre amour et votre dévouement ainsi que la conscience de ce que vous êtes: le bien-aimé de Dieu, Son enfant. C'est ce que vous êtes qui vous met en relation directe avec l'omnipotence, avec le seul et unique pouvoir qui s'exerce dans l'univers, en un mot, Dieu.
Vous pouvez, par exemple, œuvrer en faveur de la paix comme l'ont fait les habitants de Portland, dans l'État américain du Maine, en reconnaissant que l'intolérance n'a pas lieu de se manifester. À Portland, l'an dernier, une foule de quelque cinq cents personnes — des hommes, des femmes et des enfants — ont manifesté devant l'Hôtel de ville sur le thème « Pas de place pour la haine». Cette manifestation, organisée par un groupe qui s'élève contre les préjugés, représentait la volonté du public de s'unir pour apporter son appui au flot constant d'immigrés qui viennent à Portland de tous les coins du monde. Ce groupe, qui comporte quelques organisations religieuses locales, a fait parvenir aux nouveaux venus un message sans ambiguïté: Vous n'êtes pas seuls. Les habitants de Portland vous soutiennent. Ils ne supporteront pas l'intolérance. Voir le quotidien américain The Boston Globe du 16 juillet 1995.
On peut considérer cette protestation contre la haine, l'ignorance et la peur (qui attisent les tensions et les violences ethniques) comme une sorte de prière. Elle représente, au moins dans une ville, le rejet des statistiques qui disent qu'une commune diversifiée s'achemine inexorablement vers la violence. Cette protestation est une déclaration en faveur de l'amour et du respect mutuels, éléments si nécessaires à l'extinction des flammes qu'allume le sectarisme.
Ce genre de prière, qui prend la forme d'une protestation, conduit souvent le monde à une autre espèce de protestation, plus profonde et plus importante, qui se centre sur Dieu Lui-même. Elle va assurément au-delà de la simple argumentation contre ce qui est mal d'un point de vue humain pour affirmer ce qui est bien d'un point de vue divin et spirituel, du point de vue de la Vérité. Elle va courageusement au-delà des étiquettes et des rivalités ethniques, pour voir en chacun le fils ou la fille de Dieu.
En réalité, cette forme élevée de protestation par la prière exprime la protestation de la Vérité elle-même, du bien, de la justice. Elle exprime l'activité de Dieu qui énonce Lui-même Sa loi du bien, bien qui, en raison de son caractère total et absolu, doit finir par effacer la moindre suggestion prétendant qu'il existe quelque chose en dehors de sa totalité.
Jésus priait de cette façon, et il apaisait les cœurs en détresse, guérissait instantanément les multitudes, neutralisait les tempêtes, rendait les morts à une vie active. Mary Baker Eddy oppose cette prière d'un caractère révolutionnaire à la « foi aveugle ». Dans le livre d'étude de la Science Chrétienne, elle a écrit un chapitre magnifique sur la prière où nous lisons: « Ce qui agit par une croyance aveugle n'est ni la Science ni la Vérité; ce n'est pas non plus la compréhension humaine du divin Principe guérisseur, tel qu'il fut manifesté en Jésus, dont les humbles prières étaient des affirmations profondes et consciencieuses de la Vérité — de la ressemblance de l'homme avec Dieu et de l'unité de l'homme avec la Vérité et l'Amour.» Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 12.
« La ressemblance de l'homme avec Dieu » et «l'unité de l'homme avec la Vérité et l'Amour», ce sont là les faits de l'être sur lesquels repose toujours ce genre de prière. Cette prière commence en reconnaissant que Dieu est « Notre Père qui es aux cieux» Matth. 6:9., le divin Père-Mère de toute Sa famille universelle. Elle reconnaît tout ce qui est réel en chacun de nous: notre filialité spirituelle, notre ressemblance parfaite avec l'Être bon et saint qui a tout créé. Elle nie que le meurtre, le vol, le viol et la torture aient la moindre place dans la ressemblance de Dieu, dans Ses enfants. Elle reconnaît que la conformité parfaite, qui existe entre Dieu et Ses enfants, est indéniable, irrésistible et qu'elle finira forcément par apparaître au grand jour. C'est inévitable. Il est impossible de la cacher pour toujours, y compris à soi-même!
Mais, direz-vous, cela change-t-il quelque chose, à long terme, si je vois que les parties engagées dans des conflits ethniques se composent d'enfants de Dieu ? La réponse est oui, cela fait une grande différence. Vous percevez alors mieux les antagonistes tels qu'ils sont en réalité, tels que Dieu les voit. Vous percevez en eux des frères et des sœurs, pour vous et pour tous.
Une fois que vous avez perçu cela, il y a de l'espoir. Les jalons sont posés pour rétablir la paix et la maintenir. On perçoit soudainement une infrastructure spirituelle permettant d'établir l'unité universelle: le lien qui nous unit tous au seul et unique Dieu. Soudain, on ne considère plus les gens comme les victimes d'un patrimoine culturel de haine et de méfaits commis par le passé et dont le souvenir ne cesse de revenir à la surface. On prend conscience, bien au contraire, de leur véritable héritage d'enfants de Dieu. On entrevoit la guérison. On perçoit à la manière d'un prophète. On acquiert une vision similaire à celle du prophète Ésaïe qui, alors que l'invasion d'Israël par l'ennemi était imminente, écrivit ces lignes annonçant, pour l'avenir, une paix idyllique dans tous les pays du monde:
Le loup habitera avec l'agneau, et la panthère se couchera avec
le chevreau; le veau, le lionceau, et le bétail qu'on engraisse,
seront ensemble, et un petit enfant les conduira. Ésaïe 11:6.
C'est là ce que nous procure la foi en l'omnipotence de Dieu, l'Amour divin. Elle nous donne la perception de notre innocence semblable à celle d'un enfant, et de celle de tous les hommes. Elle prépare le terrain de la guérison.
Une amie, qui enseigne depuis plusieurs années dans une école primaire où sont représentées de nombreuses races, dit souvent que cette innocence de l'enfance est capitale pour mettre un terme aux conflits raciaux. « Le fait est que les enfants ne voient pas les différences de couleur», explique-t-elle. Les parents les perçoivent peut-être, mais pas les enfants. C'est pourquoi cela marche bien. Et les enfants finissent souvent par apprendre à leurs parents à regarder au-delà de la couleur et à s'entendre avec des gens de toutes les origines et de toutes les races.
Oui, il existe, pour vous et pour moi, de nombreuses façons de prier — dans le contexte de notre propre existence — pour apaiser les conflits ethniques qui affligent notre planète. Et l'une d'elles, c'est de nous efforcer de bien nous entendre avec ceux qui nous entourent.
