Il y a seulement quelques années, dans une grande partie des revues de médecine et de psychologie, les auteurs minimisaient le rôle de la religion et de la spiritualité dans le domaine des soins. Certains ont même fait valoir que la religion ou une foi profonde en Dieu pouvaient être préjudiciables au bien-être mental, affectif ou physique. Aujourd'hui, cependant, un nombre croissant de professionnels de la santé et de penseurs spirituels mettent en question les anciennes théories et font des recherches sérieuses sur les effets curatifs de la prière, de la spiritualité et de la religion.
Du 3 au 5 décembre 1995 s'est tenu à Boston (États-Unis) un congrès important ayant pour thème: «Spiritualité et guérison en médecine». Ce congrès, dirigé par le docteur était organisé sous le patronnage de l'École de médecine d'Harvard et de l'Institut Mind/Body [pensée/corps] de l'hôpital des Diaconesses. (Il a été subventionné en partie par la John Templeton Foundation.) Le colloque était axé sur un débat sérieux concernant la pratique de la guérison spirituelle dans les principales religions. Les médias étaient aussi présents — notamment la chaîne de télévision ABC, le magazine Harper, le Christian Science Monitor, ainsi que d'autres journaux. (Voir Le Héraut de la Science Chrétienne de mai 1996 pour un rapport plus complet.)
A la suite d'un dialogue, qui se poursuit depuis de longues années entre l'Église Mère et le Dr Benson, lequel étudie la pratique de la guérison spirituelle dans un certain nombre de groupes religieux, l'Église a été invitée à participer au congrès. Nous présentons cidessous le discours prononcé par présidente du Conseil des Directeurs de la Science Chrétienne.
Introduction de Mme Virginia S. Harris par le Dr Benson (extraits)
En présentant Mme Harris, le Dr Benson a rappelé qu'au cours des années, les recherches qu'il a faites sur la valeur thérapeutique de la méditation liée au traitement médical l'ont conduit à se demander si la prière seule avait le pouvoir de guérir. «Je me suis dit que nous avions un bon exemple, a-t-il dit, à savoir l'Église de la Science Chrétienne... C' était vers la fin des années soixante-dix...
«Lentement, mais inexorablement, il s'est avéré qu'il existait un terrain d'entente grâce auquel nous pouvions échanger des idées et apprendre les uns des autres. Je dois admettre que l'Église a fait preuve d'un grand courage en prenant cette position, lorsqu'on pense à l'animosité qui s'est manifestée à son encontre au cours des quelque cent dernières années. Maintenant, je suis heureux de pouvoir dire que nous travaillons ensemble en vue de parvenir à une compréhension commune de la façon dont le traitement spirituel peut conduire à la guérison.»
Remarques de Mme Virginia S. Harris
Bonjour! C'est une joie et un privilège de rencontrer tant de gens qui se consacrent à la guérison et d'échanger des idées avec eux ! Ce matin, je pensais au lien solide qui nous unit tous. Je me suis rendue compte que chacun de nous se réveille le matin avec le désir de guérir, de réconforter, de soulager la souffrance dans autant de cas que possible.
Dieu, Allah, Élohim, l'Entendement divin... regarde certainement avec un sourire bienveillant ce colloque et les cœurs et les esprits réunis ici. Nous sommes venus ici en nous posant un certain nombre de questions: Passons-nous à côté de quelque chose d'important dans notre pratique de la guérison ? Existe-t-il un vaste univers de santé et de plénitude qu'il nous faut connaître et comprendre? Et dans notre quête d'une meilleure compréhension, pouvons-nous mieux nous soutenir réciproquement pour le bien de l'humanité?
Je pense que la société connaît une transformation fondamentale dans l'exploration et le développement du rapport qui existe entre l'esprit et le corps. Les gens exigent et recherchent un Principe de guérison tendant davantage vers la perfection.
Serions-nous à l'aube d'un changement dans notre façon de concevoir les rapports entre l'esprit et le corps, changement aussi radical que celui apporté par Copernic au concept que nous avons de nous-mêmes et de l'univers?
La guérison spirituelle est pour moi d'une importance vitale. Je lui dois littéralement la vie. Je voudrais vous faire part de quelques idées concernant ce que j'apprends sur la spiritualité et la guérison, et ce que j'en vis sur le plan pratique, en partant de quatre points de vue personnels:
• celui de la patiente qui profite des bienfaits de la guérison spirituelle depuis l'enfance ;
• celui de la praticienne et du professeur de Science Chrétienne qui obtient des guérisons et enseigne à d'autres comment guérir ;
• celui du membre du Conseil des Directeurs de la Science Chrétienne qui me donne un aperçu des milliers d'individus qui, dans le monde entier, guérissent et sont guéris par des moyens spirituels;
• celui de la mère qui a élevé trois garçons en bonne santé, en n'utilisant que les formes de traitement dont je vais parler aujourd'hui.
J'aimerais relater un incident qui a eu un profond impact sur moi et a renforcé ma confiance en Dieu. En fait, il m'a incitée à choisir comme profession la pratique de la guérison chrétienne.
Il y a dix-neuf ans, j'ai été victime d'un grave accident de la circulation sur une autoroute de Détroit. On m'a conduite au service des urgences d'un hôpital des environs. Les médecins ont dit à mon mari qu'ils ne pensaient pas que je survivrais à mes blessures. Ils voulaient m'opérer immédiatement.
Pendant un moment de lucidité, j'ai entendu les médecins et mon mari parler des risques que je courais. Je ne voulais pas mourir. Je savais que mon mari et moi avions à prendre, sur-le-champ, une décision vitale quant à la forme de traitement à adopter — prière ou chirurgie.
Cela peut paraître étrange à la plupart d'entre vous que quelqu'un admis au service des urgences puisse même envisager de recourir à autre chose qu'aux techniques et aux compétences disponibles sur place. Néanmoins, à mes yeux, il y avait une décision à prendre.
Je voulais vivre. J'avais trois garçons à la maison. Je voulais les voir grandir, obtenir leurs diplômes, se marier. J'ai choisi le traitement de la Science Chrétienne, par la prière. Voyez-vous, toute ma vie, je m'étais appuyée sur les lois de Dieu qui guérissent, et j'avais été guérie. Par conséquent, m'en remettre à Dieu sans réserve, à ce moment précis, était tout naturel. Ce n'était pas une foi aveugle, mais bien la conviction qui vient de l'expérience.
Mon mari a téléphoné à un praticien de la Science Chrétienne pour qu'il me traite par la prière, a signé l'autorisation de sortie, et on m'a emmenée à la maison. Ma mère et mon mari ont pris soin de moi. En ce qui concerne nos enfants, nous avons reçu l'aide de voisins et d'amis.
Bien que j'aie énormément souffert pendant trois jours, je peux dire en toute honnêteté que ce fut une période de calme, une période que nous avons tous consacrée à la prière, une période où j'ai vraiment senti l'amour que Dieu me porte. J'avais le sentiment d'avoir de l'importance à Ses yeux; je n'étais pas insignifiante ni trop éloignée de Lui. Je me sentais liée à la bonté et à la puissance divines.
Le deuxième jour, toutefois, je suis passée par une crise et j'ai cru que j'allais mourir. Une puissante attraction mentale voulait me faire lâcher prise. J'ai alors senti, de façon tangible, l'amour et la présence de Dieu qui me retenaient. C'était la plus grande puissance, l'attraction la plus forte, en fait le seul pouvoir qui existait. J'ai compris que c'était ma Vie !
Cette tentation de lâcher prise, de mourir, a diminué d'intensité pour finalement disparaître. Ce fut un moment décisif! J'étais sauvée. Mon état s'est très vite amélioré. Au bout de deux semaines, j'étais guérie. Je pouvais me lever, m'occuper de ma famille, conduire les garçons à l'école.
Après cette guérison, la voie à suivre m'est apparue très clairement. Je suis bientôt devenue praticienne de la Science Chrétienne à plein temps.
La pratique de la guérison par la Science Chrétienne a vu le jour il y a environ 125 ans, ici même, dans la région de Boston. Pendant des années, Mary Baker Eddy avait cherché un remède à sa mauvaise santé, et s'était engagée dans un chemin qui n'est pas inconnu à ceux qui, de nos jours, s'intéressent à l'interaction esprit/corps. Elle essaya l'homéopathie. Elle fit également des recherches sur la suggestion mentale. Bien que ces pratiques l'aient rapprochée d'une médecine purement mentale, elle finit par les abandonner parce qu'elles ne laissaient aucune place à Dieu.
Dieu avait toujours tenu une place essentielle dans la vie de Mary Baker Eddy. La Bible était une compagne fidèle, un récit d'une importance vitale qui restait vivant et lui rappelait que la présence de Dieu guérit et sauve. À ses yeux, les guérisons relatées dans la Bible étaient bien réelles et actuelles: un garçon épileptique, une jeune fille mourante, une femme souffrant d'une perte de sang depuis douze ans, un chef militaire atteint de la lèpre, et beaucoup, beaucoup d'autres.
Au cours de l'hiver 1866, la vie de Mary Baker Eddy connut un changement radical. Elle fit une très mauvaise chute sur un trottoir recouvert de glace, à Lynn, dans le Massachusetts. Le docteur estima qu'elle ne s'en remettrait pas. Elle demanda sa Bible et lut des récits de guérisons effectuées par Christ Jésus. Ce fut un moment de profonde inspiration. Elle fut guérie sur-lechamp.
Cet événement changea le regard qu'elle portait sur le monde. Pour elle, c'était un changement aussi fondamental que la vision de Ptolémée cédant à celle de Copernic. Elle savait à présent dans quelle direction orienter ses recherches. Cherchant à comprendre le Principe de la guérison, elle étudia la Bible de manière encore plus approfondie. En guérissant d'autres personnes, elle mit à l'épreuve ce qu'elle apprenait.
Un jour, par exemple, elle reçut un télégramme lui demandant de venir prier pour une femme qui se mourait de pneumonie. La patiente respirait avec grande difficulté. Elle fut guérie alors que Mary Baker Eddy priait à son chevet. Le médecin, le Dr Davis, de Manchester, dans le New hampshire, qui fut témoin de la guérison, conseilla vivement à Mary Baker Eddy d'écrire un livre qui expliquerait sa méthode de guérison. Voir The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 105.
Six ans plus tard – en 1875 – sa découverte et l'explication des règles de la guérison par la Science Chrétienne furent publiées dans le livre auquel elle donna le titre remarquable de Science et Santé avec la Clef des Écritures. Elle souhaitait mettre ainsi sa découverte à la disposition de chacun. Plus tard, elle fonda le Massachusetts Metaphysical College, légalement institué par charte dans un but médical, vint ensuite l'organisation d'une église, chargée d'une mission de publication, et, dans sa quatre-vingt-huitième année, Mary Baker Eddy lança The Christian Science Monitor, un quotidien international.
Le dernier chapitre de Science et Santé comprend une centaine de pages de témoignages écrits par des personnes qui ont été guéries simplement en lisant ce livre. À partir des années 1880, The Christian Science Journal, et, depuis 1898, le Christian Science Sentinel, un hebdomadaire, ont publié des guérisons analogues sans interruption. Le Journal de ce mois-ci [décembre 1995] contient des témoignages de guérison provenant notamment d'Australie et du Brésil, et concernant, entre autres, des cas de fracture, de cécité et d'insomnie.
Or, il ne s'agit pas là d'événements qui relèvent du phénomène ou du miracle. La Science Chrétienne voit en eux la tendre manifestation du Principe de la guérison opérant naturellement, chaque jour, dans la vie de gens ordinaires.
Récemment, un ami m'a raconté qu'il s'était réveillé, un matin, en souffrant d'un violent mal de tête accompagné de nausée. Il devait diriger un séminaire sur le régime fiscal des sociétés et a eu grand peine à s'acquitter de sa tâche tout au long de la matinée.
À midi, la douleur était très vive. Il a trouvé un endroit tranquille pour prier. Il a utilisé quelques phrases de Science et Santé qui lui sont venues à l'esprit. Ces phrases font partie de «l'exposé scientifique de l'être», une déclaration fondamentale de la pratique de la Science Chrétienne qui commence ainsi: «Il n'y a ni vie, ni vérité, ni intelligence, ni substance dans la matière. Tout est Entendement infini et sa manifestation infinie, car Dieu est Tout-en-tout.»Science et Santé, p. 468.
Il réfléchissait profondément à chaque mot qu'il disait — aspirant à voir agir le pouvoir de guérir que renfermaient les idées ainsi exprimées. Si cette déclaration de la totalité de Dieu était vraie, la douleur et le malaise qu'il ressentait n'avaient pas le pouvoir de persister. La douleur a disparu. Il se sentait bien, et il est retourné diriger le séminaire. Tout cela a pris environ trente minutes.
La guérison de Mary Baker Eddy l'amena à découvrir une façon totalement nouvelle d'envisager les rapports entre l'esprit et le corps humains et Dieu.
Jusque là, elle avait accepté le point de vue traditionnel selon lequel l'esprit humain dérive du monde physique. Au lieu de considérer que la pensée est un phénomène de la matière, elle vit que la matière était un phénomène de la pensée.
Avant sa découverte, l'état d'esprit d'un patient, lorsque celuici souffrait par exemple, était seulement un facteur parmi d'autres. Après sa découverte, elle vit que le véritable patient, c'était la pensée.
Permettez-moi de répéter: Avant sa découverte, l'état d'esprit d'un patient, lorsque celui-ci souffrait par exemple, était seulement un facteur parmi d'autres. Après sa découverte, elle vit que le véritable patient, c'était la pensée.
La pensée est donc l'arène où le changement doit s'effectuer pour que la guérison puisse se produire. Ce changement repose sur la base d'un Dieu unique, l'Entendement divin, et en procède. Entendement est un terme que nous utilisons souvent comme synonyme de Dieu. Le verset suivant tiré du livre de Daniel, dans les Écritures, montre que Dieu est la source de l'intelligence: «Béni soit le nom de Dieu, d'éternité en éternité ! A lui appartiennent la sagesse et la force.» Dan. 2.20. En utilisant ainsi le terme Entendement, nous ne nous référons pas à l'entendement humain, mais à l'Entendement divin véritable.
Je voudrais donner un exemple de la façon dont cette méthode a guéri une personne dont le problème avait, selon le diagnostic, une cause organique.
Lorsque j'ai accepté de prier pour elle, Linda avait quatorze ans. Elle était atteinte de ce que les médecins avaient diagnostiqué comme une malformation artério-veineuse. Elle souffrait, depuis l'enfance de maux de tête très douloureux et avait souvent dû manquer l'école. Les médecins, qui avaient prodigué les meilleurs soins possibles, avaient fait un pronostic qui laissait peu d'espoir à sa famille. Elle subissait tous les trois mois des examens au scanner. Un docteur avait déclaré qu'elle aurait à supporter des douleurs paralysantes toute sa vie, et qu'elle ne pourrait jamais avoir d'enfants.
Un autre docteur consulté par la famille a proposé d'effectuer une intervention chirurgicale expérimentale, mais il pensait que la malade n'avait que 50% de chances d'y survivre. Une seconde opération serait nécessaire une semaine après la première, sans qu'il soit garanti que ces interventions fassent disparaître la douleur.
La mère de Linda travaillait dans l'immeuble où j'avais mon bureau. Un jour, elle a remarqué sur ma porte les lettres C.S. qui suivaient mon nom, et elle m'a demandé ce qu'elles signifiaient. Lorsque je lui ai expliqué que j'étais praticienne de la Science Chrétienne, elle s'est souvenue d'avoir entendu parler de la Science Chrétienne à l'université. Elle se demandait si Linda pouvait être guérie, et je lui dis que je serais heureuse de m'entretenir avec elle.
Linda est donc venue me rendre visite chaque semaine. Elle avait eu très peu d'éducation religieuse, si bien que nous avons commencé par la base: la Bible.
Ensemble, nous sommes parties à la découverte des preuves de la bonté et de la puissance divines qui se trouvent dans la Bible, en particulier dans le ministère de Jésus et les guérisons qu'il a opérées. Nous avons pris conscience du fait que, puisque Dieu l'aimait, Il était une présence pleine de tendresse dans sa vie. Nous avons aussi parlé, de façon approfondie, de son identité d'enfant de Dieu, et de ce que cela signifiait, de façon spécifique et pratique, d'être, selon les termes de la Bible, l'image et la ressemblance de Dieu. Elle s'est rendu compte qu'elle pouvait s'en remettre au pouvoir divin pour être guérie.
Au bout de quelques semaines, Linda ne prenait plus de médicaments contre la douleur. Ses parents et elle ont décidé de ne pas avoir recours aux opérations. Elle a choisi le traitement par la Science Chrétienne. C'est à ce moment-là que je me suis mise à la traiter par la prière.
En qualité de praticienne, mon rôle consiste à aider le patient à accepter la présence de la loi de l'Entendement divin qui guérit et à céder à son pouvoir. Le praticien de la Science Chrétienne prie avec humilité et persévérance pour comprendre que Dieu a la capacité infinie de subvenir aux besoins de Sa création. Ce raisonnement spirituel touche la pensée du patient et la transforme en la faisant passer de la maladie à la santé, rendant ainsi au corps son état normal.
Ce traitement métaphysique, ou application de la spiritualité à la guérison, amène la pensée, ou les croyances gouvernant le raisonnement du patient, à céder devant des pensées plus saintes, plus spirituelles. C'est là l'effet de la prière guidée par l'Entendement divin, c'est réellement sentir le Divin entourer l'humain de Sa tendresse, une relation active, une union avec Dieu.
C'est en octobre que j'ai vu Linda pour la première fois, et à la fin novembre elle était guérie. Pas de médicaments, pas d'opérations et pas de maux de tête. Aujourd'hui, seize ans plus tard, elle est mariée et a deux enfants.
Je lui ai récemment demandé s'il y avait eu un moment, pendant le traitement, où elle avait senti un changement se produire. Elle m'a répondu qu'elle a eu ce sentiment lorsqu'elle a compris qu'elle était en sécurité, qu'elle n'avait rien à craindre. Elle a ajouté qu'elle n'avait ressenti aucune anxiété au cours de ce traitement. Elle avait acquis la conviction, que, selon ses propres termes, elle était «maîtresse de son corps».
Lorsqu'elle est retournée à l'école, guérie, ses amis ont voulu savoir comment? Pourquoi? Qu'avait-elle fait? Ses réponses et sa guérison ont profondément touché au moins deux de ses amis. Ils ont commencé à lire Science et Santé. L'un d'eux a été guéri de la toxicomanie grâce à son étude et au traitement par la Science Chrétienne.
Tous ceux qui, parmi nous, ont directement affaire à des patients, savent bien quels effets nuisibles la crainte peut avoir sur la santé et le rétablissement. Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy donne le conseil suivant à ceux qui font œuvre de guérison: «Commencez toujours votre traitement en calmant la crainte de vos patients.» Et, à cet égard, elle explique: «C'est la crainte, l'ignorance ou le péché qui est la cause prédisposante et la base de toute maladie. La maladie est toujours provoquée par un faux sens qui est nourri mentalement, non détruit. La maladie est une image de pensée extériorisée... Tout ce que l'entendement mortel chérit comme étant l'état physique se projette sur le corps.»Science et Santé, p. 411.
Dans la pratique de la Science Chrétienne, on surmonte la crainte en augmentant sa spiritualité, c'est-à-dire en comprenant le pouvoir de l'Amour divin. Le pouvoir et la présence de Dieu, acceptés, ne laissent aucune place, dans la conscience humaine, à la crainte, la douleur ou la maladie. Dans la Bible, l'apôtre Jean a promis: «Dieu est amour; et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui... La crainte n'est pas dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte; car la crainte suppose un châtiment.» I Jean 4:16, 18.
Qu'en est-il des problèmes de comportement, lorsque la douleur, ou l'angoisse, est nettement mentale? Comme dans le cas où la personne agit de façon compulsive et autodestructrice. J'ai récemment traité un cas de ce genre.
Il y a deux ans, Paula venait de terminer l'université. Elle mesurait 1 mètre 75 et pesait 49 kilos, ce qui n'est pas rare, je suppose, pour quelqu'un qui envisage une carrière de mannequin à New York.
Elle s'est alors rendue en Europe où elle a passé quelques mois, et, à son retour, elle avait encore perdu du poids. Elle buvait de l'eau avec excès. Ses parents se faisaient beaucoup de souci. Elle est d'abord allée voir un nutritionniste pour qu'il la conseille sur ce qu'elle devait manger. Cependant, sa consommation d'eau continuait d'augmenter tandis que sa consommation d'aliments continuait de diminuer. En peu de temps, son poids est tombé à 40 kilos.
Ses parents ont décidé de l'envoyer dans une clinique spécialisée dans les désordres alimentaires, en espérant qu'on pourrait l'aider. En l'examinant à son arrivée, les médecins furent étonnés, et heureux, de constater que le cerveau n'avait subi aucun dommage. C'est à peu près à cette époque-là que Paula et ses parents m'avaient demandé de prier pour elle. Le personnel médical a reconnu l'efficacité du traitement par la Science Chrétienne et a accepté que ce traitement soit poursuivi au lieu de la thérapie par les médicaments.
Les parents de Paula lui rendaient visite aussi souvent que possible, et le personnel de la clinique leur téléphonait quand cela n'allait pas bien. Un des médecins, qui était très réceptif à la guérison spirituelle, communiquait aux parents les problèmes que je devais traiter par la prière.
Il y avait donc là une jeune femme qui cherchait désespérément de l'aide. Nous avons traversé des périodes où Paula avait constamment besoin d'être soutenue par la prière. Elle appelait alors toutes les heures et je priais pour elle continuellement.
Lorsque je traite un cas de dépendance de ce genre, je considère essentiel de comprendre que le patient n'est pas une victime faible et vulnérable. Il n'existe aucun pouvoir qui s'oppose à Dieu. L'énergie spirituelle, ou activité régénératrice de Dieu, gouverne les actions humaines et peut corriger un comportement compulsif.
En même temps, il est parfois nécessaire d'aider les patients à prendre conscience de la direction que leur font prendre leurs pensées. Un jour particulièrement difficile, j'ai demandé à Paula d'imaginer qu'elle se trouvait dans un escalier en colimaçon. Elle pouvait soit monter soit se laisser entraîner vers le bas. Les promesses futiles qui attirent la pensée vers un comportement compulsif nous entraînent vers le bas. Avoir l'assurance de notre valeur conférée par Dieu spiritualise la pensée, en lui permettant de céder au pouvoir de Dieu et de briser ainsi l'étreinte de la dépendance. Lorsque Paula a compris cette idée simple, le changement fut évident. Elle avait passé le cap.
Son poids est remonté à 55 kilos et elle est rentrée chez elle. Peu de temps après, elle s'est réveillée en se disant: «Il faut que je mange.» Elle s'est sentie libérée du désir de boire constamment de l'eau, et, bientôt, son appétit est revenu. Elle pèse maintenant 70 kilos environ (un poids tout à fait normal) et elle sait qu'elle ne sera plus jamais tentée par un comportement autodestructeur.
Le médecin a dit aux parents de Paula que son état était aussi grave que celui d'un cocaïnomane, et que la sous-alimentation qu'elle s'était imposée aurait eu une issue fatale.
À travers les âges, des hommes et des femmes aux aspirations spirituelles ont prié pour eux-mêmes et pour d'autres, et ont obtenu des guérisons de problèmes physiques, moraux et affectifs. Il existait tout un passé de guérison clairement perceptible dans l'histoire des religions et dans la Bible. La méthode de guérison que nous pratiquons dans la Science Chrétienne provient de cet héritage, un héritage qui comprend l'harmonisation de l'existence et la guérison du corps. Dans chacun des cas que j'ai présenté aujourd'hui, il y a eu une guérison physique importante. Mais l'effet, de loin le plus important a été des vies transformées, régénérées, manifestant une compassion et une spiritualité plus profondes.
La révolution copernicienne a transformé de façon radicale notre perception des choses. Les astronomes ne sont jamais revenus à leur ancienne vision du système solaire. De même, Mary Baker Eddy a fait œuvre de pionnier en passant de la physique à la métaphysique, laquelle définit la Divinité, Dieu, l'Entendement divin, comme le centre de Son univers, et l'homme spirituel comme Son idée la plus élevée, tributaire de Sa sollicitude. Science et Santé contient l'exposé complet de sa découverte. (Neuf millions d'exemplaires de ce livre ont été vendus; il a été traduit en seize langues et en Braille anglais.)
Une demi-heure étant loin d'être suffisante pour décrire la méthode de guérison par la Science Chrétienne, le mieux que je puisse faire pour conclure est de donner un résumé des points les plus importants:
• Premièrement, la Bible est un guide, inspiré et sûr, pour la santé tant physique que mentale.
• Deuxièmement, à la base de la pratique de la guérison dans la Science Chrétienne se trouve un Dieu aimant et tout-puissant, qui est toujours présent.
• Troisièmement, nous ne sommes pas des victimes faibles et vulnérables, mais l'image et la ressemblance de Dieu, Ses enfants bien-aimés.
• Quatrièmement, la pensée est l'arène où le changement doit s'effectuer pour que la guérison se produise. Ce changement repose sur la base d'un Dieu unique, l'Entendement divin, et en procède.
• Et enfin, la guérison par la Science Chrétienne, ce n'est ni une technique sophistiquée, ni un rétablissement miraculeux, ni une foi aveugle, ni l'exercice de la volonté humaine. C'est plutôt un acte de grâce, et une confiance semblable à celle de l'enfant dans la connaissance que le Principe divin, Dieu, a de nous.
En quelques mots, ces cinq points résument les éléments importants de la pratique de la guérison dans la Science Chrétienne.
Nous avons tous pris sur notre travail quotidien le temps de nous réunir ici, pendant ces trois jours, pour explorer la question de la spiritualité et de la guérison. En l'honneur de ces journées mémorables et à titre d'encouragement pour les jours qui suivent, j'aimerais offrir, comme bénédiction, ces brèves paroles tirées de Science et Santé: «Contemplant les tâches infinies de la vérité, nous nous arrêtons un instant — nous nous attendons à Dieu. Puis nous allons de l'avant jusqu'à ce que la pensée détachée de toute entrave marche ravie, et que la conception libérée prenne son essor vers la gloire divine.» Science et Santé, p. 323.
Remarques prononcées par le Dr Benson à la suite du discours de Mme Harris
A la suite du discours de Mme Harris et d'une période de questions et réponses sur la guérison dans la Science Chrétienne, le Dr Benson a déclaré: «Maintenant que nous avons acquis une meilleure compréhension des rapports qui existent entre la spiritualité, la guérison et la médecine, il nous faudrait considérer, je crois, quels sont les risques et les avantages de nos médicaments actuels. Quels en sont les effets secondaires? Que se passe-t-il quand on prend moins de médicaments ou même quand on en prend aucun?... Je pense que cette conférence peut nous amener, entre autres, à évaluer les risques liés aux méthodes de guérison dont nous avons entendu parler aujourd'hui, et les risques et les avantages des médicaments auxquels nous avons actuellement recours.»
À l'issue de la séance au cours de laquelle Mme Harris a pris la parole, de nombreuses personnes, représentant différentes disciplines et différents pays, l'ont rapidement entourée. Comme à d'autres moments pendant le colloque, Mme Harris s'est entretenue avec beaucoup de participants, dont le nombre atteignait presque le millier. Ces penseurs, des pionniers dans leurs professions respectives, ont exprimé un grand intérêt pour la guérison par la Science Chrétienne.
Il était évident que la Science Chrétienne était considérée comme une méthode de guérison sérieuse. Des participants ont demandé comment ils pouvaient contacter un praticien de la Science Chrétienne pour eux-mêmes ou pour des membres de leur famille. Ils étaient heureux d'apprendre qu'ils pouvaient consulter le répertoire des praticiens, des salles de lecture et des églises de leur région, qui figure dans le Christian Science Journal.
Des médecins ont posé des questions sur le traitement par la Science Chrétienne et sur la possibilité de l'utiliser dans leur pratique. Un docteur, par exemple, qui avait acheté un exemplaire de Science et Santé à la table de vente, a dit qu'il avait entendu parler de la Science Chrétienne par sa famille et qu'il voulait savoir ce qu'il lui fallait lire dans ce livre pour mieux guérir. Les médecins voyaient en Science et Santé un ouvrage de référence qui leur permettrait de soigner leurs patients avec plus d'efficacité.
Des participants ont demandé que des causeries sur la guérison par la Science Chrétienne soient organisées à l'intention de différentes professions de la santé, de groupes religieux et d'universités.
De ces conversations avec des médecins, des infirmières, des directeurs d'hôpitaux, des psychothérapeutes, des membres du clergé, et d'autres représentants de professions se consacrant à aider et à guérir, il s'est dégagé plusieurs points, et notamment:
• Le désir de trouver davantage de bases communes et de tribunes où des membres des professions médicales pourraient se renseigner sur la guérison spirituelle telle qu'elle est pratiquée par ceux qui étudient Science et Santé.
• Une compréhension plus exacte de la Science Chrétienne et de son ministère de guérison.
• Une reconnaissance du rôle vital de la prière et de la spiritualité dans la guérison – et du fait qu'elles ne devraient pas être cachées, tournées en dérision, ou sécularisées.
Les participants étaient venus de quarante-sept États des États-Unis, ainsi que d'autres pays tels le Canada, le Japon et la Malaisie et d'un certain nombre de pays d'Europe et d'Amérique latine. Un désir sincère et profond de connaître imprégnait chaque discours et chaque entretien privé. Aucune idée, aucune pratique de guérison spirituelle n'a été critiquée. «Nous cherchons un terrain d'entente pour le bien de toute l'humanité», fut une phrase souvent entendue. Des exemplaires du Christian Science Journal et du Christian Science Sentinel étaient en vente pendant les trois jours de la réunion, ainsi que deux œuvres de Mary Baker Eddy, Science et Santé et L'idée que les hommes se font de Dieu. Chaque jour un numéro gratuit du Christian Science Monitor était mis à la disposition de chaque participant.
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par le lien de la paix.
Il y a un seul corps et un seul Esprit,
et de même une seule espérance,
à laquelle vous avez été appelés
par la vocation qui vous a été adressée. Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême;
il y a un seul Dieu et Père de tous,
qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous.
Éphésiens 4:3–6 (version Synodale)
