Il M'était Souvent arrivé de me demander: « Et quoi, si je n'existais pas ? »
Dès l'enfance, ma mère m'avait guidé vers une perception de la nature pratique de la prière. J'aimais Dieu, sachant qu'Il est le Créateur des cieux et de la terre. Mais parfois, je me sentais un rien dans l'univers infini de l'Esprit, au point de me demander si la vie en valait vraiment la peine.
« Et quoi, si je n'existais pas ? Après tout l'univers continuerait son petit bonhomme de chemin », pensais-je. La perte d'un papa enjoué ajoutait à mon amertume. Mais j'apprenais que, lorsque l'existence commence à nous sembler trop difficile ou inutile, nous devons veiller aux pensées que nous entretenons. Les anges, les pensées spirituelles d'amour venant de Dieu, peuvent demeurer inaperçus si nous leur préférons la multitude des pensées erronées fondées sur le découragement, la crainte, la colère. Ce sont là des visiteurs importuns dont l'influence nous déprime.
La pensée des êtres qui me sont chers me poussait toujours à m'accrocher à la vie. C'est alors que la Science Chrétienne m'a trouvé, mais, au début, la tentation du suicide ne me quittait pas pour autant. La Science m'apprenait que Dieu est Tout et que l'homme est Son image: le témoin de Sa gloire infinie. Dieu, l'Amour divin, n'oublie jamais Ses enfants. Tendrement, Il les guide. Dans la sombre nuit du doute, Il envoie toujours Ses anges pour nous consoler.
Puisque l'homme exprime Dieu et que Dieu est infini, il est clair que l'Amour exige tous Ses enfants pour Sa parfaite manifestation. Je commençais donc à saisir que le sentiment d'être séparé de Dieu et de ne pas avoir de valeur est une croyance erronée que nous entretenons parce que nous pensons que nous sommes des êtres matériels. Puisque nous ne sommes pas des mortels mais des enfants de Dieu, nous sommes indispensables à la création divine. Et si vous et moi cessions d'exister? Il manquerait alors une idée spirituelle infinie, et le divin Tout ne serait pas complètement exprimé.
L'homme n'est pas un mortel abandonné aux vicissitudes d'une existence de tourments. L'Amour divin est un soutien constant. Il nous protège de tout mal.
Ce raisonnement me faisait comprendre que Dieu est la Vie omniprésente et omnipotente. Dieu, la Vie, est immortel et éternel. L'infini Tout ne peut pas s'empêcher d'exister, parce qu'Il est la Vie même. Nous exprimons naturellement — et inévitablement — la Vie divine, puisque nous sommes les idées de Dieu. Au fil du temps, je comprenais graduellement que la pensée du suicide n'est qu'une suggestion qui voudrait empêcher Dieu d'être Tout. Je vis qu'il m'était réellement impossible de me séparer de la Vie, Dieu.
La tentation du suicide nous vient souvent sous la forme de notre propre pensée et prétend apporter une solution à nos luttes de chaque jour. Mais ce genre de pensée ne nous appartient pas vraiment, car Dieu est l'unique Entendement, et de Lui seul émanent toutes les pensées réelles. Celles-ci nous mènent toujours à la Vie et au bien. Si nous leur faisons confiance, elles nous soutiendront dans nos luttes et nous conduiront à la liberté.
L'homme n'est pas un mortel abandonné aux vicissitudes d'une existence de tourments. Il est « ... l'enfant chéri de Dieu / L'image de l'Amour » Hymnaire de la Science Chrétienne, n° 51.. L'Amour divin est un soutien constant. Il nous protège de tout mal. « Seul l'œil mortel voit l'embûche, le rets; / Notre refuge est dans l'Amour divin » Écrits divers, p. 389., écrit Mary Baker Eddy dans un de ses poèmes.
Et quoi, si je n'existais pas ? La question n'a pas cessé de rendre visite de temps en temps à ma conscience. Mais elle vient aujourd'hui pour me rappeler l'amour infini que Dieu porte à Ses enfants. Comme Christ Jésus l'a fait ressortir dans la parabole de l'enfant prodigue, cet amour est immuable et toujours présent. Le père de la parabole dit en effet à son fils aîné: « Mon enfant... tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi. » Luc 15:31.
Nous sommes un maillon absolument indispensable dans la chaîne de l'Amour.
Quand je pense à cette promesse, je comprends que j'ai un héritage infini qui n'attend que moi, et que nul autre ne peut exprimer, car chaque idée est unique. Je comprends alors que je suis un maillon absolument indispensable dans la chaîne de l'Amour. Cela n'est pas seulement vrai pour moi, mais pour vous aussi !
Vous êtes l'émanation du glorieux, infini Tout. Et puisque Dieu, votre Père, vit, vous ne pouvez en réalité que vivre. La vie ne vous est vraiment pas un fardeau, comme le prétendent parfois les sens mortels. Le Christ, l'idée divine de l'Amour, est toujours avec vous, et rien, absolument rien, ne peut vous séparer de cette bonté infinie.
