Skip to main content Skip to search Skip to header Skip to footer

L’intelligence n’est pas une affaire de conjecture

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de septembre 1995


C’était Le Jour où les lycées participaient au « Championnat des connaissances » organisé au niveau de l’État. J’étais responsable de l’entraînement des champions en titre. La compétition s’annonçait difficile, car chaque équipe essaierait d’être la première à actionner le signal pour répondre, dans le temps imparti, aux questions qui portaient sur un vaste éventail de sujets.

L’épreuve écrite de la première manche avait commencé, et des questions orales allaient suivre. Je me suis installée dans une salle vide et, abandonnant mes notes, j’ai décidé de prier et de réfléchir au but véritable de cette activité.

Cette journée était-elle prétexte à un exercice purement cérébral ? S’agissait-il de déterminer qui était le plus doué, quelle école était la plus forte, ou qui avait adopté la technique d’entraînement et la stratégie la plus performante parmi les entraîneurs ? Je voulais percevoir clairement comment cette activité s’inscrivait dans le dessein de Dieu, l’Entendement divin. Il était facile de se laisser emporter par l’ambiance mentale au point de croire qu’une mémoire prompte était synonyme d’intelligence supérieure.

La Science Chrétienne propose une explication différente de l’intelligence, une explication spirituelle, fondée sur la compréhension de Dieu et du lien qui nous unit à Lui. Elle enseigne que toute intelligence procède de l’Entendement divin, Dieu. En réalité, l’intelligence ne se situe pas dans des entendements personnels distincts, dont la capacité intellectuelle varie d’un sujet à l’autre. Il n’existe qu’un seul Entendement, et tous les enfants de Dieu reflètent la sagesse de cet Entendement infini. L’Entendement, qui sait tout, n’est jamais à court d’intelligence, il est omniscient. Les bonnes idées, qu’il exprime sans cesse, sont accessibles à tous.

Il est facile de croire que certaines personnes sont intelligentes et d’autres pas. Mais, de par mon expérience d’enseignante, je savais déjà que l’intelligence se manifeste sous des formes diverses. Certains élèves excellaient à l’écrit, d’autres en mécanique, d’autres encore avaient un grand sens de l’humour ou l’art de poser sans cesse des questions. Chacun de mes élèves manifestait un certain aspect de la variété infinie de la pensée et de l’action intelligentes. Je pouvais donc m’attendre à ce qu’il en fût de même en cette journée.

J’ai cherché l’interprétation métaphysique du terme intelligence dans le Glossaire du livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé de Mary Baker Eddy. On y lit notamment ceci: « Substance; Entendement existant en soi et éternel; ce qui n’est jamais inconscient ni limité. » Science et Santé, p. 588. Je pouvais donc considérer que la substance de cette journée était l’expression de l’intelligence. Étaient inclus dans cette expression non seulement les participants, mais aussi les membres du jury, les entraîneurs et le public.

Tandis que j’allais rejoindre la salle où se déroulait la première partie de la compétition, j’ai ressenti une grande unité entre toutes les équipes; il n’y avait aucune tension, aucune opposition entre « eux » et « nous ». Je savais que le fait de comprendre et de reconnaître qu’il n’y a qu’un Entendement conduit à la fraternité, non à la division. Même si nous n’avons pas remporté la victoire, comme l’année précédente, je suis restée calme et sereine. L’équipe était cependant très dèçue de terminer à la cinquième place.

Alors que tout le monde demeurait silencieux dans le minibus qui nous ramenait, ce vers d’un poème de Mary Baker Eddy m’est venu à l’esprit: « Dieu bon, qui changes toute perte en gain ! » Écrits divers, p. 389. Nous avions perdu le titre. En quoi cela pouvait-il être un gain ? Je me suis de nouveau tournée vers la définition de l’intelligence. Si l’intelligence était « Entendement ... éternel » et « substance », elle était donc permanente et ne pouvait jamais se perdre ! Notre équipe non plus ne pouvait jamais « perdre de vue » les réponses. Elle n’était à la merci ni de la chance ni des conjectures. La seule chose qui pouvait se perdre, c’était un concept erroné de l’homme considéré comme un mortel pourvu d’un entendement distinct de Dieu, qui entretient un concept limité de l’ego et de l’intellect. Mais le vers cité ne se contente pas de nier qu’on puisse perdre quoi que ce soit. Il précise que toute perte est un gain. En réfléchissant encore à la définition de l’intelligence, j’ai acquis la certitude que nous reconnaîtrions la nature substantielle de ce gain.

A la même époque, notre école avait brigué le « Prix d’excellence en éducation », aussi avions-nous dû fournir un rapport détaillé sur tous les aspects de nos programmes scolaires et de notre pédagogie. Quinze jours après le championnat, les membres du comité national chargé de l’attribution du prix sont venus visiter notre établissement. Il était prévu une série d’entretiens avec les professeurs et les élèves, ainsi que la possibilité d’assister à nos cours et à nos activités. Un après-midi, après les cours, le comité assistait à une séance d’essais destinée à sélectionner nos meneurs de ban. J’étais présente, car je m’occupais de la sélection. Soudain, les portes de la cafétéria se sont ouvertes pour laisser passer le censeur qui brandissait un grand trophée. Il est venu m’annoncer, devant tout le monde, que notre équipe avait remporté le prix de la sportivité lors du championnat des connaissances, et que, dans la lettre qui accompagnait le prix, on félicitait notre équipe pour la gentillesse, l’humour et la compassion dont elle avait fait preuve au cours de la compétition. Cette nouvelle n’aurait pu arriver à un meilleur moment, et nous avons reçu le Prix d’excellence par la suite. Cet honneur dont a bénéficié notre équipe a rejailli sur toute l’école ainsi que sur la localité. Mais un autre « gain » nous attendait.

Au début de l’année suivante, les membres de notre équipe se sont réunis pour discuter des moyens d’améliorer les résultats. En les écoutant, je me suis aperçue qu’ils s’en remettaient à l’un d’entre eux pour donner les réponses justes. Ils voyaient en lui leur meilleur atout. Or, il n’avait pas été au mieux de sa forme lors du dernier championnat. Si seulement il avait « bien carburé », estimaient-ils, l’équipe aurait gagné. Je me suis rendu compte qu’il m’était arrivé, à moi aussi, de me laisser abuser par ce faux raisonnement. En effet, ce jeune homme était réputé pour ses connaissances dans tous les lycées de l’État.

Je savais, pour avoir étudié dans la Bible les enseignements de Christ Jésus, que chaque individualité est précieuse, car nous sommes tous, en réalité, enfants de Dieu. Cela signifie que nous sommes spirituels et parfaits. J’ai compris que cette perfection incluait nécessairement l’intelligence, laquelle est destinée à être utilisée. L’intelligence, cependant, n’est pas limitée. Si certains membres de l’équipe manquaient de confiance en leurs propres capacités, ils risquaient de s’en remettre à un autre pour gagner. Il m’appartenait donc de rectifier ce point de vue erroné en sachant que chaque élève était à la hauteur, qu’il exprimait la sagesse et avait du jugement. Je n’ai rien changé à ma façon de les préparer, mais le fait d’avoir reconnu que chacun exprimait l’intelligence, constituait, j’en étais sûre, le gain véritable.

Nous avons remporté le championnat de l’État l’année suivante et, dans la foulée, nous avons participé à un tournoi national. Après avoir gagné une manche difficile de cette compétition, les membres de l’équipe se sont réjouis d’être une équipe véritablement soudée et du fait que chacun d’eux ait contribué à la victoire. A leurs yeux, l’intelligence n’était plus l’apanage de quelques privilégiés, ou une affaire de conjecture, mais leur droit naturel. J’ai été heureuse de les voir reconnaître ce « gain ».

Cet événement a été déterminant pour moi aussi. Je me suis mise à voir des « gains » partout. Autrefois, le fait d’attendre quelqu’un ou quelque chose pouvait signifier à mes yeux une perte de temps; je considérais désormais qu’une attente me fournissait l’occasion de méditer tranquillement. Alors que le changement avait toujours représenté pour moi la perte de repères familiers et rassurants, j’y voyais maintenant l’occasion de faire des expériences enrichissantes. Si j’avais pu jadis regretter que les moments de calme consacrés à étudier la Bible et l’ouvrage fondamental de la Science Chrétienne prennent sur mon temps de loisir, j’appréciais à présent sincèrement cette étude pour les objectifs et les points de vue nouveaux qu’elle m’inspirait, et qui étaient autant de gains spirituels.

L’homme étant le reflet de l’Entendement divin infini, chacun a en soi l’intelligence. Celle-ci ne dépend ni de l’instruction ni des gènes. Elle ne se trouve pas uniquement dans les hauts lieux de la connaissance ou au sein des groupes de réflexion des entreprises. Elle est partout et exprime l’omniprésence de l’Entendement.

Pour découvrir plus de contenu comme celui-ci, vous êtes invité à vous inscrire aux notifications hebdomadaires du Héraut. Vous recevrez des articles, des enregistrements audio et des annonces directement par WhatsApp ou par e-mail. 

S’inscrire

Plus DANS CE NUMÉRO / septembre 1995

La mission du Héraut

« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

                                                                                                                                 Mary Baker Eddy

En savoir plus sur le Héraut et sa mission.