La Spiritualité Que la vie de Jésus illustra de façon si éclatante a quelque chose de très attirant. Devant la patience, la pureté et l'amour désintéressé exprimés par Jésus, le cœur assoiffé retrouve espoir et vigueur, comme une plante en passe de dépérir renaît grâce au verre d'eau si nécessaire. Il réagit ainsi parce que, comme Mary Baker Eddy le déclare dans Science et Santé: « Le pauvre cœur qui souffre a besoin de sa nourriture légitime — la paix, la patience dans la tribulation et un sens inestimable de la bonté du Père plein d'amour. » Science et Santé, p. 365. La force vitale de la vraie spiritualité apporte cette nourriture.
Cette véritable spiritualité n'est pas corporelle. Il ne s'agit pas d'un héritage matériel ni d'une sorte de matière éthérée s'introduisant dans une personnalité mortelle. Elle n'a rien à voir avec l'énergie électrique ni tout autre phénomène physique. La spiritualité ne se manifeste pas dans un corps matériel ni par l'intermédiaire d'un corps matériel. Il ne s'agit pas non plus d'un simple penchant pour la contemplation des idées spirituelles. Jésus a démontré que la spiritualité est la substance et l'individualité incorporelles, immortelles, de l'homme, enfant d'un Dieu qui est l'Esprit infini, et c'est pourquoi elle est indépendante de la matière, qui ne peut la toucher. La spiritualité triomphe de la faiblesse humaine et du péché. Celui qui cède à la spiritualité en laquelle il reconnaît son être véritable est en mesure de discerner ses défauts humains et de les vaincre, de rechercher l'intérêt d'autrui avant le sien, de s'accrocher fermement au bien le plus élevé face au mal le plus criant, de voir et de susciter la bonté et la pureté chez les autres, de pardonner quand le pardon est nécessaire, d'apaiser la souffrance et de guérir la maladie — tout cela grâce au pouvoir de l'Esprit divin.
La spiritualité de Jésus provenait assurément de son origine divine, notre Père-Mère céleste, Dieu, qui est la Vie, la Vérité et l'Amour divins. Il en va de même de la nôtre. L'Amour divin constitue la force vitale de la spiritualité, le pouvoir qui vit sans cesse et donne la vie à tout être véritable. Les qualités que nous associons à la spiritualité ne sont pas seulement de belles qualités humaines; elles proviennent de Dieu, et n'ont pas la possibilité d'exister en dehors de Lui. Aussi, pour développer notre spiritualité, devons-nous reconnaître qu'elle est l'expression de l'unité de Dieu et de l'homme, et, à l'instar de Jésus, nous soumettre humblement au gouvernement divin en pensées et en actes. C'est à cette condition que notre spiritualité portera des fruits; elle nous nourrira, nous et nos semblables, et nous serons animés de la vitalité de la Vie et de l'Amour.
Jésus utilisa l'image de la vigne en expliquant que nous étions les sarments qui poussent et portent des fruits. Il dit: « Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron », indiquant ainsi que la productivité du cep et de ses sarments — le pouvoir de croître et de se développer — vient de l'Amour divin, notre Créateur qui nous soutient. Jésus poursuit ainsi: « Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche », ce qui montre que nous ne pouvons vivre et être productifs sans demeurer dans la spiritualité qui vient de l'Amour et se trouve en Christ. Et, pour souligner que la substance de la spiritualité vivifiante est l'Amour, il ajoute: « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j’ai gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour. » Voir Jean 15:1–17.
La spiritualité est notre expression de la Vie éternelle. Elle ne peut ni vieillir ni décliner, car elle ne dépend pas de la matière. Elle vit et continue de vivre éternellement. La véritable spiritualité, qui exprime avec patience et désintéressement l'amour de Dieu, constitue notre identité, notre individualité réelle et permanente d'enfant de Dieu. Chérissons-la !
La véritable spiritualité — vivre pour exprimer l'amour de Dieu — n'a rien d'abstrait. Ce qui est abstrait et stérile, froid et sans vie, c'est de ne pas vivre à cette fin. Sans amour, il ne saurait y avoir de vie, car la Vie est Amour. La spiritualité sans l'expression désintéressée de l'amour chrétien n'est pas la spiritualité. Elle est dénuée de vitalité. La compréhension humaine la plus aiguë de Dieu ne nous rendra pas capable de mener sans cesse une existence fructueuse si nous ne demeurons pas dans l'amour du Christ. Nous avons tout particulièrement besoin de cet amour afin de pratiquer la guérison chrétienne enseignée par Jésus et expliquée par la Science Chrétienne. Mary Baker Eddy écrit: « La partie vitale, le cœur et l'âme de la Science Chrétienne, c'est l'Amour. Sans l'Amour, la lettre n'est que le corps sans vie de la Science, inerte, froid, inanimé. » Science et Santé, p. 113.
Nous ressentons l'amour vivifiant du Christ lorsque nous demeurons fidèles à la raison de vivre de Jésus, et que chaque jour devient pour nous l'occasion d'incarner et d'exprimer l'amour de Dieu. Vivre dans ce but, c'est laisser l'Amour divin nous nourrir, nous et tous ceux qui sont touchés par notre pensée et notre existence. C'est voir se manifester la vitalité de notre spiritualité.
