C’était Un Matin, à la fin de l'hiver. Le grésil et la neige tombés la veille au soir avaient laissé une épaisse couche de neige mouillée et fondante sur la route de campagne que j’empruntais pour me rendre au travail. La circulation était normale et je roulais à une vitesse modérée. Tout à coup, alors que j’arrivais au sommet d’une colline et entamais une légère descente, une voiture qui venait en face, à environ cinquante mètres de moi, s’est mise à déraper et m’a barré la route. Surpris, j’ai appuyé sur le frein, et ma voiture s’est aussitôt mise à faire des tête-à-queue en glissant sur la chaussée, pour s’arrêter brusquement après plusieurs tours. Je me trouvais au milieu de la voie opposée à celle que j’avais empruntée, à 180° de ma direction primitive. Bien qu'un peu désorienté, j’étais tout à fait calme et n’éprouvais aucune crainte.
Aucune voiture n’arrivait derrière moi, mais plusieurs circulaient sur la voie où je m’étais trouvé plus tôt. Elles avaient toutes beaucoup ralenti. Celle qui avait dévié de sa trajectoire n’était plus en vue, le conducteur ayant apparemment retrouvé la maîtrise de son véhicule et poursuivi sa route. Au bout de quelques instants, j’ai roulé jusqu’à ce que je puisse faire demi-tour en toute sécurité et j’ai poursuivi mon chemin jusqu’au bureau, où je suis arrivé à l’heure habituelle.
Les automobilistes qui ont assisté à la scène ont peut-être bien pensé qu’un accident avait été évité grâce à un heureux hasard. Mais le hasard n’avait absolument rien à faire dans cette situation. Ce qui s’était passé était une démonstration de la protection divine. J’avais compris que j’étais entouré de la tendre sollicitude de Dieu, et qu’Il nous gouvernait tous.
Chaque matin, je prépare ma journée en priant et, en montant dans ma voiture, avant de sortir du garage, j’affirme des vérités spécifiques qui me rappellent que Dieu me guide et me protège. Je travaille parfois avec les paroles suivantes du Psaume 121: « L’Éternel gardera ton départ et ton arrivée, dès maintenant et à jamais. » Ps. 121:8. Je me rappelle que le véritable pouvoir appartient à Dieu et ne se trouve pas dans des freins, des pneus, un volant, etc.
Accepter que Dieu soit impuissant, ne serait-ce qu’un instant, c’est se méprendre sur la véritable source du pouvoir. Le pouvoir. Le pouvoir de Dieu est toujours avec nous.
Lorsque je pense à moi en tant que conducteur, je me souviens qu’en réalité l’unique Entendement, Dieu, est la seule intelligence qui gouverne l’homme. Et puisque l’Entendement divin sait, entend et voit tout, il lui est impossible de commettre une erreur ni d’être perturbé. Du point de vue de la perfection infinie de Dieu, les accidents sont impossibles, et l’homme, la ressemblance spirituelle de Dieu, est gouverné par son divin Père.
Cette préparation par la prière n’est cependant ni un rituel, ni un ensemble de formules toutes faites, ni la répétition de clichés rassurants. Ce n’est pas non plus une façon naïve et irresponsable de faire l’autruche. Bien souvent, nous prions chaque matin à une heure précise. Cependant, notre prière se poursuit tout au long du jour. Nous préparons une paroi avec soin avant de la peindre, mais il faut ensuite y appliquer la peinture. Paul nous recommande: « Priez sans cesse. » I Thess. 5:17.
Mais qu’en est-il si nous avons eu un accident et que nous souffrions des conséquences ? Est-il alors toujours raisonnable de déclarer que les accidents sont impossibles ? Tout à fait. Il est non seulement raisonnable, mais indispensable, que nous le comprenions, car c’est la vérité !
Il y a plusieurs années, je suis tombé en patinant sur la glace et je ressentais une vive douleur dans la cage thoracique. A mesure que je racontais encore et encore à ma femme ce qui semblait s’être passé, la douleur augmentait et j’avais de plus en plus de mal à respirer. J’étais en train de nier la réalité de tout accident dans la création parfaite de Dieu, puis de le ressasser comme s’il était réel. Je déclarais la vérité pour la nier l’instant suivant. En peu de temps, cependant, avec l’aide d’un praticien de la Science Chrétienne, j’ai senti l’aube de la Vérité se lever sur ma conscience. J’ai compris l’absurdité de mon attitude et me suis mis à rire. Comme je riais, la douleur et les troubles respiratoires ont disparu. J’ai été guéri lorsque j’ai reconnu sans restriction que je ne pouvais souffrir des conséquences de ce qui n’avait en réalité jamais eu lieu. (Un récit détaillé de cette guérison a été publié sous forme de témoignage dans The Christian Science Journal de décembre 1986.)
Accepter que Dieu soit impuissant, ne serait-ce qu’un instant, c’est se méprendre sur la véritable source du pouvoir. Lorsque nous avons peur, c’est que nous omettons de nous appuyer sur le pouvoir de Dieu, qui est toujours avec nous. Les suggestions mentales agressives, qui prétendent que notre sécurité dépend de la matière, se présentent souvent sous forme de questions exprimant un doute: Puis-je vraiment espérer etre en sécurité ? Les autres conducteurs seront-ils attentifs, ne seront-ils pas sous l’influence de l’alcool ? Le pilote saura-t-il maîtriser l’avion ? Le temps sera-t-il clément ? Les rails seront-ils en bon état ? Le bateau sera-t-il bien équilibré et la mer paisible ? Et ainsi de suite.
Au sein de ce vacarme se fait percevoir une voix claire, calme et rassurante. C’est la voix du Christ, la Vérité, qui s’adresse sans cesse à chacun. Qui que nous soyons, où que nous soyons, quelles que soient les circonstances, nous pouvons, comme Christ Jésus, apprendre à écouter Dieu et à prendre conscience de l’empire absolu qu’ll exerce sur tout. Mais nous devons accepter d’écouter ce murmure doux et léger, et lui obéir. Dieu est près de nous, présent maintenant même et toujours, aussi proche de nous que nos pensées. Avec amour, Il prend soin de chacun sans exception, à chaque instant de chaque jour.
Le Psalmiste écrit: « Où irais-je loin de ton esprit, et où fuirais-je loin de ta face ? » Ps. 139:7. Nous ne pouvons jamais, pas même une seconde, être séparés de l’amour et de la protection de Dieu. Il n’existe aucun lieu où Dieu ne nous ait précédés pour nous préparer le chemin. Dans Écrits divers, Mary Baker Eddy affirme: « Nous n’avons rien à craindre lorsque l’Amour est au gouvernail de la pensée, mais nous pouvons jouir de toutes choses sur la terre et dans le ciel. » Écrits divers, p. 113. A mesure que nous comprendrons que l’Amour est toujours « au gouvernail », nous cesserons de croire, malgré les apparences, qu’il existe des circonstances sur lesquelles Dieu n’ait pas d’empire et ne puisse exercer Sa toute-puissance. Dans l’Entendement divin, le royaume de Dieu, les accidents sont impossibles.
Ce jour est consacré à l’Éternel, votre Dieu ;
ne soyez pas dans la désolation et dans les larmes...
car la joie de l’Éternel sera votre force.
Néhémie 8:9, 10