De Jeunes Eenfants, qui découvraient à la fois mon pays et le patin à roulettes, faisaient leurs premiers essais de patinage. Les chutes se succédaient, accompagnées de grands éclats de rire, qui finirent par faire place à un sentiment de frustration. Je proposai alors mon aide à celui qui avait le plus de difficultés.
Il accepta avec gratitude et découvrit bien vite qu’il ne pouvait plus tomber, parce que nous nous tenions solidement les poignets. Sa peur s’atténua. Apprenant à regarder en haut, et non en bas, à avancer sans heurt un pied, puis l’autre, il fit bientôt confiance à ma poigne et s’exclama tout excité: « Je commence à comprendre le principe ! »
En un rien de temps, le patineur novice se déplaçait joyeusement tout seul, et ma femme et moi entreprenions d’aider les autres. Ayant réussi à tenir sur ses pieds, il encourageait ses frères et sœurs.
On peut établir un parallèle entre cette leçon de patinage et l’étude et la pratique de la Science Chrétienne. Lorsqu’on est habitué à croire à la matérialité d’un univers physique limité, le concept de l’existence spirituelle peut sembler aussi insolite et aussi difficile à démontrer que le patin à roulettes pour ces enfants. Cependant, si nous entretenons le désir d’assimiler cet enseignement d’une grande portée pratique, le Christ, la véritable idée, spirituelle, de Dieu, sera toujours prêt à nous guider jusqu’à la réussite, là où la preuve cimente la conviction.
Après avoir étudié la Bible à fond, Mary Baker Eddy, qui découvrit et fonda la Science Chrétienne, constata que les œuvres de guérison de Jésus pouvaient s’accomplir aujourd’hui, ainsi qu’il nous l’a promis. Réceptive à l’inspiration divine, elle put pratiquer la guérison spirituelle et prouver, pour elle-même et pour le monde, l’efficacité du christianisme scientifique. Une de ses élèves, Emma Easton Newman, écrivit ceci: « Elle savait particulièrement bien écouter, mais ce que l’on remarquait par-dessus tout, c’est qu’elle était à l’écoute de Dieu, qu’elle marchait avec Lui la main dans la main. » We Knew Mary Baker Eddy, p. 96.
Nous pouvons, nous aussi, mettre notre main dans celle de Dieu. Mais comment? En découvrant, par exemple, le sens spirituel de la Bible. Le Psaume 23 parle de marcher dans « la vallée de l’ombre de la mort ». Ps. 23:4. Pour moi, cette vallée représente la confusion que nous éprouvons lorsque nous mettons notre espoir dans une existence matérielle et recourons à des moyens matériels. Ainsi que l’indique le Psalmiste, nous n’avons pas à craindre cette « ombre ». Nous tournant sincèrement vers Dieu, l’Esprit, nous pouvons sortir des ténèbres et exercer la domination sur la croyance en une existence vulnérable et limitée.
Les récits du Nouveau Testament montrent comment surmonter les obstacles en s’appuyant sur le pouvoir de Dieu. Christ Jésus, qui ne céda jamais au matérialisme ni à la futilité, guérit les malades et ressuscita les morts en se tournant vers le Père. Il savait que la démonstration de l’unité de l’homme avec Dieu donne les moyens de franchir les obstacles mortels. Il affirma: « Le Fils ne peut rien faire de lui-même. Jean 5:19. » Pour suivre son exemple, ouvrons notre cœur, avec le désir sincère d’écouter ce que Dieu nous révèle sur l’homme créé à Son image et à Sa ressemblance spirituelle. Cet homme n’est pas un être mortel entouré d’obstacles matériels, il est l’expression de l’Esprit divin. C’est là une façon de penser inhabituelle, mais c’est celle de Jésus. L’attention que nous prêtons à ces messages du Christ constitue peut-être l’ingrédient essentiel de la prière.
Si, dans un premier temps, une telle prière nous semble difficile, l’étude du chapitre « La prière », dans Science et Santé, nous offre la possibilité d’aborder la question d’un point de vue nouveau. Mary Baker Eddy y explique que la prière est davantage un état réceptif à l’action du Christ, la Vérité, et une affirmation de la réalité de cette action qu’un plaidoyer demandant à Dieu d’intervenir dans les affaires humaines.
Vous êtes-vous déjà trouvé dans une situation où vous vous êtes exclamé: « Je ne sais vraiment pas vers quoi me tourner » ou encore: « Cette fois-ci, je ne vois vraiment pas comment m’en sortir? » Il existe toujours une solution dans le plan du Père. Il ne nous laisse pas acculés dans une impasse. Nous devons regarder en haut, non en bas, au-delà des sens limités qui voudraient nous faire accepter les barrages physiques et mentaux. Le solide appui du Principe divin et de l’Amour infini, la puissance et la tendresse de Dieu, soutiennent nos efforts. En persévérant dans l’étude et la pratique, nous atteignons le point spirituel où, nous aussi, nous pouvons nous exclamer: « Je commence à comprendre le principe! »
Un obstacle physique ou mental n’est infranchissable que pour ce que la Science Chrétienne appelle entendement mortel; il ne l’est jamais pour la conscience dont Dieu nous a dotés, conscience qui discerne spontanément la nature spirituelle illimitée de l’homme. Comme notre jeune patineur, nous ne sommes plus effrayés lorsque nous constatons que nos craintes n’étaient pas fondées. Notre confiance s’affermit à mesure que nous prouvons ce fait dans de petites choses, et nous avons moins tendance à ajouter foi aux apparences qui disent: « Il n’y a vraiment pas moyen de s’en sortir. » Puis, peu à peu, nous constatons que les problèmes supposés importants n’ont pas plus de réalité aux yeux de Dieu que les difficultés mineures.
La pensée matérielle se crée elle-même des barrières insurmontables, elle est responsable des obstacles qu’elle rencontre. La crainte, la cupidité, la colère, l’apathie portent en eux les germes de leur développement futur et tracent d’apparentes limites qui n’ont aucune véritable substance, aucun fondement dans la réalité divine. Elles se dérobent devant celui qui a une grande spiritualité, qui fait des efforts persistants et répond à l’influence du Christ, la Vérité.
Jésus traversa des foules en colère, ressuscita les morts, guérit les maladies les plus irréductibles et purifia les pensées de leurs péchés. Lorsque ses disciples lui demandèrent pourquoi ils n’avaient pu guérir l’enfant épileptique, il leur répondit: « C’est à cause de votre incrédulité. » Et il ajouta: « Mais cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne. » Matth. 17:20, 21. Le Sermon sur la montagne nous apprend à prier et à jeûner, à demeurer réceptifs aux directives de notre Père et à nous appuyer sur Lui. Cela nous rapproche du genre de prière qu’exigeait Jésus. Nous apprenons aussi à abandonner nos anciens concepts fondés sur la matière et à ne plus nous fier aux sens physiques trompeurs. C’est là la signification du jeûne jugé indispensable par Jésus.
Au cours de ma carrière dans le monde des affaires, je me suis plus d’une fois trouvé dans des situations qui défiaient toute solution logique. Au fil des années, j’ai appris à détourner mon attention des problèmes pour me tourner vers Dieu, pour comprendre et reconnaître qu’Il est le seul Entendement toujours présent, dont l’homme exprime sans cesse l’intelligence illimitée. Cela m’a donné le sentiment de marcher avec Dieu la main dans la main. J’ai cessé de me faire des soucis inutiles, ma confiance s’est renforcée et des solutions pratiques tout à fait imprévisibles se sont dessinées à maintes reprises.
Un jour, j’essayais d’aider deux jeunes entrepreneurs qui venaient de mener à bien leur premier projet. Une des parties contractantes refusait de leur payer un important solde débiteur. Ils m’ont expliqué qu’ils avaient tout essayé à l’exception des poursuites judiciaires. Ils estimaient en effet que les frais d’avocat auraient absorbé la majeure partie de leurs bénéfices. J’ai quitté la pièce quelques instants, afin de prier. J’ai affirmé que l’Entendement est unique, qu’il inclut et gouverne toute la création, et j’ai compris que Dieu était présent, qu’Il tenait chacun de nous par la main. A mon retour, j’ai demandé aux entrepreneurs d’appeler la partie qui refusait de remplir ses engagements afin qu’ils exigent un règlement. Ils ont accepté de mauvaise grâce. Je suis sorti à nouveau du bureau et j’ai prié. Lorsque j’ai retrouvé les deux hommes, ils étaient tout sourire, et ils m’ont annoncé que le désaccord était réglé.
Nous avons trop souvent tendance à être comme ces hommes d’affaires qui s’arrêtent à deux pas du but. Nous entretenons l’idée de l’échec au lieu de voir que la seule réponse permanente, la seule solution susceptible d’accroître notre énergie spirituelle, consiste à affermir notre confiance en Dieu.
Les réussites qui nous récompensent des efforts déployés pour étudier et mettre en pratique la Science Chrétienne découlent tout naturellement de notre persévérance à surmonter les obstacles. Elles éveillent en nous le désir spirituel d’aimer et de guérir autrui.
Lorsque nous avons atteint ce stade de croissance spirituelle, nos pensées se tournent vers l’extérieur et non plus vers nousmêmes, notre cœur débordant de gratitude accueille le flot continu de l’inspiration de l’Amour divin, et nous ouvrons tout grand nos bras à ceux que le désespoir paralyse. C’est alors que l’esprit de Vérité balaie les obstacles imposés par la pensée mortelle limitée et que jaillit la guérison. La joie spirituelle surmonte la crainte et, pénétrés d’une liberté nouvelle, nous murmurons: « Merci, Père. »
L’Éternel est ma force et mon bouclier;
en lui mon cœur se confie, et je suis secouru;
j’ai de l’allégresse dans le cœur,
et je le loue par mes chants.
Psaume 28:7
