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« Envoyez cette enfant chez sa mère »

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juin 1995


Elle Était Arrivée dans une boîte à chaussures, enveloppée avec soin de papier blanc. Mon père, qui travaillait à L’Église Mère, l’avait apportée à la maison pour me la montrer. Je me souviens qu’au moment où j’ai ouvert le paquet et où j’ai aperçu la poupée, j’ai pensé n’avoir jamais rien vu d’aussi magnifique.

Elle était habillée en paysanne hongroise et portait une robe rose. Son corsage et son bonnet blancs étaient brodés de fleurs qui, encore aujourd’hui, ont conservé tout leur éclat. Le costume était bordé d’une dentelle exquise. Mais ce qui m’a le plus frappée, lorsque je l’ai vue pour la première fois avec mes yeux d’enfant, c’était l’expression de son visage. Il était illuminé d’un doux sourire, et son regard paraissait chercher, dans l’avenir, quelque chose de spirituel et d’idéal qui le faisait rayonner de sérénité et de bonheur.

Entre les mains, l’adorable poupée tenait une petite carte qui disait: « Je n’ai ni argent, ni or; mais ce que j’ai, je te le donne. » (Élève de l’école du dimanche, je savais que l’apôtre Pierre avait adressé ces paroles à un boiteux juste avant de le guérir.) Voir Actes 3:1–8. On lisait en dessous ce simple message: « Envoyez cette enfant chez sa mère. »

Une note expliquait que cette poupée était offerte à L’Église Mère par les Scientistes Chrétiens de Budapest, en Hongrie, derrière le rideau de fer. Le gouvernement y interdisait tout culte religieux et pratiquement toute communication avec les États-Unis. Envoyer cette poupée à « sa mère » était donc le moyen qu’avaient trouvé les Scientistes Chrétiens pour communiquer avec leur Église Mère bien-aimée à Boston. Il lui avait fallu neuf mois pour arriver.

Vous pouvez bien imaginer combien les employés de L’Église Mère avaient été touchés de recevoir cette poupée fabriquée à la main, offrande faite avec amour par les Scientistes Chrétiens de Budapest qui risquaient leur vie pour l’envoyer. Vous pouvez imaginer aussi à quel point j’étais émerveillée de la voir ! J’étais si impressionnée (et je le suis encore) à la pensée des heures innombrables de travail désintéressé qui avaient été consacrées à la préparation de ce message de dévouement, de reconnaissance et de fidélité envers L’Église Mère !

Tenir cette poupée dans mes bras m’a alors donné le sentiment inoubliable de ce que signifiait être membre de L’Église Mère. J’ai soudain éprouvé le désir irrésistible de grandir vite afin de pouvoir demander à être membre, moi aussi. Je deviendrais ainsi un élément actif de ce mouvement mondial pour lequel ces courageux Scientistes Chrétiens donnaient tant d’eux-mêmes en vue d’assurer sa continuité dans leur pays malgré d’énormes difficultés.

Quand je me suis enfin jointe à L’Église Mère, quelques années plus tard, à l’âge de douze ans (le Manuel de L’Église Mère de Mary Baker Eddy prévoit que les enfants peuvent devenir membres à partir de douze ans), j’ai eu vraiment l’impression de donner la main à mes amis de Budapest, de prier avec eux et pour eux. J’avais rejoint les rangs des Scientistes Chrétiens de toutes les nations, qui forment, tout autour du monde, comme une ronde gigantesque de prière et de fraternité spirituelle. Mary Baker Eddy le décrit ainsi dans son livre The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany: « Les prières silencieuses de nos églises, faisant résonner les sombres corridors du temps, se propagent en ondes sonores, au diapason des cœurs qui battent, vibrant de pupître en pupître et de cœur en cœur, jusqu’à ce que la vérité et l’amour, se fondant pour former une seule prière juste, entourent et consolident la race humaine. » Miscellany, p. 189.

J’avais la conviction profonde que, dans tous les pays, les prières des membres de L’Église Mère apporteraient un changement à la situation du monde et finiraient par apporter une solution de guérison aux tensions internationales, à la lutte pour le pouvoir et au despotisme qui avaient permis au rideau de fer de se dresser.

Je sais maintenant que ces espoirs se justifiaient. Il reste, certes, encore beaucoup à accomplir, mais le rideau de fer est enfin tombé. C’est dû, bien sûr, aux prières de nombreux peuples, de toutes religions et de toutes les nations. A n’en pas douter, les prières des membres de L’Église Mère ont joué leur rôle dans la dissolution soudaine des barrières matérielles et mentales qui séparaient l’Est de l’Ouest depuis une quarantaine d’années.

Telle que Mary Baker Eddy l’a conçue, l’organisation de L’Église Mère constitue, d’une façon unique, une force spirituelle puissante en faveur de la paix et de la solution des problèmes du monde. Elle a été conçue, avant tout, pour être une Église universelle.

Mary Baker Eddy a dû maintenir sa position avec fermeté, en se heurtant parfois à l’obstination de ses propres disciples, pour parvenir à l’idéal d’un Église destinée à servir toute l’humanité. Certains de ses élèves envisageaient leur Église à l’échelle locale ou à l’échelle nationale. Certains voulaient qu’elle soit officiellement incorporée, comme l’avait été sa première Église, par l’État du Massachusetts. Mais, guidée par Dieu, elle se montra intransigeante. Ce n’était que dans la mesure où elle serait construite sur les fondations du Christ que L’Église Mère pourrait poursuivre sa mission: sauver le genre humain du péché, de la maladie et de la mort. Elle écrivit dans le Manuel de L’Église Mère: « La Première Église Du Christ, Scientiste, À Boston, Mass., est destinée à être bâtie sur le Roc, Christ, voire sur la compréhension et la démonstration de la Vérité, de la Vie et de l’Amour divins, qui guérissent et sauvent le monde du péché et de la mort, pour refléter ainsi, dans une certaine mesure, l’Église Universelle et Triomphante. » Man., p. 19.

Seule une Église de ce genre, pensait-elle, pouvait répondre directement aux exigences divines sans se soumettre aux lois ni aux exigences humaines. Elle écrivait à l’épouse d’un Scientiste Chrétien éminent qui n’était pas d’accord avec elle sur la question d’incorporer l’Église: « ... Dieu a accompli de grandes choses en nous donnant une Église qui soit à l’abri de l’oppression religieuse et civile. » Robert Peel, Mary Baker Eddy: The Years of Authority (Boston: The Christian Science Publishing Society, publié à l’origine par Holt, Rinehart and Winston, 1971), p. 33. Seule une telle Église pouvait résister aux persécutions, faire fondre une rigidité mentale vieille de plusieurs siècles et évangéliser le monde.

Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi les Scientistes Chrétiens font preuve d’une fidélité inébranlable envers L’Église Mère. Ils doivent souvent la vie et la liberté à l’amour maternel qu’elle exprime. Ils désirent donc plus que tout faire partie de cette expression d’amour.

L’amour maternel de L’Église Mère s’est exprimé sous de nombreuses formes depuis sa fondation. Cela va de la traduction en seize langues du livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé, au réseau d’ondes courtes qui, de satellite en satellite, fait maintenant le tour du monde en portant partout, grâce à ses émissions, un message d’espoir et de guérison.

Il existe une autre raison importante pour laquelle les Scientistes Chrétiens aiment L’Église Mère avec tant d’ardeur et, comme les Scientistes Chrétiens de Budapest il y a quarante ans, veulent lui donner ce qu’ils ont. Ils savent que c’est l’Église de leur Leader bien-aimé. Dans ses écrits, elle ne cesse d’en parler comme de son Église. Elle l’a fondée pour aider les gens de toutes les époques et en tout lieu à comprendre les vérités salvatrices de son livre Science et Santé.

Mary Baker Eddy estimait que donner de son temps, de sa peine et de son argent à L’Église Mère représentait bien plus qu’un témoignage de fidélité qu’on lui adressait à elle personnellement. C’était une question de fidélité envers Dieu. Aussi était-elle convaincue que les dons d’amour émanant des membres de L’Église Mère ne pouvaient que les bénir en retour d’une façon tangible. Quand elle apprit, en 1903, que les membres de L’Église Mère du monde entier s’étaient engagés à verser la somme de deux millions de dollars au fonds de construction de l’édifice appelé Annexe de L’Église Mère, elle écrivit ceci à propos des généreux donateurs: « Maintenant, ils apportent leurs dîmes à Sa maison du trésor. Ensuite, quand cette offrande sera consommée, Dieu répandra sur eux une bénédiction dont l’harmonie n’est pas égalée par le chant des anges et dont les mortels ne peuvent avoir la moindre idée — bénédiction que deux millions en monnaie de l’amour permettront de discerner dans un avenir proche comme une lueur de la réalité... » Miscellany, p. 14.

On pourrait dire que les membres de L’Église Mère de Budapest ont passé quatre décennies à apporter leurs dîmes à la maison du trésor. Ils sont restés fermes dans la prière, ils ont continuellement gardé la vision de l’héritage de liberté spirituelle qui leur avait toujours appartenu au titre d’enfants de Dieu. Leur reconnaissance envers Dieu, envers leur Leader et envers L’Église Mère ne s’est jamais estompée.

On peut voir aujourd’hui la poupée envoyée à L’Église Mère au service historique de l’Église, à Boston. Elle rappelle tout ce qu’ont accompli ces membres et qui, dans les années 90, a porté des fruits. Ils peuvent enfin pratiquer la Science Chrétienne en toute liberté. Ils ont repris les services. Certains des membres d’origine sont encore avec eux, témoignage vivant du dévouement manifesté envers L’Église Mère, la « mère » à qui l’on avait envoyé un enfant peu commun.

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