«Que Personne Ne Méprise ta jeunesse », tel est le sage conseil que reçoit Timothée dans la Bible. Voir I Tim. 4:12. Avez-vous déjà eu, comme moi, l’impression qu’on méprisait votre jeunesse ou que votre âge limitait vos possibilités ?
Ce jour-là, j’avais rendez-vous pour obtenir un emploi; je désirais beaucoup ce travail, car j’en avais grand besoin. Et voilà que la responsable du recrutement me déclare: « Vous avez bien les diplômes que nous recherchons, ainsi que toutes les qualifications et même l’expérience nécessaire, mais franchement, Mademoiselle, vous êtes trop jeune. » Je me suis sentie non seulement très déçue mais aussi frustrée d’une perspective prometteuse pour une simple question d’âge. En rentrant chez moi, j’étais triste et désabusée. J’en venais à mépriser moi-même ma jeunesse.
Mais, au fait, la jeunesse est spontanée, souple, dynamique, joyeuse ! Il n’y a aucune raison de mépriser des qualités si valables. D’ailleurs, ces qualités viennent de Dieu.
Le problème, c’est que nous avons tendance à penser que l’homme est un être matériel limité, pourvu d’un entendement séparé de Dieu, entendement voué à résider dans un corps matériel pendant un certain nombre d’années. Mais est-ce bien là l’homme ?
La Science Chrétienne nous apprend que l’identité véritable de l’homme n’est ni jeune ni vieille et qu’elle n’a ni commencement ni fin. L’homme est l’idée de Dieu, idée parfaite, immuable, éternelle. Ce n’est pas un mortel gravissant des échelons jusqu’à la maturité. Dans son existence éternelle, il est l’expression spirituelle complète de Dieu. Il reflète toute la gamme des qualités de Dieu, notamment celles que l’on associe à la jeunesse: la joie, le dynamisme, la fraîcheur, etc.
On ne peut séparer la notion de jeunesse de la nature véritable de l’homme à la ressemblance de Dieu. Cette nature est à cultiver et à chérir. J’ai commencé à me rendre compte que je me heurtais à une contrefaçon de la notion de jeunesse, fondée sur une conception limitée et mortelle de l’homme.
J’ai repensé à une conversation que j’avais eue avec une amie praticienne de la Science Chrétienne. J’avais parlé à cette amie de ce que je voulais faire dans la vie. En frappant du poing sur son bureau, je lui avais déclaré sur un ton mi-moqueur mi-sérieux:
— C’est ce que je veux, et je le veux tout de suite ! Le plus tranquillement du monde, elle a demandé:
— Et d’après toi, cela s’appelle comment ?
— De la volonté humaine ? ai-je demandé en rentrant la tête dans les épaules.
— Non, a-t-elle répondu, de la jeunesse.
Elle m’indiquait par là que je devais me débarrasser d’une conception erronée de la jeunesse qui tendait à me limiter. Jusque-là, j’avais refusé d’entendre les remarques d’amis et de parents sur mon besoin de maturité. A vrai dire, je pensais que mûrir signifiait vieillir ! Je commençais maintenant à comprendre qu’il n’y avait rien de bon à tirer de ce concept de jeunesse exprimé sous forme d’intransigeance, d’impatience, d’égoïsme, de susceptibilité, parce que ces traits ne proviennent pas d’un Entendement intelligent, autrement dit de Dieu, le bien.
Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy écrit: « Mesurer la vie aux années solaires, c'est spolier la jeunesse et revêtir de laideur la vieillesse. » Science et Santé, p. 246. Si nous tenons absolument à mesurer nos capacités en fonction de l’âge, nous nous privons de toutes sortes d’avantages. Un peu plus loin, à la même page, l’auteur ajoute: « La Vie est éternelle. Nous devrions reconnaître ce fait et en commencer la démonstration. La Vie et la bonté sont immortelles. » Je me suis dit que pour démontrer le caractère éternel de la Vie et pour m’affranchir des limites imposées par l’âge, il me fallait découvrir la vérité sur moi-même, la vérité spirituelle que j’étais enfant de Dieu. J’ai trouvé utile de voir que j’exprimais la nature divine représentée par les synonymes de Dieu que mentionne Mary Baker Eddy dans Science et Santé.
On ne peut séparer la notion de jeunesse de la nature véritable de l’homme à la ressemblance de Dieu.
Par exemple, puisque Dieu est Amour et que je suis l’émanation de l’Amour, il était naturel que je me montre prévenante, soucieuse des autres, et non égocentrique. L’homme reflète les impulsions de l’Amour; il n’est ni excité ni émotif. Puisque Dieu est Entendement, la pénétration et l’intuition, ainsi que la faculté de prendre de sages décisions étaient dans ma nature véritable. En tant que ressemblance de l’Ame, je possédais le sens spirituel qui n’est jamais insensible ni hypersensible. Je pouvais être posée et gracieuse au lieu d’être maussade et agitée. C’était la pure réalité spirituelle de l’homme à la ressemblance de Dieu que Christ Jésus percevait chez ceux qu’il rencontrait, ce qui lui permettait de les consoler et de les guérir.
Puisque l’homme créé par Dieu est sans âge, j’ai compris que je n’étais pas trop jeune pour avoir une vocation et un objectif. Je n’étais pas trop jeune pour avoir du jugement et des idées claires. Je n’étais pas trop jeune pour faire preuve de spiritualité et connaître le lien qui m’unit à Dieu. Dieu connaît l’homme comme Son idée complète. Par conséquent, personne ne pouvait me considérer ni me juger « trop jeune » (ni trop vieille, d’ailleurs), ni limitée en aucune façon. J’étais certaine de ce fait spirituel, et je pouvais donc être sûre que cette étiquette erronée disparaîtrait.
J’ai prié dans ce sens avec conviction pendant plus d’un mois. Entre temps, je me suis mise à voir les autres davantage comme des idées spirituelles (ainsi qu’ils l’étaient vraiment), à voir qu’ils n’étaient ni jeunes ni vieux. J’ai noué des amitiés très intéressantes avec toutes sortes de gens.
Puis, un jour, coup de téléphone. C’était la responsable du recrutement. La direction avait continué à recevoir des candidats, mais on n’avait trouvé personne qui ait mes qualifications. Elle me proposait d’entrer dans la société, ce que j’ai accepté. Elle a ajouté qu’après mûre réflexion elle était certaine que je ferais l’affaire.
Chaque matin, avant de partir au travail, j’ai affirmé la chose suivante: puisque Dieu est mon Entendement, je reflète la sagesse des âges et je vis au point même de la maturité. Ce raisonnement m’a été utile pendant toute la période où j’ai travaillé pour cette entreprise. Plus tard, cela m’a encore soutenue lorsque j’ai décidé de poursuivre ma carrière dans une branche différente où, à nouveau, on aurait pu me considérer trop jeune, trop inexpérimentée.
La compréhension spirituelle fait tomber les barrières de tout ordre. C’est pourquoi il ne faut pas vous décourager si vous vous sentez trop jeune, trop limité. Dieu vous aime et vous réserve ce qu’il y a de mieux: Lui, c’est sûr, ne vous limite en aucune façon. Si vous vous percevez comme Son enfant sans âge, vous pouvez le prouver dès aujourd’hui.
