Dans The Christian Science Journal de novembre 1994, deux personnes expliquaient comment elles s’y prenaient pour présenter Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy aux librairies de leur ville. Mais les salles de lecture de la Science Chrétienne demeureront toujours les lieux privilégiés pour diffuser Science et Santé ainsi que les autres écrits publiés ou vendus par La Société d’Édition de la Science Chrétienne. Il est donc naturel de s’interroger sur la façon dont les salles de lecture peuvent accomplir au mieux leur mission d’évangélisation. L’année dernière, Miles Harbur, directeur adjoint et administrateur général de la Société d’Édition, était invité à venir s’exprimer lors d’une réunion organisée par les membres d’une église filiale à Minneapolis, dans le Minnesota. Voici la première partie de sa causerie consacrée aux salles de lecture et à leur œuvre missionnaire. La seconde partie, qui sera publiée dans un prochain numéro, traitait de la mission du Christian Science Monitor.
Le Thème Que vous avez choisi est aussi celui sur lequel se penche la Société d’Édition, parce que « publier », c’est-à-dire faire connaître publiquement, répandre ou diffuser largement et massivement, c’est « faire partager » quelque chose de précieux. Et votre intention de « travailler avec le levain de la Vérité » complète à merveille cette notion, car c’est ce levain qui transforme un sympathique échange d’idées en une réelle occasion de démontrer que la Parole divine a le pouvoir d’atteindre l’humanité, de la racheter et de la bénir.
Ce soir, je m’intéresserai surtout à une idée que nous avons associée à l’activité de l’Église, y compris la publication: je veux parler de l’évangélisation.
Le terme Évangile dérive du grec euangelion; eu signifie bon (comme dans euphémisme), et aggello signifie annoncer, dire ou parler (comme dans ange). Évangéliser est un verbe actif qui signifie instruire ou prêcher la bonne nouvelle, convertir au christianisme. Il inclut la notion de prière paisible, mais comporte aussi l’idée de communiquer de façon active et tangible (comme on le voit dans les Actes des Apôtres, livre qui retrace les œuvres de ceux qui avaient le sentiment d’être envoyés — d’où leur nom d’apôtres — pour évangéliser, guérir et prêcher la bonne nouvelle de l’Évangile au monde).
L’évangélisation est un concept aussi important dans la Bible que dans les écrits de Mary Baker Eddy. Notre Leader utilise les mots évangélique et évangélisation à propos, notamment, de l’immense portée pratique des enseignements de Jésus et de l’authenticité de ses œuvres, qui transforment et rachètent le genre humain. Dans Rétrospection et Introspection, elle déclare: « La Science Chrétienne est la pure vérité évangélique. Elle s’accorde avec la tendance et la teneur de l’enseignement et de l’exemple du Christ, tout en démontrant le pouvoir du Christ tel qu’il est enseigné dans les quatre Évangiles. La Vérité, chassant les maux et guérissant les malades; l’Amour, accomplissant la loi et préservant l’homme des souillures du monde — ces manifestations pratiques du christianisme constituent le seul évangélisme, et n’ont besoin d’aucun credo. » Rétr., p. 65.
Je me suis moi-même demandé si j’adhérais totalement à ce concept de l’évangélisation, ou si, du moins, je désirais y parvenir. Il implique une hardiesse, une façon de se faire remarquer qui effraie parfois les Scientistes Chrétiens. Mais Jésus était présent sur la place du marché, il se montrait dans les lieux publics. Les apôtres étaient des chrétiens intrépides qui ne cachaient pas leur foi. Quant à Mary Baker Eddy, elle était devenue un personnage public dans ses dernières années.
Je ne parle pas de cette médiatisation qui relève des relations publiques, et qui est orchestrée, payée, dans le but d’amener les gens à ses propres vues ou simplement de les inciter à acheter un produit. Non, il ne s’agit pas d’une campagne publicitaire luxueuse destinée à lancer le christianisme scientifique comme le dernier produit à la mode. Mais il est clair qu’un chrétien et un Scientiste Chrétien sont nécessairement concernés par l’évangélisation. La mission évangélique représente un engagement qui fait écho à ce que, dans Écrits divers, Mary Baker Eddy définit comme étant le but de sa vie: « ... imprégner l’humanité de la véritable récognition de la Science Chrétienne pratique et efficace. » Écrits divers, p. 207.
A l’exemple de Jésus, Mary Baker Eddy demandait à ses élèves de prêcher — proclamer la Vérité — ainsi que de guérir les malades. Tous deux mettent en garde contre la tentation de prêcher sans guérir. Pourquoi ? Parce que prêcher sans accomplir de guérisons est stérile. « L’erreur des âges est de prêcher sans mettre en pratique » Science et Santé, p. 241., déclare Mary Baker Eddy. Mais les œuvres sans la parole pourraient passer inaperçues, car c’est grâce à l’évangélisation que nos guérisons et la Parole de Dieu sont connues, reconnues et appréciées par les cœurs affamés du monde entier.
Ce n’est un secret pour personne que de nombreuses salles de lecture de la Science Chrétienne ne remplissent pas vraiment leur fonction dans leur localité, et ce malgré les bonnes intentions des membres d’église.
Les occasions ne manquent pas de faire preuve d’une plus grande utilité, mot important dans la définition du terme Église Voir Science et Santé, p. 583. donnée par Mary Baker Eddy.
S’il y a peu de ventes dans les salles de lecture, c’est que peu de gens s’y redent. Cette faible fréquentation est due au fait qu’on ignore leur existence ou à la croyance qu’elle ne sont d’aucune utilité publique. Qu’est-ce qui, selon Mary Baker Eddy, devait constituer la manifestation visible et l’utilité des salles de lecture ? L’utilité et la manifestation visible, n’est-ce pas là l’expression de l’activité du Christ ? Dans ce cas, l’influence curative de la véritable évangélisation chrétienne renforce naturellement la manifestation visible de la salle de lecture et son utilité.
L’Article XXI du Manuel de L’Église Mère apporte certaines précisions importantes sur ce qui rend une salle de lecture visible et utile. Chaque section de cet Article montre combien il est important de comprendre le but évangélisateur des salles de lecture.
La section 1 stipule que les salles de lecture doivent être « bien situées ». Dans une lettre adressée au Conseil des Directeurs de la Science Chrétienne, en 1900, Mary Baker Eddy écrivait: « Une fois encore Dieu tonne dans vos oreilles: “Créez une salle de lecture à Boston et placez-la dans le secteur de la ville où les gens seront davantage susceptibles d’en franchir le seuil !” » Voir Christian Science Sentinel, 17 juillet 1943, p. 1267.
A ses yeux, « bien situées » signifiait donc un lieu où les gens — beaucoup de gens — entreraient, et ne se contenteraient pas de passer. Elle reconnaissait l’importance de choisir un endroit avec réalisme. La salle de lecture de L’Église Mère qui connaît le plus grand succès est de loin (en matière de fréquentation) celle qui est située près de Quincy Market (avec une vitrine sur la rue), dans un des principaux quartiers touristiques de Boston. Des centaines de milliers de gens viennent, chaque année, visiter cet endroit et y faire des emplettes. La voiturette mobile donne également de bons résultats. Elle peut aller dans les endroits les plus fréquentés et, ce qui est loin d’être négligeable, elle coûte bien moins cher qu’un point de vente fixe.
Pour qu’une salle de lecture s’avère vraiment utile — pour qu’elle accomplisse sa mission — il faut que le public la fréquente. Si nous avons le désir sincère d’annoncer (tout autant que de connaître) la bonne nouvelle de la spiritualité de l’homme, ne serons-nous pas guidés à trouver un emplacement où les habitants de notre localité ne pourront manquer de nous voir ?
Demandons-nous, à présent, à qui doit profiter cette salle de lecture bien située ? La section 2 aborde indirectement cette question en précisant les qualités requises pour être bibliothécaire. Parlant des salles de lecture de L’Église Mère, Mary Baker Eddy stipule que chaque responsable « devra posséder de l’expérience dans le Champ ». Elle ajoute qu’il devra « jouir d’une bonne instruction et être un Scientiste Chrétien consacré ».
A quoi pensons-nous, la plupart du temps, en entendant parler du « Champ » ? Je pensais autrefois uniquement aux membres d’église. Faisant allusion à l’humanité qui a tant besoin de son message, Jésus déclare que les champs « déjà blanchissent pour la moisson » Jean 4:35.. Aujourd’hui, je considère que le champ, ce sont ces « millions d’esprits sans préjugés » Voir Science et Santé, p. 570. auxquels Mary Baker Eddy fait allusion, des gens qui ont besoin de ce que seule la Science Chrétienne peut leur apporter. Celui qui possède de l’expérience dans ce champ est conscient de la demande de ces millions d’esprits sans préjugés, et il est prêt à leur donner un verre d’eau froide: il est prêt à proclamer le message afin qu’ils puissent trouver le chemin de la guérison et du salut. Pour moi, posséder de l’expérience dans le Champ signifie être un évangélisateur: quelqu’un qui travaille dans une salle de lecture bien située, suscite l’intérêt du public de sorte que les gens savent qu’ils peuvent venir, et enfin, veille à ce que les visiteurs trouvent ce dont ils ont tant besoin.
Dans la section 3 de l’Article XXI, Mary Baker Eddy précise l’objectif de la salle de lecture: vendre et exposer. Une salle de lecture doit exposer et vendre les écrits de Mary Baker Eddy ainsi que les livres et les publications édités ou vendus par la Société d’Édition de la Science Chrétienne.
Le mot vendre vous vient-il spontanément à l’esprit lorsque vous pensez à l’activité de votre salle de lecture ? Certains chrétiens, y compris des Scientistes Chrétiens, pensent peut-être que la vente est une activité commerciale triviale. Ce genre d'objection indique que l’occasion nous est donnée de spiritualiser la façon dont nous concevons la vente. Vendre signifie montrer ou démontrer la valeur, l’avantage de ce qui est proposé à la vente — son utilité. Montrer l’utilité de la Parole de Dieu (en donner la preuve), telle est l’activité véritable et indispensable de l’Église. C’est pourquoi la mise en valeur et la vente de nos livres et de nos publications doivent répondre à un impératif dont les mobiles sont spirituels et non mercantiles Pour satisfaire à cette obligation du Manuel de vendre et d’exposer nos ouvrages, il nous faut comprendre, apprécier et être prêts à promouvoir la vente de nos produits; nous devons montrer à notre localité l’efficacité et les bienfaits de la Science Chrétienne.
La salle de lecture représente un outil puissant d’évangélisation dans la localité: elle est située de façon à être remarquée, susceptible d’attirer de nombreux visiteurs, gérée par un membre d’une grande spiritualité, qui désire s’adresser aux nouveaux venus, qui fait preuve de dynamisme en vendant nos livres et nos publications, qui ne craint pas de prouver à la localité l’utilité de la salle de lecture. Celle-ci représente alors une idée nouvelle bien qu’ancienne qui peut nous séduire intellectuellement, mais qui diffère sans doute de l’idée que nous nous faisons en général du fonctionnement idéal de la salle de lecture. La prochaine fois que vous vous rendez dans votre salle de lecture, comparez l’espace réservé à l’exposition et à la vente avec celui qui est réservé à l’étude. Demandez-vous alors si cette répartition sert l’objectif d’une salle de lecture qui a pour mission d’évangéliser.
Notre concept d’une salle de lecture dynamique et notre propre engagement s’enrichiront dans la mesure où nous comprendrons le sens du mot évangéliser et l’importance de nos responsabilités de guérisseurs et de prédicateurs publics. Nous discernerons mieux notre utilité spirituelle dans la localité, et nous accomplirons véritablement la mission de l’Église.
