Mary Baker Eddy écrit dans L’idée que les hommes se font de Dieu: « Nous sommes tous des sculpteurs travaillant à nos propres idéals, et laissant l’empreinte de l’entendement sur le corps aussi bien que dans l’histoire et sur le marbre, ciselant les idéals de l’entendement jusqu’au plus haut degré de perfection, ou bien les laissant pourrir et tomber en ruines. Lorsque nous reconnaîtrons ceci comme nous le devrions, nous tournerons souvent nos regards du marbre vers le modèle, de la matière vers l’Entendement, afin d’embellir et d’ennoblir notre vie. » L’idée, p. 7.
En nous tournant vers l’Entendement, c’est notre Créateur et la perfection de Sa création que nous regardons. Mais quelle est la nature de cette création, la nature de l’homme créé par Dieu ? L’enfant idéal de Dieu est-il, comme voudrait nous le faire croire la pensée matérialiste, un mortel heureux, prospère, beau et resplendissant de santé ? L’homme n’est pas mortel et ne le sera jamais. La ressemblance de Dieu, l’Esprit, est spirituelle et immortelle. Cette ressemblance reflète toutes les qualités inhérentes à la nature divine.
Indifférent au témoignage des cinq sens, Jésus savait que l’homme est spirituel, il est l’idée parfaite de l’Entendement. Jésus prouva, par ses guérisons, que la structure de l’homme est spirituelle, c’est-à-dire toujours complète et parfaite, qu’elle n’est jamais définie ni déformée par la matière. Il prouva que la matière ne donne ni ne retire à l’homme sa force et sa capacité d’agir qui sont éternelles, et que les facultés mentales de l’homme ne se développent ni ne se détériorent dans la matière, car elles sont illimitées.
Le Maître demeura fidèle à ce concept élevé de l’homme. Si nous voulons être ses disciples, nous devons reconnaître que la perfection spirituelle qu’il contemplait est la vérité de l’être et nous efforcer résolument de démontrer cette vérité. Nous devrions nous fixer pour but d’accepter uniquement la perfection comme réalité et juger nos pensées et nos actes selon ce critère chrétien.
Notre Leader, Mary Baker Eddy, est catégorique quand elle évoque le point de départ indispensable de notre travail. Elle écrit: « La Science Chrétienne est absolue; elle ne se situe pas en deçà du point de la perfection, elle n’est pas non plus en voie de l’atteindre; elle est à ce point même et doit se mettre en pratique à partir de là. A moins de percevoir clairement que vous êtes enfant de Dieu, donc parfait, vous n’avez ni Principe à démontrer ni règle pour cette démonstration. » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 242.
Croyons-nous qu’il nous manque quelque chose pour être complets ? S’il en est ainsi, nous trouverons la réponse à ce besoin apparent en fondant notre travail sur la perfection spirituelle. Puisque Dieu est l’Entendement et que l’homme est le produit, ou idée, de l’Entendement, l’homme inclut tout bien et il en est éternellement conscient. C’est là notre véritable conscience. Elle ne peut changer et n’en a nul besoin, car elle est l’expression de Dieu. Elle est parfaite dès maintenant. L’homme reflète sans cesse tout ce qui est dans l’Entendement divin, et il ne peut rien connaître d’autre. Il est spirituellement conscient, il est mentalement éveillé et actif, il ne connaît que le bien.
Étant donné que l’origine supposée du mal réside dans la croyance à un entendement distinct de Dieu — cette affection de la chair qui est, selon les termes de saint Paul, « inimitié contre Dieu » — il est important de nier que la pensée matérialiste ait la moindre prise sur nous. Nous devons, chaque jour, savoir que nous sommes le reflet de la conscience divine parfaite et, pour ce faire, affirmer avec force notre droit inné à la compréhension spirituelle ! C’est ainsi que nous travaillons à notre propre idéal. Il nous faut reconnaître que l’homme possède maintenant cet Entendement qui était en Christ Jésus et qui connaît la réalité, voit grâce à la perception spirituelle, comprend la vérité et vit la perfection. Il est important de déclarer, avec une ferme conviction, que nous ne sommes pas simplement en train de nous efforcer de refléter l’Entendement qui est la Vérité, mais que nous le reflétons déjà, à l’instant même.
Ce qui nie cette capacité et ce pouvoir que Dieu nous a donnés, c’est l’entendement charnel. Prenant la forme de nos propres pensées, il suggère: «Je suis trop ignorant... Si seulement j’en savais autant qu’un tel ou une telle... Je ne suis pas assez fidèle à la vérité pour guérir... Il est bien difficile de recevoir l’inspiration. »
Il est décourageant et, en réalité, faux de croire que notre aptitude mentale à comprendre Dieu et le lien qui nous unit à Lui sont limités. Au contraire, réjouissons-nous de savoir qu’il est parfaitement naturel de connaître Dieu, car nous vivons en Lui et reflétons Sa nature: nous reflétons l’unique Entendement. Nous n’avons pas hérité d’une capacité limitée de connaître notre Créateur, puisque l’homme est Son expression même.
Réjouissons-nous de savoir qu’il est parfaitement naturel de connaître Dieu, car nous vivons en Lui et reflétons Sa nature.
Jésus déclara que c’était le fait d’être un avec Dieu qui lui conférait son autorité. Il dit un jour: « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous connaîtrez ce que je suis, et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle selon ce que le Père m’a enseigné. Celui qui m’a envoyé est avec moi. » Jean 8:28, 29. Comprenant que nous sommes, nous aussi, un avec l’Entendement divin, nous pouvons rejeter fermement les suggestions subtiles et continuelles de l’entendement mortel qui, sous l’apparence de nos propres pensées, nous souffle: «Je sais bien que je suis parfait, mais si seulement je pouvais le comprendre ou le démontrer davantage ! » Ne nous laissons pas abuser. Déclarons avec conviction que nous sommes conscients de notre être parfait, qui glorifie Dieu à l’instant même.
Lorsque nous nous efforçons de résoudre un problème, il se peut que nous pensions: « J'ai, de toute évidence, quelque chose à apprendre. » Mais, avec cette pensée, l’entendement charnel tente de nous séparer de l’idéal spirituel de la perfection, et de nous river à la matérialité par la croyance que nous sommes des mortels imparfaits, condamnés à lutter sans cesse. Sans exclure la nécessité d’une leçon éventuelle, il nous faut comprendre, chaque fois, que l’homme est parfait et immortel dès maintenant.
Dans la famille, nous avons connu, bien des fois, ce que j’appelle des « guérisons d’urgence »: je citerai le jour où l’un de nos enfants fut guéri des souffrances causées par une grave commotion, la guérison de brûlures au deuxième et au troisième degrés, de blessures qui auraient nécessité des points de suture, d’une fracture apparente du nez. Chaque fois, et dans bien d’autres cas, la guérison a été presque instantanée. Lorsque j’évoque ces événements, je suis frappée par deux choses. D’une part, il fallait que la douleur cesse tout de suite, ce à quoi je m’attendais fermement. Me tournant sans réserve vers Dieu, j’étais absolument certaine que la guérison allait se produire immédiatement. J’affirmais avec véhémence que Dieu ne pouvait permettre qu’une chose nuisible ou douloureuse affecte Son enfant.
D’autre part, je n’ai pas un instant pensé que l’enfant avait quelque chose à apprendre ou que la guérison surviendrait quand il serait moins bruyant, plus obéissant ou plus soigneux. Reconnaissant et acceptant uniquement le modèle spirituel de la perfection, je voyais l’enfant bien-aimé de Dieu, dans son innocence, sa pureté et sa perfection.
En réfléchissant à ces guérisons, j’ai mieux compris la subtilité de l’entendement mortel, qui voudrait non seulement que nous nous battions contre le néant comme s’il s’agissait de quelque chose, mais que nous nous sentions obligés d’accomplir des efforts désespérés pour rendre une guérison possible, en oubliant que l’œuvre de Dieu est achevée, qu’elle est parfaite et complète.
Cela ne veut pas dire que la connaissance de soi, le repentir et la régénération ne jouent pas un grand rôle dans bon nombre de guérisons. En fait, la guérison par la Science Chrétienne est en soi une régénération; ce n’est pas une tentative de remise en état de la matière. Nous ne cherchons pas à améliorer la matière, mais à nous défaire de toutes les croyances matérielles. C’est pourquoi il ne faut pas minimiser l’importance de spiritualiser ses pensées et de triompher du péché et du mal. Cependant, la pensée et la démonstration doivent toujours s’appuyer sur la perfection de Dieu et de l’homme. C’est à partir de ce « point de la perfection » qu’on démontre l’intégralité de l’homme, et que surviennent dans l’existence humaine des transformations et des guérisons véritables.
Le fait de travailler du point de vue du modèle parfait signifie qu’on voit la création de Dieu tel qu’Il la voit, sans pour autant négliger d’accomplir les pas nécessaires à la guérison. Dieu ne saurait ni admettre, ni connaître, ni voir le mal, et Sa ressemblance ne le peut pas non plus. C’est sur la base de cette compréhension que la croyance au mal, quelle que soit sa forme, est démasquée et détruite. Paul parle de courir « vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ ». Et il ajoute: « Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons cette même pensée; et si vous êtes en quelque point d’un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus. » Phil. 3:14, 15.
Nier la réalité supposée de l’entendement charnel en sachant que le pouvoir salvateur du Christ est toujours présent dans la conscience humaine, et reconnaître l’existence d’un seul règne, d’un seul Entendement, d’une seule Vérité, voilà ce qui élève la pensée. Nous possédons alors l’intuition nécessaire pour démasquer l’erreur, la sagesse pour agir en conséquence, et nous exprimons, avec humilité, le désir de progresser et de guérir, quels que soient les efforts qui nous sont demandés. Lorsque nous nous tournons vers l’Entendement divin pour y trouver le modèle idéal de l’homme, nous sommes des sculpteurs de la perfection.
