Skip to main content Skip to search Skip to header Skip to footer

Un cadre plus spirituel pour la justice

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’août 1993


Ceux qui veulent réformer la justice aux États-Unis comme dans de nombreux autres pays, parlent beaucoup des tribunaux submergés et des frais judiciaires excessifs. Mais comment alléger la charge des tribunaux tout en maintenant l’équité dans le règlement des litiges ? Lorsque qui est avocat, s’est penché sur cette question et sur ses implications, il a fait des recherches dans un livre qui a quelques vérités essentielles à dire sur les querelles humaines. Ce livre n’est autre que la Bible. Au cours de l’interview qui suit, cet ancien doyen de la faculté de droit de Drake University explique que son étude et sa prière l'ont conduit à embrasser une profession qui se développe depuis quelque temps: il est médiateur.

J’ai Toujours Été fier d’appartenir à l’un des meilleurs systèmes judiciaires qui soient. C’est l’un des plus équitables, car il consacre une bonne part de ses énergies à la protection des pauvres, des opprimés et des minorités. Mais j’ai vu se développer une attitude agressive dans les plaidoiries, une mentalité qui veut l’emporter coûte que coûte et qui ne sert ni notre système judiciaire ni les parties qui cherchent à résoudre leur différend. Cela m’a amené à me poser des questions sur ma conduite et mes mobiles personnels, et à me demander si je représentais le système judiciaire d’une manière qui s’accorde avec les enseignements de Christ Jésus et de la Science ChrétienneChristian Science (´kristienn ´saïennce).

Réussissiez-vous dans votre rôle d’avocat ? — Dans le cadre du système existant, oui, j’ai connu des succès. Mais je me suis mis à étudier de plus près certains commentaires de Christ Jésus sur la façon de régler les différends. J’ai remarqué, par exemple, ce qu’il déclare dans le Sermon sur la montagne: « Si quelqu’un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. » Matth. 5:40. Il avait dit auparavant, dans le même sermon: « Accorde-toi promptement avec ton adversaire, pendant que tu es en chemin avec lui, de peur qu’il ne te livre au juge, que le juge ne te livre à l’officier de justice, et que tu ne sois mis en prison. » Matth. 5:25.

Scientiste Chrétien depuis toujours, je n’oubliais pas non plus ce qu’écrit Mary Baker Eddy dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Mon espérance lassée tâche de discerner le jour bien-heureux où l’homme reconnaîtra la Science du Christ et aimera son prochain comme lui-même — où il percevra clairement l’omnipotence de Dieu et le pouvoir guérisseur de l’Amour divin dans ce qu’il a fait et ce qu’il fait actuellement pour l’humanité. » Science et Santé, p. 55. Il me semblait que si mon attitude consistait à attaquer ou à détruire la partie adverse afin de gagner le procès pour mon client, je n’aimais pas mon prochain et je ne suivais pas les recommandations de Christ Jésus.

A quoi ces pensées vous ont-elles conduit ? — Il y a trois ans, un ami m’a proposé de suivre une formation de médiateur. J’ai commencé par refuser, pensant que le médiateur avait un rôle d’arbitre ou de juge. Mais quand j’ai compris qu’il s’agit en fait d’un « pacificateur » qui amène les parties concernées à se rapprocher de leur plein gré afin de régler leur différend sans en passer par les tribunaux, cela m’a fort intéressé. La béatitude: « Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu ! » Matth. 5:9. m’est immédiatement venue à l’esprit et cette idée m’a séduit. J’ai vite compris que c’était l’occasion pour moi d’utiliser mes compétences juridiques tout en étant plus fidèle au commandement qui nous enjoint d’aimer notre prochain.

Je suis médiateur depuis trois ans. J’ai prêté mon concours lors de litiges de tous ordres: différends familiaux, préjudices personnels, problèmes de monopole et de sécurité. Lorsque le mobile est d’apporter la paix et de régler le différend à l’amiable, les résultats ont de quoi surprendre. Plus de 90 % des cas se sont résolus, même les plus difficiles; ce sont toutes des affaires qui seraient arrivées devant les tribunaux s’il n’y avait pas eu de médiation. Cette méthode marche si bien qu’elle est en train de révolutionner le système judiciaire américain. C’est l’un des plus importants changements que la justice ait connus au cours du siècle, et la pratique s'en répand rapidement.

Le rôle de médiateur est-il très différent de celui d’avocat ou de juge ? — Très différent. Le rôle de l'avocat, c’est de gagner le procès pour son client; quant au juge, il doit désigner le gagnant. Le médiateur, lui, est un tiers neutre, indépendant et impartial, qui aide à résoudre les litiges en faisant mieux comprendre la position de chaque partie concernée. Un bon médiateur ne donne pas son avis sur la manière de résoudre le cas ni sur les termes souhaitables de l’accord. Il aide les parties en cause à parvenir à un compromis qu’elles jugent équitable ou satisfaisant. Il ne doit pas y avoir de perdant.

Qu’apporte votre étude de la Science Chrétienne à votre travail de médiateur ? — La Science Chrétienne m’a fait comprendre que Dieu est le seul législateur, le législateur suprême. Nous devons rechercher les directives de Dieu, faire Sa volonté. C’est pourquoi, avant toute médiation, je me prépare en priant, avec la pensée que chacun de nous peut être guidé à accepter une solution juste, et qu’il n’existe pas, en réalité, de résistance à ce qui est ordonné par Dieu. Cette approche m'apporte personnellement beaucoup de paix et de patience; je suis tout disposé à m’en remettre à un concept supérieur de la loi pour résoudre les litiges. Bien souvent, la conciliation intervient d’une façon inattendue. Cette paix et cette patience permettent aussi de calmer l’animosité qui se déchaîne entre les parties ou entre leurs représentants légaux, ce qui constitue un préalable essentiel à tout règlement à l’amiable.

Dans certains cas où la situation humaine était pénible ou même tragique, j’ai dû voir que l'homme était en réalité l'enfant pur et bon de Dieu. Quand je veillais à ne pas me laisser apitoyer par le tableau humain, une solution se présentait.

Pouvez-vous nous donner un exemple de l’aide que la Science Chrétienne vous apporte dans votre travail ? — J’ai eu à m’occuper d'un cas dans lequel l’une des parties était si déprimée qu’elle était incapable de prendre la moindre décision. J’ai ajourné la médiation et j’ai pris rendez-vous pour aller voir cet homme chez lui. J’ai appris qu’il souhaitait la mort de toutes ses forces. Son psychiatre et son psychologue ne lui donnaient pas plus de deux ans à vivre. Dans ces conditions, j’ai suspendu la médiation. Je ne pouvais pas prier directement pour cet homme, mais je pouvais prier pour comprendre que Dieu prend soin de toute Sa création. Je savais que l’homme réel est spirituel, complet, libre et aimé de Dieu.

Nous nous sommes rencontrés plusieurs fois par la suite, et nous avons parlé de Dieu et de Son amour. Plus tard, j’ai appris qu’il était sorti de la dépression et qu’il n’utilisait plus de médicaments antidépresseurs depuis quelques mois. J’ai donc reconvoqué les parties en cause et le cas a été ensuite réglé à la satisfaction des deux protagonistes.

Vous arrive-t-il de vous tourner vers Dieu en plein milieu d'une médiation ? — Oui, bien sûr. Lorsque je me trouve dans une situation difficile où se manifeste beaucoup d’animosité, je prie de façon spécifique, non pas pour préjuger des termes de l’accord ni même pour affirmer qu’un accord doit avoir lieu, mais pour comprendre que l'harmonie est une loi de Dieu, qu’elle peut régner dans notre existence quotidienne. Il me paraît normal de rechercher la paix pour les deux parties. Si mon rôle consiste à procurer la paix, je peux aider chacune des parties en présence à ressentir l’harmonie et à se ranger sous l’autorité d’un Dieu unique.

Pourriez-vous nous donner un exemple ? — J’ai été appelé à servir de médiateur dans une affaire de monopole qui faisait l'objet d’une action en justice depuis plus de vingt ans. Dès la première séance, il est apparu que les avocats et leurs clients, après vingt années de lutte, n’avaient pas la moindre confiance en la partie adverse et étaient incapables de prononcer une seule parole aimable à son sujet. Le soir précédant la quatrième séance, j’ai commencé à éprouver des douleurs au coccyx à tel point que la position assise devenait très pénible. Le lendemain, c’est avec beaucoup de gêne que j’ai dû faire au volant de ma voiture les trois cent quatre-vingt kilomètres qui me séparaient du point de rendez-vous.

Au bout de deux heures, mes efforts de conciliation s'effondraient: les plaignants et leurs avocats menaçaient de quitter la séance. Les défendeurs se sont alors montrés encore plus déraisonnables, et la situation semblait sans issue. J’ai fini par demander une suspension d’audience et je me suis retiré dans une pièce afin de prier pour moi-même et pour la médiation. Il m’est apparu très vite que je ne m’étais pas protégé de la vive animosité qui régnait entre les parties et que je m’étais laissé entraîner dans la mêlée. J’ai prié pour comprendre mon innocence d’enfant de Dieu. Je me suis employé aussi à percevoir l'innocence spirituelle et la pureté de chacune des personnes en présence. Je savais que l’homme obéit à la volonté et à l’amour de Dieu. La douleur dans le dos s’est atténuée et je suis retourné à la réunion.

Au grand étonnement de tous, y compris de moi-même, les idées se sont mises à affluer et les choses ont bougé. A la fin du deuxième jour, nous nous étions mis d’accord sur l’avant-projet du règlement définitif; la transaction comprenait le versement de plus de vingt millions de dollars au plaignant. C’était en soi une preuve de guérison, parce que les défendeurs avaient exprimé beaucoup de réticence à payer une telle somme à une organisation qu'ils considéraient si « démoniaque ». Quelques heures après la fin de la séance, ma guérison était complète également et le problème physique n'est jamais revenu.

En tant que conciliateur, vous lancez un défi au conflit. Il est votre cible. — Je m’en rends encore mieux compte maintenant. Dans une situation comme celle que je viens de décrire, je dois prier de façon spécifique et fervente pour moi-même et pour la situation. Je ne prie pas pour chaque partie individuellement, mais pour l’harmonie de l’ensemble. Quand j’ai prié pour moi-même et pour le processus de la médiation, j’ai vu ces mêmes personnes, qui avaient été absolument furieuses, se mettre à plaisanter et à exprimer un optimisme prudent.

A-t-on fait des commentaires sur le changement d’atmosphère ? — On m’a dit: « Vous ne vous découragez jamais. Vous êtes toujours optimiste. Comment faites-vous pour être si joyeux face à tout ce qui se passe ici ? » On a donc reconnu qu’il se produisait quelque chose de positif. Dans le cas en question, les deux parties ont reconnu l’atmosphère positive et en ont parlé. Mais se montrer positif sur le plan humain, c’est une chose; voir que la guérison se fonde sur la loi de Dieu, ç’en est une autre. Cette perception correcte établit une atmosphère véritablement positive. C’est ce qui s’est passé lorsque la situation s’est retournée. Cela exige d’être absolument convaincu — et de comprendre — que Dieu gouverne et que Sa volonté doit se faire. Je discerne Sa volonté lorsque je reconnais que chaque protagoniste est l’enfant aimant et bien-aimé de Dieu et qu’il ne peut obéir qu'à l'unique Législateur.

Si les médiateurs sont des gens qui « procurent la paix », selon les termes employés par Christ Jésus dans les Béatitudes, le processus de la médiation peut avoir un effet important, non seulement sur notre système judiciaire, mais aussi sur la société en général. Ce qui est possible dans un cadre juridique peut s’appliquer également à la famille, à l'école, au travail. Il y a un besoin criant de conciliateurs. Ce travail offre l’occasion d’exercer un ministère de guérison.

Ce jour est consacré à l’Éternel, votre Dieu ;
ne soyez pas dans la désolation et dans les larmes...
car la joie de l’Éternel sera votre force.

Néhémie 8:9, 10

Pour découvrir plus de contenu comme celui-ci, vous êtes invité à vous inscrire aux notifications hebdomadaires du Héraut. Vous recevrez des articles, des enregistrements audio et des annonces directement par WhatsApp ou par e-mail. 

S’inscrire

Plus DANS CE NUMÉRO / août 1993

La mission du Héraut

« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

                                                                                                                                 Mary Baker Eddy

En savoir plus sur le Héraut et sa mission.