Depuis Plusieurs Semaines, je ressentais un certain engourdissement dans le bras et de vives douleurs dans la poitrine. J’avais prié, et la douleur s’était atténuée, mais n’avait pas disparu. Lorsqu'elle s’exacerba à nouveau, je m’impatientai. Je faisais les cent pas dans mon bureau, priant, déclarant maintes et maintes fois que je ne pouvais être malade puisque j'étais l’image et la ressemblance de Dieu. Soudain, je m’arrêtai net devant un dépliant. Mon regard avait été attiré par une phrase qui disait: « La réceptivité est une qualité de Dieu, donc une qualité de l’homme. »
Je fis une pause, percevant qu’il y avait là quelque chose à approfondir. Mais, avant même de pouvoir poursuivre ma réflexion, je fus assailli par plusieurs questions: « Peux-tu dire que ta pensée est réceptive ? Sais-tu vraiment ce que signifie être réceptif ? Tes prières n’ont-elles jusqu'à présent été qu'une argumentation intellectuelle ? Ou ton cœur a-t-il été profondément touché par la vérité de ce que tu déclarais ? »
Mon esprit s’apaisa. En cherchant le sens du mot réceptivité dans quelques dictionnaires, je découvris que la réceptivité véritable est une ouverture d'esprit sans préjugés, le désir d'accueillir la nouveauté à bras ouverts et, tout aussi important, de s’adapter à cette nouveauté. C’est une assimilation joyeuse de quelque chose qui modifie notre perception et notre attitude.
Pour ma part, je devais ouvrir mon esprit à la réalité divine de la perfection de Dieu et de Son image, l'homme spirituel. Je devais laisser la vérité spirituelle emplir ma conscience et l’élever. Très vite, je ne me sentis plus accablé par l’idée que j’étais malade, par les soucis et par un sentiment exagéré de mes responsabilités. Je me sentais un avec Dieu, le bien. Ma conscience s’était élevée jusqu’à ce qui était déjà vrai pour Dieu, c'est-à-dire jusqu’à la vérité immuable et harmonieuse selon laquelle l’homme est l'image et la ressemblance de Dieu, vérité qui rend la santé.
Cette compréhension nouvelle me libéra; presque aussitôt, la douleur et l'engourdissement disparurent.
Cette guérison eut une grande influence sur ma façon de pratiquer la Science Chrétienne. Depuis, chaque fois que j’ai à surmonter des difficultés, je me pose les questions suivantes: « Es-tu bien réceptif à la Vérité divine, au Christ ? Perçois-tu l’effet libérateur de la Vérité et agis-tu en conséquence ? »
Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, donne cette définition exacte du mot Christ: « La manifestation divine de Dieu, qui vient à la chair pour détruire l’erreur incarnée. » Science et Santé, p. 583.
La guérison que je viens de relater montre combien les questions inspirées par Dieu sont importantes dans la prière curative. En allemand, le mot qui signifie interroger (fragen) est lié au mot qui veut dire chercher, rechercher (forschen). Tous deux ont la même racine indo-européenne. Une interrogation est un énoncé qui cherche une réponse ou une clarification. Comme toute forme de recherche, l’interrogation spirituelle nous aide à sonder, à analyser et à discerner nos pensées. Elle nous permet de voir si nos perceptions sont d’origine divine ou si elles proviennent d’un mode de pensée humain limité.
Mais les questions que nous nous posons ne constituent pas une fin en elles-mêmes. Elles doivent plutôt nous aider à découvrir les états de conscience qui ne sont pas conformes à notre caractère divin d’image de Dieu. Les questions qui visent à trouver la Vérité nous mènent à une perception nouvelle de Dieu et de l’homme à Son image, et elles nous transforment. Elles conduisent à des réponses et mettent en lumière notre véritable nature: l’identité de l’homme caractérisée par la spiritualité, l'harmonie et la santé. Parlant de notre capacité innée de connaître la Vérité et de reconnaître notre origine divine, Paul écrivit dans sa Première épître aux Corinthiens: « Or nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce. » I Cor. 2:12.
Questions et réponses tiennent une place importante dans les écrits de Mary Baker Eddy. Elles constituent tout le chapitre « Récapitulation » de Science et Santé et, dans Écrits divers, le chapitre intitulé « Questions et réponses » compte soixante-quatre pages.
Il est intéressant, en étudiant ces deux ouvrages ainsi que les autres écrits de notre Leader, de s’arrêter à chaque question, de la méditer, d'y répondre, et de lire ensuite l’explication donnée par Mary Baker Eddy. C'est une excellente façon d’élargir sa pensée, de bousculer la routine mentale et d’augmenter son trésor d’idées et de compréhension.
La réponse à nos propres questions peut se présenter de bien des façons. Un jour, une question suscita en moi le vif désir de mieux comprendre la Vérité et l’identité réelle, spirituelle, de l’homme. En étudiant la Leçon biblique du Livret trimestriel de la Science Chrétienne, je lus ce passage de Science et Santé: « Il faut atteindre au sens spirituel de la vérité avant de pouvoir comprendre la Vérité. Ce sens ne s’assimile que dans la mesure où nous sommes honnêtes, désintéressés, aimants et doux. » Science et Santé, p. 272. Je désirais comprendre la Vérité bien sûr ! Mais pourquoi ne pouvais-je atteindre au sens spirituel qu’en étant honnête, désintéressé, aimant et doux ? Je me demandais bien ce que ma compréhension de la Vérité divine avait à faire avec ces qualités de l’Amour.
L’idée me vint d’étudier les mots honest (honnête), unselfish (désintéressé), loving (aimant) et meek (doux). Je me servis pour cela des concordances de la Bible et des écrits de Mary Baker Eddy. Cette étude, qui dura plusieurs jours, fit sur moi une grande impression et me permit de mieux comprendre ce que représentaient ces qualités. Il se produisit alors quelque chose de tout à fait inattendu ! Je me trouvai confronté à une situation à laquelle ma première impulsion fut de répondre par la colère, l’animosité, la vengeance. Et que fis-je ? J’appliquai ce que j’avais appris sur le désintéressement, l’amour et la douceur. Je me répétai notamment: « Maintenant, sois doux, place-toi sous la loi de l'Amour et réponds avec amour. Seul l’Amour est réel, seul l'Amour existe. »
L’Amour, je le savais, est le fondement de la création et la force qui la façonne. Chaque être est la manifestation de l’Amour divin. Le développement constant de l’individualité de l’homme fait partie de la corrélation qui existe entre Dieu et l'homme, dans laquelle c’est Dieu qui agit, et l’homme reflète cette action. La réceptivité est donc un élément essentiel de cette corrélation.
Sur-le-champ, je me sentis transformé. J’éprouvai soudain un sentiment merveilleux d’unité avec Dieu, avec la loi du bien, de l’Amour et de la Vérité. Tout désir de vengeance, toute hostilité avaient disparu. J’avais l’impression d’avoir, pour la première fois de ma vie, entrevu de manière consciente la réalité de l’homme spirituel. Cet incident me montra avec clarté le lien qui existe entre la Vérité et l’Amour, et m’apprit que, sans une compréhension vécue de l’Amour, la signification spirituelle profonde de la Vérité divine ne nous est pas accessible. Mes progrès spirituels prirent alors un nouvel essor.
Les questions que nous nous posons avec honnêteté indiquent un état d’esprit ouvert, conscient de la nécessité d’enrichir sa compréhension spirituelle, qui nous préserve de l’autojustification et de l’orgueil intellectuel. En effet, tant que nous nous interrogeons et que nous cherchons en Dieu les réponses, notre spiritualité augmente. Nous voyons de plus en plus clair. Nous exerçons mieux la domination que Dieu nous a donnée. Nous sommes plus vigilants, nous percevons mieux ce qui est essentiel et nous évitons d’accumuler des problèmes non résolus. Nous conservons notre faculté d’émerveillement et, créés par Dieu, nous participons sans cesse au déroulement du bien infini.
