Qui Ne S’est trouvé devant une difficulté insurmontable, dans la vie, malgré un désir sincère de faire ce qui est juste? Il s’est peut-être alors demandé si une solution existait réellement, avant de penser, résigné: « C’est la vie, et il n’y a rien à y faire. »
En étudiant la Bible et les enseignements de la Science Chrétienne, j’ai appris qu’on n’est pas impuissant face à la discordance. Si l’on ne peut certainement pas s’attendre à être à l’abri de tous les défis, la compréhension de ce qu’est la loi divine apporte bel et bien la paix et la guérison dans la vie de tous les jours. Lorsqu’on comprend mieux la vérité éternelle de la perfection de Dieu et de l’univers parfait et harmonieux qu’Il a créé, cette perfection et cette harmonie deviennent plus tangibles dans l’existence actuelle, maintenant même.
Cet univers parfait, créé par Dieu, est l’univers réel. Il est spirituel. Il ne connaît ni conflits ni dissensions. Les imperfections et les discordances qui nous entourent ne sont pas des indicateurs fiables de la création de Dieu; elles proviennent de l’ignorance de la nature véritable de Dieu et de l’homme.
Mes études musicales m’ont permis de mieux comprendre ce que sont l’ordre et la loi de Dieu. J’appartiens à un quatuor qui interpréta un jour un morceau de Beethoven. Chacun jouait de son côté. Notre professeur nous interrompit rapidement: « Arrêtez! cria-t-il, vous ne pouvez jouer chacun pour vous! Vous devez vous écouter mutuellement pour faire de la bonne musique! » Comme il avait raison! Nous retournâmes, tous les quatre, nous exercer dans cette nouvelle optique. Nous fîmes un plus grand effort pour abandonner nos conceptions personnelles limitées et ouvrir nos oreilles et notre cœur à l’ensemble du quatuor. Très vite, une superbe musique se fit entendre, alors que le résultat avait été catastrophique lorsque nous avions joué avec des œillères, convaincus qu’il suffisait d’interpréter notre propre partie correctement.
Nous découvrîmes que nous ne pouvions être indifférents aux autres membres du quatuor, car chacun de nous était une partie essentielle de l’ensemble. Pour jouer harmonieusement, il nous fallait tenir compte des autres et nous apprécier mutuellement. On pourrait presque dire qu’il nous fallait aimer davantage notre prochain! Dans un message adressé à L’Église Mère, Mary Baker Eddy explique que les actes désintéressés sont nécessaires à l’harmonie: « Lorsqu’un homme est juste, ses pensées sont justes et actives, et elles portent des fruits; absorbé dans l’amour, il oublie le moi et il ne s’entend pas à moins de détonner » (Message to The Mother Church for 1900).
Ce besoin de renoncer à l’amour égocentrique ne s’applique-t-il pas autant à la vie quotidienne de chacun qu’aux affaires locales et internationales? Christ Jésus nous a laissé ce commandement: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », précepte qui s’applique aussi bien aux individus qu’aux nations. Il nous est certainement essentiel d’aimer et d’apprécier tous nos semblables, qu’ils habitent de l’autre côté de la rue ou de l’autre côté de l’océan.
L’humanité est en train de découvrir l’importance de cette façon de penser et de vivre qui exige d’apprécier la valeur de chacun et de chaque partie du monde. Il nous faut assurément réfléchir au message que Paul adresse aux Philippiens: « Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. » Pour y parvenir, il nous faut sortir de nous-mêmes afin d’élargir notre vision. Il ne s’agit pas seulement d’une foule de gens aux idées différentes dans quantité de pays aux intérêts souvent conflictuels. Pour parvenir à une coopération durable et à l’harmonie véritable, il nous faut dépasser les concepts matériels du monde avec toutes ses limites et voir la création telle que Dieu la voit. Il nous faut être plus conscients de l’univers réel qui est présent à l’instant même, univers rempli des idées pures et bonnes de Dieu.
Dieu sait que Son univers spirituel est infiniment précieux et totalement harmonieux. C’est en accord avec le premier récit de la Bible, où nous lisons: « Dieu vit tout ce qu’il avait fait; et voici, cela était très bon. » « Tout » ce qu’Il avait fait! Il chérit chacun de Ses enfants, et nous devons faire de même. Si difficile que cela puisse sembler, c’est possible et nécessaire, et, grâce à la prière, nous pourrons vraiment apprécier l’identité réelle de chacun, sans exception, telle que Dieu l’a créée.
Il est, bien sûr, nécessaire de mettre tout cela en pratique. Un jour, un conflit éclata à mon travail. Je me mis à penser: « Bon! Je veux bien me mettre à la place de mon collègue, mais lui ne se soucie pas de mes intérêts, et tant qu’il ne le fait pas, je ne peux rien faire de plus. J’accomplis ma tâche et je l’accomplis comme il faut. » En me souvenant de cet épisode du quatuor, je ne tardai pas à me rendre compte de la futilité de cette façon de penser. Cela ne débouche sur rien, ne mène nulle part. Cela n’ouvre absolument pas la voie à la guérison.
Je réfléchis à ce que je savais devoir être la meilleure situation pour mon collègue et pour moi-même. Il ne s’agissait pas d’aplanir les choses en surface au risque de voir le conflit éclater à nouveau plus tard ou dans un autre contexte sous une forme peut-être différente. Qu’est-ce qui était de l’intérêt de mon prochain aussi bien que du mien? N’était-ce pas d’acquérir une véritable paix intérieure, grâce à la prière, paix qui amènerait également une solution extérieure? N’est-ce pas précisément de cela dont le monde a besoin en ce moment même?
Je décidai de prier. Mes prières mirent en lumière le fait de la perfection de Dieu et de Sa création. Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy décrit Dieu comme le Principe, la Vie, l’Amour, la Vérité, l’Esprit, l’Ame, l’Entendement. Je réfléchis à ces synonymes divins. Ils signifient tant de choses! Le fait de savoir que Dieu, dans Sa nature infinie, était omniprésent et omnipotent, et que l’homme, créé à Son image, devait forcément être semblable à tous les synonymes de Dieu (discipliné, vif, franc, et ainsi de suite), me fit voir mon collègue et mon travail sous un jour nouveau. Je compris de mieux en mieux que nous n’avons jamais à choisir entre différentes qualités à exprimer, mais que nous les possédons déjà toutes, puisque nous sommes créés par Dieu.
Je voyais la situation sous un angle plus large. Mary Baker Eddy explique dans Science et Santé: « Le fait spirituel, qui se répète dans l’action de l’homme et de tout l’univers, est harmonieux, et il est l’idéal de la Vérité. » Il semblait, bien sûr, en aller tout autrement à mon travail, mais qu’allais-je croire? Mes yeux et mes oreilles, ou ce que Dieu me révélait dans la prière? La réponse allait de soi. Il me fallait à présent élargir ma vision, dépasser les limites, percevoir une image plus exacte, en fait, la seule image véritable.
Ce point de vue plus spirituel harmonisa la situation et maintint cette harmonie. Le conflit se dissipa et le travail se poursuivit harmonieusement. Il n’y eut plus aucune autre tension. Je ne constatais pas seulement l’absence de discorde; je ressentais de façon tangible la présence de Dieu.
Nous découvrons réellement la présence de la loi et de l’ordre harmonieux de Dieu lorsque nous nous en remettons sincèrement à Lui pour acquérir une conception exacte de nous-mêmes, de notre prochain et du monde. Puisque cette réalité spirituelle est accessible à tous, pourquoi ne pas chercher en Lui, dès maintenant, une paix désintéressée et permanente pour nous-mêmes et pour tous nos semblables, à l’échelle du monde?