Étant Professeur D’anglais, j’ai eu l’occasion de proposer à ma classe de quatrième plusieurs sujets d’étude cette année. Désireuse de choisir des thèmes qui encouragent les élèves à exploiter au maximum leur potentiel culturel et social, j’ai décidé de commencer l’année en travaillant autour du thème suivant: « Changer notre monde ». Je savais, cependant, qu’il ne suffisait pas de planifier un travail scolaire. Il me fallait d’abord comprendre moi-même comment chacun peut réellement changer le monde de façon durable.
Scientiste Chrétienne, je savais que, pour trouver des réponses vraiment satisfaisantes, il me fallait aborder le sujet d’un point de vue spirituel. J’ai d’abord pensé aux personnages bibliques qui ont vraiment apporté quelque chose au monde. Je me suis souvenue de Moïse, qui non seulement conduisit les Israélites vers la liberté, mais donna au monde les Dix Commandements ainsi qu’un concept plus élevé de la nature de Dieu. « Et qu’en est-il de Christ Jésus? » ai-je pensé. Voilà l’homme qui a complètement changé le cours de l’histoire humaine en révélant à l’humanité la paternité de Dieu et la filialité divine de l’homme.
Qu’avaient donc ces hommes en commun ? Chacun d’eux était profondément conscient de la nature du lien qui l’unissait à Dieu, et il se laissait guider par Dieu dans son existence. Moïse et Jésus avaient une claire perception de la suprématie de Dieu, de Son empire sur le monde. Ils savaient que leur rôle consistait à aider les autres à acquérir une meilleure compréhension de Dieu et de la nature du lien unissant l’homme à Dieu.
Au début, Moïse se demandait comment il pourrait libérer son peuple. En fait, il doutait de ses capacités de guider les autres et de transformer leur existence. Dieu lui fit alors prendre conscience de la réalité de Son pouvoir infini. Moïse apprit que Dieu était le grand Je suis, la source de toute intelligence et de tout être. Moïse ressentait, chaque jour, la présence de Dieu qui l’encourageait et le guidait. Il s’aperçut bientôt que la force spirituelle pouvait triompher des circonstances matérielles les plus difficiles. Ainsi, il fut à même d’aider son peuple, non seulement en libérant les Israélites de l’esclavage comme cela lui avait été demandé, mais en donnant à l’humanité les normes morales et spirituelles révélées par Dieu.
Étant le fils de Dieu, Christ Jésus perçut, mieux que personne, que l’homme est spirituel et qu’il n’est pas sujet aux lois ni aux limites matérielles. Dieu et Sa bonté infinie étaient si réels pour Jésus qu’il reconnaissait la présence de la santé et de la pureté là où les autres ne voyaient que la maladie et le péché. Cette vision spirituelle lui permettait de régénérer des existences à la dérive et de guérir les malades avec un succès incomparable. Par son exemple, il a montré le chemin aux hommes de toutes les époques.
En réfléchissant à ces exemples, j’en suis venue à la conclusion que le meilleur moyen de changer vraiment les choses dans le monde d’aujourd’hui, c’est de veiller à ce que nos pensées s’alignent sur Dieu dans un esprit de prière. La prière la plus efficace s’appuie sur le fait que Dieu est le seul Créateur et que l’homme est Sa création spirituelle. Notre identité réelle dérive uniquement de l’Esprit, Dieu, et non du physique ni de circonstances matérielles. Il nous faut veiller à ce que cette réalité emplisse notre conscience et la démontrer dans notre vie.
Reconnaissons-nous, à l’instar de Moïse et de Jésus, la présence de Dieu et de Son omnipotence? Ou bien notre désir sincère d’aider restet-il sans effet, parce que nous sommes embourbés dans une croyance écrasante à la réalité d’un monde aux prises avec des problèmes et des souffrances apparemment impossibles à surmonter? Mary Baker Eddy, qui a découvert la Science sur laquelle Christ Jésus fondait son ministère de guérison, explique combien il est important de maintenir une altitude spirituelle: « Combattre le brouillard en frappant à droite et à gauche n’éclaircit jamais la vision; mais lever la tête au-dessus du brouillard est un remède souverain » (Écrits divers).
Lever la tête au-dessus du « brouillard » du matérialisme, c’est voir que Dieu a créé l’homme comme Son expression avec une identité harmonieuse et parfaite. Il s’ensuit logiquement que l’environnement véritable de l’homme est sûr et sain, c’est l’atmosphère de l’Amour. Cette façon d’aborder la vie n’est ni irréaliste ni utopique, mais elle nous permet de vivre selon les normes divines, conformément aux lois spirituelles de Dieu.
Au début de ma carrière d’enseignante, je me suis trouvée dans une situation où j’ai pu mettre ces vérités en pratique. J’avais un groupe d’élèves qui avaient, estimait-on, très peu de moyens et qui présentaient des problèmes de comportement. Incapable de les amener à coopérer et à travailler, je me suis vite sentie en situation d’échec.
Le vrai problème était, je l’ai compris en priant, que je croyais avoir affaire à des mortels ayant aussi bien des mauvais côtés que des bons. Il me fallait changer mon approche et voir qu’en leur qualité d’enfants de Dieu, ils ne pouvaient qu’être entièrement spirituels, aimants et réceptifs. Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé: « Nous devons inverser nos faibles tentatives — nos efforts pour trouver la vie et la vérité dans la matière — et nous élever au-dessus du témoignage des sens matériels, au-dessus du mortel jusqu’à l’idée immortelle de Dieu. Ces vues plus claires et plus élevées donnent à l’homme à la ressemblance de Dieu l’inspiration pour atteindre le centre et la circonférence absolus de son être. »
J’ai commencé à voir mes élèves sous ce jour, à rechercher et à chérir les qualités issues de Dieu comme l’enthousiasme et l’humour. J’ai compris que mes élèves possédaient la faculté illimitée d’exprimer ces qualités, puisqu’elles ont une origine spirituelle. Quand cette réalité m’est apparue plus clairement, les élèves sont devenus davantage coopératifs.
Au cours de l’année, lorsque le frère d’une élève a été tué dans une bagarre entre bandes, j’ai été encouragée de voir l’amour et le soutien exprimés à cette enfant par ses camarades. En fin de compte, l’année scolaire a été productive et vraiment utile. Même leurs résultats aux examens reflétaient un progrès peu courant. Je n’ai manifestement rien fait de mieux pour aider ces jeunes gens que de les aimer et de garder à l’esprit qu’en leur qualité d’enfants de Dieu, ils avaient déjà toute la sagesse et l’amour qui leur étaient nécessaires.
En acquérant une meilleure compréhension de Dieu et du lien qui nous unit à Dieu, nous ferons inévitablement du bien aux autres. Cette conscience spiritualisée, associée au désir chrétien d’aider l’humanité, changera certainement le monde d’une façon permanente.
