: Bonjour. Vous êtes à l’écoute du Héraut de la Science Chrétienne. Au micro, Bea Roegge. Notre émission d’aujourd’hui s’intitule: « Rassasier l’humanité affamée ». A mes côtés se trouve rédacteur et présentateur de l’émission en espagnol El Monitor de Hoy. Jim, que fait-on pour combattre la faim en Amérique latine ?
James Nelson Goodsell: Je crois que les gouvernements évoluent lentement vers la recherche de moyens plus efficaces pour distribuer les vivres. L’Amérique du Sud a suffisamment de terres pour produire toute la nourriture qui lui est nécessaire. Il s’agit de se mettre à l’œuvre et de la faire parvenir à ceux qui en ont besoin.
Bea: Qu’est-ce qui entrave ce processus ?
Jim: La bureaucratie. Des siècles d’inaction dans ce domaine laissent penser que c’est sans espoir.
Bea: C’est vraiment le cas ?
Jim: Pas du tout. Amener les gens à prendre conscience des occasions qui s’offrent à eux, telle est, à mes yeux, l’une des choses les plus importantes à faire.
Bea: Comment puis-je prier plus efficacement à ce sujet ? J’ai conscience de l’immensité de la tâche.
Jim: Oui, c’est une tâche immense, et j’y pense beaucoup. Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé avec la Clef des Éscritures: « La Science révèle les glorieuses possibilités de l’homme immortel, jamais limité par les sens mortels. » Cela ne veut pas dire que nous feignions d’ignorer les problèmes, mais nous avons une conception plus élevée des choses. Lorsqu’on parle de nourrir les affamés, il ne s’agit pas seulement de donner à manger à ceux qui ont faim de nourriture, mais aussi de satisfaire ceux qui ont faim de nouvelles idées et désirent ardemment savoir que ces idées et ces occasions existent.
Bea: Et ceux qui ont faim d’idées spirituelles.
Jim: C'est exactement cela. C’est une réponse au problème de la faim qui a une bien plus grande portée. Je pense que l’élément essentiel, c’est la prière, et non le simple souhait de voir s’éloigner un défi. La prière, c’est la conscience du fait que la volonté de Dieu s’accomplit, que non seulement elle s’accomplira, mais qu’elle est bel et bien en train de s’accomplir maintenant.
Bea: J’aime ce passage de la Prière du Seigneur: « Que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel », et l’interprétation scientifique qu’on trouve dans Science et Santé: « Donne-nous de savoir que — de même qu’au ciel, ainsi sur la terre — Dieu est omnipotent, suprême. » Dieu nous communique l’inspiration spirituelle et les idées dont nous avons besoin pour résoudre ces problèmes.
Jim: Nous prenons conscience des possibilités qui s’offrent actuellement à l’humanité. Je me rappelle qu’un ancien président de l’Argentine fit le commentaire suivant au sujet de certain problème qui se posait à son pays: « C’est là pour nous l’occasion de résoudre le problème ! »
Bea: Il y a plus qu’un simple espoir humain à la base de cette conviction. J’y vois la compréhension spirituelle de ce qu’est l’homme et de ce que sont ses capacités et ses possibilités.
Jim: Et ce n’est pas limité à un groupe de gens. C’est quelque chose que nous possédons tous, mais il est parfois nécessaire d’en prendre conscience.
Bea: Très juste ! Le fait d’avoir conscience de notre identité spirituelle, de ce que l’état d’homme inclut réellement, me permet de voir que je suis l’enfant de Dieu, complète, possédant tout ce que Dieu donne; mais cela n’est pas vrai seulement pour moi.
Jim: Non, s’arrêter à soi n’est pas suffisant. Si je dis que quelqu’un est lésé, je limite d’une certaine manière mon semblable et, par conséquent, je me limite moi-même.
Bea: James Nelson Goodsell, merci d’être venc avec nous aujourd’hui.
Jim: Merci à vous.
Bea: Avec nous également, Richard Harley, président de la World Development Productions dont le siège social est à Cambridge, dans le Massachusetts. Bonjour Richard. Dites-nous ce que fait votre société.
Richard Harley: La World Development Productions est une petite société de télévision que nous avons créée pour produire une importante série d’émissions destinée à passer sur la PBS (Public Broadcasting Service); ces émissions s’attaquent au problème de la faim dans le monde.
Bea: S’agit-il de cette série d’émissions intitulée Local Heroes, Global Change ?
Richard: Oui, c’est le titre que nous lui avons donné. En parcourant le monde, nous nous sommes aperçus qu’il existe des programmes innovateurs tout à fait passionnants qui changent vraiment les choses. Lorsqu’on donne aux gens la possibilité de résoudre leurs problèmes à leur manière, de s’élever et de mieux exprimer leur propre nature, la faim et la pauvreté peuvent diminuer de façon stupéfiante.
Par exemple, dans un pays comme le Bangladesh, plus de la moitié de la population est dépourvue de terres. Cela signifie en que les services bancaires lui sont refusés. M. Unis, spécialiste en économie politique, était très inquiet de l’avenir de son pays. Imaginez que plus de la moitié de vos compatriotes soit privée de toutes facilités économiques ! Il s’est aperçu que les banques ne faisaient pas confiance aux gens dépourvus de biens, partant du principe que ceux qui n’ont aucune terre, qui sont pauvres et illettrés, sont incapables de faire quoi que ce soit. M. Unis a fondé une banque qui accordait des prêts uniquement à ces gens-là. Quinze ans plus tard, ils apportent la preuve que certains de ceux qui les critiquaient et étaient sceptiques se trompaient. Ils ont su tirer parti de leurs prêts, les rembourser, créer de petites affaires et faire d’énormes progrès pour assurer leur nourriture.
Bea: M. Unis a dû entrevoir la véritable nature de l’homme, au lieu de se fier simplement à son expérience d’économiste.
Richard: Oui, certains de ces hauts responsables, comme M. Unis, que nous avons interviewés dans le monde entier, sont des personnes modestes et très effacées. Ils veulent que les gens s’expriment par euxmêmes. La manière dont ces populations ont exploité leurs possibilités nouvelles témoigne de la façon dont leurs dirigeants conçoivent l’homme.
Bea: Lorsque vous m’avez parlé tout à l’heure des qualités de ces dirigeants, vous avez employé l’expression caractère chrétien.
Richard: Absolument. Qu’ils vivent dans un milieu bouddhique, hindou, musulman ou chrétien, on retrouve en eux quelque chose du caractère chrétien. Je pense en particulier à ces dirigeants qui reconnaissent que les pauvres ont en réalité d’énormes possibilités à exploiter, qui sont capables de le voir et de le comprendre.
Lorsqu’un programme de développement commence à porter ses fruits, les dirigeants sont souvent tentés d’en recueillir seuls les avantages et les mérites. Les plus éclairés résistent à cette tentation et distribuent les profits. C’est la façon dont ils résistent à la tentation de la cupidité et du pouvoir qui fait de ces dirigeants des êtres à part.
Bea: Christ Jésus, I'homme qui fut l'exemple parfait du Christ, ramenait toujours les gens vers Dieu, le Père. Il dit: « le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les œuvers. » La définition que Mary Baker Eddy donne du Christ dans Science et Santé m’a toujours intéressée: « La manifestation divine de Dieu, qui vient à la chair pour détruire l’erreur incarnée. »
Richard: Je suis frappé par le fait que bien souvent ni les économistes ni les analyses théoriques professionnelles ne tiennent compte des qualités et des motivations spirituelles dont le rôle est pourtant décisif. J’ai étudié, en tant que journaliste, les opérations qui réussissent aussi bien que celles qui échouent, et il est parfaitement clair à mes yeux que ces qualités dont nous parlons ont une influence énorme.
Bea: Accepteriez-vous de nous dire comment vous priez ?
Richard: Je me souviens d’une guérison que j’ai eue au Zimbabwe. Nous y menions une enquête pour une de nos émissions de télévision. Nous nous trouvions dans une région très démunie et très pauvre. Je suis tombé gravement malade. J’ai prié dans ma chambre d’hôtel, en méditant le Sermon sur la montagne, dans l’Évangile de Matthieu, et la description des bénédictions qui y sont mentionnées: « Heureux les pauvres en esprit... Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice... »
Je savais que je recherchais la justice et désirais servir Dieu de mon mieux. Il m’est apparu très clairement que cela bénissait tous ceux qui vivaient dans cette région déshéritée, et pas seulement moi.
J’ai décelé également un sentiment de désespoir dans la communauté, surtout chez les hommes. Dans les pays en voie de développement, l’héritage colonial a privé beaucoup d’hommes de la possibilité de remplir leur rôle de façon satisfaisante. C’était tout à fait le cas au Zimbabwe. Je ressentis une grande compassion pour ces gens-là et compris qu’ils avaient autant le droit que d’autres de connaître une forme de développement appropriée. Leur « faim de justice » était aussi légitime que la mienne. Ne cessant d’affirmer ce fait, j’ai senti s’atténuer la gravité de la situation ainsi que ma maladie.
J’ai été guéri, mais le plus intéressant, c’est qu’il y a eu toutes sortes de conséquences que j’ai perçues comme le résultat de cette prière; j’ai vu notamment les gens se prendre peu à peu en charge à travers des initiatives intéressantes. Ceux qui se préoccupent de la faim dans le monde, ceux qui habitent dans des pays plus riches, doivent apprendre à voir et à entendre ce que peuvent faire les gens dans le monde entier, même les populations dont on a jugé la situation sans espoir et qu’on a abandonnées.
Bea: J’apprécie le fait que votre prière pour vous-même était loin d’être égoïste. Elle vous a guéri, et vous avez également constaté ses effets salutaires sur l’atmosphère mentale.
Richard: Je ne recherchais pas simplement une guérison physique ou un avantage économique pour quelqu’un d’autre, mais je désirais reconnaître la substance réelle des gens et de vie. Je pense que c’est ce qui a permis au bien de se manifester, d’être plus apparent.
Bea: C’est une conclusion formidable. Il faut de l’humilité pour reconnaître qu’il existe une faim spirituelle à satisfaire. Avec cette humilité, on est ouvert à toutes sortes de solutions.
Si vous souhaitez écouter une émission complète du Héraut de la Science Chrétienne, vous pouvez demander une liste des fréquences sur ondes courtes de votre région en écrivant à l’adresse suivante: Le Héraut de la Science Chrétienne; P.O. Box 58; Boston, MA, U.S.A. 02123.
    