Je Me Souviens d’une discussion au sujet de Dieu qu’une amie et moi avons eue, un jour, en rentrant de l’école. Je ne me rappelle pas si mon amie se faisait l’avocat du diable, si elle exprimait vraiment ses doutes ou si ses prises de position relevaient à la fois de l’une et de l’autre de ces attitudes, mais elle mit à l’épreuve ma croyance en Dieu. Ce dont je me souviens nettement, c’est de la conviction que j’avais de la toute-présence de Dieu. Mais à l’époque, ma conviction se fondait plus sur une intuition que sur quelque chose de précis.
Pourtant, lorsque j’ai entrepris d’étudier la Bible ainsi que le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé de Mary Baker Eddy, j’ai eu des preuves indubitables de la présence et du pouvoir de Dieu, même s’il m’a fallu triompher des doutes quant à ma capacité d’obtenir ces preuves. Croire sincèrement en Dieu exige des efforts, comme je devais l’apprendre. Cela commence par la prière, grâce à laquelle on comprend que Dieu est non seulement réel, mais qu’Il est la Vérité même, toujours présente. « La prière ne peut changer l’inaltérable Vérité, » ai-je lu dans Science et Santé, « et la prière seule ne peut non plus nous donner la compréhension de la Vérité; mais la prière, unie à un désir fervent et habituel de connaître et de faire la volonté de Dieu, nous guidera dans toute la Vérité. Un tel désir n’a guère besoin d’être exprimé en paroles. C’est dans la pensée et dans la vie qu’il s’exprime le mieux. »
Bien qu’ayant grandi en faisant confiance à la médecine et en suivant les recommandations médicales afin de rester en bonne santé, j’ai probablement toujours senti que croire sincèrement en Dieu — vraiment sincèrement — devait conduire à s’appuyer sur Lui pour être en bonne santé. Être capable de le faire et, de surcroît, trouver cela naturel, c’était là le hic. Aussi, lorsque j’ai commencé à étudier la Science Chrétienne, ai-je beaucoup réfléchi à ce qu’est la volonté de Dieu à l’égard de mon bien-être. J’ai mieux accepté l’idée de la guérison spirituelle quand j’ai commencé à comprendre que nous exprimons tous la santé et le bien-être total, conformément à la volonté de Dieu, puisque ce Père aimant, en qui Christ Jésus reconnaissait l’Esprit infini, voit en chacun de nous Son enfant, participant de Sa propre harmonie et intégrité.
Nombre de ceux qui croient en Dieu pourraient aussi être d’accord, en théorie, avec l’enseignement de la Bible selon lequel l’homme est créé à l’image et à la ressemblance de cet Esprit incorporel. Mais pour prendre au sérieux cette conception de notre identité, il nous faut être disposés à la démontrer sur le plan pratique. Pour ce faire, nous devons chaque jour manifester davantage les qualités de la Vérité divine, vivre l’amour, la justice et l’ordre qui caractérisent la nature divine. Plus nous le faisons, plus il nous devient facile de nous voir, et de voir les autres, sous un nouveau jour, sous notre jour véritable, de nous voir comme la ressemblance spirituelle, ou reflet spirituel, de l’Esprit divin.
Bien entendu, cette vision divine de ce que nous sommes est diamétralement opposée à la conception ordinaire et matérielle où semblent trop souvent dominer la maladie et le péché. Vivre en attachant une véritable importance à Dieu exige un ajustement conscient dans notre pensée concernant nous-mêmes, notre santé et autrui. Entretenir des vues tant matérielles que spirituelles équivaudrait à essayer de verser deux mesures de liquide dans un récipient prévu pour une seule. Cela ne pourrait absolument pas marcher. Jésus fit ressortir un point similaire lorsqu’il dit: « Personne ne déchire d’un habit neuf un morceau pour le mettre à un vieil habit; autrement, il déchire l’habit neuf, et le morceau qu’il en a pris n’assortit pas au vieux. »
En nous défaisant des pensées matérielles à notre sujet — crainte, sensualité, volonté personnelle, etc. — nous ne sacrifions rien de réel ni de nécessaire à la vie. Si nos efforts semblent impliquer un sacrifice, c’est parce que la matérialité affirme à grands cris être le tout de notre existence. Mais les discordances, si indissociables du physique, sont parfois ce qui nous oblige à comprendre qu’un mode de vie limité, matériel et athée repose sur l’imperfection. Comprendre de mieux en mieux que Dieu est la Vie et l’Amour omnipotents et omniprésents nous amène à nous en remettre toujours davantage à Lui pour la santé et le bonheur.
De l’aveu général, le fait de remplacer les conceptions matérielles par les vérités spirituelles vécues tout autant que pensées peut constituer un défi. Comme je m’en suis aperçu, on ne se rend pas toujours compte que, par simple habitude, on se laisse aller à penser de façon matérielle. Trop souvent, les efforts personnels faits en vue de changer n’atteignent pas les buts auxquels on tient sincèrement. C’est alors que la compréhension de la nature spirituelle de l’homme est des plus utiles. C’est grâce à elle qu’on peut remplacer un concept matériel de son identité par la conscience spirituelle et la preuve de la guérison.
Ces changements dans la pensée et l’existence se produisent lorsque nous prenons de plus en plus au sérieux le fait qu’un Dieu universel qui sait tout, qui est la Vérité parfaite, doit forcément être aussi la conscience suprême, l’unique Entendement véritable, ou Ego. Tout ce qui met en scène un autre entendement — un ego matériel, fini — luttant pour changer sa façon de penser, est erroné quand on le considère du point de vue divin de l’unique Dieu, l’unique Entendement. Puisque cet Entendement détermine tout le bien et le bon dont nous pouvons être conscients, il nous est possible de spiritualiser la façon dont nous voyons le monde.
Ce point de vue plus élevé signifie que nous n’avons plus à accepter automatiquement tout ce que nous voyons, entendons ou sentons physiquement. La bonne volonté de mettre en question l’évidence matérielle qui nie la bonté toujours présente de Dieu est une partie importante du changement de pensée qui engendre la guérison. J’en ai fait l’expérience peu de temps après avoir entrepris l’étude de la Science Chrétienne. Un traineau est passé un jour sur mon pied, le blessant grièvement. Ce pied a été guéri grâce à la prière. Détournant mon attention de la blessure, j’ai médité sur la déclaration de Jésus: « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » J’ai saisi que cette déclaration ne s’applique pas à une perfection future éventuelle, mais à une capacité présente, témoignant du fait que la perfection et le bien-être spirituels de l’homme ne peuvent être ébranlés. L’intense douleur a cessé, et j’ai retrouvé rapidement l’usage de mon pied, après avoir compris que cette vérité s’appliquait à moi, à l’instant même.
Si j’ai été guérie aussi vite, dans cette situation plutôt désespérée, c’est que je me suis abstenue de me poser ces questions impies qui se présentent souvent en pareilles circonstances: « Quelles sont les raisons pour lesquelles la prière risque d’être inefficace ? Si ma compréhension n’est pas suffisante, que va-t-il se passer ? » Au lieu d’accepter ces questions, j’ai obéi strictement à la règle générale de la pratique de la Science Chrétienne, qui nous enjoint de demeurer fermement conscients de la vérité spirituelle. Et j’ai été guérie.
L’impression, dans certains cas, de ne pas comprendre suffisamment la vérité spirituelle n’est jamais une raison suffisante pour négliger d’affirmer ce qu’on sait. L’important, c’est la réalité de Dieu et l’effet transformateur de ce qu’Il sait être vrai de l’homme, Son image spirituelle. Puisque l’intelligence de toute connaissance de la vérité est en réalité Dieu, l’Entendement divin, l’effort sincère en vue de maintenir la conscience spirituelle permet de triompher de l’ignorance apparente et de dissiper tout ce qui prétend obscurcir la lumière spirituelle, augmentant par là même notre confiance dans la présence et le pouvoir guérisseur de Dieu.
