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Laisser le Christ nous guérir

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de septembre 1991


Un Progrès Merveilleux prend place dans notre vie lorsque nous comptons exclusivement sur la prière pour guérir un mal physique. Que nous soyons attachés à la guérison chrétienne depuis longtemps ou non, un rétablissement complet renforce notre confiance dans le pouvoir des lois divines et universelles du bien.

Bien que les vérités spirituelles fondamentales qui apportent la guérison soient simples au point qu'un enfant puisse les mettre en pratique, on ne guérit pas toujours aussi facilement. Les pensées limitées que nous avons de Dieu et de nous-mêmes ont tendance à nous empêcher de progresser. Comme les facultés humaines ordinaires se limitent à une perception matérielle de l'existence, on passe souvent à côté de la grandeur et du pouvoir de la réalité spirituelle sans les reconnaître.

La réalité, telle qu'elle est comprise dans la Science Chrétienne, montre que l'homme est autre chose qu'un morceau de chair fragile. Cette Science nous fait percevoir que l'homme est l'image, ou idée, spirituelle de Dieu, et révèle que Dieu est la substance parfaite, ou l'Esprit, et l'intelligence infinie, l'Entendement. A mesure que nous cessons de nous identifier à une personnalité corporelle pour prendre la réalité spirituelle comme point de référence, nous comprenons mieux que la santé et la plénitude de l'homme sont indestructibles et fondées sur l'Esprit. Nous comprenons qu'il ne peut y avoir aucune imperfection dans l'infinitude de la création spirituelle de Dieu, et la guérison tant du péché que de la maladie résulte de cette compréhension.

Naturellement, l'existence quotidienne présente souvent un tableau opposé en faisant état de l'absence de l'Esprit et de l'asservissement de l'homme au péché et à la maladie. La plupart du temps nous sommes inconscients de l'influence et de l'agressivité de ces arguments impies. La prière conséquente et l'étude des vérités spirituelles sont nécessaires pour soumettre notre existence au pouvoir de Dieu qui guérit. Mais en renouvelant chaque jour — et même plusieurs fois par jour — nos conceptions spirituelles, nous y parvenons certainement.

Un jour que je priais pour moi-même à la suite d'une blessure, de nombreuses vérités me vinrent à l'esprit. Une idée nouvelle me toucha particulièrement. Elle m'aida à guérir. Je compris que les vérités spirituelles avec lesquelles je priais chaque matin me faisaient effectivement du bien tout au long de la journée, et non pas seulement pendant la prière. Je savais déjà que l'Entendement divin est toujours actif, mais il me fallut cette révélation pour m'assurer que la vigueur et l'énergie curatives du pouvoir de Dieu, c'est-à-dire le Christ, sont toujours à l'œuvre, même quand on a terminé de prier.

Le Christ, qui régnait en maître dans l'humanité de Jésus, constituait la force motrice de ses actes de guérison et de ses paroles inspirées. Jésus refusait d'accepter la validité d'une substance ou d'un pouvoir qui n'appartiennent pas à l'Esprit, Dieu. Il raisonnait en partant du niveau élevé de la Vérité divine, et c'est pourquoi sa vie fut l'exemple parfait d'une prière incessante.

L'influence divine de la Vérité — le Christ éternel — est toujours active dans la conscience humaine. La prière et l'étude nous aident à voir se manifester le pouvoir-Christ. Il nous appartient de prier et de mettre en pratique les vérités de nos prières, mais c'est le Christ, la puissance même de Dieu, qui nous guérit. Nous ne pouvons l'inciter à accomplir la guérison. Pour que celle-ci ait lieu, nous devons céder à l'influence corrective du Christ.

Le Christ nous place sous la juridiction de l'Entendement divin et il nous révèle la pureté de notre individualité créée par Dieu. Nous ne pouvons qu'être bénis lorsque nous entretenons le Christ dans notre pensée. Il n'est aucune fissure mentale, même dans ce qu'on appelle l'inconscient humain, que le Christ toujours présent ne puisse atteindre et guérir.

Cette idée nouvelle me permit de mieux comprendre que, tout en observant l'admonition de Paul: « Priez sans cesse », il nous faut aussi veiller à ne pas diminuer l'efficacité d'une prière précise en priant à maintes reprises au cours de la journée pour la même chose, comme si notre prière initiale était incomplète ou inefficace. Reconnaissons la valeur de notre travail une fois qu'il est terminé, sans douter de son efficacité curative. Lorsque nous prions avec le cœur, nos pensées et nos mobiles sont irrésistiblement inspirés par le Christ, la Vérité, à l'œuvre dans notre conscience. Le Christ éternel ne se relâche pas, et il n'a pas besoin que nous le réactivions.

Lorsque nous prions à nouveau le même jour ou le lendemain, c'est pour ajouter au bien déjà accompli. Notre travail antérieur peut avoir pour résultat de déraciner une pensée craintive ou fautive qui nécessite une correction spécifique; il a pu aussi nous révéler une nouvelle idée spirituelle que nous voulons appliquer au besoin présent. A moins que nous priions de nouveau parce que nous désirons simplement avoir la joie de communier davantage avec la Vérité divine.

Prier « sans cesse », c'est demeurer vigilant pour rectifier les mauvaises pensées. A mesure que la journée s'écoule, diverses pensées nous viennent qui n'ont rien à voir avec Dieu. Elles se cachent parfois sous l'habit du pharisaïsme, de la volonté personnelle et de l'orgueil. D'autres fois, elles prennent une forme plus évidente: le sensualisme, la peur ou la colère. Quelle que soit la façon dont elles se présentent, leur but est toujours le même: entraver notre progrès spirituel et nous priver de la guérison.

Dans Écrits divers, Mary Baker Eddy écrit ceci: « Priez sans cesse. Veillez avec diligence; ne désertez jamais le poste de l'observation spirituelle ni de l'examen de soi-même. Faites des efforts pour parvenir à l'abnégation de soi, à la justice, l'humilité, la miséricorde, la pureté, l'amour. Que votre lumière reflète la Lumière. N'ayez d'autre ambition, d'autre affection ou d'autre but que la sainteté. N'oubliez pas un seul instant que Dieu est Tout-en-tout — que, par conséquent, il n'y a en réalité qu'une seule cause et un seul effet. »

Ces vérités que nous faisons nôtres par la prière constituent notre défense spirituelle. Elles représentent le Christ à l'œuvre en nous. Étant l'influence toujours présente de Dieu dans la conscience humaine, le Christ est toujours là pour nous inciter à nous tourner vers lui afin de trouver la guérison. Lorsque nous le faisons par l'étude et par une humble prière, soyons certains que l'énergie curative et l'action corrective du Christ triompheront de nos difficultés, quelles qu'elles soient.

Ceux qui prièrent sans cesse pour que l'apôtre Pierre fût libéré de prison durent certainement douter du pouvoir de leurs propres prières. Selon la Bible, lorsque Pierre se présenta à la porte de la maison où ils étaient réunis, ils n'en crurent pas leurs yeux. Soyons sûrs que nos prières ne doivent pas donner lieu à une constante réitération mentale — ces « vaines paroles » dénoncées par Christ Jésus — mais doivent nous faire céder à ce que le Christ est déjà en train d'accomplir, à savoir notre affranchissement de toute souffrance.

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