J'ai Un Ami qui, étant jeune, aimait beaucoup jeter de la poudre aux yeux à ses camarades mieux nantis. Une fois, il était allé danser avec un groupe d'amis et il portait sur le bras le manteau de son père qu'il ne pouvait pas enfiler, car il était trop grand. Il avait mis de l'argent dans une poche, mais, au moment de payer sa consommation, il s'était aperçu que l'argent avait disparu. Il avait expliqué à ses amis ce qui était arrivé, seulement, au lieu de dire la vérité, c'est-à-dire qu'il avait deux dollars, il leur avait raconté qu'il en avait six.
Un peu plus tard, les deux dollars furent retrouvés par terre dans le vestiaire, mais il ne pouvait pas décemment dire qu'ils lui appartenaient puisqu'il avait affirmé en avoir perdu six. Le mensonge n'avait nui qu'à lui-même et il avait reçu là une bonne leçon.
Nous connaissons tous ces petits mensonges. Nous mentons par orgueil, par peur, pour arranger les choses, par fausse solidarité ou pour une multitude d'autres raisons. Le mensonge paraît offrir une solution de facilité, mais, bien des fois, il nous faut vite en affronter les conséquences amères.
Dans la Bible, l'histoire de Jacob nous raconte comment celui-ci mentit d'une façon éhontée afin d'obtenir la bénédiction destinée à son frère Ésaü. En conséquence, il dut s'enfuir et passer par de longues années d'épreuves. A la fin, pourtant, sa nature fut transformée; il retrouva l'amitié de son frère et obtint son pardon. Alors que se déroule le récit, nous remarquons que Jacob recevait des manifestations de la présence et de l'aide de Dieu. C'était comme pour lui prouver qu' « il n'est pas nécessaire de mentir ». Mais ce n'est que lorsqu'il commença vraiment à comprendre Dieu et le lien qui l'unissait à Lui qu'il cessa d'accorder sa confiance aux stratégies humaines.
Mentir, ce n'est pas seulement essayer de manipuler les choses au moyen d'un stratagème humain. Fondamentalement, c'est comme si l'on sous-estimait Dieu, comme si l'on refusait de croire qu'Il a l'intelligence et le pouvoir de rectifier ce qui ne va pas. C'est aussi nier notre spiritualité d'homme créé à l'image de Dieu.
Le fait est que la Vérité est le pouvoir divin absolu; c'est Dieu Lui-même. C'est par la compréhension de la Vérité et de la relation indestructible qui nous lie à la Vérité que nous vivons en progressant. « La Vérité vous affranchira », a affirmé Christ Jésus. La Vérité divine est un pouvoir réel, actif, et dont les effets sont manifestes. J'en suis bien convaincu, car, à un certain moment de mon existence, j'ai réussi à prouver ce pouvoir libérateur de la Vérité.
Il y a de nombreuses années, je faisais partie d'une entreprise qui, criblée de dettes, se trouvait dans une situation très critique. La tâche m'incombait de traiter avec les créanciers. Ils me demandaient fréquemment où en était l'affaire. J'étais chargé, par mes employeurs, de simuler une sérénité profonde et de rassurer les créanciers au moyen de mensonges de toutes sortes. Cela s'avérait contraire à mes principes et j'étais la proie d'une lutte intérieure qui me déchirait entre ma moralité et la loyauté que je devais à l'entreprise. Je finis par décider de quitter mon emploi.
C'était une période de crise et je me retrouvai littéralement à la rue. Il semblait très imprudent d'avoir renoncé à un bon emploi pour des raisons de principe. Néanmoins, grâce à mon étude de la Science Chrétienne, je faisais absolument confiance à la protection divine. Être fidèle à la Vérité, c'était pour moi choisir la source de bienfaits la plus abondante que je connusse. J'étais certain de ne pouvoir être réduit à la misère pour avoir voulu prendre position en faveur de la Vérité.
Après avoir prié, je fus conduit à émigrer dans un autre pays où toute ma famille trouva l'occasion de progresser. Mon nouvel emploi me satisfaisait pleinement, car je n'avais jamais besoin de mentir. J'étais, au contraire, en mesure de prouver que la capacité qu'a l'homme d'exprimer Dieu, la Vérité, n'est pas une caractéristique théorique, mais un pouvoir qui ouvre la porte au bien, un pouvoir qui s'avère un secours efficace dans l'existence.
Que faisons-nous quand nous mentons ? Nous perdons de vue la grande mission confiée à l'homme. En quoi consiste cette mission ? Dans la Bible, Dieu déclare à tous les hommes du monde: « Vous êtes mes témoins. » Notre objectif est donc de vivre en fils et filles de Dieu, de ne rendre témoignage qu'à la Vérité. Un mensonge est comme une tache sur une robe neuve. Personne n'aime avoir de taches sur soi. Est-on alors en mesure de rendre témoignage à Dieu ? Bien sûr que non. On renie au contraire sa valeur réelle, sa véritable raison d'être.
On ne rend pas non plus justice à son prochain quand on le suppose incapable de discerner la Vérité. Le mensonge est une sorte de mépris; en mentant, je traite les autres comme je ne voudrais jamais être traité. Ne sont-ils pas pourtant, tout comme moi, l'image et la ressemblance précieuses de l'Être divin ? Quand je mens à quelqu'un, je ne rends pas hommage au représentant de Dieu, la véritable identité de mon prochain.
Il faut aussi peser les faux « avantages » obtenus par les mensonges qu'on appelle « mensonges pieux » (aboutissant ainsi à une contradiction dans les termes). Peut-être semble-t-il parfois nécessaire, en raison des circonstances, de ne pas dire brutalement la vérité, de l' « adoucir » au point qu'il n'en reste plus rien. Au lieu de recourir à la commodité du mensonge, osons dire la vérité et faisons confiance à Dieu. La nécessité de faire face à cette vérité, même si c'est pénible, finira toujours par rendre service à celui qui dit la vérité comme à celui qui l'écoute. Il faut se rappeler qu'en étant honnête, on a Dieu à ses côtés. Si l'on se tourne vers l'Entendement divin, on est conduit à prononcer les paroles sages et appropriées qui seront aisément comprises.
La prière amène à reconnaître le fait spirituel que Dieu est la source toujours disponible d'un secours bien tangible. Son amour ne connaît pas de limites; le bien qu'Il dispense est inépuisable. Quand nous prions ainsi, notre inspiration se trouve renouvelée et, bien plus, nous découvrons une solution harmonieuse à la situation épineuse dont la gravité apparente aurait pu nous inciter à mentir. Soyons certains que Dieu, la Vérité, est en train de Se manifester et que, dans la mesure où nous sommes disposés à Lui obéir, nous discernons les mesures à prendre.
Que se passe-t-il lorsqu'il nous semble être nous-même la cible du mensonge ? La Vérité est un pouvoir qui se révèle, qui illumine, qui nous permet de ne pas être dupes. Notre adhérence à la Vérité nous servira d'armure. La meilleure défense réside dans notre conviction de la vérité au sujet de l'homme. L'homme est spirituel; il fait partie de la nature divine de la Vérité. Cela est vrai de chacun. Nous pouvons donc, lorsque nous nous trouvons devant quelqu'un qui essaie de nous tromper, suivre le conseil de Jésus: aimer nos ennemis. Les aimer signifie voir en eux l'enfant de Dieu, créé à Son image, le reflet de la Vérité et de l'Amour. Si nous maintenons cette vision dans notre conscience, les ennemis avec leurs mensonges disparaîtront. Ils ne font en effet aucunement partie de la réalité, parce que la seule réalité est l'univers harmonieux de Dieu.
Nous maintenir du côté de Dieu, du côté de la Vérité, voilà le moyen de faire surgir les solutions. Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy écrit: « L'obéissance à la Vérité donne à l'homme pouvoir et force. La soumission à l'erreur entraîne la perte du pouvoir. »
Il existe une autre forme de mensonge: le mensonge « inconscient ». Il se produit lorsque nous disons: « Madame Un tel est malade. » Le témoignage divin de la Vérité nous affirme, lui, quelque chose de tout à fait différent: l'enfant de Dieu, ou l'idée spirituelle, n'est jamais autrement que parfait et en bonne santé.
Le plus gros mensonge du monde est celui qui déclare l'homme être une créature matérielle, dépendant de causes matérielles. Il nous trompe en soutenant que nous vivons dans un corps fragile qui peut, à tout instant, devenir la victime des circonstances. La Vérité affronte ce mensonge avec la force majestueuse du roc inébranlable. Les vagues de la matérialité ne peuvent rien contre elle. Se ranger du côté de la Vérité, c'est se fortifier; c'est revêtir les qualités solides du divin Principe, Dieu. Cela permet de se protéger des attaques de la pensée mortelle.
Mais le tendre pouvoir guérisseur de la Vérité possède quelque chose d'encore plus merveilleux. Ne faire qu'un avec la Vérité apporte le bonheur, le bonheur ineffable de savoir que Dieu est toujours avec nous, prêt à nous secourir.
Le cœur pervers s'éloignera de moi ;
je ne veux pas connaître le méchant...
J'aurai les yeux sur les fidèles du pays,
pour qu'ils demeurent auprès de moi ;
celui qui marche dans une voie intègre
sera mon seviteur.
Psaume 101:4, 6