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« Je voulais simplement que tous les autres m’aiment »

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juillet 1991


Depuis La Maternelle jusqu’au deuxième mois de la sixième, j’ai fréquenté une école privée. Ce furent pour moi des années heureuses. Je n’avais que des amis parmi mes camarades de classe, j’aimais les enseignants et les cours. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, seulement voilà. ..

Un beau jour, mon père a décidé de m’inscrire à l’école publique. Elle avait une excellente réputation sur le plan scolaire et l’avantage d’être gratuite. Mon père commençait à penser à nos études universitaires (j’avais un frère aîné), qui coûtent excessivement cher aux États-Unis. Le moment semblait tout indiqué pour envisager sérieusement de faire des économies.

J’étais d’accord là-dessus. Ce qui ne me plaisait pas, c’était d’arriver dans une nouvelle école après la rentrée. Je savais que la transition allait être délicate, mais rien ne m’avait préparée à la gêne profonde dans laquelle j’allais me trouver plongée.

J’étais très « complexée »; je voulais simplement que tous les autres m’aiment. En fait, j’étais persuadée que ce serait le cas. Et pourquoi pas ? Eh bien, tout d’abord, je suis arrivée avec des chaussettes à revers (dans la classe, personne n’en portait), un bandeau dans les cheveux (même chose pour le bandeau) et une robe plus longue de dix centimètres que toutes les autres. C’était comme si j’avais porté un écriteau avec le mot Nouille.

Lorsque les autres me demandaient quelle était ma religion, soit ils n’avaient jamais entendu parler de la Science Chrétienne, soit ils pensaient que je faisais partie de ces gens « qui ne croient pas aux docteurs ». J’avais beau leur expliquer que ce n’était pas vrai, que je croyais à l’existence des docteurs et à leur désir d’aider les gens, mais que, pour ma part, je ne m’adressais jamais à eux, rien n’y faisait. Ils n’arrivaient pas à comprendre que je puisse compter sur la prière pour me guérir. L’écriteau disait maintenant: « Nouille bizarroïde. »

Avec le temps, la situation n’a fait qu’empirer. Pendant les trois années qui ont suivi, il ne s’est pas passé de jour sans qu’on se moque de moi, qu’on m’ignore ou qu’on m’humilie. Il était inutile de demander à retourner à mon ancienne école (avec mon père, ce qui était dit était dit). De toute façon, je savais que ce n’était pas la solution. L’école était très bonne; les cours étaient très forts. Je voulais rester. J’en suis donc venue à la conclusion qu’il me faudrait guérir tous mes camarades ! Après tout, ce n’était pas moi, c’étaient eux qui avaient un problème, non ?

Non. Ils n’avaient pas l’air de le penser. Ils étaient parfaitement satisfaits de me détester et de se moquer de moi. Je passais beaucoup de temps dans ma chambre après l’école, parfois à prier, parfois à pleurer, d’autres fois encore à lire la Bible et Science et Santé de Mary Baker Eddy. Un jour, je suis tombée sur un passage de Science et Santé qui semblait écrit tout exprès pour moi. Il débutait par ces mots: « L’existence vous sembleraitelle vide sans amis personnels ? » (Oh ! oui, ai-je pensé.) Le passage poursuivait: « Alors le temps viendra où vous serez dans l’isolement, privé de toute sympathie; mais ce qui semble être un vide est déjà comblé par l’Amour divin. »

Au cours de cette période, j’ai commencé à avoir de douloureuses crampes d’estomac. J’avais parfois si mal que je devais quitter la classe. Ces crises se produisaient à n’importe quel moment et n’importe où, mais elles étaient bien plus pénibles quand j’étais « seule » à l’école. A chaque fois, je cherchais une aide en Dieu et je récitais mentalement « l’exposé scientifique de l’être » qui se trouve à la page 468 de Science et Santé. Cet exposé commence ainsi: « Il n’y a ni vie, ni vérité, ni intelligence, ni substance dans la matière. Tout est Entendement infini et sa manifestation infinie, car Dieu est Tout-en-tout. » En général, quand j’arrivais à la fin de l’exposé, la douleur cessait.

Puis, un jour, j’ai eu de très violentes douleurs pendant un cours d’histoire. J’ai obtenu la permission de sortir pour être seule et prier. Je me suis rendu compte que je ne pouvais pas seulement « dire les mots » qu’avait écrits Mary Baker Eddy, comme s’ils constituaient une sorte de formule magique, et m’attendre à être guérie. Mais je pouvais cependant m’attendre à la guérison, parce que les mots que je prononçais étaient vrais. En réalité, je n’étais pas matérielle, mais spirituelle, et il en allait de même pour tout le monde. L’exposé ne me transformait pas en un nouvel être; il me rappelait ce que j’étais vraiment, et il affirmait les faits de la nature parfaite de l’homme, créé par Dieu. Ce fut la fin des maux d’estomac. La crainte qu’ils ne reviennent s’effaça aussi à mesure que ma confiance en Dieu devenait une sorte d’élan spirituel. Je voyais que le vide qui m’apparaissait dans ma vie était rempli par l’Amour divin et par la guérison.

C’est à ce moment-là aussi que je suis devenue membre de L’Église Mère. J’en avais envie depuis que j’étais toute jeune. J’avais le sentiment d’appartenir ainsi à un mouvement merveilleux, permanent et bon. Mais j’ai dû me demander pourquoi je souhaitais m’affilier: était-ce pour voir ce que cela m’apporterait, pour appartenir à quelque chose ? Cela n’impliquait-il pas aussi un don ? Les guérisons physiques dont nous avions bénéficié dans la famille constituaient la preuve que Dieu est bon et que rien ne pouvait me séparer du bien. Si tel était le cas auparavant, cela n’était-il pas vrai encore à l’heure actuelle, quelle que soit mon école ?

J’étais maintenant en quatrième, et il n’y avait pas grand-chose de changé dans mes rapports avec mes camarades. La situation était même catastrophique. Un jour, j’ai été rouée de coups dans le vestiaire des filles, puis j’ai reçu un coup de poing dans le ventre, sans raison apparente, alors que je traversais un couloir.

En larmes, je me suis tournée vers Dieu comme jamais auparavant. « Je voudrais simplement qu’ils m’aiment », ai-je supplié. La pensée m’est alors venue: « Et pourquoi ? Pourquoi veux-tu qu’ils t’aiment ? Est-ce que tu les aimes, toi ? »

Bien sûr que non, ai-je pensé. Pour quelle raison le ferais-je ? Ils sont méchants, ils se moquent de moi, ils vont même jusqu’à me battre ! Je me suis rappelé alors ce que Jésus disait à ses disciples: « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent. »

Est-ce que j’aimais mes camarades ? Certainement pas si je les voyais remplis de haine et de préjugés, si j’avais pour seul souci d’être aimée d’eux. Cet après-midi-là, j’ai recherché le passage de Science et Santé sur les amis. Cette fois, j’y ai vu quelque chose de différent. Il m’a semblé que Mary Baker Eddy ne disait pas qu’il est mal d’avoir des amis. C’était ce concept personnel, possessif des amis qui devait céder à un concept plus profond et meilleur de ce qu’est en réalité l’affection. J’entrevoyais le fait qu’aimer signifiait fixer mes pensées sur Dieu plutôt que sur moi-même. J’avais passé le plus clair de ces trois années à penser seulement à moi-même. Cela devait changer, je savais que c’était possible, et ce, immédiatement !

Ce fut le début de la guérison. Je priais désormais pour aimer vraiment, aimer les élèves, l’école, tous les êtres et toutes les choses que je voyais. Plus j’aimais, plus je me sentais aimée. Car tout amour véritable vient de Dieu et Dieu aime toujours Son expression, l’homme. Les vexations ont fini par cesser, non pas du jour au lendemain, mais définitivement. Il s’est établi une sorte de respect mutuel. Un jour, une élève m’a même dit: « Je ne sais pas pourquoi nous avons été aussi méchants avec toi pendant toutes ces années. » Cette remarque m’a fait très plaisir, mais ce qui m’importait plus encore, c’était la nature véritable de l’amour que je commençais à connaître. L’amour est toujours présent puisque Dieu est toujours présent, mais nous ne le sentons que lorsque nous l’exprimons. Si Dieu est Amour, Il est la source et la condition de tout amour véritable, et l’homme, à Sa ressemblance, est inséparable de l’Amour.

L’année suivante, je suis entrée au lycée. C’était merveilleux ! De nouveaux obstacles à surmonter, de nouveaux amis. Et figurez-vous qu’au cours de la deuxième année, j’ai dû partir pour un nouveau lycée dans un autre pays, à cause du travail de mon père. Mais j’avais retenu la leçon. Le transfert a été facile, les camarades formidables.

Pourquoi ? Parce que je les ai aimés, tout simplement.

Aimez vos ennemis...
afin que vous soyez fils de votre Père
qui est dans les cieux ;
car il fait lever son soleil
sur les méchants et sur les bons,
et il fait pleuvoir
sur les justes et sur les injustes.

Matthieu 5:44, 45

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