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Règles pour un renouveau du christianisme

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mai 1991


Des Panneaux Routiers signalant: « Tir de mine: talkie-walkie interdit » ou « sens interdit » peuvent ne pas paraître très agréables tant que nous n’avons pas fait nous-mêmes l’expérience de leur utilité et donc compris les raisons d’y prendre garde.

Suivre les règles est parfois considéré ennuyeux et frustrant. Toutefois, si c’est ce que nous avons tendance à ressentir à l’égard de la Science Chrétienne, c’est le signe que quelque chose de tout à fait fondamental nous échappe: les dimensions véritables du christianisme scientifique.

Les règles aident énormément à pratiquer la guérison spirituelle. Et la guérison n’est pas une simple option; c’est en fait la force vitale du renouveau du christianisme. Devenir des membres d’église plus ou moins dévoués nous laisse encore loin du compte. Saisir la vision de ce qu’est le christianisme scientifique et savoir que le respect de ses règles produit un effet guérisseur et concret, c’est ce qui commence à rendre vivantes l’église et la religion.

Considérer la Science Chrétienne moins comme une institution à laquelle nous appartenons et davantage comme une grande découverte spirituelle que nous apprenons à connaître, nous amènera à voir d’une façon tout à fait différente les règles et l’éthique. Au lieu de suggérer quelque chose d’ennuyeux et de « dévot », elles signalent exactement l’inverse: une compréhension nouvelle et remarquable de ce qu’est véritablement la religion. Nous voyons que la religion n’est pas l’un des aspects de la vie, mais qu’elle est la seule chose qui nous montre comment fonctionne la vie, en fait que Dieu est notre Vie même. Nous comprenons toujours mieux que Dieu est le Principe de l’être et que les impressions que nous avons de l’existence mortelle ne constituent pas la vie.

Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Jésus enseigna le chemin de la Vie par la démonstration, afin que nous puissions comprendre comment ce Principe divin guérit les malades, chasse l’erreur, et triomphe de la mort. » Peut-être en sommes-nous venus à penser que le mot démonstration n’est qu’une autre façon de dire « avoir une guérison », mais ce terme a un sens beaucoup plus spécifique. « Démontrer », c’est montrer clairement l’existence de la réalité spirituelle et de ses lois, à savoir fournir la preuve que la loi divine est à l’œuvre dans l’existence humaine.

Les règles de la Science Chrétienne sont issues de Dieu et, par conséquent, aident à faire la démonstration. Certaines d’entre elles viennent facilement à la pensée. Nous savons, par exemple, que la première règle de la pratique est de chasser la crainte en nous appuyant sur le fait de la toute-présence de Dieu. Cette règle n’engendre pas la crainte d’être incapable de faire une telle chose; elle nous amène à comprendre que l’élimination de la peur se produit pour quiconque tourne sa pensée vers la présence de l’Amour divin infini.

Répondant, dans Science et Santé, à la question: « Voulez-vous expliquer la maladie et montrer comment on doit la guérir ? » Mary Baker Eddy raisonne avec le lecteur, puis finit par donner quelques instructions, ou règles, précises. Elle dit, par exemple: « Lorsque l’illusion de la maladie ou du péché vous tente, attachez-vous fermement à Dieu et à Son idée. » Elle explique ensuite clairement que « Son idée » est Son image ou ressemblance — l’homme tel que Dieu l’a créé et le connaît, et non un être mortel malade ou pécheur. Donc, nous n’avons pas seulement à emplir notre pensée de la perfection de Dieu, mais aussi de la perfection et de l’intégrité de l’homme, qui doivent nécessairement exister si Dieu est le Créateur. Cette règle de guérison a été donnée en premier par Christ Jésus en ces termes: « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. »

Lorsque nous reconnaissons la place qu’occupent les règles dans la Science Chrétienne, nous nous sentons de plus en plus conscients de ces règles. Mais cela ne nous donne aucunement l’impression d’être restreints ni entravés. C’est exactement l’inverse qui se produit: nous acquérons l’assurance d’avoir trouvé le moyen de nous libérer des erreurs et des attitudes mentales entravantes et paralysantes. Nous nous rendons compte également que la démonstration n’est pas une question de capacité métaphysique personnelle, mais qu’elle consiste à faire ce que nous sommes censés faire: nous conformer aux règles. Lorsque nous nous efforçons, avec honnêteté et sincérité, de nous regarder avec des yeux nouveaux, pour voir en nous le reflet ou l’émanation de Dieu, nous découvrons la loi de Dieu à l’œuvre dans notre existence.

Certaines règles essentielles du christianisme scientifique déterminent la façon dont nous devons penser concernant la matière. L’entendement humain trouve de multiples raisons d’éviter ce sujet: « C’est seulement pour ceux qui sont spirituellement avancés. Un jour je m’y mettrai. Ce serait très présomptueux de réfléchir beaucoup à l’irréalité de la matière, alors que nous sommes tellement loin de démontrer la Science Chrétienne. » Pourtant la règle formelle est que si nous essayons de guérir en partant d’une base chrétiennement scientifique, tout en admettant que nous vivons actuellement dans la matière, il est impossible de traiter la maladie avec efficacité. Mary Baker Eddy utilise un terme très fort pour faire ressortir ce point. Elle donne à cette façon de faire erronée le nom de « charlatanisme », et elle condamne cette pratique sous toutes ses formes.

Les règles et l’éthique de la Science Chrétienne ne concernent pas seulement la préparation morale et spirituelle de chacun pour la pratique de la guérison chrétienne: par exemple, l’absolue nécessité d’être honnête et de vivre selon la morale. Elles nous montrent également comment nous comporter dans nos rapports avec autrui. Elles soulignent combien il est indispensable de faire preuve d’amour et nous exposent clairement notre responsabilité envers la collectivité.

C’est pourquoi Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, a insisté pour que les maladies contagieuses soient déclarées aux autorités, pour que les lois concernant la vaccination soient respectées et pour qu’il y ait, lorsque c’est nécessaire, une coopération raisonnable avec les autorités médicales. Elle vit qu’il fallait apaiser la crainte et les inquiétudes du public. Elle savait que, pour progresser, la Cause de la Science Chrétienne devait, avec compassion, tenir compte d’autrui. Aimer les autres est aussi essentiel qu’aimer Dieu. Par rapport à la théologie de la Science Chrétienne, ce n’est pas un recul, c’est au contraire la manifestation de l’essence même de son christianisme.

Plus d’une fois, Mary Baker Eddy nous recommande d’apprécier le dévouement sincère et le dessein moral qui animent la majorité des médecins. Et elle parle ouvertement du sacrifice de soi et de la discipline exigés dans la pratique de la Science Chrétienne. Elle écrit, entre autres, qu'il est nécessaire d'évaluer avec soin son aptitude à traiter les cas de « maladie maligne » ainsi qu'elle les appelle. Voici ce qu'elle rappelle aux Scientistes Chrétiens: « Ils devraient se demander s'ils sont bien capables de faire face à la situation, et ils ne devraient pas négliger le fait que certains sont à l'affût pour les prendre au piège de leurs propres paroles; ils ne devraient pas oublier non plus que, dans leur pratique, qu'ils réussissent ou non, ils ne sont pas spécialement protégés par la loi » (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany).

Obéir aux régles, à l'enseignement et aux recommandations de la Science Chrétienne n'entraîne jamais de retards ni de compromis, sur le plan individuel ou collectif. Le fait est que cela préserve et élargit notre liberté en nous donnant des leçons qui nous sont indispensables. Cette sagesse spirituelle, si différente de notre propre opinion obstinée, nous conduit sur un chemin qui nous permet d'avancer en dépit d'obstacles apparemment infranchissables.

Il est bien possible, ainsi que cela a été dit, qu'aucune régle ne soit nécessaire dans le royaume des cieux où l'on a une parfaite conscience du gouvernement du Principe divin et de ses lois. Toutefois, jusqu'à ce que nous vivions dans cette compréhension totale, le gouvernement de Dieu continue à discipliner l'illusion rebelle de l'entendement mortel. Nous continuons à découvrir l'utilité des régles spirituelles qui nous montrent la pure réalité d'une unique intelligence suprême. Les règles ne restreignent pas; elles nous permettent de découvrir la liberté innée de l'homme créé par l'Entendement infini.

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