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ENTRETIEN

La moralité et le progrès des nations

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mai 1991


A l’heure du « village planétaire », comme on a appelé la terre, il est devenu indispensable d’aimer son prochain et de prier. Les nouvelles qui proviennent de pays éloignés nous parviennent de plus en plus vite. Nous désirons ardemment faire davantage pour soutenir les progrès de la liberté et la lutte pour la justice partout où celle-ci se manifeste.

Au cours de cet entretien, qui est le premier secrétaire de l’ambassade des États-Unis en Afrique du Sud, nous fait part de ses remarques concernant la prière, sa nécessité et certains de ses effets. M. Sandford a auparavant exercé ses fonctions de diplomate à l’ambassade américaine d’Allemagne de l’Est, des Petites Antilles, et il a également travaillé au département d’État à Washington.

Ici, Mes Responsabilités actuelles de représentant politique officiel sont très différentes de mes fonctions antérieures. Aucun poste ne ressemble vraiment au précédent. A mes yeux, c’est un des aspects qui rend le travail d’un diplomate si intéressant.

Je faisais partie du service politique à Berlin-Est, avant la chute du mur. J’avais fréquemment affaire à toutes sortes de dissidents et à des gens qui n’avaient aucun lien avec les milieux politiques. Avant cela, j’étais à Washington, où je m’occupais des négociations sur la question des missiles européens. Et, juste avant, j’avais été nommé à La Barbade. Pendant cette période, je me suis rendu également dans d’autres îles de la région, notamment à Grenade, qui avait alors un gouvernement révolutionnaire.

Vous vous êtes trouvé à plusieurs reprises dans des endroits où se déroulaient des événements historiques. Pourriez-vous nous dire ce que vous pensez, en tant que Scientiste Chrétien, de ces changements survenus dans le monde ? — En fait, je suis allé à Berlin-Est plusieurs fois avant de m’y rendre comme diplomate, car le sujet de ma thèse de doctorat portait sur l’occupation soviétique de l’Allemagne de l’Est. J’ai donc, naturellement, beaucoup réfléchi sur le communisme, sur ses implications idéologiques, sur les raisons pour lesquelles les gens se tournent vers ce système; j’ai cherché à comprendre pourquoi il semble répondre à certaines aspirations humaines et pourquoi, en définitive, il a échoué dans cette partie du monde. En repensant à tout cela et à ce que j’ai vécu ici, j’ai été frappé par le fait que nous sommes entrés dans une ère où bon nombre de nos certitudes s’en vont à vau-l’eau.

Quand j’étudiais le communisme, je le comparais à une tour de Babel. C’est la tentative de créer une sorte de paradis sur terre grâce à des moyens matériels. (Je pense que cela s’applique également à d’autres systèmes, notamment celui de l’apartheid, qui a vu le jour ici, en Afrique du Sud, dans les années 40.) Je ne crois pas que ceux qui sont à l’origine de l’idéal communiste aient eu l’intention de faire quelque chose de mal. Je pense qu’ils cherchaient plutôt à faire quelque chose de bien.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, je dirais la même chose de ceux qui eurent l’idée d’instituer l’apartheid. Bien que ce système nous semble horrible aujourd’hui, je pense qu’au départ, ils étaient sincèrement persuadés du bien-fondé de leur objectif. Mais aujourd’hui, nous assistons à l’effondrement, sous leur propre poids, de ces structures imposées, fondées sur la volonté humaine et les théories matérielles.

En pensant à cela il me vient parfois à l’esprit ce verset biblique: « J’en ferai une ruine, une ruine, une ruine. Mais cela n’aura lieu qu’à la venue de celui à qui appartient le jugement. » Tant qu’il n’y aura pas de progrès spirituel, tant qu’on ne bâtira pas avec la maçonnerie solide que constitue le concept du gouvernement divin et qu’on n’agira pas au nom de la volonté divine, tout ce qui sera fondé sur la volonté humaine se désagrégera. Nous assistons aujourd’hui à l’écroulement de certains des plus ambitieux projets de la volonté humaine. Ce qui est, naturellement, l’occasion rêvée de réfléchir sur ses erreurs et de construire sur des fondations plus solides la fois suivante.

Bien qu’on ait beaucoup mis l’accent sur les difficultés et les échecs économiques qui ont entraîné l’effondrement du communisme dans tant de parties du monde, je pense qu’il est également important de voir la soif de moralité que ce système a engendré, le désir ardent de quelque chose de meilleur, d’un concept plus élevé de la justice et de la dignité humaine. Parlons, pour employer des termes plus métaphysiques, d’un concept plus élevé du Principe, de l’Ame et de l’Amour.

J’assistais à une réunion, il y a tout juste une semaine, au cours de laquelle un responsable du Parti nationaliste a tenté d’expliquer aux électeurs les changements survenus dans la politique de son parti. Le Parti nationaliste est, bien sûr, à l’origine de l’apartheid et s’efforce depuis peu d’orienter la politique du pays vers une voie plus saine. Il a retracé l’histoire de l’apartheid en relevant les moments où, à son avis, son parti a pu s’engager dans une mauvaise direction, faire le mauvais choix, ou mal analyser la situation. Il a parlé de l’évolution du concept de la moralité dans le monde. Il estimait que l’Afrique du Sud était restée à la traîne. Il a éaglement parlé du traumatisme économique que ce retard a causé à son pays, de l’isolement politique qui s’en est suivi, et il a reconnu qu’on s’était efforcé de poursuivre dans cette voie plus longtemps qu’on n’aurait dû. S’interrompant à ce moment précis, il a alors fait cette remarque intéresante qui a retenu toute mon attention: « Nous savions que nous avions tort. Nous savions que nous faisions exactement ce qu’il ne fallait pas faire. »

J’ai vu que son auditoire accueillait favorablement ces propos. Et j’ai pensé: « Tout cela ressemble fort à une prise de conscience morale. Pour ces gens, il s’agit de bien plus que d’un simple exposé des faits. » Ils savaient, depuis quelque temps, que ce qu’ils faisaient était moralement injuste, même s’il ne leur était pas possible d’en parler. Maintenant ils peuvent le dire. C’est à mes yeux très encourageant, car cela dénote une humilité propice à la guérison, à la guérison morale.

Avez-vous pu constater que le fait de prier en vous en remettant au gouvernement divin et à la volonté divine a amené la guérison dans certain domaine de votre travail ? — Lorsque j’ai quitté l’Allemagne de l’Est pour l’Afrique du Sud, des amis et des connaissances appartenant à divers groupes de dissidents ou à d’autres milieux m’ont demandé: « Pourquoi tenez-vous à aller dans un endroit pareil ? »

La réponse, c’est qu’il est réellement passionnant d’être dans un endroit comme celui-ci, qui a entrepris ce type de réajustement, de réexamen moral. C’est pour moi un défi: je dois veiller à mon propre état mental, remettre en question mes propres idées préconçues et mes préjugés humains sécurisants. Je me pose les questions suivantes: « Où sont les germes de la tyrannie et de l’injustice dans ma pensée ? En quoi et de quelle maniére me suis-je éventuellement laissé hypnotiser par le matérialisme ? » Le côté positif de cette sorte de chimicalisation (afin d’utiliser un terme que Mary Baker Eddy, qui découvrit et fonda la Science ChrétienneChristian Science (´kristienn ´saïennce), emploie dans Science et Santé avec la Clef des Écritures pour désigner la destruction des fausses croyances matérielles par la Vérité), c’est que les gens se remettent véritablement en question et ils créent ainsi un climat mental très sain.

Je pense que, dans la mesure où les Scientistes Chrétiens et les autres chrétiens, où qu’ils soient, travaillent à ces questions, ils contribuent à élever la pensée du monde entier, parce que bien des problémes qu’on s’attache à résoudre dans ces sociétés ne sont pas propres à ces seules sociétés. Ce sont des défis que la pensée humaine doit affronter partout.

Quels sont les concepts spirituels les plus importants que vous pensez approter à votre travail ? — Les plus importants ne paraîtront ni nouveaux ni originaux à personne. Je pense que l’omnipotence de Dieu et Sa toute bonté, ainsi que le néant et l’impuissance du mal qui en découlent, sont les idées fondamentales qui éclairent ou imprègnent tout mon travail. Le mal n’est ni une personne, ni un lieu, ni une chose. Il ne peut avoir aucun statut en raison de la totalité de Dieu.

Cela mène naturellement à un concept de l’homme qui est important dans la façon dont j’aborde ma tâche. Saisir que l’homme est spirituel, l’image de Dieu, et qu’il ne fait donc jamais partie du problème, mène à la solution. Une chose s’avère constamment utile dans mes activités: c’est l’idée qu’on ne travaille jamais contre une personne ou contre des gens, mais qu’on est toujours avec l’homme réel contre une fausse conscience, contre la haine, la peur, les vues bornées.

L’idée que nous ne sommes jamais en compétition les uns avec les autres m’est très chère. Nos plus grands problèmes apparents, sur le plan familial, national ou international, sont bien souvent dûs à des rivalités: c’est à qui fera main basse sur la terre, les ressources, les richesses, le pouvoir. Je pense qu’il est important pour les chrétiens de ne pas oublier que ce n’est pas ainsi que fonctionne l’économie divine. Dans l’économie fondée sur la toute bonté de Dieu, il y a du bien en abondance pour tous. Chacun de nous, conçu spirituellement, a dans la création une place unique que nul ne saurait lui ravir, un rôle unique que nul ne pourrait remplir à sa place. En tant qu’idée individuelle de Dieu, aucun de nous ne manque de quoi que ce soit. Et en outre, nous sommes tous indispensables à la création. Par conséquent, chacun est nécessaire à l’autre. La création de Dieu n’est pas complète si une seule de Ses idées en est exclue.

Cette conception de Dieu et de l’homme qu’il a créé, nous apprend en tout premier lieu à rechercher une base commune de respect et de coopération avec ceux qui ont des points de vue différents. Ainsi, lorsque, dans mes rapports avec le gouvernement est-allemand, j’avais affaire à des communistes dont, naturellement, je ne partageais pas du tout les idées, j’ai pu voir se manifester fair-play et gentillesse, en dépit de nos conceptions opposées. En d’autres termes, je priais pour voir l’homme créé par Dieu. Le fait de pouvoir atteindre à un sens plus élevé de l’identité spirituelle — la mienne et celle des autres — de la reconnaître et de s’identifier à elle nous donnait une bonne base de départ.

J’ai eu des entretiens avec des Sud-Africains de différents milieux, et tous se sont montrés amicaux et hospitaliers. Là encore, voir en eux la manifestation de l’homme spirituel véritable facilite beaucoup la confiance mutuelle et l’établissement de relations professionnelles fondées sur la coopération. Je pense aussi que cette approche de Dieu et l’homme nous rend réceptifs au bien qui est invisible au sens humain, mais qu’une attitude plus spirituelle nous prépare à accepter et à reconnaître quand il se manifeste.

J’aimerais ajouter, et vous l’avez certainement compris, qu’il ne s’agit pas d’une confiance naïve dans la nature humaine. Il est important d’être « prudents comme les serpents », ainsi que le recommandent les Écritures, et de ne jamais accepter le concept erroné de l’homme ni de lui accorder sa confiance. Il ne doit demeurer aucun doute là-dessus. Nous ne fermons pas les yeux, mais nous apprenons à voir la réalité présente de l’homme créé par Dieu. En prenant conscience de cette réalité, en la percevant, nous reconnaissons le mensonge mortel — à savoir que l’homme est matériel et séparé de Dieu, l’Esprit divin — pour ce qu’il est, et nous lui ôtons ainsi tout pouvoir de nous nuire.

Vous donnez l’impression d’être à l’aise dans des contextes très différents. Comment parvenez-vous à travailler avec des gouvernements ou des groupes dont vous n’approuvez pas forcément la façon de faire ? — En comprenant que je ne suis pas limité (ni eux non plus) par une idéologie mortelle, par un concept imparfait de la réalité, de Dieu, de l’homme. J’ai le droit, la liberté et, en fait, le devoir moral de fonder mes rapports avec eux sur ma conception la plus élevée de l’homme et de les aider du mieux que je peux à en êntre conscients. Je ne dois à aucun moment relâcher ma vigilance face à la prétention qu’il existe un pouvoir matériel opposé à Dieu, le bien. Il me faut sans cesse veiller à me protéger en sachant qu’il ne s’agit que d’une prétention sans fondement, et que la contrefaçon — l’identité erronée de l’homme — ne peut me faire de mal. La vigilance est nécessaire pour se défendre contre cette prétention.

Est-il difficile d’être vigilant ? Ou bien cela fait-il partie de la discipline qui vous fait aborder votre travail dans un esprit de prière ? — Je dirais que c’est une exigence, mais non une chose difficile. En priant afin de me préparer pour la journée, je pars toujours de la nature spirituelle véritable de l’homme. Je prie pour toute l’humanité, ainsi que pour les défis précis que je rencontre au cours de la journée.

Quel effet cela vous a-t-il fait d’être en Allemagne de l’Est peu de l’Est peu de temps avant la chute du mur de Berlin ? — Le mur n’est pas tombé d'un seul coup. Il était poreux depuis des années et ce qui le rendait poreux, c'est le travail des chrétiens, y compris celui des Scientistes Chrétiens. Je sais que les Scientistes Chrétiens ont travaillé énormément en Allemagne de l'Est, en Allemagne de l'Ouest et partout dans le monde pour briser ce sentiment de division, pour comprendre l'impuissance de l'erreur à opprimer la vérité, à en interrompre l'expression ou à séparer quiconque de Dieu. Nul ne pouvait être séparé de Dieu par un mur, et Dieu était tout aussi présent en Allemagne de l'Est que partout ailleurs. Ce sont de telles idées, je pense, qui ont eu raison à la longue de cette prétention. Le mur a d'abord existé comme un mur de haine, de peur et de méfiance avant d'être construit en béton. C'est l'élimination de la haine, de la peur et de la méfiance, jointe à une meilleure compréhension de la vérité au sujet de Dieu, de l'homme et de sa liberté, qui ont contribué à faire disparaître le mur.

Le partage du pouvoir et l'accès au pouvoir sont des préoccupations majeures dans de nombreux pays aujourd'hui. Que pensez-vous du pouvoir ? — Scientiste Chrétien, je considère que le pouvoir vient uniquement de Dieu. Tout pouvoir appartient à Dieu. La Science Chrétienne me donne une façon vraiment différente d'aborder mon travail, car le concept politique du pouvoir — le concept politique humain — implique la compétition et la volonté humaine. Même avec de bonnes intentions, le fait d'essayer humainement de parvenir au meilleur concept possible et de l'imposer dans une situation donnée, soit par la négociation soit par une autre stratégie, s'avère bien souvent inefficace pour résoudre les conflits. Bien sûr, la puissance militaire ou d'autres conceptions matérielles du pouvoir entrent ici en jeu. Mais au lieu de chercher à concevoir une solution humaine et une stratégie pour l'appliquer, je m'attache à trouver la vérité harmonieuse qui, je le sais, est déjà là, à comprendre que la solution précède le problème. Je m'attache à chercher l'effet de la seule cause divine plutôt que d'avoir affaire à l'ahurissante complexité des causes, solutions et effets humains, à comprendre qu'il n'y a qu'une seule cause et à en voir les effets.

Constatez-vous que la prière — tant les vôtres que celles d’autres personnes concernées — aide les gens à faire face à ce problème du pouvoir et de l’impuissance ? — Incontestablement. C’est parfois difficile quand on a affaire à des contextes politiques qui semblent impliquer un pouvoir considérable des deux côtés et constituer les grands problèmes mondiaux. Il est quelquefois moins facile de voir les effets de la prière en ce domaine que le résultat d’une guérison physique ou la solution d’un problème personnel aux implications limitées. Quand on recherche la solution d’un problème politique à grande échelle, il est rare qu’on dispose immédiatement d’indices matériels « prouvant » effectivement que la situation a bénéficié quelque peu de son travail. Néanmoins, on peut ressentir l’influence curative de la prière. Les situations évoluent quand on y travaille, et on prend vraiment conscience des changements.

Je vais vous donner un exemple. Après avoir séjourné à La Barbade et à Grenade, j’ai travaillé au département d’État. Lorsqu’il y eut cette intervention militaire à Grenade, je m’étais porté volontaire pour travailler au département d’État, après les heures de bureau, avec le groupe qui essayait de suivre l’opération. A certains moments, les choses étaient confuses. Je fus en contact radio avec les étudiants américains de l’école de médecine de l’île. Les tirs les avaient coincés dans l’établissement. La situation était très inquiétante.

Un radioamateur les avait mis en contact avec le département d’État, et nous pûmes ainsi leur parler. J’étais en ligne avec eux, tentant de calmer leur frayeur et essayant de mon mieux de leur communiquer la certitude d’être protégé dans ce qui paraissait être une situation très dangereuse.

Très peu de temps auparavant, j’avais beaucoup prié au sujet des vérités spirituelles qu’on pouvait utiliser pour guérir une blessure par balle ou se protéger d’un tir d’artillerie. Je me retrouvais à présent « sur le terrain » en travaillant avec ces mêmes idées. Les pensées qui inspirèrent ma prière sont les suivantes: l’invulnérabilité de ces étudiants, qui, de par leur identité spirituelle véritable, étaient des idées divines; le fait que rien de matériel ne pouvait les menacer ni leur nuire en aucune façon et que l’Amour divin les entourait de sa protection. Je travaillai pour comprendre spirituellement que leur sécurité ne pouvait être menacée, quelle que soit la situation matérielle dans laquelle ils semblaient se trouver. Je niai également que le moindre sentiment de haine puisse avoir un pouvoir sur eux ou sur quiconque se trouvant dans cette situation. Une fois encore, je ne peux ni ne veux prétendre que rien de ce qui est arrivé par la suite soit dû à mon travail, mais je fus extrêmement reconnaissant de ce que ces étudiants soient tous indemnes, même lorsqu’ils durent sortir sous la mitraille, dans des circonstances assez effrayantes. Je reçus à ce moment-là un appel d’une mère. Elle était complètement affolée et terrorisée. Je pus la rassurer en lui disant que, même si ces étudiants ne bénéficiaient d’aucune protection physique visible, j’étais sûr que quelque chose les protégeait. Sans lui parler directement de Dieu, je savais que cette puissance protectrice était présente. Et je savais que cela la réconfortait.

Ici même, en Afrique du Sud, je sais que les églises de la Science Chrétienne, notamment celle dont je suis membre, travaillent pour s’opposer à cette prétention de violence aveugle qui peut blesser n’importe qui et entraver l’évolution de notre société vers la paix et la compréhension.

En quoi votre étude de la Science Chrétienne a-t-elle influencé votre conception du gouvernement et de la citoyenneté ? — A l’époque où j’étais en Allemagne de l’Est, il m’est venu à l’esprit que, grâce à mon immunité diplomatique, je pouvais me déplacer dans cette société sans me sentir menacé par ce qui semblait se passer autour de moi, sans craindre les lois de ce pays, parce que je savais que je dépendais uniquement des lois de mon gouvernement. Et je me suis rendu compte que je pouvais voir cela aussi d’un point de vue métaphysique. Nous dépendons tous d’un unique gouvernement, le gouvernement de l’Entendement divin.

Bien sûr, en considérant les circonstances humaines... si un agent de police voulait m’arrêter dans un pays où je demeure en qualité de représentant du gouvernement des États-Unis... si je me trouvais dans une telle situation, il me faudrait revendiquer mon immunité diplomatique. Je devrais faire savoir qui je suis. Je devrais me faire connaître et faire valoir mon immunité. Il m’est alors venu à l’esprit que nous bénéficions tous de cette immunité, parce que nous dépendons tous du gouvernement divin. Nous avons tous le droit de revendiquer notre unique sujétion à une loi plus élevée, à une souveraineté divine à laquelle nous devons être fidèles. Nous pouvons refuser de reconnaître tout pouvoir qui contredit cette puissance, mais comprendre également qu’en étant fidèles à cette autorité, nous ne nuisons jamais aux autres. Bien au contraire, nous les aidons.

Lorsque je faisais partie d’un groupe de Scientistes Chrétiens à Berlin-Est et qu’il nous arrivait de réfléchir ensemble à des projets métaphysiques, c’est un concept avec lequel nous avons énormément travaillé. En tant que Scientistes Chrétiens, nous priions spécifiquement pour la société. Nul n’avait à craindre ce que nous faisions. La Science Chrétienne ne représentait pas une menace. Même si c’était une menace pour le concept erroné du pouvoir matériel, ce ne pouvait jamais en être une pour les personnes concernées. Cela ne pouvait qu’être une bénédiction pour les gens de ce gouvernement, quelles que soient leurs idées à l’époque.

En République démocratique allemande, j’ai senti tout particulièrement que le travail accompli par les Scientistes Chrétiens et par d’autres chrétiens pour surmonter les sentiments de crainte, d’oppression, de méfiance, etc., en affirmant avec persévérance et dans un esprit de prière la totalité et l’harmonie de Dieu et de Sa création, a contribué aux progrès immenses dont nous avons été les témoins là-bas. Cette phrase de Science et Santé cadre bien avec notre sujet: « La haine humaine n’a ni mandat légitime ni royaume. » L’illégitimité de la haine, c’est une pensée qui me vient très souvent à l’esprit.

Il est un verset de la Bible auquel je pense souvent à propos de cette idée. Néhémie rebâtit la muraille, tandis que ses ennemis s’efforcent de le détourner de son travail par diverses ruses. Il leur dit alors qu’ils n’ont « ni part, ni droit, ni souvenir » ici. Ils n’appartiennent tout simplement pas à ce royaume. Pour moi, cette déclaration ne s’adresse pas à des personnes, mais à cette prétendue haine. Elle n’a ni place, ni mandat, ni pouvoir légitime, ni royaume.

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