Il Ne S’écoule guère un seul jour sans qu’il soit fait mention, à la télévision ou dans les journaux, d’une quête de la liberté quelque part dans le monde. Certains cherchent à être délivrés de l’esclavage de l’apartheid, les autres de la corruption ou de dirigeants tyranniques.
Même si, pour certains pays, la liberté reste encore plus un idéal qu’un fait établi, sa nature inestimable demeure. Elle représente pour eux plus qu’un système politique. C’est un concept, l’idée que l’homme n’est ni asservi ni dominé.
Dans ce sens plus élevé, même les personnes qui pensent habiter un pays dit « libre » ne sont pas complètement libérées. Pour certains d’entre nous, le chemin qui mène à l’esclavage peut être celui du mensonge et de la malhonnêteté. Peut-être nous soumettons-nous à l’asservissement en nous adonnant à la toxicomanie, au jeu, à l’immoralité. La maladie et l’invalidité, nous forçant à mener une vie limitée, sont aussi des maîtres tyranniques.
L’érosion de notre liberté se produit parfois de façon si graduelle que nous risquons de ne même pas remarquer cet effritement, avant de nous trouver dans un état qui paraisse irréversible. Pourtant, tout comme les révolutionnaires américains, nous pouvons vaincre nos oppresseurs. Nous parvenons à ce but en suivant les enseignements de Christ Jésus.
Les enseignements et l’œuvre de guérison de Jésus eurent un impact révolutionnaire. Pour la première fois, il existait quelqu’un pour montrer aux gens leur liberté spirituelle face à la tyrannie du péché, de la maladie et de la mort. Il n’avait pas peur des autorités politiques ni religieuses, parce qu’il comprenait que le rapport qui existe entre l’homme et Dieu est la vérité primordiale sur laquelle se fonde toute existence réelle.
La liberté qu’il offrait n’était pas celle des traités de politique. Jésus dit à ceux qui croyaient en lui: « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. » Cette vérité, c’est que l’homme est spirituel, l’enfant de Dieu, et que Dieu aime Ses enfants, tous Ses enfants.
Ce qu’enseignait Jésus garde encore toute sa valeur de nos jours. Mary Baker Eddy, après avoir eu elle-même une guérison chrétienne, se trouva convaincue que, si les enseignements de Jésus étaient observés dans leur totalité, ils nous permettraient d’effectuer, comme lui, des guérisons. Elle comprit aussi, cependant, que parvenir à cette liberté n’était pas une tâche facile. Elle écrit dans Science et Santé: « L’histoire de notre pays, comme toute l’histoire, illustre la force de l’Entendement et montre que le pouvoir humain est proportionnel à ce qu’il représente de pensées justes. » Et elle ajoute ensuite: « Abolir légalement la servitude non rétribuée aux États-Unis fut chose difficile; mais l’abolition de l’esclavage mental est une tâche encore plus rude. »
L’oppression physique est en général plus facile à détecter que l’esclavage mental. Les effets physiques des tortures exercées par un État sur ses citoyens ne tardent pas, un jour ou l’autre, à se faire remarquer. En revanche, il est beaucoup plus ardu de parvenir à comprendre les attitudes mentales qui conduisent à de telles conditions parce que, souvent, les causes sous-jacentes en sont invisibles. L’apathie, la crainte, la cupidité et l’ignorance figurent parmi les raisons qui favorisent le développement de la tyrannie. L’habitude d’accepter le mal en est une autre: par exemple, lorsqu’une personne s’habitue à détester quelqu’un ou à accepter une pratique illégale ou bien encore à supporter des dirigeants malhonnêtes. On finit alors par trouver difficile de ne pas faire ce qu’on a toujours fait.
C’est à ce moment-là que la prière peut nous aider à nous libérer. Dieu est, en réalité, notre Père, et nous pouvons avoir recours à Lui quel que soit notre besoin. Mais surtout, Dieu est l’Entendement, plein d’amour et omniscient. Cet Entendement est infini, sans limites. L’Entendement étant tout-puissant, il ne peut pas être asservi. Or, comme nous sommes les enfants de Dieu, de cet Entendement, nous sommes forcément semblables à Lui. Nous sommes donc spirituels et libres.
Nous démontrons la vérité de ce fait quand nous commençons à nous concevoir comme les idées spirituelles de l’unique Entendement. Notre optique de la vie change. Les habitudes asservissantes et les tendances de la pensée fondée sur la matière deviennent plus évidentes à nos yeux et aussi plus répulsives. Nous voyons combien le désir de boire ou de se droguer est lié à des états mentaux tels que la dépression, la colère ou la déception. Nous admettons qu’au-delà de ce tableau matériel limité, il existe une autre manière de vivre, qui libère.
En reconnaissant la nature du rapport qui nous unit à Dieu, nous affirmons qu’il prend soin de nous comme un Père. En priant pour ressentir Sa présence dans notre vie, nous changeons de point de vue, abandonnant le matériel pour le spirituel. Nous rejetons la croyance que nous puissions être programmés pour l’esclavage imposé par la drogue, la cruauté d’autrui ou la soumission volontaire au péché. A mesure que nous rejetons les tyrans de la matérialité, ils perdent leur emprise sur nous.
Quand on s’habitue à penser en termes spirituels et à répondre seulement à Dieu, il n’est plus très difficile de concevoir ses amis et même le monde en ces termes. Ainsi, à un moment donné, je me trouvais avec deux collègues à une réunion présidée par le doyen de la faculté où nous exercions. Il était très difficile de travailler avec cet homme. Parfois il se montrait tout simplement tyrannique.
A cette réunion, il insista pour que nous fassions quelque chose qui était non seulement impossible, mais aussi fort peu raisonnable. Je priai donc pour savoir que l’intelligence de l’Entendement, Dieu, était présente et gouvernait la situation. L’atmosphère se calma alors peu à peu. Quelques minutes plus tard, et sans que nous ayons à l’en persuader, le doyen renonça à ce qu’il nous avait demandé.
C’est un début modeste, mais qui ouvre la voie. Chaque fois que nous refusons de nous laisser asservir, nous contribuons à diminuer, dans une certaine mesure, l’apathie, la crainte et l’ignorance qui sont à la base de la servitude. Chaque fois que nous prions de tout notre cœur pour le monde, en sachant qu’il est libre et gouverné par Dieu, non par l’oppression, les forces de la liberté s’en trouvent augmentées.
