« Marchez comme des enfants de lumière ! » Tel était le titre de la rencontre organisée en juillet 1990 à Johannesburg, en Afrique du Sud.
Les jeunes ont un rôle important à jouer dans le monde, un rôle de guérisseur. Cette réunion, organisée et soutenue par les Scientistes Chrétiens sur place et par La Première Église du Christ, Scientiste, à Boston, Massachusetts, s’adressait à toute personne âgée de douze à trente ans. Les participants ne venaient pas seulement d’Afrique du Sud, mais aussi d’autres pays d’Afrique, comme la Zambie, le Lesotho, le Zimbabwe, le Botswana, le Malawi, l’île Maurice et le Ngwane.
La réunion proposait des ateliers sur des sujets divers (des relations humaines aux problèmes de l’environnement) et des exposés faits par des jeunes; elle donnait la possibilité d’assister à un service religieux le dimanche, élaboré autour de la Leçon-Sermon qui est indiquée dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne, de voir des films sur vidéocassettes, notamment « Mary Baker Eddy: A Heart in Protest » (Mary Baker Eddy: Un cœur qui se rebelle) et « A global Voice » (Une voix mondiale), et d’écouter des enregistrements d’émissions du World Service of The Christian Science Monitor et du Héraut de la Science Chrétienne. La Secrétaire de L’Église Mère, Mme Virginia Harris, a pris la parole au cours de la réunion. Le comité d’organisation avait prévu, bien sûr, des moments où les participants pouvaient faire connaissance et échanger des idées.
Des réunions similaires avaient eu lieu en Amérique latine en 1988 et en 1989, deux autres se sont déroulées en Australie et en Nouvelle-Zélande également au mois de juillet 1990, et une dernière a eu lieu en Allemagne en septembre 1990. Chacune de ces réunions a évoqué les promesses et les défis que rencontre une région précise du monde, mais chacune a formulé des messages universels.
Quelques semaines après la réunion de jeunes de Johannesburg, le comité d’organisation a échangé quelques idées sur les temps forts et les résultats de la rencontre. Voici des extraits de cette conversation.
« Un décloisonnement »
QUELLE ÉTAIT VOTRE VISION DE CETTE RÉUNION ET COMMENT S’EST-ELLE CONCRÉTISÉE ?
Cette rencontre représentait une unité de but, une unité d’action; tous, en tant qu’enfants de Dieu, se rassemblaient pour trouver des solutions spirituelles. La réunion était ouverte à toute la jeunesse de ces états africains. L’amour, l’enthousiasme exprimés par tous étaient si exceptionnels que, le samedi soir, personne n’avait envie de dormir. Tout le monde se demandait pourquoi il faudrait aller se coucher alors que tout était si animé, si vivant. Ils avaient l’impression qu’ils allaient rater quelque chose.
J’ai vu en cette réunion l’occasion de reconnaître en chacun l’enfant spirituel de Dieu. Tel était pour moi l’aspect fondamental de la réunion, sa structure de base.
Je suis d’accord avec toi, Yvonne. Le fait de voir les enfants spirituels de Dieu nous a tellement rapprochés que nous avons davantage le sentiment de faire partie d’une communauté mondiale.
Pour moi, ce fut un décloisonnement: les murs qui nous séparaient depuis si longtemps sont tombés et les fausses idées qu’on se fait de la jeunesse d’Afrique du Sud se sont dissipées. Je crois que cette réunion est arrivée à point nommé.
Nous lisons dans la Bible: « Quand il n’y a pas de vision, le peuple périt » (d’après la version King James). J’ai entretenu l’idée que les gens quitteraient la réunion bien décidés à mieux comprendre la nature de Dieu et à utiliser ce savoir pour surmonter leurs difficultés. Il me semble essentiel d’exercer ce gouvernement de soi-même si l’unité doit prévaloir.
C’est en lisant le premier chapitre de la Bible que j’ai vraiment pu me représenter cette réunion. Je comprends que la création est une activité qui se poursuit en ce moment même. J’ai vu dans cette rencontre un aspect important de la création riche et abondante de Dieu. Comme les vagues sur la plage, on ne pouvait freiner sa progression. Rien ne pouvait arrêter la rencontre 1990 des jeunes d’Afrique.
Dorothy: Le premier problème que nous avons rencontré, c’est celui de la ségrégation, qui est la loi en Afrique du Sud. Cela s’est manifesté dans les activités du comité d’organisation. Nous nous étions tous réunis pleins d’amour et avec l’idée de travailler ensemble pour une cause merveilleuse mais, dès la seconde réunion, des divisions ont surgi. Elles portaient non seulement sur une opposition entre Noirs et Blancs, mais aussi entre personnes d’âges différents. Nous sommes allés prier et je crois que nous avons vraiment tous fait de notre mieux. A la réunion suivante, il régnait un amour fraternel et une compréhension mutuelle formidables. J’ai compris le sens de ma présence dans le comité. J’ai vu que le choix de ses membres avait été inspiré par Dieu, non par une personne. Si tel était bien le cas, aucune couleur ne pouvait gâcher l’ensemble. C’est à cette réunion qu’Yvonne a parlé de la couleur et de l’Ame. Je crois que ce qu’elle a dit a produit une guérison totale, parce que tout sentiment de division s’est évanoui.
Yvonne: Ce que j’ai dit, c’est que lorsqu’on met la couleur dans la matière, on obtient des divisions. Alors que la vraie couleur vient de l’Ame, Dieu; elle est harmonieuse et belle. C’est là-dessus, je crois, que nous avons travaillé: sur le fait que la véritable couleur ne peut nous diviser.
Elijah, on t’a demandé de faire un exposé, pendant la rencontre, sur le thème « La liberté: une loi de Dieu ? » Explique-nous donc comment tu t’es trouvé obligé de prouver personnellement le contenu de ton exposé.
Elijah: Oui, il m’a fallu vraiment prouver que la liberté est une loi de Dieu quand je me suis retrouvé en prison après avoir aidé à faire cesser un boycottage à l’école. J’avais compris que je ne me rangeais ni du côté des jeunes ni du côté des autorités, mais du côté de Dieu. L’accord auquel nous sommes parvenus sur le boycottage était si exceptionnel qu’il a été communiqué au ministère de l’éducation pour aider à résoudre la crise dans les écoles d’Afrique du Sud. De plus, j’ai aidé à désamorcer des conflits potentiels entre la police et les jeunes, conflits qui auraient pu se terminer dans le sang et la détresse. Peu après ces événements, j’ai appris que les jeunes n’approuvaient pas ma position non militante et avaient l’intention de brûler notre maison. Nous avons prié avec un praticien de la Science Chrétienne. Notre maison n’a pas été touchée, mais à la première heure, le lendemain matin, j’ai été arrêté par la police, parce qu’elle pensait que j’étais militant. Au début, dans la prison, je n’avais que le sol en béton pour dormir, manger et travailler. On a fini par me donner une chaise et une table si bien que j’ai pu travailler avec ma Bible et Science et Santé avec la Clef des Écritures. Il arrive souvent que les gens disparaissent pendant des années, parce que les lois de l’état d’urgence font qu’il n’y a pas obligation de juger les gens. Malgré tout, j’ai été rapidement relâché, mais cela avait été pour moi l’occasion idéale d’étudier et de prier.
Yvonne: Ceux d’entre nous qui se trouvaient alors au comité se sont souvenus du passage de la Bible où il est dit que tous les membres de l’église ont prié quand Pierre a été emprisonné. Nous avons prié continuellement pour comprendre que l’activité de l’Église ne pouvait jamais être emprisonnée. Et les événements nous ont donné raison !
POUVEZ-VOUS NOUS PARLER DE L’IMPRESSION PRODUITE PAR CETTE RENCONTRE ?
Yvonne: Une personne a dit qu’elle était absolument stupéfaite de constater qu’il n’y avait ni racisme ni sentiment de disparité lors de la rencontre. Une participante indienne a répondu que la race ne fait pas partie de l’identité. Elle a repris une image qui avait été donnée dans l’une des causeries: Les différences raciales sont comme des robes de chambre de différentes couleurs. L’oratrice était elle-même arrivée en robe de chambre, avec l’air de ne pas être préparée du tout. Mais, lorsqu’elle a enlevé sa robe de chambre, montrant qu’elle était habillée et fin prête pour la réunion, elle a dit: « Nous ne devons jamais nous laisser prendre aux apparences. »
Dorothy: Cette participante indienne est une amie à moi et nous sommes venues ensemble à la rencontre. Le dimanche, avant la fin de la réunion, elle m’a dit qu’elle rentrait chez elle. Elle se sentait complètement déprimée; elle avait le sentiment d’avoir renié sa religion. Elle est musulmane. Elle est donc rentrée chez elle et a montré à son mari les publications qu’elle avait rapportées de la rencontre. Son mari les a examinées et il a vu Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy. Il lui a dit: « Oh! tu as rapporté le livre de Mary Baker Eddy. C’est très bien. Je crois que tu es allée à quelque chose de très bien. » La tristesse qu’elle ressentait à l’idée d’avoir assisté à une réunion chrétienne s’est envolée. Le lendemain, son mari a lu Science et Santé pendant près de trois heures et il a été enthousiasmé. Il a remarqué que le livre avait été écrit il y a plus de cent ans, mais que les vérités qu’il expose sont toujours actuelles. Elle s’est mise à lire et à utiliser le Christian Science Sentinel. Ils traversaient une période difficile du point de vue financier. Maintenant, tout se redresse peu à peu, et elle a monté sa propre affaire.
Wayne: Pour moi, le plus beau moment de la réunion a été l’arrivée des Zambiens à l’aéroport où nous étions allés les chercher. Au départ, ils devaient prendre un avion pour le Zimbabwe puis l’autocar pour Johannesburg avec ceux qui venaient du Zimbabwe. Mais ce projet est tombé à l’eau: comme leur vol avait été surréservé, ils n’ont pas pu embarquer. Ils ont essayé de prendre l’avion pour le Botswana où nos amis de là-bas devaient les rencontrer et les amener à Johannesburg. Mais cela n’a pas marché non plus, parce que le vol était tellement retardé qu’ils auraient raté la rencontre. Au dernier moment, on leur a permis de prendre un vol direct pour Johannesburg. En raison de tous ces changements, leurs visas ne se trouvaient pas à l’aéroport lorsqu’ils sont arrivés à Johannesburg. De plus, ils n’avaient sur eux que des allers simples et aucune devise. En temps normal, cela leur aurait interdit l’entrée dans le pays. Mais un peu plus tard, leurs visas sont arrivés et on les a laissés passer.
Yvonne: Cela a été vraiment extraordinaire ! Le gouvernement d’Afrique du Sud n’entretient aucune relation avec la Zambie; nous avons été reconnaissants d’apprendre que le dossier des demandes de visa de nos participants avait été confié à une employée qui connaît la Science Chrétienne. Elle s’est mise en quatre pour eux.
Wayne: Quelle fête quand nous avons vu les Zambiens passer les portes de la douane et avons pu enfin les rencontrer face à face ! Nous nous sommes tous embrassés en riant et nous avons tout de suite eu l’impression d’être de vieux amis. Dans la voiture qui nous conduisait à l’université, ils nous ont raconté toute leur aventure et nous ont confié leurs espoirs; c’était merveilleux. Pour moi, cela confirmait vraiment le fait que les lois spirituelles de Dieu abrogent toujours les lois matérielles restrictives.
Yvonne: Pour moi, un des grands moments de la réunion a été la soirée de danse folklorique, le deuxième soir, après les conférences et les ateliers. Lorsque je suis allée chercher mon fils, le spectacle était magnifique. La salle était remplie de gens de toutes races, de toutes cultures et de tous âges qui dansaient; ils étaient l’expression même de la joie, du bonheur, de la liberté. C’était le résultat de tout le travail qui avait été fait pour ne voir que des enfants spirituels de Dieu.
Eric: A l’université, j’ai vu des soirées similaires où la division entre Blancs et Noirs était aussi marquée que s’il y avait un mur opaque entre les gens. Cette soirée de danse folklorique était un renversement complet de la situation.
Glenda: Le dessin du logo reflétait cette idée. Je l’ai soudain compris pendant la soirée ! Face à la haine et aux préjugés dus à la séparation, il faut l’enfant véritable. Il faut les qualités de docilité, de gentillesse, d’obéissance, de réceptivité et d’amour. Il fallait que ces qualités d’origine divine dirigent la réunion. J’apprécie tant le fait que cette jeunesse, que nous représentons tous, est invulnérable et pure. Elle a la domination sur toute force brutale; son rôle légitime est d’ouvrir le chemin.
Eric: Une autre chose qui m’a peut-être le plus touché, c’est l’aide qui a été apportée à une jeune fille qu’on avait mise à la porte de chez elle. Elle avait fréquenté l’école du dimanche de la Science Chrétienne quelques mois auparavant et, dans son désespoir, elle est venue chercher de l’aide auprès de l’église filiale de la Science Chrétienne. C’est le mercredi précédant la rencontre des jeunes, qu’elle en a entendu parler pour la première fois. Avec l’aide des membres, elle a eu tout ce qu’il lui fallait: transport, vêtements, financement et, le jour suivant, elle a pu se joindre au groupe pour faire le long voyage qui les mènerait à Johannesburg. C’était vraiment touchant de voir cette jeune fille qui avait été renvoyée de chez elle, mais qui avait trouvé là foyer et famille, amour et amitié, chaleur et joie. Peu après son retour, elle a retrouvé sa mère.
Elijah: La soirée de danse a aussi été pour moi un grand moment; c’était formidable de voir tous ces gens rassemblés de cette façon, exprimant l’amour, la joie et se montrant naturels, surtout dans notre pays. En plus, tout le monde se tenait correctement. Tout le monde faisait preuve d’auto-discipline. Cela m’a vraiment beaucoup touché, car j’ai pu voir que c’était une réunion prévue par Dieu et qu’Il veillait à tout. Personne ne se chamaillait, parce qu’Il est notre Père. Il est notre Berger, Il conduit chacun d’entre nous, tout le long du chemin.
