Skip to main content Skip to search Skip to header Skip to footer

Vaincre le racisme, renoncer aux étiquettes

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de novembre 1991


Les Étiquettes Rédigées avec honnêteté fournissent des renseignements utiles sur les produits de consommation. Mais étiqueter les êtres humains, c’est porter un faux témoignage contre son prochain. Une des pires formes de sectarisme en ce domaine aujourd’hui, c’est le racisme.

Il est souvent facile, pour ceux qui ont le sens civique, de condamner le racisme lorsqu’il se manifeste dans un pays lointain ou, du moins, dans une autre partie de la ville ou de la région dans laquelle ils vivent. Leur propre existence n’est pas directement touchée et ils peuvent sans crainte déclarer, avec l’auteur du livre de Malachie: « N’avons-nous pas tous un seul Père ? N’est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés ? »

Mais nous voyons de plus en plus se rapprocher les tensions raciales, que ce soit dans notre quartier, dans nos écoles ou sur notre lieu de travail. Les conflits raciaux peuvent provenir de la mobilité accrue de la population ou de la plus grande interdépendance des individus dans la société planétaire moderne. On peut y voir aussi une fermentation mentale due à la prise de conscience par l’humanité des inégalités économiques flagrantes résultant des pratiques racistes héritées du passé. Il existe même des cas de « racisme inversé ».

Face à des facteurs inconnus et à des personnes physiquement différentes de nous, nous aurons peut-être peur de ne plus être maîtres de notre destinée ou de perdre notre identité. Nous redouterons que, mûs par un sentiment de haine et de frustration, ceux de notre propre race recourent à la violence. Indépendamment des circonstances, nous craindrons qu’agitation et conflits raciaux nous aient séparés de l’amour de Dieu. Existe-t-il une solution spirituelle ?

La Parole inspirée des Écritures révèle à l’humanité les vérités spirituelles qui permettent de résoudre les problèmes raciaux. Bien qu’elle abonde en récits de guerre entre races et nations, surtout dans l’Ancien Testament, la Bible montre la voie qui mène à un concept plus élevé de la nature véritable de l’homme et à la fraternité universelle révélée par le christianisme du Christ.

L’apôtre Paul nous fait comprendre notre identité véritable en distinguant deux concepts différents de l’homme: l’un est « dans la chair », le second « dans l’esprit ». Le premier, l’homme charnel, combat et bouscule constamment son frère; il s’efforce vainement de trouver le bonheur dans la matérialité. Le second, l’homme révélé en Christ, se décrit comme l’image et la ressemblance véritables de Dieu, l’Esprit; il est par conséquent spirituel. Toutefois, nous n’avons pas réellement affaire à deux sortes d’homme, mais à deux concepts, l’un fondé sur le sens matériel et l’autre, sur le discernement spirituel.

Sans aucun doute, Christ Jésus, notre Maître, voyait bien au-delà de l’apparence extérieure de ses semblables, car il discernait l’identité spirituelle que Dieu a donnée à l’homme. Ceux qu’ils rencontraient avaient beau être des Samaritains, des percepteurs malhonnêtes ou des prostituées, il n’était pas aveuglé par ces étiquettes mortelles. Il savait que les caractéristiques de l’homme pécheur, c’est-à-dire Adam, ne faisaient partie de l’identité véritable de personne. Cela ne veut pas dire qu’il ne tenait nullement compte du tableau charnel, mais qu’il voyait, à la place, la nature spirituelle véritable de l’homme.

D’un point de vue spirituel, l’égalité raciale ne signifie pas simplement des mortels égaux. Elle suggère quelque chose de beaucoup plus profond, à savoir le fait scientifique que l’identité réelle de l’homme ne saurait être circonscrite dans la chair, parce que l’homme est l’idée incorporelle de Dieu. Bien que les idées de Dieu manifestent une diversité infinie, il n’y a pas d’inégalité. Chaque idée est tout aussi parfaite, intelligente, belle et bonne que les autres.

Le fait d’apprendre à discerner les autres davantage en fonction des qualités spirituelles dont Dieu les a doués que d’après leur apparence matérielle m’a aidée à vaincre un racisme latent dans ma propre pensée. Étant enfant, je ne m’étais jamais considérée raciste. J’avais appris à la maison et à l’école du dimanche de la Science Chrétienne à respecter tout le monde, puisque chacun est l’enfant de Dieu. Mais, comme j’habitais dans une région rurale composée presque exclusivement de Blancs depuis des générations, mes convictions à ce sujet n’avaient jamais été mises à l’épreuve.

Puis, un été, de façon tout à fait imprévue, je dus faire face à des préjugés raciaux insoupçonnés dans ma pensée. J’étudiais la flore et la faune de différentes régions d’Amérique tropicale en compagnie d’une vingtaine d’étudiants diplômés et de plusieurs professeurs enseignant aux États-Unis. Un jour, nous avons quitté notre camp de base pour nous envoler vers une île lointaine des Caraïbes afin d’explorer ses forêts tropicales.

L’île ne possédant qu’une petite piste d’atterrissage en terre, nous nous sommes divisés en deux équipes pour éviter à l’avion de s’embourber au décollage ou à l’atterrissage. Vers la fin de l’après-midi, au moment où la seconde équipe dont je faisais partie s’apprêtait à regagner le camp de base, un orage tropical éclata brusquement. L’avion avait pu se poser pour remmener la première équipe, mais pas la nôtre, car l’orage était de plus en plus violent.

Quelques centaines d’indigènes vivaient sur l’île, mais il n’y avait aucun hôtel. Notre équipe fut confiée à la garde du chef de village; nous devions nous en remettre à l’hospitalité des insulaires. Très vite, j’eus la conscience aiguë d’appartenir, pour la première fois de ma vie, à une race minoritaire dépendant totalement, d’un point de vue humain, de la bonne volonté d’une autre race.

A l’idée qu’un peuple inconnu, « étrange » à mes yeux, décide de la façon dont j’allais être hébergée, j’eus soudain l’impression d’appartenir à une classe inférieure, incapable d’être autonome. Je me demandais si la peur que je ressentais pouvait me donner une idée de la terreur que durent jadis éprouver les Noirs destinés au marché des esclaves. Il s’agissait de leur vie entière, et moi, même pour une seule nuit, et qui plus est dans un cadre bienveillant, j’étais effrayée.

Je me rendis compte, cependant, que je n’avais pas à me laisser gouverner par une peur irrationnelle, liée à des préjugés raciaux. Si ces indigènes avaient été blancs et avaient parlé la même langue que moi, je n’aurais sans doute pas eu peur. Désirant sincèrement discerner la nature spirituelle véritable de mes futurs hôtes, j’affirmai que Dieu n’avait jamais abandonné Sa création et que chacun de nous était une idée spirituelle créée par Lui. Il aimait tous Ses enfants, et je pouvais, moi aussi, les aimer. Un de Ses enfants ne pouvait certainement pas nuire à un autre, car tous étaient gouvernés par le Principe divin.

J’étais forcée d’abandonner ma conception matérialiste de la création de Dieu et d’affirmer la vérité concernant l’homme. L’homme idéal véritable est l’enfant de la sollicitude divine; il n’est gouverné ni par la race, ni par la culture, ni par aucune autre caractéristique matérielle. Je reconnus que l’harmonie céleste pouvait se manifester sur terre dans la mesure où j’acceptais la loi spirituelle qui déclare que l’amour désintéressé est le seul pouvoir véritable. Fondée sur le fait que la création de Dieu est spirituelle et bonne, cette loi d’amour ne laisse place ni à la haine ni à la crainte d’aucune sorte.

Je ressentis alors la paix intérieure, même si les jeunes gens de mon groupe avaient déjà été dirigés vers des huttes abandonnées et délabrées pour y passer la nuit dans une sécurité douteuse. Il ne restait plus qu’une étudiante et moi-même. A notre grand soulagement, le chef du village nous informa que nous allions être hébergées par une famille.

J’éprouvai une profonde gratitude pour la gentillesse de cette famille et pour sa sollicitude sincère à l’égard de deux inconnues étrangères dont elle n’avait certainement pas réclamé la venue. L’amour généreux de ces gens ne connaissait aucune barrière raciale. Après nous avoir régalées d’un merveilleux repas, nos hôtes insistèrent pour nous laisser leur propre chambre afin que nous puissions dormir dans le meilleur endroit. J’appris que les bons Samaritains ne sont pas aveuglés par la race. Ils sont trop occupés à faire acte de sollicitude et à partager !

C’était une situation simple comparée aux questions morales, sociales et économiques complexes qui sont aujourd’hui associées au racisme. Pour vaincre le racisme, cependant, il nous faut commencer par nous-mêmes. Chaque fois que nous renonçons aux étiquettes racistes, nous aidons le genre humain à s’affranchir de l’esclavage mental qui veut décréter qu’il existe une catégorie de gens inférieurs et donc moins dignes de justice que les autres. Le point essentiel, c’est de comprendre qu’il y a un seul Entendement et que ses idées vivent en parfaite harmonie. Mary Baker Eddy l’explique ainsi dans Science et Santé: « Un seul Dieu infini, le bien, unifie les hommes et les nations, constitue la fraternité des hommes, met fin aux guerres, accomplit ces paroles de l’Écriture: “ Tu aimeras ton prochain comme toi-même ”, annihile l’idolâtrie païenne et chrétienne — tout ce qui est injuste dans les codes sociaux, civils, criminels, politiques et religieux — établit l’égalité des sexes, annule la malédiction qui pèse sur l’homme, et ne laisse rien subsister qui puisse pécher, souffrir, être puni ou détruit. »

Cette purification de la pensée humaine individuelle exige peut-être que nous élargissions notre concept de la fraternité. Nous devrons aussi renoncer à l’habitude de mettre des étiquettes sur les gens, étiquettes qui, comme le montre un examen sérieux, refusent à autrui le respect et la dignité divine auxquels chacun a légitimement droit. Quand nous discernons l’individualité véritable de l’homme en termes de qualités spirituelles, le racisme commence à céder.

Le Christ, la manifestation de la Vérité qui vient à la pensée humaine pour guérir et sauver, nous donne le courage moral et spirituel de supprimer le concept erroné, matérialiste et mécaniste qui voit un homme charnel existant dans une société athée. La Science nous apprend combien il est injuste de nous condamner et de condamner les autres à faire partie de cette race adamique de pécheurs belliqueux invétérés. Nous parvenons progressivement à une véritable harmonie raciale lorsque nous nous libérons des croyances de la race adamique — de toutes les étiquettes erronées — et que nous percevons le véritable héritage de l’homme, l’image spirituelle de Dieu.

Pour découvrir plus de contenu comme celui-ci, vous êtes invité à vous inscrire aux notifications hebdomadaires du Héraut. Vous recevrez des articles, des enregistrements audio et des annonces directement par WhatsApp ou par e-mail. 

S’inscrire

Plus DANS CE NUMÉRO / novembre 1991

La mission du Héraut

« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

                                                                                                                                 Mary Baker Eddy

En savoir plus sur le Héraut et sa mission.