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Mon frère, tout souriant

Écrit spécialement pour En famille

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de novembre 1991


J’étais De Retour dans ma ville natale afin d’aider ma mère à se préparer en vue d’un déménagement. Je souhaitais aussi faire tout ce qui était en mon pouvoir pour redonner du courage à mon frère qui traversait des moments difficiles en raison de la faillite d’une entreprise de construction. Je ne pouvais lui fournir aucune aide financière ni aucun conseil. Néanmoins je me sentais en mesure de lui apporter un réconfort moral et l’amour d’une sœur.

Derrière cette expression: « l’amour d’une sœur », il y a toute une histoire ! Depuis un certain temps, il me fallait travailler afin d’entretenir de meilleures relations avec mon frère et sa femme. Ils vivaient d’une manière très différente de la mienne et, parfois, ils me disaient des choses qui me blessaient. Cependant, je les aimais tous deux et j’appréciais le lien qui nous unissait, même si la situation semblait parfois éprouvante.

Alors que je me trouvais chez ma mère, j’entrepris un déplacement spécial, en voiture, afin de leur rendre visite, et ma belle-sœur me fit une remarque très blessante. Cela semblait particulièrement injustifié, surtout si l’on considère les efforts que je faisais pour me montrer plus aimante. Au milieu de la nuit, je me réveillai, très préoccupée par sa remarque. Je me mis à prier en silence, demandant à Dieu de m’aider. Il ne me paraissait pas juste de me sentir si blessée et si irritée.

On lit dans les Psaumes: « Dans leur détresse, ils crièrent à l’Éternel, et il les délivra de leurs angoisses », et je crois cela.

A propos de la prière exaucée, j’ai souvent trouvé les réponses surprenantes, parce qu’elles me révélaient une idée ou une nouvelle façon de penser.

Cette nuit-là, tandis que mes pensées s’apaisaient, je vis sous un nouveau jour la difficulté de nos relations. Je me rendis compte que j’avais une attitude intransigeante à l’égard de ma belle-sœur. Depuis le jour où elle était devenue la femme de mon frère, la famille ne l’avait jamais tout à fait acceptée. Cela s’était un peu arrangé pour certains, mais pas pour moi !

Je compris alors que je ne souffrais pas de ce que disait ma belle-sœur, mais de l’attitude négative que j’adoptais, d’une position prise très jeune et poursuivie sans remise en question au cours des annés. Immédiatement, au milieu de la nuit, j’entrepris de prier pour aimer ma belle-sœur sans aucune réserve. Je revis tout ce que nous avions vécu ensemble afin de percevoir l’amour véritable qui existait dans nos rapports et de rejeter mentalement ma désapprobation silencieuse.

Je me suis souvent demandé pourquoi l’on semble avoir en général des problèmes avec ses parents par alliance. Bien entendu, lorsque deux familles se trouvent unies par un mariage, les gens proviennent d’horizons parfois très différents. Nos habitudes, nos croyances et nos pratiques les plus chères peuvent ne pas être appréciées. Et nous espérons que les gens nous accepteront simplement comme nous sommes.

Mais, de par leur nature même, les relations humaines sont complexes. Tant que nous acceptons la prémisse qu’il s’agit d’individus incomplets qui tentent de s’apporter mutuellement de l’affection et du bonheur, les conflits sont inévitables.

Nous faut-il nous contenter de constater le caractère inévitable de ces conflits ? Il semblerait que Christ Jésus lui-même ne nous ait guère donné d’espoir en ce qui concerne la solution des problèmes familiaux. Il y a cette phrase assez troublante dans l’Évangile selon Matthieu: « Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère. » Mais il ne paraît pas logique, eu égard aux autres enseignements de Jésus, de penser qu’il excusait les conflits dans les familles alors qu’il conseillait aussi: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » et « Priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent ». Jésus voulait donc dire que notre premier devoir était d’aimer le Christ, que l’obéissance à la loi spirituelle prenait même le pas sur les liens familiaux.

Cela nous amènera au désir d’adopter ce point de vue chrétien: aimer Dieu et Son idée au-delà de toute autre chose. Il ne s’agit plus alors d’accepter que les problèmes familiaux soient impossibles à résoudre. Il s’agit d’examiner sa propre pensée afin de guérir tout ce qui pourrait y troubler l’harmonie. Nous ne pourrons peut-être jamais modifier les habitudes ancrées ou l’animosité d’autrui. Mais, grâce à l’examen de conscience, au repentir et à la réforme, dans l’esprit du Christ, nous pouvons modifier notre concept limité de Dieu et de sa famille d’idées, et trouver ainsi la paix. Cela nous aide aussi bien souvent à apporter la paix aux autres.

« Oui, dira-t-on, mais vous ne connaissez pas ma belle-mère, ma tante, etc... Même un saint ne pourrait pas s’entendre avec elle ! » Personne ne dit que la régénération spirituelle soit facile, mais elle est possible.

Il est important de comprendre que nous ne sommes pas là pour détecter et corriger ce qui ne va pas en nous ou chez les membres de notre famille. Il se peut que nos efforts révèlent des points qui nécessitent la guérison, comme ce fut le cas pour moi. Mais notre véritable travail consiste à reconnaître que tous les enfants de Dieu sont déjà unis dans l’amour, la sincérité, la pureté et l’harmonie. De toute évidence, nous ne pouvons revendiquer cela en adoptant un point de vue humain, limité. Il nous faut reconnaître le lien qui unit l’homme à Dieu, le Père, et celui qui nous unit les uns aux autres en tant que frères et sœurs.

Un élément essentiel de la guérison est la bonne volonté d’accepter le bien comme naturel et de rejeter comme faux tout ce qui paraît inharmonieux dans nos relations. Cela s’applique même à ces traits si enracinés qu’ils nous semblent faire partie intégrante des gens.

Nombre de théories, aussi bien dans le domaine de la psychologie que dans celui de la théologie classique, considèrent les défauts comme des habitudes invétérées et envisagent le péché comme une partie intrinsèque et véritable de notre nature. Mais les enseignements de Christ Jésus contredisent cette conclusion. Deux fois, il est rapporté qu’il conseilla: « Ne pèche plus. » Lorsqu’il disait cela, n’affirmait-il pas ainsi l’intégrité du caractère, dépourvu de tout péché ? Il n’aurait certes pas exigé la disparition d’une qualité appartenant vraiment à la personne.

A mesure que notre prière, notre profond désir de guérison, devient plus désintéressée, il se peut que nous voyions venir à la surface des croyances assez surprenantes. Un attachement personnel excessif, l’égoïsme, la crainte, la domination ou la manipulation peuvent se révéler. Que ces traits nous semblent appartenir à celui-ci, à celle-là ou encore à nous-même, ils ne sont décelés qu’à seule fin d’être privés d’identité. Ce sont des erreurs de l’entendement mortel n’appartenant à personne, qui sont donc détruites par la présence de l’unique Entendement, opérant en tant que conscience individuelle.

Avec cette reconnaissance de la totalité de Dieu, un progrès réel s’effectue en direction de la guérison. Et, à mesure que s’accomplit la régénération spirituelle, des pensées inacceptables et pécheresses sont parfois révélées. Ce fut certainement le cas en ce qui me concerne, lorsque je découvris les pensées dépourvues d’amour que j’entretenais à propos de ma belle-sœur. Cela correspondait à ce que Mary Baker Eddy décrit comme l’étape initiale de la régénération. Dans une série de textes réunis sous le titre Écrits divers, elle explique: « Le baptême de la repentance est véritablement un état de conscience humaine en proie à l’affliction, dans lequel les mortels acquièrent une conception sévère d’eux-mêmes; c’est un état d’esprit qui déchire le voile cachant la difformité mentale. »

Lorsque nous parviendrons à la clarté de la pensée purifiée, nos conceptions humaines auront beaucoup évolué. Peut-être nous apercevrons-nous que nous nous entendons mieux avec notre belle-famille. Peut-être apprécierons-nous mieux les apports ethniques ou culturels d’un membre de la famille. Peut-être le laisserons-nous nous apprendre quelque chose. Ou bien, tout simplement, aurons-nous compris qu’aucune parole, qu’aucun acte d’autrui ne peut en réalité nous ravir notre joie. Quelle que soit la façon dont se manifeste la guérison des tensions, nous nous trouverons avec notre famille sur un terrain plus sûr, plus serein.

Avant de retourner chez moi, je rendis une autre visite à mon frère et à ma belle-sœur. Le ciel était d’un bleu profond et l’air particulièrement doux. Je sus, avant même d’avoir rencontré ma belle-sœur, que tout mauvais sentiment avait disparu. Mon frère était tout souriant; un petit problème domestique venait d’être résolu. Qu’avait donc dit ma belle-sœur de si désagréable ? Cela s’était complètement écarté de ma pensée.

Et pourtant, je me souviendrai toujours de cette journée, avec son brillant soleil, son ciel bleu, cette embrassade chaleureuse de ma belle-sœur, et mon frère, tout souriant !

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