Il pleuvait depuis six jours presque sans discontinuer. Les rivières étaient en crue à la suite des précipitations abondantes et de la fonte des neiges en montagne. Dans les petites villes nichées à proximité des rivières, les rues étaient envahies par l’eau sur une hauteur allant de deux à six mètres. Déjà des ponts avaient été entraînés et on déplorait la perte de vies humaines.
Ce jour-là, aux nouvelles, on donna le nom de cinq villes sur le point d’être inondées: on s’attendait à une nouvelle montée des eaux de soixante centimètres dans les vingt-quatre heures. Un avis d’évacuation était adressé à chacune de ces villes. Le but était de prévenir les habitants qu’il pourrait devenir nécessaire de procéder à leur évacuation et qu’ils devaient s’y tenir prêts.
Certes je n’habitais pas dans la zone menacée par l’inondation, mais je me mis à penser à tous ces gens qui, dans ces villes, allaient vivre dans l’attente de cette évacuation. Tandis que je réfléchissais à cela je me suis soudain demandé: « Que fais-tu ? Au lieu de mettre ta confiance en Dieu, tu t’attends à ce que l’inondation atteigne ces villes ? » J’ai eu honte de moi ! Grâce à l’étude de la Science Chrétienne, j’avais appris à connaître la bonté toute-puissante de Dieu. Mère de famille, j’avais toujours mis mes enfants sous la garde de Dieu en priant pour eux chaque jour. (Je leur avais également enseigné à prier eux-mêmes.) Et maintenant, je me rendais compte que je devais prier pour les villes que menaçait la crue afin de voir tout le monde sous la garde de Dieu.
Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy souligne que Dieu, le bien, est la seule cause et le seul effet, car Il est le seul Créateur. Puisque Dieu est omniprésent, Il est partout et personne ne peut être séparé de Son amour. Cette vérité, simple et démontrable, je l’avais déclarée en priant quotidiennement, des années durant, pour ma famille et moi-même. Elle m’avait souvent libérée de mes soucis, car je nous avais tous remis à la sollicitude de Dieu, et cela d’une manière définitive.
C’était vrai également de tous ceux qui habitaient dans les régions inondées. Tout comme nous, ils étaient les enfants spirituels de Dieu, l’objet de la sollicitude divine. C’est là le seul endroit où l’homme puisse jamais se trouver, car l’homme spirituel vit en Dieu, dans l’Entendement divin. En vérité, vous, moi et tous, nous sommes les enfants spirituels d’un unique Père, Dieu, qui soutient Sa création spirituelle. Nous ne sommes pas des êtres matériels susceptibles d’être atteints par des fléaux ou saisis par la crainte. Pour le concept mortel, la matière est cause et effet. Pour le concept divin, Dieu et Sa création sont spirituels, parfaits et bons.
Une fois que cette distinction est faite entre le mortel et le divin, et que nous nous attachons à cette vérité, nous avons mentalement ouvert la porte à la guérison. La prière élève notre conscience au-dessus de la difficulté et nous découvrons que tout ce qui est réel et vrai, c’est l’omnipotence de Dieu. Lorsque Sa toute-puissance et Sa toute-présence nous deviennent clairs, nous nous sentons libérés de la peur. Nous pouvons alors prendre de sages décisions. Grâce à la prière, nous parvenons à mieux distinguer ce qui est faux, la matière, de ce qui est vrai, l’Esprit. S’attacher à cette vérité, même face aux difficultés, nous permet de ressentir la présence de Dieu dans la vie. Science et Santé l’explique ainsi: « Fixez fermement votre pensée sur ce qui est permanent, bon et vrai, et vous le ferez entrer dans votre existence dans la mesure où cela occupera vos pensées. »
Être obéissante à cette déclaration m’a aidée maintes fois dans la vie à trouver la solution de difficultés sérieuses. Et, tout en priant au sujet de ces inondations, j’ai discerné ce qui était à l’heure même nécessaire: avoir une confiance absolue en Dieu et comprendre que le pouvoir de Dieu était toujours présent. En tant que Principe divin, Sa loi était la seule loi qui agisse, et elle continuerait à mettre en lumière la perfection de Dieu et de Sa création.
Tandis que je m’attachais fermement à ces vérités, l’inspiration m’est venue de chercher le mot inondation dans un dictionnaire. L’un des sens donnés pour inonder est « submerger par une abondance de quelque chose ». Immédiatement, j’ai su qu’en termes spirituels, le « quelque chose » en question était ici l’amour de Dieu pour Ses enfants, un amour abondant, débordant.
Christ Jésus nous dit: « Ne jugez pas selon l’apparence, mais jugez selon la justice. » Dans cette situation, je sentis que juger selon la justice, c’était comprendre que la seule présence, qui est aussi l’unique puissance, est la sollicitude abondante et pleine d’amour de Dieu pour Ses enfants. J’étais certaine que cet amour se manifesterait là même où se trouvaient les cinq villes comme dans toute autre région inondée. Cette présence, cette omnipotence et cette omniscience de Dieu, c’est toujours l’abondance débordante du bien qui dissout la discordance, la haine, la peur et le doute.
C’est à l’instant même où nous nous sentons impuissants et effrayés, que nous pouvons prendre position et accepter toute la bonté divine que représente l’Entendement divin. Il n’existe rien d’autre que l’Entendement divin et, dans l’Entendement, tout doit être totalement bon. Il ne peut y avoir aucun mal en Dieu, en l’Amour. Nous sommes libérés, nous sommes guéris, lorsque nous voyons tout, tous et nous-mêmes en Dieu, l’Amour.
L’explication spirituelle du terme fleuve, dans le Glossaire de Science et Santé, est très révélatrice. Elle commence ainsi: « Canal de la pensée. » Et elle se poursuit par ces mots: « Lorsqu’il est calme et non obstrué, il symbolise le cours de la Vérité; mais boueux, écumant, impétueux, il est le symbole de l’erreur. » Sous le gouvernement de Dieu, donc, le fleuve, idée spirituelle, doit être harmonieux. Ce n’est que lorsque nous le voyons purement matériel qu’il peut être destructeur ou nuisible.
Lorsque je compris que le seul courant véritable est l’abondance débordante du bien procurant tout ce qui est nécessaire à notre existence au moment même où nous en avons besoin, je me sentis en paix. Je savais que les afflictions et les destructions ne se produisent jamais dans le bien infini. Au moment d’aller me coucher, j’étais libérée de toute crainte pour ces personnes menacées par l’inondation, et j’étais certaine que la loi de Dieu et Sa tendre sollicitude pour tous Ses enfants ne cessaient jamais d’agir.
Le lendemain matin, la pluie avait cessé. Puis les informations annoncèrent que le niveau des eaux n’était pas monté comme prévu. Il avait même baissé de cinq centimètres. Les eaux continuaient à se retirer. L’ordre d’évacuation d’urgence fut levé. Les jours suivants, les nouvelles annoncèrent que les gens rentraient chez eux et nettoyaient leur maison.
Lorsque nous nous rendons compte des besoins du moment et que nous nous tournons vers Dieu, nous pouvons nous débarrasser de la peur et du doute. Quelle que soit la difficulté, quelles que soient les circonstances, soyons toujours certains que Dieu est avec nous là où nous nous trouvons.
