Quand nous voyons les jolies fleurs du pommier se développer sur l’arbre, certaines tout épanouies, d’autres à demi écloses, d’autres encore en bouton, nous savons que si nous essayons de les ouvrir de force, elles s’abîmeront et les pommes ne se formeront jamais. Il en va de même de notre carrière et de notre vie, nous ne pouvons en forcer l’épanouissement.
Il est certes important de prévoir et de planifier. Lorsqu’on se fixe un but et qu’on suit un plan, le travail avance bien. De meilleurs objectifs entraînent de meilleurs résultats. On reconnaît cependant, en général, que les plans peuvent comporter des erreurs. Certains défauts comme l’égoïsme, l’orgueil et l’envie peuvent retarder les progrès. Une personne peut réussir aux dépens d’une autre. Comment éviter de tels écueils ?
La solution n’est-elle pas de comprendre le but que Dieu donne à notre vie ? L’homme existe afin d’exprimer Dieu. Notre objectif réel, c’est donc de glorifier Dieu dans tout ce que nous faisons. Puisque Dieu est omnipotent, Son but est réalisable. Dieu l’atteint maintenant et toujours, ici et partout. Comprendre que Sa bonté est toujours présente nous permet d’imposer silence au doute, d’éliminer la crainte, de chasser tout ce qui tend à nous empêcher d’exprimer notre nature réelle, qui est spirituelle.
Il peut nous sembler difficile de croire à cette nature spirituelle, lorsque notre avancement paraît bloqué. De telles circonstances nous fournissent en fait l’occasion d’avoir plus de patience et d’écouter les idées que Dieu, l’Entendement divin toujours présent, fait s’épanouir en nous à chaque instant.
On se représente aisément Jésus attentif aux conseils divins. A l’âge de douze ans déjà, il était sûr de lui, suivant la voie qui lui était tracée. Lorsqu’il resta à Jérusalem après la fête de PâqueVoir Luc 2:40–52., écoutant et interrogeant les docteurs dans le temple, ses parents furent apparemment très surpris. Ils avaient d’abord pensé qu’il se trouvait avec le groupe de parents et d’amis qui rentraient de la ville. Il leur fallut trois jours pour le retrouver. Jésus leur demanda alors: « Ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père ? » Pourtant, la Bible nous dit qu’il retourna ensuite avec ses parents et qu’il leur fut « soumis » jusqu’à sa majorité conventionnelle.
La voie lui était-elle barrée ? Était-il déçu ? La Bible ne nous en donne aucune indication. Nous lisons que « Jésus croissait en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes ». Ne serait-ce pas ce comportement qui lui permit de nourrir sa vocation ? Il ne tenta pas de forcer les progrès. Il resta chez lui, apprenant à vivre et à travailler harmonieusement avec sa famille, démontrant son amour pour Dieu par son amour pour ses proches.
Son humble obéissance révéla sa nature Christ de fils bien-aimé de Dieu et nous savons tous quelle merveilleuse carrière s’ensuivit. Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce), écrit à son sujet: « Cette idée spirituelle, ou le Christ, pénétra les moindres détails de la vie du Jésus personnel. Elle fit de lui un homme honnête, un bon charpentier et un homme de bien, avant de pouvoir faire de lui le glorifié. » Écrits divers, p. 166.
Parfois, dans notre carrière, nous semblons placés devant un choix: rester où nous sommes ou changer de situation. L’étude de la Science Chrétienne nous apprend cependant qu’il nous faut en réalité changer de base de pensée et remplacer la faiblesse, la crainte et l’obstination par la fondation solide que constitue la confiance dans la volonté de Dieu. Cette démarche nous permet de voir que le dessein de l’Amour divin est de transparaître dans chacune de nos pensées, chacun de nos actes. Nous devons substituer l’indulgence, l’appréciation, la générosité chrétiennes à tout ressentiment, toute critique, tout mouvement d’envie. Nous sommes alors en mesure de prouver, comme l’écrit Mary Baker Eddy dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, que « l’Esprit, Dieu, rassemble les pensées non encore formées dans les canaux qui leur conviennent et déroule ces pensées, de même qu’Il ouvre les pétales d’une sainte intention afin que cette intention puisse se manifester » Science et Santé, p. 506..
Lorsque nous nous efforçons de comprendre Dieu, nous prenons conscience de la nature divine qui se révèle en l’homme et dans l’univers. Nous nous rendons mieux compte alors de la nature spirituelle de l’homme, reflet inséparable de Dieu. Nous voyons la bonté de Dieu s’exprimer dans des qualités telles que la bonté, la diligence, l’intelligence, l’ordre. Reconnaissant ces qualités divines en nous-mêmes et chez les autres, nous surmontons la tendance à croire qu’il existe des traits opposés susceptibles de nous dominer ou d’animer certaines personnes. Comment pourraient-ils exister dans la totalité et l’omniprésence de Dieu ? Comment l’homme, qui est la manifestation spirituelle parfaite de Dieu, pourrait-il présenter ces défauts ? Nous ne sommes pas obligés d’admettre la réalité des fautes humaines ni leur présence dans la nature spirituelle véritable de qui que ce soit. Acceptant notre nature véritable, celle d’enfant bien-aimé de Dieu, expression de l’Amour divin, nous savons ce qu’il y a de plus charitable et de plus juste à faire dans l’instant présent, et nous le faisons.
En voici un exemple personnel. Lorsque j’ai commencé dans l’enseignement, je me suis retrouvée, le premier jour, à la tête d’une classe de quarante enfants. C’était une responsabilité écrasante ! N’ayant ni formation ni expérience, je m’étais attendue à travailler avec une autre personne. A la fin de la première journée, j’avais un sentiment d’échec total. Après la classe, j’ai appelé une monitrice que j’avais eue à l’école du dimanche de la Science Chrétienne et qui avait été directrice d’un établissement scolaire. Cette amie m’a non seulement rappelé que je devais reconnaître la présence de Dieu, le seul et unique Entendement qui guide et gouverne toute sa création, y compris les enfants et moi-même, mais elle m’a aussi donné, le soir, très gentiment, des cours particuliers de pédagogie.
Tout en suivant les conseils d’ordre pratique qu’elle me donnait, je disciplinais ma pensée pour rechercher et glorifier les qualités divines en moi-même et chez les enfants, et refuser d’accepter autre chose que le bien. La classe s’est calmée et l’atmosphère est devenue plus constructive. Nous apprenions ensemble. Quelques semaines plus tard, la directrice de l’école est venue m’aider, s’excusant de n’avoir pu le faire plus tôt, car elle avait dû elle-même prendre une classe.
Cet incident a renforcé ma confiance dans l’amour de Dieu. J’ai vu nettement que la sollicitude aimante de Dieu pour une création qui s’épanouissait d’une façon parfaite s’étendait à moi-même et aux enfants que j’enseignais. Certaine que Dieu, toujours présent et tout-puissant, communiquait constamment de nouvelles idées, j’étais toute prête à les écouter. A mesure que je suivais ces idées, le sentiment de mes limites a diminué et j’ai poursuivi une carrière heureuse dans l’enseignement.
Une fois que nous avons perçu le but que Dieu nous a fixé et que nous le poursuivons, il nous est plus facile d’écouter les idées qui nous mènent là où nous sommes le plus nécessaire, là où l’objectif divin peut le mieux être atteint. Nous pouvons rester où nous sommes, nous pouvons changer. Les véritables progrès révèlent le déroulement perpétuel de la bonté infinie de Dieu, où que nous soyons. Quelle joie de savoir que notre foi dans ce déroulement spirituel peut en encourager d’autres, par notre exemple, à trouver eux aussi la voie que Dieu leur a tracée !
