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Ce qui est réel

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mai 1990


Les études de la bonne espèce sont nécessaires. L’observation, l’invention, l’étude et la pensée originale élargissent les idées et devraient favoriser le progrès de l’entendement mortel, afin qu’il sorte de lui-même, de tout ce qui est mortel.

Mary Baker Eddy, Science et Santé

La différence qui existe entre les apparences et la réalité a quelque chose de fascinant. Une personnalité attrayante peut cacher de sérieux défauts de caractère. L’énorme rocher qui se trouve derrière ma maison paraît immobile et bien substantiel: pourtant les physiciens affirment que la matière se compose de particules constamment en mouvement. Un désert semble dépourvu d'eau; mais à ceux qui connaissent ses secrets, il fournira une substance aqueuse permettant la survie. La réalité ne peut se mesurer simplement aux messages qu’enregistrent nos sens matériels. Notre perception de la nature des choses doit être examinée avec soin.

Voyez par exemple comment, au début du siècle, les physiciens ont découvert un autre monde dans l’univers des électrons et des neutrons, redéfinissant la matière comme étant pure forme et ondes de probabilité. Les peintres cubistes en saisirent les implications, et la sensibilité du monde artistique s’en trouva stimulée. Le foyer de ce qui paraissait être la réalité passa de la notion d’une substance matérielle massive et d’une forme humaine physique à un concept aux implications bien plus métaphysiques de formes, de lignes, de perspectives, de techniques, de substances, d’espaces et de figures — une façon de voir entièrement nouvelle. Voir Jacob Bronowski, The Ascent of Man [L'ascension de l'homme] (Boston: Little Brown and Company, 1973), p. 330-336, 340-341.

N’étant ni physicien ni artiste quand je faisais mes études universitaires, je ne pouvais pas produire de preuve tangible, une expérience physique ou une toile achevée, pour montrer ce que signifiaient pour moi ces concepts révolutionnaires: les particules ultimes et la structure cubiste de la réalité. Mais, une fois qu’elle me furent connues, il m’apparut tout à fait naturel de vouloir évaluer ce qui est réel davantage en fonction de la métaphysique et moins en fonctions des renseignements fournis par les sens physiques. Si le point de vue permettant de parvenir à la vérité était quelque chose de distinct des preuves sensorielles, comme les savants et les artistes semblaient le suggérer, cela pouvait être utile pour faire face à l’existence quotidienne.

Je commençai à raisonner que si, comme le prétendaient les physiciens, la matière a une structure cachée et qu’on ne peut pas se fier aux sens matériels (même à l’échelle du microscope), alors peut-être l’existence humaine dans son ensemble est-elle fondée sur un point de vue distinct des apparences physiques.

A ce moment-là, j’en vins à me référer à un livre dont notre famille était en possession depuis aussi longtemps que je m’en souvienne. J’en avais lu des passages à l’école du dimanche de la Science Chrétienne. Pendant de nombreuses semaines, alors que j’étais au lycée, j’avais étudié avec ferveur la Leçon biblique Indiquée dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne. basée sur la Bible et ce livre, Science et Santé de Mary Baker Eddy. Je connaissais même certains passages du livre par cœur, y compris ce révolutionnaire « exposé scientifique de l’être » qui commence ainsi: « Il n’y a ni vie, ni vérité, ni intelligence, ni substance dans la matière. Tout est Entendement infini et sa manifestation infinie, car Dieu est Tout-en-tout... L’Esprit est le réel et l’éternel; la matière est l’irréel et le temporel. » Science et Santé, p. 468.

J’étais émerveillée de penser que Mary Baker Eddy avait publié ce livre en 1875, avant qu’il y ait des avions, avant que les électrons n’aient été identifiés ou le téléphone inventé. Mary Baker Eddy qualifiait la matière d’« insubstantielle », disant que l’Esprit et la matière ne se confondent pas et qu’il est possible de prouver scientifiquement la nature spirituelle de la réalité par la guérison de la discordance et de la maladie ! Comme l’explique son livre, cette découverte repose sur la vie et les enseignements de Christ Jésus, qui guérissait les malades, chassait les démons et ressuscitait les morts.

Je ne prétendrai pas que ce soit le monde universitaire qui ait rendu possible pour moi ce nouveau lien avec Science et Santé. Je pense plutôt que c’est le contraire; la présence de la curiosité spirituelle et des vérités exprimées par la Science Chrétienne m’avait irrésistiblement préparée à réfléchir plus à fond sur le sens et le but de ma vie. Ce qui prit pour moi de l’importance fut une perception fort différente du sens de la guérison chrétienne. S’en remettre avec confiance à la prière et aux moyens spirituels pour guérir des maux physiques était conforme à ce qui est réel, à l’être spirituel. Cela n’avait pas grand-chose à voir avec les succès ou les échecs d’une thérapie ou une autre. Cela était fortement lié à la perception profonde de la réalité, de ce qu’est l’intelligence infinie (Dieu en tant qu’Entendement) et de ce qu’est l’homme en tant que ressemblance de Dieu.

Chaque jour, à chaque heure, nos sens éduqués filtrent et organisent des données, si bien que la vie et la pensée paraissent dépendre de la matière. Mais la guérison spirituelle, que ce soit dans le domaine physique, corporel, émotionnel ou économique, a de l’importance non seulement parce qu’elle apporte un soulagement, mais aussi parce qu’elle remet en question la validité du raisonnement matériel. Et chaque défi — chaque guérison — indique clairement la vérité profonde que la réalité est l’Esprit et dans l’Esprit. Tel était le dessein de Christ Jésus: montrer que, dans la vie quotidienne, nous voyons s’exercer le gouvernement divin, même par-delà les discordances humaines et les interprétations matérielles de la nature de la réalité. Jésus guérit les aveugles, les boiteux et même ressuscita les morts, en conformité avec ce qu’il disait: « Je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles soient dans l’abondance. » Jean 10:10.

Je pensais autrefois que si je devenais pieuse — si je lisais beaucoup la Bible et Science et Santé, si j’essayais de prier à propos de tout et de m’appuyer davantage sur Dieu que sur des moyens matériels ou personnels — je risquais d’être privée de mon individualité. Par exemple, je perdrais mon intérêt pour la recherche artistique, ou pour la lecture de poèmes, ou pour les discussions d’idées et de problèmes avec des gens qui n’allaient pas à l’église. Mais ce ne fut pas le cas. Je commence à voir qu’explorer la réalité — s’efforcer constamment de répondre à la question « Qu’est-ce qui est réel ? » — ouvre la pensée en lui permettant de saisir le lien entre les choses. Nous sommes davantage conscients des dimensions spirituelles, qu’elles s’expriment dans la musique, dans les arts, en physique, dans le commerce international, dans les jeux d’enfants ou dans la guérison.

Regarder une peinture qui dépasse ce que perçoivent nos yeux, qui recrée l’espace et les lignes entre les ondes et frappe la toile de couleurs inouïes, nous fait entrevoir la nature insondable de l’Entendement divin. Connaître la structure interne d’un iris, d’un épicéa ou d’une montagne ne les rend pas plus matériels mais ouvre à l’esprit les possibilités de la symétrie composée, complexe et raffinée de l’Entendement créateur, l’intelligence profonde de l’univers.

En voyant le film d’Afrique du Sud Les dieux sont tombés sur la tête, j’ai été touchée par la manière dont les habitants inoffensifs de la brousse du Kalahari se sentaient étroitement liés à leur divinité. Pour eux, tous les aspects de la vie — la nourriture, l’affection, les cycles naturels, et même les comportements des animaux — devaient être attribués aux « dieux ». Certes leur conception implique une vision du Créateur omnipotent fort différente de la mienne, mais j’ai admiré leur innocence, leur joie spontanée et leur confiance inébranlable.

J’en vins à me demander quel serait l’effet produit sur mon existence, si je vivais — si je vivais vraiment — selon le concept spirituel que j’avais de mon identité, de mon amour et de ma confiance en Dieu, le bien infini. Qu’arriverait-il, par exemple, si j’attribuais à Dieu tout ce qui est bon et bien, à chaque instant, tout en m’attachant toujours à le voir se manifester, si j’observais le Sermon sur la montagne (le code chrétien fondamental) avec autant de scrupules et de diligence que l’enfant du Kalahari lorsqu’il aime et partage ? Imaginez que j’accepte véritablement l’évidence spirituelle que l’homme est bien portant, spirituellement substantiel, intelligent, l’image composée de Dieu, exprimant Ses attributs ? Imaginez que j’agisse comme si l’homme possédait toujours la domination sans céder à la moindre définition matérielle de pouvoir ou de vie.

Il faut peut-être une confiance d’enfant absolue pour commencer à voir jusqu’aux premières nécessités de la vie, l’eau, trouver une nouvelle définition, lorsqu’on perçoit que le besoin d’eau et l’eau elle-même sont totalement différents de ce qu’indiquent les sens matériels. Cette confiance élémentaire rapproche-t-elle de la connaissance de la réalité ? Donne-t-elle une nouvelle définition de la nature des besoins et de la manière de les satisfaire ?

A notre époque, où l’on fait totalement confiance à la technologie, où se contredisent les théories économiques de l’offre et de la demande, où l’on repense les principes de la fabrication et de la distribution, il est intéressant de songer à l’homme de la brousse qui trouve de l’eau là où il ne semble pas y en avoir. Il est encore plus intéressant de se rappeler qu’il y a de l’eau dans le désert depuis des siècles et des siècles, qu’il y en a eu avant même que Moïse la fasse jaillir du rocher pour les enfants d’Israël; et qu’il y aura sans nul doute de « l’eau » même sur les autres planètes où les hommes iront habiter. C’est tout le cours de notre vie qui commence à changer quand nous envisageons la satisfaction de nos besoins en termes de substance spirituelle et de réalité divine, c’est-à-dire de la façon dont l’Amour divin nourrit la création et subvient à ses besoins.

La Samaritaine, au puits de Sychar, demanda à Jésus ce qu’il voulait dire en indiquant qu’il lui aurait donné de l’eau vive si elle le lui avait demandé. Il répondit: « Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle. » Jean 4:14.

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