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Ève et la vraie féminité: conséquences en matière d'autorité

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juin 1989


J’ai entendu récemment un journaliste expliquer qu’après tout ce qui avait été dit et écrit ces dernières années sur le mouvement des femmes et la féminité, ce sujet était particulièrement difficile à traiter, si l’on voulait éviter clichés et répétitions.

Il est vrai que beaucoup a déjà été dit, mais une compréhension de la Science Chrétienne donne une dimension importante à la question. Le mouvement de la Science Chrétienne a été fondé par une femme à une époque où les chefs religieux et les grands de ce monde étaient en général, et presque exclusivement, des hommes. Du fait qu’elle fut entretenue par la douceur et le courage spirituel de Mary Baker Eddy, la lumière que jette la Science Chrétienne sur le sujet de la féminité offre aux hommes et aux femmes de la fin du xxe siècle une stimulation unique.

Prenez, par exemple, l’inspiration spirituelle avec laquelle Mary Baker Eddy parle, dans Science et Santé, de l’allégorie biblique d’Adam et Ève. Après que le couple a consommé le fruit défendu, l’Éternel Dieu demande à Adam s’il a mangé de ce qui lui avait été interdit. Adam réplique: « La femme que tu as mise auprès de moi m’a donné de l’arbre, et j’en ai mangé. » Lorsque Dieu interroge Ève à son tour, celle-ci déclare: « Le serpent m’a séduite, et j’en ai mangé. » Gen. 3:12, 13. L’interprétation traditionnelle de ces deux réponses a fait de la femme une tentatrice ayant attiré l’homme dans le piège du mal, tandis que l’homme se trouvait en quelque sorte justifié dans ses actes.

Mais Science et Santé offre un point de vue spirituellement éclairé sur cette histoire et mène à une perception plus précise de la vraie féminité. Ce livre dit: « La Vérité, interrogeant l’homme sur sa connaissance de l’erreur, constate que la femme est la première à avouer sa faute. Elle dit: “Le serpent m’a séduite; et j’ai mangé ce fruit”; comme si, humble et pénitente, elle disait: “Ni l’homme ni Dieu ne seront responsables de ma faute.” » Science et Santé, p. 533.

Pour un monde qui ne voit que par les gagneurs, les individus sûrs d’eux et de leur pouvoir, l’acceptation, par Ève, de sa faute peut manquer d’attrait. Ève n’a pas justifié ses actes comme on aurait pu l’attendre. Ses paroles reconnaissent humblement qu’elle s’est laissé séduire.

Il faut dire que le monde n’admire pas toujours la douceur. Pour certains, c’est de la faiblesse, particulièrement quand ce terme s’applique aux femmes. Il est associé à la soumission et à la vulnérabilité. Mais la douceur véritable nous permet de voir l’erreur de nos actions. Elle s’accompagne de la force que donnent l’humilité et l’obéissance à la volonté de Dieu.

Si nous voulons nous protéger de la domination ou de l’exploitation, il est particulièrement important de comprendre la différence qui existe entre se soumettre à une autre personne et céder à Dieu. En effet, bien que la douceur, perçue comme obéissance à Dieu, n’utilise pas d’armes matérielles ni de force physique pour défendre ses positions, elle est douée de la puissance et de l’autorité divines. Une compréhension de ce qu’est la douceur véritable permet d’expliquer la déclaration de Paul: « Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort » Il Cor. 12:10. et celle de Christ Jésus: « Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre ! » Matth. 5:5.

Il nous faut aussi comprendre que, même si elle est représentée dans ce cas par Ève, l’humilité n’est pas particulièrement une caractéristique féminine. C’est une qualité qui provient de Dieu, et non du genre, une qualité que peuvent exprimer tant les hommes que les femmes.

La douceur véritable sacrifie le concept humain ou matériel de soi, la tendance à se justifier ou à se défendre, au bénéfice du sens spirituel qui est soutenu et produit par Dieu. Cette humilité nous permet de sacrifier l’influence et le pouvoir personnels au privilège de suivre, de devenir disciple du Christ. Ce privilège implique le rejet quotidien de l’ambition, de l’amour de soi et de l’autojustification. Il implique de penser constamment à cette remarque de Jésus: « Le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement. » Jean 5:19.

Mary Baker Eddy poursuit ainsi son commentaire de l’histoire d’Ève: « Elle a déjà compris que le sens corporel est le serpent. Aussi est-elle la première à abandonner la croyance à l’origine matérielle de l’homme et à discerner la création spirituelle. C’est ce qui permit ensuite à la femme d’être la mère de Jésus et de voir au sépulcre le Sauveur ressuscité qui devait bientôt manifester l’homme impérissable de la création de Dieu. C’est ce qui permit à la femme d’être la première à interpréter les Écritures dans leur signification véritable qui révèle l’origine spirituelle de l’homme. » Science et Santé, p. 533.

Sous cet éclairage, l’histoire d’Adam et Ève nous permet de voir pourquoi la féminité constitue une part nécessaire de la véritable autorité. Les enseignements de la Science Chrétienne nous montrent que cette histoire ne nous donne pas une leçon politique, mais spirituelle. Elle ne plaide pas en faveur d’une société dirigée uniquement par des femmes, mais elle montre seulement l’autorité que détiennent les qualités de la vraie féminité, des qualités conférées par Dieu et que reflètent librement tous les enfants de Dieu. Être un homme ou une femme sur le plan humain ne nous barre l’accès — ni n’offre un accès privilégié — à aucune des qualités de Dieu. Puisque Dieu a créé l’homme, comme la femme, à Son image, tous les enfants de Dieu sont en réalité Son expression spirituelle complète.

Le pouvoir de la vraie féminité ne constitue pas une menace pour la vraie masculinité. Sur le plan spirituel, la féminité n’est pas l’opposé de la masculinité. Les deux ne sont pas en conflit. La féminité et la masculinité dérivent de la maternité et de la paternité de Dieu. L’une et l’autre comportent des qualités qui sont exprimées par tous les enfants de Dieu.

Les hommes, aussi bien que les femmes, peuvent tirer enseignement de l’histoire d’Ève. Face aux manifestations de la croyance que le monde accorde au pouvoir physique — armes, ambitions, maladies et désir de la matière sous ses diverses formes — nous n’avons pas besoin d’accuser, de dissimuler, de mentir, de nous cacher ou de nous justifier. Nous pouvons plutôt, comme Ève, dénoncer le véritable menteur, et accepter notre responsabilité: rejeter cette façon de voir le monde et refuser d’y croire.

L’attitude d’Ève est fondamentale dans la guérison chrétienne. Dans le domaine pratique, elle se manifeste par un repentir qui renonce à tout ce qui est dissemblable à Dieu, l’Esprit, et une humilité qui reconnaît et accepte le pouvoir de Dieu.

Il peut ne pas s’avérer facile de voir l’irréalité de la matière et de comprendre la totalité de l’Esprit, Dieu. Cela peut nous obliger à nous opposer aux attitudes conventionnelles qui dominent la pensée générale et semblent détenir un pouvoir gigantesque. Mais la vraie féminité n’est pas timide. Mary Baker Eddy écrit: « Dans cette période révolutionnaire, tel le jeune berger avec sa fronde, la femme s’avance pour combattre Goliath. » Ibid., p. 268. Dans le récit biblique de David et Goliath, c’est David (le jeune berger) qui l’emporte. Il y parvient sans avoir porté l’armure ni l’épée du roi: sans aucun sentiment de réussite ni de prouesse personnelles. Il dit à Goliath: « Toute cette multitude saura que ce n’est ni par l’épée ni par la lance que l’Éternel sauve. Car la victoire appartient à l’Éternel. Et il vous livre entre nos mains. » I Sam. 17:47.

La tradition aura beau tenter de le nier, notre époque exige que l’autorité de la vraie féminité s’exprime autant chez l’homme que chez la femme. Afin de reconnaître la fausseté de l’attraction ou de l’agression de la vie matérielle, afin de comprendre le pouvoir de guérison de l’Amour divin, le monde a besoin de la contrition, de la douceur, de l’immolation de soi, du courage et de la force résistante de la féminité.

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