Skip to main content Skip to search Skip to header Skip to footer

Avez-vous été désillusionné ?

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juin 1989


Quand nous sommes trahis, nous avons trop souvent tendance à penser que jamais plus nous n’aurons confiance en personne et, sous notre blessure, se cache peut-être un mouvement de colère. Nous en concluons peut-être que, derrière la façade attrayante des relations et de l’existence humaines, se dissimulent une trahison éventuelle, de l’hypocrisie, de la supercherie et de l’égoïsme, et que, par conséquent, nous devrions nous soucier de nous-mêmes, avant tout, en tout et pour tout. Nous pouvons même estimer que plus tôt nous deviendrons « réalistes », mieux cela vaudra ! Ainsi, nous n’aurons plus à éprouver de déceptions. Si nous attendons peu des autres, nous sommes protégés contre eux. Nous ne courrons plus le risque de former des liens d’amitié ou d’amour.

Il semble naturellement y avoir un certain réconfort dans un tel raisonnement, mais on ne tarde pas à s’en lasser, à se sentir triste et seul. Et ces sentiments n’ont rien d’agréable !

Un jour, au cours de mon étude quotidienne de la Science Chrétienne, une idée s’imposa à moi avec tant de force et de clarté que je dus faire une pause pour la méditer. C’était l’idée que, bien que la désillusion (le type courant et amer qui vient d’être évoqué) ne soit pas désirable, il existe une autre sorte de désillusion tout à fait souhaitable, une chose à laquelle nous devrions même aspirer ! A la lumière de mon étude, j’en vins à la définir comme la désillusion éprouvée devant la matérialité quand, grâce au sens spirituel, on commence à percevoir la nature de la réalité divine.

Nous lisons dans le tout premier verset de la Bible: « Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. » Gen. 1:1. Dieu — tout ce qui est, a été et tout ce qui sera — a tout créé, y compris l’homme. Ce fait de la réalité est souvent associé, dans mon esprit, à ce que dit la Première épître de Jean à propos de Christ Jésus: « La nouvelle que nous avons apprise de lui, et que nous vous annonçons, c’est que Dieu est lumière, et qu’il n’y a point en lui de ténèbres. » I Jean 1:5.

L’homme tel que Dieu l’a créé — la véritable identité de chacun d’entre nous — manifeste seulement les attributs ou qualités de Dieu, le bien, notre Père-Mère divin. « Il n’y a point en lui de ténèbres », pas de mal, pas d’erreur, pas de péché ni d’injustice et, par conséquent, nulle capacité pour Ses enfants d’être malhonnêtes, traîtres ou déloyaux.

La désillusion face à la matérialité vient lorsque, par la prière, on atteint cette façon spirituelle de voir la création. Cela a pour effet de délivrer de l’angoisse. Dans la mesure où elle est mise en pratique avec fidélité, la prière transforme les vies discordantes.

Cette vision spirituelle n’est pas de l’optimisme béat, ce n’est pas non plus cette attitude positive qu’on appelle parfois science mentale, où l’on manipule l’entendement humain afin de changer ou de contrôler la personnalité ou la situation. Il s’agit plutôt de discerner la vérité de l’être — la vérité enseignée et démontrée par Christ Jésus — qui élève la pensée humaine grâce à l’inspiration divine.

Combien de fois, pendant les courtes années du ministère de Jésus, le tableau s’offrant à ses yeux dut paraître grave, alarmant, laid, voire effrayant et, au sens habituel du terme, décevant. Pourtant le Maître répondit aux besoins humains, quels qu’ils soient. Jamais il n’est dit dans les Écritures qu’il fut horrifié ou saisi de répulsion face à ceux qui venaient à lui pour être guéris, ni qu’il les condamna. Il est rapporté, simplement et sans équivoque, qu’il guérit ceux qui souffraient, ceux qui étaient victimes de la maladie, de déformations physiques ou mentales, du péché. Tous ces maux abandonnaient leurs prétentions illusoires devant la vision claire qu’avait Jésus de la bonté omniprésente de son Père.

On peut dire que, dans ses écrits, Mary Baker Eddy parle à plusieurs reprises (même si elle n’emploie pas le terme) de ce genre de désillusionnement. Par exemple, dans la définition d’Élie que donne le glossaire de Science et Santé, on lit: « La Science Chrétienne, qui permet de discerner le fait spirituel de tout ce que voient les sens matériels. » Science et Santé, p. 585. A une autre page, Mary Baker Eddy explique: « Dans la vaste éternité, dans la Science et la vérité de l’être, les seuls faits sont l’Esprit et ses créations innombrables. » Ibid., p. 479. La Science Chrétienne pourrait même être considérée, figurativement, comme une loupe qui aide à débarrasser notre vision des obstructions qui dissimulent la vérité de l’être: tous les hommes et toute la création sont l’œuvre spirituelle et parfaite de Dieu.

Cette façon de voir, ce désillusionnement qui fait abandonner la croyance que la vie et l’intelligence sont dans la matière, a eu un résultat positif dans ma vie. Ainsi, il arriva une fois qu’une personne que je considérais comme un ami de confiance me mentit et tenta secrètement (mais sans succès) de tirer avantage de notre amitié au cours d’une transaction.

D’abord, la déception et la colère absorbèrent mes pensées et mon temps, au point de faire obstacle à mon travail. Mais, m’étant mise à prier, je me rendis compte que la désillusion que je ressentais n’était pas de la bonne sorte.

Bien que ce fût difficile au début, je continuai à prier, en m’attachant fermement aux faits spirituels. A mesure que je percevais l’autre personne et moi-même à la lumière de la vérité spirituelle, mon choc et ma blessure s’estompèrent. Au bout de quelques jours, j’avais retrouvé ma paix et le sentiment de la toute présence de l’Amour.

Par la suite, j’eus peur qu’il subsiste un sentiment de gêne entre mon ami et moi, quand les activités de notre vie quotidienne coïncideraient, c’est-à-dire souvent. Mais je continuai à « désillusionner » ma pensée, et mon embarras se dissipa. A un moment donné, mon ami me dit qu’il était désolé, et le regrettable incident ne fut plus jamais discuté ni mentionné. Nos relations, en fait, s’améliorèrent et j’en vins à apprécier, chez cette personne, de nombreuses qualités que je n’avais jamais même perçues auparavant. Les circonstances nous amenèrent à travailler ensemble sur un autre projet, où se manifestèrent beaucoup de coopération et de compréhension, entraînant de grands progrès. Cette amitié demeure toujours solide.

Ce fut pour moi une leçon précieuse et, en un sens, une bénédiction. Je peux dire, avec sincérité et gratitude, que j’ai été ainsi délivrée, dans une certaine mesure, de l’illusion que l’homme est matériel et que Dieu, le bien, n’est pas omnipotent. Je sais que, dans la mesure où je continuerai à étudier la Science Chrétienne, ce processus qui consiste à dépouiller la pensée des croyances matérielles se poursuivra, jusqu’à ce que l’illusion de la vie dans la matière disparaisse et que l’homme, la ressemblance de Dieu, soit pleinement apparent.

Pour découvrir plus de contenu comme celui-ci, vous êtes invité à vous inscrire aux notifications hebdomadaires du Héraut. Vous recevrez des articles, des enregistrements audio et des annonces directement par WhatsApp ou par e-mail. 

S’inscrire

Plus DANS CE NUMÉRO / juin 1989

La mission du Héraut

« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

                                                                                                                                 Mary Baker Eddy

En savoir plus sur le Héraut et sa mission.