Quand nous sommes trahis, nous avons trop souvent tendance à penser que jamais plus nous n’aurons confiance en personne et, sous notre blessure, se cache peut-être un mouvement de colère. Nous en concluons peut-être que, derrière la façade attrayante des relations et de l’existence humaines, se dissimulent une trahison éventuelle, de l’hypocrisie, de la supercherie et de l’égoïsme, et que, par conséquent, nous devrions nous soucier de nous-mêmes, avant tout, en tout et pour tout. Nous pouvons même estimer que plus tôt nous deviendrons « réalistes », mieux cela vaudra ! Ainsi, nous n’aurons plus à éprouver de déceptions. Si nous attendons peu des autres, nous sommes protégés contre eux. Nous ne courrons plus le risque de former des liens d’amitié ou d’amour.
Il semble naturellement y avoir un certain réconfort dans un tel raisonnement, mais on ne tarde pas à s’en lasser, à se sentir triste et seul. Et ces sentiments n’ont rien d’agréable !
Un jour, au cours de mon étude quotidienne de la Science Chrétienne, une idée s’imposa à moi avec tant de force et de clarté que je dus faire une pause pour la méditer. C’était l’idée que, bien que la désillusion (le type courant et amer qui vient d’être évoqué) ne soit pas désirable, il existe une autre sorte de désillusion tout à fait souhaitable, une chose à laquelle nous devrions même aspirer ! A la lumière de mon étude, j’en vins à la définir comme la désillusion éprouvée devant la matérialité quand, grâce au sens spirituel, on commence à percevoir la nature de la réalité divine.
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