L’enseignement de Jésus se caractérise par sa merveilleuse simplicité. C'était, à bien des égards, le contraire même de la religion compliquée de l’époque.
Jésus n’a pas établi une quantité de rites qu’il serait nécessaire d’apprendre et de pratiquer à la perfection pour parvenir à la réussite.
Jésus n’a pas dit qu’il fallait méditer longuement sur d’anciennes notions religieuses mystérieuses et emmagasiner tout cela dans sa mémoire.
Mais il a dit, par contre, que nous devions être comme le petit enfant qui vient de naître, faisant entièrement confiance à notre divin Père. Il a dit encore que nous devions connaître la vérité, y obéir, et qu’il fallait aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa pensée.
Il ne fait aucun doute que plus nous avançons spirituellement et plus nous nous rendons compte de ce qu’exige la poursuite des progrès. Parfois, par exemple, nous pensons aimer Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme et de toute notre pensée, et c’est le cas... pendant une vingtaine de minutes.
Néanmoins, même si de grands efforts continuent d’être exigés de nous, la bonne nouvelle annoncée par Jésus, son Évangile du royaume de Dieu, ne s’accompagne d’aucun lourd fardeau. Nous voyons qu’il existe une différence substantielle entre le sentiment pesant qui fait poser la question du titre de cet éditorial, et l’esprit de la bonne nouvelle annoncée par Jésus.
Dans mon travail de direction, j’ai vécu quelque chose qui m’a beaucoup apporté. Au cours des années qui ont suivi, cela est resté pour moi comme une pierre de touche pour me rappeler qu’il n’est pas vraiment nécessaire de croire qu’on doive essayer de s’en sortir. J’avais la charge de plusieurs projets auxquels je travaillais d’arrachepied, sans ménager mon temps ni mes efforts. C’est alors que j’eus à m’occuper d’une réunion supplémentaire. J’avais eu l’espoir que quelqu’un d’autre pourrait s’en charger, mais, au dernier moment, on ne put trouver personne. C’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase !
Je n’eus, pour ainsi dire, pas le temps de préparer cette réunion et, en m’y rendant, je pensai: « Je ne pourrai jamais m’en sortir, là c’est vraiment trop. » Mais, tout aussi rapidement, me vint un message angélique: « Non, de toute façon, ce n’est pas le moyen d’accomplir quoi que ce soit de valable. Ce qui compte, ce n’est pas ce que toi, tu penses ni ce que tu essaies personnellement de faire, mais ce que Dieu a préparé et ce qu’Il est en train d’accomplir. » Je continuai donc sur cette base, tout en gardant un peu malgré tout l’impression que j’allais pénétrer dans la fosse aux lions. Mais bientôt, tout sentiment d’aller au devant d’une lutte difficile s’évanouit, il n’y eut plus qu’un flot d’idées justes, une parfaite maîtrise et de l’amour. Ce fut un moment mémorable, non seulement parce que la mission fut menée à bon terme, mais aussi parce que furent repoussés quelque peu les murs de grisaille érigés par un quotidien « raisonnable », me laissant un sentiment permanent de la dimension infinie de Dieu.
Le fait est qu’il eut été facile de ployer sous le fardeau des problèmes. Selon le témoignage de la pendule, le temps avait effectivement manqué pour se préparer. Humainement, c’était sans conteste une situation difficile et, de ce point de vue, il se créait bien le sentiment d’un fardeau à porter. Ce n’était pas du tout l’inspiration que peut ressentir un étudiant de la Science Chrétienne
Christian Science (’kristienn ’saïennce). En soi, cela pouvait déjà constituer une bonne raison de me condamner moi-même. Mais le message angélique avait dissipé tout cela, il avait, pourrait-on dire, restauré mon âme, c’est-à-dire rétabli le sentiment de la présence de Dieu. Et, devant cette présence, tous les autres facteurs perdaient beaucoup de leur importance.
La question n’est donc pas de savoir comment faire pour s’en sortir. C’est une mauvaise façon de poser le problème. Ce qu’il faut se demander, c’est: Qu’est-ce que Dieu a préparé ?
Le christianisme scientifique, autre terme pour désigner la Science Chrétienne découverte par Mary Baker Eddy, nous permet de comprendre cela. Lorsque nous nous demandons comment nous allons bien pouvoir nous en sortir et que nous nous sentons dépassés par les événements, nous nous enfonçons dans l’idée d’un moi, d’un ego, situé dans la matière, séparé de Dieu. C’est cette mentalité qui se trouve surchargée et privée d’inspiration, ce n’est pas vraiment vous ni moi. Et lorsque nous sommes obéissants et que nous échangeons ce concept erroné des choses contre la réalité divine relative à Dieu et à l’homme, nous constatons que nous recouvrons notre inspiration, nos possibilités, et que l’ordre et la justice sont rétablis. En réalité, ils n’avaient jamais cessé d’être présents pour une perception différente des choses, pour un état d’obéissance spirituelle. Comme nous le lisons dans les Psaumes: « L’Éternel agira en ma faveur. » Ps. 138:8.
Il faut admettre que ce sentiment de fardeau surgit parfois jusqu’au milieu de la prière et du travail spirituel, alors que nous essayons d’étudier et d’assimiler les vérités dont nous avons besoin. Comment l’expliquer ? Eh bien, c’est toujours la même chose: c’est l’entendement mortel qui essaie d'être un Scientiste Chrétien, s’efforçant de garder dans la tête tout un tas de « vérités » compliquées, et ne laissant en général aucun rôle à Dieu. L’accent est mis sur ce qu’un « moi dans la matière » peut faire pour être parfait. Le fait est qu’un « moi dans la matière » ne saurait être parfait. Désolé, mais c’est comme ça !
Il nous incombe donc d’abandonner la conception religieuse traditionnelle et d’être plus spirituellement scientifiques. Bien entendu cela n’implique nullement d'être plus froid, plus compliqué ou plus intellectuel. Ce qu’il faut, c’est être plus simple, davantage semblable au Christ, plus obéissant à Dieu. Ainsi, la clarté et la simplicité de la vérité nous sont rendues. Nous cessons de nous mettre martel en tête à propos de la citation exacte ou de la vérité spécifique à maintenir en pensée, ou encore de donner aux choses un numéro d’ordre afin de pouvoir traiter tout ce que nous sommes censés traiter. Notre obéissance toute simple à Dieu, à l’image de celle du Christ, rend Son rôle à Dieu et à ce qu’Il exprime en l’homme. Alors, l’Entendement divin nous montre de façon naturelle ce que nous devons penser et la façon de le faire. Cela confère à notre travail un ordre et un degré d’achèvement bien supérieurs à tout ce que nous aurions pu imaginer.
On pourrait dire que Science et Santé fournit une règle fondamentale et un antidote quand on a l’impression de devoir se battre. Mary Baker Eddy y écrit: « La première exigence de cette Science est: “Tu n’auras pas d’autres dieux devant moi.” Ce moi est Esprit. » Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 467. Si nous imaginons, répétons ou poursuivons un dialogue avec le moi mortel, nous n’obéissons pas au Premier Commandement.
Il va de soi que la Science Chrétienne ne supplante pas le Premier Commandement. Elle en fait sa base. Mary Baker Eddy note que ce Commandement est son verset favori. C’est un verset qui nous invite à poser chaque fois la bonne question. Et cette question-là amène la réponse qui convient.
