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Réflexions sur le foyer: journal d'un père de famille

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’octobre 1989


Un jour, je téléphonai à ma famille, sur la côte est des États-Unis, alors que je me trouvais sur le bord de l'océan Indien. Il n'est guère au monde, je crois, d'endroit aussi éloigné de chez moi que celui-là. Mais l'appel téléphonique qui porta à mes oreilles le son de ces chères voix eut un effet mitigé: tout en semblant si proches, les miens étaient tous si loin ! Après avoir raccroché, je me retrouvais encore dans une chambre d'hôtel vide. Nous étions toujours séparés.

Au cours des années, cette scène se répéta souvent. Il y avait parfois des facteurs encore bien pires que la distance à affronter. Certaines missions que m'imposait mon travail étaient périlleuses. D'autres, parce que je ne savais pas au juste ce que le travail demanderait de moi ni où il me mènerait, semblaient mystérieuses à ma femme et à mes jeunes enfants éloignés. Ils devaient faire de leur mieux pour s'adapter aux circonstances.

En fait, pour nous adapter aux circonstances, nous avons tous emprunté le même moyen, la prière. Je ne veux pas dire que nous ayons échangé des idées sur la manière de procéder ni établi de jolis plans pour nous préparer mentalement et nous protéger divinement, afin de poursuivre ensuite chacun son chemin dans un bonheur parfait. Mais travailler assidûment en partant de la certitude, non pas l'espoir, que Dieu pourvoit aux besoins de chacun de Ses enfants bien-aimés a donné à notre engagement envers la Science Chrétienne un élan extraordinaire.

L'étude de la Leçon-Sermon Dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne. chaque jour devint de plus en plus indispensable. Nous avions toujours été enclins à en faire l'armature de la journée. Mais elle devint véritablement pour moi l'ordre du jour. Par exemple, pour mes voyages, pour mes rencontres ou pour faire face à des risques apparents, je puisais ma force dans l'inspiration que je retirais de mon étude des personnages bibliques, qui avaient eu leur propre lot d'aventures périlleuses et mystérieuses.

Bien des pères ou des mères se voient obligés de voyager pour leur profession. Voyager sous-entend qu'on est séparé d'un foyer qui offre généralement un refuge à la fin de la journée de travail. Cela signifie qu'on est loin de toutes les choses qui font partie de la vie avec ceux qu'on aime et qui vous aiment: les rires, les repas, les bruits et les lieux familiers.

Les débuts de ma carrière me sont revenus à l'esprit l'autre jour, alors que je lisais une étude récente réalisée par un gérontologue de l'Université de Californie du Sud qui, depuis 1972, retrace l'évolution de quatre cents familles sur trois générations. M. Vern L. Bengston estime que « la famille prend de plus en plus d'importance dans notre société... Et les liens qui unissent les générations ont plus d'importance aujourd'hui qu'à aucun autre moment de l'histoire » Cité dans « The Importance of Being Family », Los Angeles Times, 3 novembre 1987., Il cite un des membres de ces familles disant: « Quelles que soient les difficultés de la vie, quand il y a vraiment de mauvaises passes, je peux toujours compter sur ma famille.»

Pour ma part, je classe au nombre de ces mauvaises passes les difficultés que j'ai eues avec les distances géographiques et émotionnelles me séparant de ma famille. Ces distances prenaient physiquement un aspect menaçant, qui parfois devenait presque insupportable mentalement.

Mais, dans mon étude quotidienne de la Bible, il y avait des passages me rappelant le courage croissant de personnages comme Moïse, Jacob, Joseph, Néhémie et Paul, qui, me semblait-il, comprirent, dans une certaine mesure, la présence de Dieu, de la Vie et de l'Amour, du Principe et de la Vérité. Cela me rassurait. Dans un sens, je comparais à leurs voyages les missions qui m'éloignaient de mon foyer; mon impression de solitude se dissipait à mesure que je me familiarisais avec les preuves qu'ils avaient reçues de la présence de « Dieu avec nous ».

Je me rappelle en particulier certains passages fondamentaux qui m'ont beaucoup aidé à l'époque. Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy écrit à propos des œuvres de Christ Jésus: « Aujourd'hui, comme autrefois, ces œuvres puissantes ne sont pas surnaturelles, mais suprêmement naturelles. Elles sont le signe d'Emmanuel, ou "Dieu avec nous"— une influence divine toujours présente dans la conscience humaine et qui se renouvelle, venant maintenant selon l'antique promesse:

Pour publier la liberté aux captifs [des sens]
Et le recouvrement de la vue aux aveugles,
Pour renvoyer libres ceux qui sont dans l'oppression. » Science and Health (Science et Santé), p. xi: "Now, as then, these mighty works are not supernatural, but supremely natural. They are the sign of Immanuel, or 'God with us, '—a divine influence ever present in human consciousness and repeating itself, coming now as was promised aforetime, 'To preach deliverance to the captives [of sense], / And recovering of sight to the blind, / To set at liberty them that are bruised.' "

Se référant au Principe de la guérison mentale scientifique, elle dit dans le même livre: « Ce Principe apodictique indique la révélation d'Emmanuel, "Dieu avec nous", la souveraine toute présence, délivrant les enfants des hommes de tous les maux "auxquels la chair est sujette". » Ibid., p. 107: "This apodictical Principle points to the revelation of Immanuel, 'God with us,' —the sovereign ever-presence, delivering the children of men from every ill 'that flesh is heir to.' "

Plus j'étais sûr de la présence de Dieu, plus j'avais l'assurance qu'il était impossible d'être privé de l'intégrité et de la santé de l'Esprit. En d'autres termes, je n'étais pas fragmenté, avec mon corps dans un endroit éloigné, et mes pensées et mon cœur chez moi. En raisonnant ainsi, je commençai aussi à englober ma famille dans un amour qu'imprégnait non pas l'anxiété mais la certitude de la relation spirituelle et fondamentale qui unissait chacun à son Père-Mère, Dieu. Ils n'étaient pas relégués à la maison, en proie à la crainte et privés de l'affection d'un mari et d'un père, pendant que je me trouvais loin d'eux, aux prises avec le danger et la fatigue.

«Je peux toujours compter sur ma famille », disait un des participants à l'étude réalisée par M. Bengston. Nous avons pu constater que cela était vrai dans la mesure où nous nous tournions d'abord vers Dieu pour trouver notre véritable identité et apprendre que nous étions Ses enfants, toujours en Sa présence.

Quand nous y repensons, ces années ne furent certes pas des années faciles. Mais le souvenir que nous en gardons, c'est davantage l'affection et le courage, l'assurance de la prière, que l'anxiété. Et naturellement, l'immense joie de nous retrouver à nouveau tous ensemble, pour pouvoir partager une existence profondément intéressante.

Ces leçons, qui nous ont appris que Dieu est avec chacun de nous, nous ont préparés pour les épreuves ultérieures et nous ont aidés à soutenir d'autres personnes, à une époque où l'unité et la force de la vie familiale se trouvent tellement mises en question.

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