Être immunisé, c'est être affranchi de la maladie ou de tout autre mal. C'est bénéficier d'une protection et ne pas être sujet à des inharmonies.
En considérant la vaste portée de cette définition, on peut se demander s'il est bien réaliste d'aller jusqu'à espérer être immunisé contre la maladie et autres désastres dans un monde où les nouvelles comportent immanquablement, chaque soir, non seulement des récits détaillés de maladies qui affectent certaines personnes, mais aussi des comptes rendus d'épidémies catastrophiques. Peut-on vraiment se protéger, jouir de l'immunité, dans un tel monde ?
Si l'existence est perçue uniquement d'un point de vue matériel, cet espoir est bien peu réaliste, en effet. Il est d'ailleurs difficile de repousser l'impression inquiétante et tenace d'être en quelque sorte menacé de toutes parts.
Mais nous ne sommes pas obligés d'accepter cette façon de voir, car, en réalité, l'immunité face au mal représente bien davantage qu'un mince espoir. Si nous voyons notre vie sous une autre optique, en considérant que Dieu, l'Esprit, est le Créateur de l'homme et de tout ce qui existe réellement, l'immunité devient une possibilité actuelle.
Je me suis mise à envisager sérieusement cette possibilité après avoir lu un article de Mary Baker Eddy. Voici ce qu'elle disait sur la naissance de Christ Jésus: « L'étoile qui contemplait tendrement la crèche de notre Seigneur prête à cette heure sa lumière resplendissante: la lumière de la Vérité qui réconforte l'homme, le guide et le bénit tandis qu'il cherche à atteindre l'idée naissante de la perfection divine se levant sur l'imperfection humaine — lumière qui calme les craintes de l'homme, porte ses fardeaux, le conduit à la Vérité et à l'Amour qui tendrement l'affranchissent du péché, de la maladie et de la mort. » Écrits divers, p. 320.
« Qui tendrement l'affranchissent » ! Que cela semble rassurant, réconfortant ! Mais comment voir se réaliser cela dans ma vie ? me demandai-je. La recherche de ce comment m'a conduite à faire une splendide chasse au trésor spirituelle.
J'ai tout d'abord pensé à la lumière à laquelle Mary Baker Eddy fait allusion, « la lumière de la Vérité ». Voilà bien le meilleur exemple d'immunité qu'on puisse trouver. En présence de la lumière, il n'y a tout simplement plus de ténèbres. J'ai alors commencé à comprendre que l'erreur, la discorde, la maladie — toute forme de ténèbres — n'existent pas en présence de la Vérité divine omnipotente et infinie. Elles ne sont rien, comme les ténèbres qui ne sont rien en présence de la lumière.
Poursuivant cette analogie, je pris la Bible, où je trouvai ces paroles de Christ Jésus: « Je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. » Jean 8:12. Comme nous le savons, ceux qui ont effectivement suivi Jésus ont éprouvé les bienfaits d'avoir marché dans la lumière: guérisons physiques, réforme du caractère et aptitude à guérir les autres.
Voilà donc la réponse à ma question. Cette déclaration du Maître, si simple mais s'appliquant à tout, devint pour moi une directive spirituelle. Il était évident que, pour pouvoir éprouver l'immunité spirituelle que je recherchais, je devais m'efforcer de vivre plus régulièrement selon les préceptes enseignés par Jésus, en détruisant le péché par une prière humble, profonde, et en vivant la bonté et la pureté qui sont innées chez les enfants de Dieu, comme me l'avait appris mon étude de la Science Chrétienne.
Je découvris bientôt, cependant, que mettre en évidence dans sa vie quotidienne la liberté que Dieu donne à l'homme à l'égard des inharmonies de toutes sortes, c'est-à-dire l'immunité spirituelle de l'homme, cela demande du travail et une sérieuse régénération spirituelle. Pour se placer hors d'atteinte de la souffrance physique ou autre, il faut être vigilant chaque jour et à chaque instant, afin de s'assurer que rien ne s'empare de sa pensée qui ne soit conforme au Christ.
Au cours de ce travail, on peut parfois être amené à effectuer des changements déchirants dans son style de vie, voire même à renoncer à des plaisirs et à des attitudes qui paraissaient jusque-là innocents et inoffensifs. Mais si ce ménage mental s'avère parfois pénible, alors, quand des attitudes matérielles enracinées résistent à leur destruction, nous pouvons trouver un réconfort dans le tendre conseil que Paul adresse aux Romains: « L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d'être glorifiés avec lui. J'estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous. » Rom. 8:16–18.
Voir se lever cette gloire et être affranchi par elle de la maladie et du mal, cela ne vaut-il pas tous les renoncements que nous pouvons être amenés à consentir sur le plan mortel ? En tant qu'enfants spirituels, parfaits, complets de Dieu, « héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ », il n'existe en nous aucun trait, aucune attitude qui soient dissemblables à Dieu. Nous prouvons ce fait progressivement, grâce au pouvoir spirituel qui est inhérent à notre être réel. Nous pouvons nous détourner de ce que Paul appelle « l'affection de la chair » Rom. 8:7. — pensée et comportement fondés sur la matière — pour revendiquer la liberté qui purifie la conscience et amène notre vie à s'aligner davantage sur le divin.
Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé: « En Science divine, l'homme est la vraie image de Dieu. La nature divine fut le mieux exprimée en Christ Jésus, qui projeta sur les mortels le reflet plus vrai de Dieu et éleva leur vie plus haut que ne le permettaient leurs pauvres modèles de pensées — pensées qui représentaient l'homme comme déchu, malade, pécheur et mourant. La compréhension, semblable à celle de Christ, de l'être scientifique et de la guérison divine renferme un Principe parfait et une idée parfaite — Dieu parfait et homme parfait — comme base de la pensée et de la démonstration. » Science et Santé, p. 259.
Dans la recherche que j'ai faite pour mieux comprendre et démontrer l'immunité spirituelle, j'ai découvert de nombreuses mesures pratiques à prendre pour élever ma vie plus haut que ne l'avaient permis bien des « pauvres modèles de pensée »: je pouvais apprendre par exemple à répondre avec tendresse, au lieu de réagir avec irritation; je pouvais rester calme et mettre ma confiance en Dieu, au lieu de me tourmenter et de m'agiter; je pouvais remplacer les critiques par la compassion et une attitude distante par la charité. Je fus tout d'abord découragée lorsque je me rendis compte du nombre de « modèles de pensée » qu'il me fallait changer ! Mais le découragement se dissipa rapidement lorsque je commençai à voir transparaître la perfection divine qui embellit une vie (la mienne et celle des autres) rendue plus spirituelle par un travail en profondeur et une perception de la vraie nature de l'homme, à la ressemblance de Dieu.
Pour paraphraser la remarque de Mary Baker Eddy citée au début de cet article, nous pouvons tous nous attendre avec confiance à être réconfortés, guidés et bénis à mesure que nous cherchons à atteindre « l'idée naissante de la perfection divine se levant sur l'imperfection humaine » et nous conduisant « à la Vérité et à l'Amour qui tendrement affranchissent du péché, de la maladie et de la mort », c'est-à-dire du mal de toute sorte.
A mesure que nous obéirons à cette invitation spirituelle, nous ne manquerons pas de trouver toujours plus le moyen d'affirmer dans notre vie, de démontrer, la merveilleuse réalité de la perfection que Dieu a accordée à l'homme; il viendra un moment où la lumière de la Vérité remplira notre pensée à tel point que les attitudes, les croyances et les comportements non conformes au Christ perdront leur emprise sur nous. Nous prouverons alors vraiment notre immunité spirituelle, qui est notre héritage chrétien, et nous nous réjouirons dans « la liberté de la gloire des enfants de Dieu » Rom. 8:21..
