Qui peut résister à l'odeur du pain qu'on sort du four ? Il arrive souvent qu'une queue se forme à la porte d'une boulangerie, avant même l'ouverture !
Un jour où les gens s'étaient attroupés pour voir et entendre Christ Jésus enseigner, celui-ci se mit à leur parler d'un pain d'un tout autre genre. Il opposa à la « manne », qui avait nourri les enfants d'Israël dans le désert, le pain qui leur donnerait la vie éternelle. Il dit: « Je suis le pain de vie... Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. »
Puis il alla plus loin encore, en expliquant que pour avoir cette vie éternelle, il leur faudrait prendre part à sa vie: « Si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez son sang, vous n'avez point la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle. » Jean 6:35, 51, 53, 54.
Jésus montrait ainsi au peuple qu'il existait une façon nouvelle et plus substantielle de vivre. Si les hommes suivaient la voie qu'il leur traçait, ils saisiraient la réalité de la vie en Dieu, une vie indestructible et éternelle.
Partout où il allait, le Maître montrait aux hommes que le bien et le bon se manifestent en abondance, quand on comprend que Dieu est la seule source de vie. Les gens étaient attirés par cette libération totale qu'il leur offrait. Les malades étaient guéris, les infirmes se mettaient à marcher et les aveugles recouvraient la vue, lorsque le Christ, qui s'exprimait en Jésus, leur faisait entrevoir, pour la première fois, leur vraie vie en Dieu, l'Esprit. En présence du Sauveur, la supercherie du péché et de la maladie cédait le pas à la vie spirituelle dont il portait témoignage.
Au cours du dernier repas qu'il prit avec ses disciples, avant d'être trahi, Jésus expliqua une fois de plus la signification véritable du pain et du vin qu'il partageait avec eux. Il les invita à manger de ce pain de vie et à boire sa coupe.
Dans Science et Santé de Mary Baker Eddy, un chapitre intitulé « L'expiation et l'Eucharistie » retrace les derniers événements marquants de la vie terrestre du Sauveur comme le crucifiement, la résurrection et l'ascension, et souligne l'importance qu'il y a pour les chrétiens de comprendre tout ce que leur montrait leur Maître au sujet de la Vie, par son sacrifice personnel et son triomphe.
A propos de ce souper réunissant Jésus et ses disciples, Mary Baker Eddy écrit: « Leur pain venait en réalité du ciel. C'était la grande vérité de l'être spirituel, guérissant les malades et chassant l'erreur. Leur Maître leur avait tout expliqué auparavant, et maintenant ce pain les nourrissait et les soutenait. » Science et Santé, p. 33.
Nous avons peut-être accepté, avec gratitude, le sacrifice consenti pour nous par notre grand Maître; mais dans quelle mesure partageons-nous, rompons-nous, ce pain avec les autres ? Est-ce que nous faisons le don de nous-mêmes, en prenant la croix, en reconnaissant la souveraineté du Christ dans notre existence ? Mangeons-nous réellement de ce pain de vie ?
La Science Chrétienne, en complet accord avec les enseignements de Christ Jésus, nous montre comment y parvenir. Elle nous donne la faculté de comprendre que Dieu est la seule et unique Vie, la source de tout ce qui est bon et bien. A mesure que nous saisissons cette vérité et que nous la vivons, nous voyons entrer dans notre existence un bien plus durable, la substance spirituelle et la joie, et nous avons le désir de partager cela avec les autres.
Jésus enseigna à ses disciples à demander à notre Père le « pain quotidien » Matth. 6:11.. Nous pouvons être assurés qu'avec cette humble prière quotidienne adressée à l'Amour divin, à mesure que croîtra notre faim des choses de l'Esprit, celle-ci aussi sera satisfaite et nos affections seront enrichies. Nous nous rendons alors compte que nous ne saurions plus nous contenter des carouges de la matérialité. Les ayant repoussées, nous absorbons la vraie nourriture spirituelle, ce qui est le cas quand nous mangeons le « pain de vie ». Le Christ, la Vérité, nous devient plus réel, plus substantiel, et nous donnons la priorité au Christ dans notre vie.
On trouve, dans la Bible, l'histoire d'une femme cananéenne qui avait, de toute évidence, entendu parler des guérisons accomplies par Jésus Voir Matth. 15:21–28.. Elle demanda à Jésus de venir en aide à sa fille, « cruellement tourmentée par le démon ». Jésus lui répondit: « Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens. » (Sans doute dit-il cela parce qu'elle appartenait à un peuple païen.) Nullement découragée, cette femme répondit: « Oui, Seigneur... mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » Immédiatement, Jésus répondit à la grande foi de cette femme et sa fille fut promptement guérie. Cette mère était sans nul doute à la recherche du pain de vie et Jésus put le partager avec elle. Nous aussi, nous aspirons à faire de même.
Quand nous nous tournons vers Dieu chaque jour, dans une prière et une communion silencieuses, nous sentons le pain de Vie nous donner de nouvelles forces et nous soutenir. Des occasions de rompre ce pain, la vérité de l'être, avec d'autres se manifesteront et nous verrons que « nous sommes, en effet, pour Dieu la bonne odeur de Christ » II Cor. 2:15..
