La scène est bien connue: à bord d'un bateau, un homme est emporté par une lame au cours d'une violente tempête. On lui lance immédiatement une corde; l'homme s'en saisit et on le hisse à bord: il est sauvé.
Les bouées de sauvetage existent sous bien des formes. Quelqu'un peut vous tendre une main secourable en période de crise financière. Ou bien c'est un collègue de bureau qui vous indique une meilleure façon de mener à bien certain travail. Peut-être encore s'agira-t-il d'un ami qui vous console lorsque vous vous sentez déprimé, ou d'un inconnu qui vous offre l'abri de son parapluie lors d'une averse soudaine.
Dans tous les cas, le bénéficiaire a quelque chose à faire: il doit accepter l'aide offerte. L'homme à la mer, par exemple, doit saisir fermement le cordage et s'y accrocher s'il veut retrouver, à bord du navire, chaleur et sécurité.
De tels secours humains sont des preuves tangibles de l'amour de Dieu pour l'homme. Cet amour n'a rien de théorique et est toujours accessible; il apparaît sous des formes que nous pouvons comprendre et qui nous aident. La carrière de guérisseur de Christ Jésus en fournit la preuve. Parmi les gens qui recherchaient son aide, certains souffraient, parfois depuis très longtemps, de graves difficultés physiques ou morales. Chacun de ceux que furent guéris par l'amour secourable du Maître se trouva dans l'obligation de faire quelque chose. Le paralytique dut se lever pour marcher, l'aveugle dut lever les yeux pour voir, la fille de Jaïrus reçut l'ordre de se lever de son lit de mort et Lazare dut sortir de son tombeau. Voir Luc 5:18–25; Marc 8:22–25; Marc 5:22–24, 35–42; Jean 11:1–44. Or, l'action du Christ, la Vérité, est aussi efficace maintenant qu'alors.
La nature Christ de Jésus éveillait en chacun la conscience de son potentiel spirituel de santé et d'harmonie. La guérison se produit lorsque nous saisissons la bouée de sauvetage de la vérité que Dieu nous envoie, vérité rendue évidente par l'enseignement du Maître.
Ceci laisse donc à entendre qu'il nous faut sur-le-champ travailler à augmenter toujours plus notre conscience spirituelle afin de reconnaître l'amour de Dieu et d'y répondre lorsqu'il se présente à nous dans la vie quotidienne. Le simple fait de se réjouir du bien qui arrive à un ami constitue une réponse active à l'amour de Dieu.
Il semble parfois que la réponse à notre prière ne corresponde pas exactement à ce que nous avions espéré et il se peut que nous soyons tentés de lui faire mauvais accueil. Toutefois, la sagesse divine exige l'obéissance; le premier pas mène au suivant, et ainsi de suite. Si la réponse complète n'est pas toujours apparente, mais que nous ayons recherché honnêtement l'inspiration de la direction divine, nous pouvons nous attendre à recevoir une bonne réponse. Il est bien préférable de recourir constamment aux faits spirituels, plutôt que d'aller dans le sens du scepticisme et du cynisme, qui mettent toujours en avant la prétendue suprématie du mal et nient l'omnipotence du pouvoir spirituel.
Lorsque Jésus dit: « Demandez, et l'on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l'on vous ouvrira » Luc 11:9., il était loin d'insinuer que quelqu'un nous ferait passer la porte en nous tirant par le bras !
Quand nous travaillons à la résolution d'un problème et que l'inspiration vient (peut-être sous la forme d'un verset de la Bible, ou d'un passage de Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy, ou d'une étude suggérée par un praticien de la Science ChrétienneChristian Science ('kristienn 'saïennce) dont nous avons sollicité l'aide par la prière), il est important de poursuivre l'idée. Il ne suffit pas simplement de reconnaître que c'est une « bonne idée » et d'en rester là. Il nous faut revendiquer et exprimer la vigilance spirituelle, être disposés à tenir bon dans la compréhension que nous sommes en réalité les enfants de Dieu. De cette façon, nous pouvons plus facilement reconnaître et réfuter des arguments tels que l'apathie, le manque de temps, l'inaptitude à nous concentrer, et même le chagrin ou la maladie, arguments qui tendraient à nous empêcher d'accepter activement la bouée de sauvetage que nous apporte pareille inspiration. Nous pouvons voir la véritable nature de tels arguments: ce sont de simples suggestions visant à faire croire que le pouvoir divin est soit absent soit déficient.
« La prière, explique Science et Santé, ne peut changer l'inaltérable Vérité, et la prière seule ne peut non plus nous donner la compréhension de la Vérité; mais la prière, unie à un désir fervent et habituel de connaître et de faire la volonté de Dieu, nous guidera dans toute la Vérité. Un tel désir n'a guère besoin d'être exprimé en paroles. C'est dans la pensée et dans la vie qu'il s'exprime le mieux. » Science et Santé, p. 11.
Le christianisme scientifique exige la régénération spirituelle et, pour répondre à cette exigence, nous sommes soutenus par le Consolateur toujours présent qui est à la disposition de chacun de nous, à tout moment, en tout lieu et en toute circonstance. Le chercheur sincère ne se voit jamais refuser l'accès à l'amour de Dieu ni au pouvoir qui en émane, pouvoir qui élève et guérit.
Ce fait éternel a été mis en évidence avant même que paraisse Jésus, qui était la manifestation sur le plan humain de l'idée divine, ou Christ. L'Ancien Testament nous montre comment les anciens prophètes Élie et Élisée trouvèrent protection, guérison et ressources dans la mesure où ils eurent recours à Dieu et renoncèrent à chercher des solutions au moyen de raisonnements matériels.
Le livre de Jérémie déclare: « Ah ! Seigneur Éternel, voici, tu as fait les cieux et la terre par ta grande puissance et par ton bras étendu: rien n'est étonnant de ta part. » Jér. 32:17. Ces paroles laissent entendre que nous sommes capables d'atteindre le bien que nous désirons, parce que nous sommes le reflet direct du Dieu omnipotent.
Notre réponse aux lignes de sauvetage lancées par les prophètes et les apôtres, ou, de nos jours, par les penseurs d'une grande spiritualité, peut prendre la forme d'une étude plus approfondie des Écritures, accompagnée d'une prière plus intense. Elle peut aussi consister à rejeter une approche purement intellectuelle et à recourir toujours plus au sens spirituel pour entendre les messages adressés par Dieu.
Faisant confiance à nos instincts spirituels, nous entendons ces messages et nous avons l'humilité de leur obéir. Cela implique l'abandon de la volonté humaine et le refus de se laisser limiter par la tradition ou par ce que les autres estiment « bon » pour nous. Notre obéissance nous donne aussi le courage d'affronter la crainte paralysante, ainsi que la faculté de pardonner et d'oublier le tort qu'on nous a fait.
Nous pouvons toujours faire confiance à la main tendue de Dieu, qui nous guide en toute sécurité dans la chaleur de Sa tendre sollicitude. Son amour est plus fort que n'importe quelle tempête, plus doux que l'affection d'une mère et, mieux que tout, toujours avec nous. Il est une source intarissable de réconfort et de calme, de force et d'intelligence. Il nous suffit de répondre, sans relâcher notre effort, et le coeur bien disposé, en vivant les qualités de l'Esprit, Dieu, que nous reflétons.
Dans toute activité humaine, laissons l'inspiration divine donner l'impulsion à notre travail. Ainsi pouvons-nous discerner et ressentir, d'une façon plus constante, la sécurité et la paix de la réalité spirituelle, sachant que Dieu est notre seule Vie réelle et que nous sommes les fils et les filles de Dieu, parfaits, en bonne santé, intelligents et habités par la joie.
