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La réponse d'une lectrice

Pratiquer le pardon

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de janvier 1988


Dans le numéro du Héraut de septembre 1986, nous avons publié un article intitulé « Pardon à Beyrouth ». (Cet article avait tout d'abord été publié dans le Christian Science Sentinel du 20 janvier 1986.) Il décrivait ce qu'avait ressenti une Scientiste Chrétienne, Margaret Powell, lorsqu'elle s'était trouvée devant sa cousine, Mary Lee, qui avait subi de graves blessures au cours du bombardement de l'ambassade américaine à Beyrouth. Au cours de l'attaque, le mari de Mary Lee avait été tué.

Mme Powell avait pris l'avion pour Beyrouth afin de venir en aide à sa cousine. Elle racontait comment elle s'était trouvée aux prises avec la peur et comment elle avait découvert qu'il était possible de pardonner, à la lumière de l'amour de Dieu.

Récemment, une lectrice a écrit à Mme Powell ce qu'elle-même avait appris sur le pardon. Elle nous a permis de vous communiquer quelques extraits de sa lettre. — Les Rédacteurs

Très chère Margaret,

J'ai pleuré à la lecture de votre article du Christian Science Sentinel. Comme je peux apprécier votre compréhension et vos progrès et comprendre tout ce que vous avez vécu ! J'ai connu une épreuve semblable, mais il m'a été impossible de communiquer mes sentiments avant de lire vos paroles précieuses: « Vous pouvez pratiquer le pardon dans votre propre existence. Il nous faut commencer quelque part. »

Mon mari fut assassiné, au cours d'un voyage d'affaires, par un prisonnier évadé. Dès le début, j'ai pardonné de tout mon être à cet homme, car je savais qu'il avait dû être perturbé et agir malgré lui. Plus tard, en y réfléchissant, je me rendis compte que je ne pouvais ni ne voulais être le juge de ses mauvaises actions. J'avais trois jeunes enfants et, Scientiste Chrétienne, je savais que je ne pouvais leur mentir. Je désirais leur expliquer ce qui était arrivé et le faire avec amour, en exprimant aussi de l'amour pour cet individu. Mes enfants et moimême sommes restés très proches. Nous dormions ensemble, nous avions des conversations, toujours en parlant de l'amour que nous devions éprouver les uns pour les autres et du pardon que nous devions accorder à tous. Je n'ai jamais pensé que je pouvais procéder autrement. Tous les soirs, nous priions ensemble pour mieux connaître notre « véritable Père-Mère ». Il me fallait affirmer aux enfants qu'ils ne pouvaient ni ne devaient compter sur moi seule, une mère selon le monde, mais que Dieu était leur Père-Mère.

Je n'ai jamais désiré que mes enfants éprouvent de la haine ou de la colère à l'égard d'autrui et [je priais pour voir] de quelle façon je pouvais les encourager à aimer leurs semblables.

Mes voisins, inquiets, n'y comprenaient rien. Mon mari avait d'abord été enlevé et retenu plusieurs jours; puis il avait été assassiné et abandonné dans un champ. Cet événement avait fait la une des journaux pendant trois semaines environ, et il venait constamment des gens pour me demander ce qu'ils pouvaient faire ou dire. Ils avaient l'impression que leurs prières n'avaient aucune portée. Je les faisais entrer dans le salon et, avec grande conviction, je leur disais que leurs prières étaient au contraire très utiles.

Le temps passa et la compréhension de toute la famille s'affirma. Je me rendais compte, à la façon dont je répondais aux gens, que je faisais de réels progrès. Devant des commentaires tels que: « Pourquoi ne faites-vous rien contre cet homme ? », je me surprenais à penser: « Il est sous la responsabilité de Dieu et je n'ai pas à l'accuser, mais à l'aimer comme une autre idée de Dieu. »

Ensuite, il me fallut subir de nombreuses entrevues avec des hommes de loi et accomplir bien des tâches désagréables. Une fois, me trouvant dans un parking souterrain, alors que je me rendais à l'un de mes nombreux rendez-vous avec mon avocat, je fus brusquement saisie d'une peur intense. Je descendais au dernier sous-sol du garage et j'étais seule, ayant sur moi de nombreux papiers importants. Lorsque la porte de l'ascenseur s'ouvrit sur cette partie du garage, vide et obscure, mon sang se glaça et je n'eus plus à la pensée qu'une image: celle que la police m'avait tracée de la rencontre faite par mon mari. Je ne pouvais ni sortir de l'ascenseur ni retourner au niveau de la rue. Quelques secondes plus tard, je constatai que j'étais entrée dans la partie obscure et, priant que Dieu soit avec moi, je me précipitai vers la voiture. Je fermai la portière à clef sur moi, mais j'étais toujours terrorisée. Après avoir répété plusieurs fois « Dieu est ici avec toi », je commençai à me sentir plus calme et bientôt je pris conscience que j'étais incluse dans cette vérité, ainsi que mes enfants et, finalement, le meurtrier. Je me sentis alors libre et pus sortir du garage. Il me fallut y retourner bien des fois, mais j'étais affranchie de la crainte et j'avais trouvé une liberté nouvelle dans l'amour de mon semblable.

Le criminel fut envoyé en prison et je crois qu'il y est encore. J'ai appris plus tard qu'il avait exprimé certains remords.

Sept ans ont maintenant passé, et j'ai acquis un sentiment entièrement nouveau de liberté. Pendant ces sept années, on m'a demandé maintes et maintes fois comment on pouvait m'aider et comment il m'était possible d'avoir de l'amour pour cet être égaré. Une des raisons pour lesquelles j'ai pu promptement pardonner, c'est que lorsque j'ai connu la Science Chrétienne — je n'avais alors que douze ans — on m'a dit que Dieu m'aimait, un point c'est tout. Je n'étais pas à l'époque une adolescente modèle et je pensais qu'il me fallait me montrer à la hauteur de Dieu ou accomplir quelque chose de grand afin d'être pardonnée. Mais cette monitrice de l'École du Dimanche m'a fait sentir si clairement que Dieu m'aimait sur-le-champ, que jamais plus je ne me suis sentie ni perdue ni mauvaise. Si tout le monde pouvait savoir et sentir que Dieu l'aime en premier lieu, quel monde merveilleux nous aurions ! Je désire trouver un moyen de communiquer à d'autres cette conviction de leur valeur et de cet amour.

Je vous suis très reconnaissante pour votre article et pour la manière si merveilleuse dont vous vous êtes exprimée. Cet article m'a touchée vraiment profondément et m'a aidée à voir de quelle façon je peux communiquer ce même sentiment à autrui.


Ne sont pas « heureux » ceux qui aiment la paix, mais ceux qui procurent la paix. Il peut arriver qu'un homme soit pacifique, qu'il apprécie la paix, mais qu'il n'aille pas jusqu'à la procurer. Cet homme sait peut-être qu'il se passe quelque chose dans une situation donnée, que ce soit au sein de sa famille, de son Église ou d'un groupe dont il fait partie; peutêtre sait-il qu'il faudrait intervenir pour redresser la situation; mais il sait aussi que toute démarche dans ce sens pourrait bien entraîner une cascade d'ennuis et de difficultés fort désagréables... Celui qui est « heureux », c'est l'homme qui est prêt à affronter la difficulté, les désagréments, l'impopularité, les ennuis, pour procurer la paix. La paix dont nous parle cette béatitude n'est pas la paix fallacieuse que l'on s'assure en esquivant la question, c'est la paix que l'on obtient en regardant les choses en face, prêts à donner toute la somme de travail et de sacrifice que la situation exige.

The Beatitudes and The Lord's Prayer for everyman

[Les Béatitudes et la Prière du Seigneur pour tous] Copyright © 1963 de William Barclay. Reproduit avec l'autorisation de Harper amp; Row, Publishers, Inc., San Francisco.

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